Le groupe
Biographie :

Paradise Lost est un groupe de death / doom metal britannique originaire du Yorkshire fondé en 1988. Jouant à l'origine un doom metal teinté de death, ils ont su faire évoluer leur style au fil des albums. Paradise Lost est l'un des trois grands groupes qui a popularisé le doom metal / death metal (les deux autres étant Anathema et My Dying Bride). Le groupe est presque inconnu dans son propre pays mais est extrêmement populaire dans le reste de l'Europe, notamment en Grèce et en Allemagne. Souvent crédité pour avoir été l'un des pionniers du gothic metal, le groupe a régulièrement étonné la critique et les fans par son goût pour l'innovation et l'expérimentation, une volonté de travailler avec des producteurs d'autres horizons musicaux et un refus de se répéter d'un album à l'autre. Cette approche, bien que critiquée, leur a permis de conquérir au fur et à mesure de nouveaux fans. Le groupe a versé successivement dans le doom / death, le gothic metal puis un rock / electro aux ambiances proches de ce que faisait le groupe Depeche Mode dans les années 1980 avant de verser à nouveau dans le gothic metal. La formation de Paradise Lost est remarquable de par sa longévité pour un groupe de heavy metal. La quasi-totalité des chansons du groupe sont écrites par Nick Holmes (le chanteur du groupe) et Greg Mackintosh (le guitariste compositeur).

Discographie :

1990 : "Lost Paradise"
1991 : "Gothic"
1992 : "Shades Of God"
1993 : "Icon"
1995 : "Draconian Times"
1997 : "One Second"
1999 : "Host"
2001 : "Believe In Nothing"
2002 : "Symbol Of Life"
2005 : "Paradise Lost"
2007 : "In Requiem"
2008 : "The Anatomy Of Melancholy" (Live)
2009 : "Faith Divides Us Death Unites Us"
2011 : "Draconian Times" (Réédition)
2012 : "Tragic Idol"
2013 : "Tragic Illusion 25 (The Rarities)" (Compilation)
2015 : "The Plague Within"
2015 : "Symphony For The Lost" (Live)
2017 : "Medusa"
2020 : "Obsidian"


Les chroniques


"Obsidian"
Note : 19/20

Pionnier du doom / death anglais, Paradise Lost revient nous offrir "Obsidian", son seizième album en trente-deux ans de carrière. Et ce qui impressionne également chez les Anglais, c’est la solidité du line-up. Nick Holmes (chant, Bloodbath), Gregor Mackintosh (guitare / claviers, Strigoi, ex-Vallenfyre), Aaron Heady (guitare) et Stephen Edmonson (basse) sont tous les quatre présents depuis le début. Seul Waltteri Väyrynen (batterie, Abhorrence, Bodom After Midnight, ex-Vallenfyre, et batteur de session pour de nombreuses formations) est arrivé en 2013. Côté musique, le groupe est en plus d’être comme je l’ai mentionné pionnier du doom / death, reconnu pour avoir été un groupe très influent dans le metal gothique, et ses nombreux titres suivent plusieurs périodes, largement reconnaissables.

Premier morceau de cet album, "Darker Thoughts" démarre lentement, avec cette mélancolie aux accents gothiques que seuls les Anglais savent manier, et c’est finalement la lourdeur des riffs pesants et des hurlements massifs qui viennent se marier à cette ambiance. Cette froideur musicale se poursuit dès l’introduction de "Fall From Grace", et le premier hurlement m’a littéralement donné des frissons à la première écoute. Le growl caverneux se mêle à ce chant clair divin, et la rythmique se déploie lentement. Les harmoniques perçantes et les parties lead habillent magnifiquement bien les riffs du combo, qui enchaîne avec "Ghosts". La batterie est rapidement rejointe par la basse, puis par une guitare aérienne et c’est finalement le groupe au complet qui nous offre ce son lancinant, sur lequel un chant à la fois profond et sombre sévit. Le duo basse / batterie est très clairement l’élément directeur du morceau.

"The Devil Embraced" et ses claviers quasi religieux nous offrent un véritable contraste entre ce son lourd et planant et un chant clair auquel on adhère instantanément. Et bien que je m’y attende, en bon adorateur du groupe… l’explosion est saisissante ! Ce growl, ces guitares, ce… tout. Entre rythmique imposante et lead perçant, impossible de ne pas succomber. Des choeurs relancent cette touche mystique pour "Forsaken", et c’est un son hypnotique qui accompagne la voix de Nick … Le morceau est assez court, et on le sent à peine passer, ce qui laisse tout de même le temps de plonger entièrement dans ce son mélancolique qu’il offre. Légèrement plus énergique, "Serenity" n’en oublie cependant pas les mélodies envoûtantes qui surmontent une rythmique très efficace, et qui rappelle les premiers morceaux du combo.

