Le groupe
Biographie :

Patrón est le nouveau projet de Lo (aka Patrón) frontman du groupe Loading Data. L’album éponyme sorti en Mai 2020 a été produit par Alain Johannes (Queens Of The Stone age, Them Crooked Vultures, Eleven, Chris Cornell Band) et se trouve aussi être le dernier album jamais enregistré dans son mythique studio 11AD, à Los Angeles. Patrón c’est une digestion d’influences, une entité nouvelle, sorte de créature de Frankenstein, empruntant aussi bien au stoner rock, au rock'n'roll des fifties, à la Rat Pack qu’à la pop des années 80.

Discographie :

2020 : "Patrón"


La chronique


Bon, soyons sincères quelques instants, la première fois que j’ai écouté Patrón et par conséquent ce premier (et éponyme) album, je l’ai trouvé chiant au plus profond. Voix lancinante, allure nonchalante, faux airs de dandy irritant. En fait, j’étais même prêt à gueuler “Mais merde, n’est pas Marvin Gaye ou Joe Cocker qui veut. La sensualité, c’est pas mon truc. Je retourne au brutal death et égorger des canaris”. Il faut dire qu’on était pas encore confiné, qu’il flottait comme vache qui pisse dehors et que le combo “prunes + Urssaf” venait de me tomber sur le coin de la gueule ou plutôt dans ma boîte aux lettres.

Quelques semaines après, la face du monde changeait, à l’autre bout de la planète, un type bouffait une chauve-souris, ou un pangolin on sait pas trop, et nous voilà enfermés chez nous. Heureusement, j’ai un jardin. D’ailleurs, après avoir revêtu mon plus bel ensemble chaussettes + sandales (en me sentant déjà allemand dans l’âme) pour bazarder une photo un cocktail à la main sur mes réseaux pour faire baver les Parisiens que voilà que ma chaise longue est bancale. Alors ma première idée fut de la caler avec ce qu’il me passait sous la main à ce moment là : ce disque.

Pour ne pas totalement être un connard fini, et par acquis de conscience, je me suis quand même dit que l’anthologie d’Eddy Mitchell serait plus efficace (et surtout plus volumineuse pour moins me casser la gueule). De son côté, ce disque a fini sa course dans mon lecteur CD. Ledit lecteur relié à une paire d’enceintes qui crachent presqu’uniquement pour faire chier le voisin (le même qui chante en boucle "Les Lacs du Connemara" et "Allumez le Feu" tous les putain d’après-midis).

Alors je ne sais toujours pas ce qui est le pire : le virus ou le 16h karaoké animé par Régis déjà bien entamé au pastis. Mais étonnamment, ce "Patrón" sonnait déjà bien mieux que dans mes souvenirs. Il faut dire qu'entre temps je suis passé de con fini à confiné. Et ça, ça vous change un homme. En fait, "Patrón" collait parfaitement à la situation : j’étais posé le cul au fond de ma chaise comme un cowboy après un braquage, j’avais mon breuvage (non alcoolisé) dans la main gauche comme un Al Capone au rabais jouant les Jo le Gangster. Et à bien y réfléchir, il ne manquait qu’une fille de joie se trémoussant devant moi pour faire le tour de ce que m’évoque ce disque.

En fait, avec ce disque, Ló (également chez Loading Data), m’emmène au beau milieu de Vice City. Je m’y vois déjà avec ma chemise hawaïenne et mes tongs (les chaussettes en moins cette fois). Musicalement autant que dans mon imagination, Patrón respire autant les 70’s qu’une sombre part des fifties. Ce qui finalement, n’est qu’une part de normalité puisque l’album a été enregistré à Los Angeles (chez Alain Johannes, le gusse qui a enregistré Queens Of The Stone Age, Them Crooked Vultures, Chris Cornell et tous ces trucs avec plus de talents vocaux que l’animateur de karaoké de mon pâté de maisons).

Comme quoi, si l’adage dit qu’il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis, je me sens comme le roi du monde le temps de onze titres. Les nanas sont à mes pieds, la piscine déborde de fric, mon Los Angeles est décadent et criminel. Mais y'a toujours Régis et son "Lac du Connemara" à 16h. Don’t fuck with me Tony (enfin Régis) !


Rm.RCZ
Juin 2020


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.patronofficial.com