Retour du son clair pour "Ending Days", un morceau sombre et infusé d’une ambiance gothique douce mais qui sait se renforcer quand il le faut. Pour ma part, le titre me rappelle ceux d’il y a dix années, qui m’ont fait découvrir le groupe, et cette absence de chant saturé ne pèse absolument pas. Même constat pour "Hope Dies Young", un titre dont la guitare lancinante nous transporte totalement. Très atmosphérique, ce titre surprend tout de même grâce aux choeurs, et le refrain est tout bonnement magique. Dernier titre, "Ravenghast" est l’un des morceaux les plus noirs et imposants de l’album. Une manière de clore ce chapitre avec une noirceur caractéristique des Anglais qui restera dans les annales.

Si quiconque en doutait, Paradise Lost est en pleine forme. La mélancolie qui s’échappe d’"Obsidian" est d’une pureté magistrale, et il le reste toujours peu importe le nombre d’écoutes. Grand adorateur des Anglais, il ne m’a pas fallu longtemps avant d’y succomber, et vous ferez de même peu importe quelle période du groupe vous aimez le plus.


Matthieu
Mai 2020




"Medusa"
Note : 19/20

Il était une fois un petit groupe d'Halifax en Angleterre, qui ne se doutait pas qu'il allait, avec quelques autres, créer un style. Ce petit groupe, c'est Paradise Lost. Le groupe peut se targuer d'avoir conservé presque exclusivement le même line-up depuis sa création en 1988, puisque Nick Holmes (chant), Gregor Mackintosh (guitare), Stephen Edmonson (guitare) et Aaron Aedy (basse) composent et jouent depuis les premières notes. Le dernier à intégrer le groupe est Waltteri Väyrynen (batterie) en 2016. Même si ses prédécesseurs avaient un nom ancré dans le metal (Lee Morris, Adrian Erlandsson, Jeff Singer, Matthew "Tudds" Morris), le groupe, bien que réfractaire à se comparer à une quelconque période de sa carrière, revient sur son sombre et violent. Leur label le décrit comme l'album "le plus sombre de leur carrière", et bien que l'ayant parcouru de part en part, j'approuve amplement. Vous n'êtes clairement pas prêts à accueillir les ténèbres.

Les claviers introductifs de "Fearless Sky", le premier titre, ne devraient pas vous rebuter, parce que le son qui déboule par la suite est l'un des plus lourds que vous n'ayez jamais entendu. Pourquoi ? Parce qu'en plus de lancer des riffs caractéristiques du groupe, ils sont plus lourds et plus sombres que ceux de la plupart des albums. "Gods Of Ancient" n'attendra pas longtemps pour faire revenir les ténèbres que le groupe a invoquées sur le titre précédent. Plus court que les autres, "From The Gallows" devra accélérer un peu le tempo pour convaincre, mais est un titre qui reste clairement en tête. Le roulement à la double pédale contribue beaucoup à l'énergie de cette chanson. Si vous suivez un minimum l'actualité du groupe, vous n'avez pas pu passer à côté de "The Longest Winter", l'un des derniers clips du groupe. Chaotique et mélancolique, ce titre poignant à souhait s'ancre parfaitement dans la lignée de la discographie, alors que "Medusa", le titre éponyme, est plus surprenant. Jouant beaucoup plus sur la voix claire que les précédentes, cette composition permettra aux puristes de faire le lien entre les deux périodes du groupe, alors que "No Passage For The Dead" permettra au groupe d'innover à nouveau tout en restant dans sa logique de composition. Quelques effets de voix dus à des innovations de la part de Nick Holmes retiendront cependant mon attention. Il y a à peine quelques jours sortait la vidéo de "Blood And Chaos", un titre à la fois énergique et lourd, qui joue sur une composition au son plutôt optimiste par rapport au reste de l'album. Ce titre correspond toutefois au groupe par ses riffs planants, tandis qu'"Into The Grave" se permet de nous replonger en plein dans la dépression permanente qui entoure Paradise Lost. Le son est lourd et pénétrant, le groupe jouera une dernière fois sur la corde sensible grâce à la guitare de Gregor Mackintosh et aux claviers en arrière-plan qui nous transportent littéralement.

La boucle est bouclée. Les amateurs des premiers albums ont retrouvé le PL d'il y a vingt ans, tandis que les nouveaux amateurs ont redécouvert un groupe qui puise dans ses origines pour se renouveler tout en gardant un son actuel. Pour avoir pu discuter avec Nick Holmes lors d'une interview, je comprends leur logique de composition, et je ne peux qu'apprécier d'autant plus la violence retrouvée. Paradise Lost nous prouve qu'ils ont créé le doom / death, et qu'ils en sont les maîtres incontestés, rien de plus.


Matthieu
Août 2017




"Symphony For The Lost"
Note : 18/20

Au mois de Juin 2015 nous vous présentions le nouvel album des Anglais de Paradise Lost, le bien nommé "The Plague Within", qui marquait un certain retour aux sources. Paradise Lost fait partie désormais du cercle restreint des formations encore en activité qui ont grandement évolué au fil des années et de leur carrière : du death metal glacial et simpliste de "Lost Paradise", leur premier album, ou le culte "Gothic" en passant par le metal soupoudré d’electro "léché" de "Symbol Of Life" ; Paradise Lost aura fait (et fait passer) ses fans par un grand nombre de sentiments. Géniaux pour certains, vendus aux sirènes du business pour d’autres, il n’empêche que le groupe est toujours là, en 2015, à produire des disques et à donner des concerts où l’on a quasiment la certitude de passer un grand moment. Eh bien quelques mois après "The Plague Within", les Anglais nous présentent leur nouvelle production, un live (le dixième de leur carrière) intitulé "Symphony For The Lost". Ce live voit le jour avec le soutien et le partenariat de Century Media.

"Symphony For The Lost" est un live particulier ; effectivement il s’articule en deux parties : une partie comme le titre l’indique, symphonique, où le groupe est accompagné de l’orchestre de Plovdiv et du chœur de Rodna Pesen, puis une autre où le groupe joue seul, de façon intime avec comme seuls artifices le matériel de chaque membre du groupe où Paradise Lost présente ce que l’on pourrait nommer ses "classiques", piochant dans les différentes périodes de sa carrière. Bien entendu, Paradise Lost ne s’est pas arrêté au seul album live audio ; "Symphony For The Lost" inclut également la vidéo intégrale du concert ainsi qu’un documentaire. Bref, les fans du groupe vont être comblés ! Certains diront "Encore un live de Paradise Lost", le concept de l’accompagnement de l’orchestre symphonique a déjà été utilisé, mais pour être honnête, entendre (et voir) des hits comme "Tragic Idol", "Joys Of Emptiness" ou "Gothic" accompagnés de cordes, ça donne la chair de poule, les amis. Je dirais que Paradise Lost n’a plus rien à prouver désormais, le groupe est pour ainsi dire en roue libre, au regard de la carrière du groupe depuis 1990, soit cette année 25 ans de carrière, qui aurait parié sur une telle longévité ? Paradise Lost nous prouve qu’évoluer, tenter, essayer est peut-être la meilleure des choses à faire, quitte à décevoir des fans, mais on se rend bien compte avec "Symphony For The Lost" que Paradise Lost a atteint le statut de groupe culte (et hautement respecté) désormais. "Symphony For The Lost" est le genre de production qui ravira, j’en suis certain, les fans de Paradise Lost d’autant que cette nouvelle offrande voit le jour sous trois différents formats : une version double CD simple, une version double CD et un DVD accompagnée d’un livret 48 pages et enfin, une version double vinyle et un DVD accompagnée d’un livret 16 pages, de quoi contenter toutes les bourses et bien entendu les collectionneurs. Pour ma part, en tant que fan de Paradise Lost depuis 1993, je dois vous confier que j’ai préféré la version où le groupe est seul, la deuxième partie du live donc. On y retrouve les Anglais en toute simplicité face à leurs fans (heureux !) ; le quintette interprète, il faut le dire, un véritable "best of" avec par exemple les titres "Erased", "As I Die" ou encore "True Belief".

J’espère sincèrement que "Symphony For The Lost" ne soit pas le live de trop pour Paradise Lost, mais lorsque l’on regarde le DVD de ce concert on se rend vite compte que le groupe y a mis beaucoup de soin et l’a préparé avec beaucoup d’attention ; on sent également la classe et la sobriété anglaise (Stephen Edmondson, Gregor Mackintosh, Aaron Aedy, Nick Holmes et Adrian Erlandsson sont habillés de noir) et à voir le sourire sur les visages du public, l’osmose était parfaite ce soir-là. Le DVD, quant à lui, bénéficie d’une belle qualité d’image et offre un certain confort de vision (pour ma part je n’aurais pas détesté une version haute définition). Le live dans son ensemble est relativement bien monté et l’on n’a pas l’impression de "chavirer" à chaque changement de plan.

En conclusion, je dirais que Paradise Lost, encore une fois, gâte ses fans, je dirais également que le groupe assoit encore une fois sa notoriété et a comblé ce soir-là les fans venus nombreux. Paradise Lost, en 25 ans de carrière, est passé de la polémique (visuel de " Lost paradise" en 1990), à l’éclosion grâce au titre "As I Die" (j’ai découvert le groupe grâce à ce titre, présent, souvenez-vous, sur la compilation "Masters Of Brutality" volume 2), le firmament avec l’album "Draconian Times" (considéré aujourd’hui comme une pièce maîtresse non pas d’un genre mais d’une génération) ou l’incompréhension avec les albums "Host" et "Believe In Nothing". Toutefois, une chose est certaine, Paradise Lost, à chaque sortie, marque les esprits et fait preuve d’une grande intelligence quant à la conduite de sa carrière, et ce n’est "Symphony For The Lost" qui me fera dire le contraire. Jouer accompagné d’un orchestre symphonique n’est certes pas une nouveauté, le groupe n’innove pas, mais la première partie de "Symphony For The Lost" permet de découvrir des titres réécrits et réadaptés pour l’occasion sous des sonorités différentes. Je suis totalement comblé, j’espère que vous le serez à votre tour !


Vince
Novembre 2015




"The Plague Within"
Note : 18/20

S'il y a des groupes qui ont terriblement marqué l’Histoire du metal, de la musique extrême, il est indéniable que Paradise Lost fait partie de ces formations (bientôt 30 ans de carrière !) qui ont rassemblé autour d’eux des fans de tous horizons : des fans du death metal le plus simpliste, le plus froid, le plus primaire, en passant par un gothic metal symphonique majestueux ou un dark metal electro (mal jugé, je pense, à l’époque). On peut dire que les Anglais ont enchanté (et enchantent encore) la scène metal d’une aura  et d’un capital sympathie dont peu de groupes peuvent se targuer. Nous le demandions haut et fort depuis longtemps, eh bien chers amis, lecteurs de French Metal, j’ai le grand plaisir de vous annoncer que le moment tant attendu est arrivé ! Paradise Lost est de retour ! Avec le retour des beaux jours, Paradise Lost nous présente son nouvel effort musical, son nouveau bébé, "The Plague Within", avec le soutien et le partenariat de Century Media.

En 27 ans de carrière, Paradise Lost, à chaque sortie d’album, a su surprendre son monde, de la polémique engendrée par le visuel du premier album, à l’explosion du groupe avec le single "As I Die", de l’enchantement avec "Draconian times" à l’incompréhension avec "Host" (et pourtant !), du dark metal electro avec "Symbol Of Life" au metal symphonique classieux de "Faith Divides Us Death Unites Us", Paradise Lost est définitivement un groupe à part. Vous l’avez très certainement compris, votre humble serviteur est fan de Paradise Lost depuis maintenant 23 ans, aussi quel exercice difficile aujourd’hui que de vous présenter "The Plague Within" ! Pour ce nouvel album, Paradise lost a fait les choses de manière très intelligente, en diffusant un extrait avec le très bon "No Hope In Sight", histoire de voir si le public et les fans allaient aimer, il faut dire que dés les premières secondes du titre, personnellement, je me suis dit "Enfin !". Pas que les précédents albums étaient moins bons, loin de là, (moins accessibles je dirais, plus alambiqués) mais ils ne sont peut-être pas le Paradise Lost que j’aime (inconsciemment) ou que j’écoutais ado en boucle dans le baladeur. Mais avec "The Plague Within", Paradise Lost nous gâte, arrivant en quelque sorte à faire la synthèse de sa carrière musicale sur un album.

Cette année 2015 s’annonçait (et s’annonce) musicalement très forte, et cela se confirme. Mais un nouvel album des rois du metal anglais est toujours un événement. Avec "The Plague Within", je suis ravi de voir que la nouvelle génération va avoir la chance de voir débouler dans ses oreilles Paradise Lost qui, malgré les années, tient une forme quasi olympique. Les hommes ont quelques peu changé, des membres du groupe sont partis depuis les débuts, d’autres sont arrivés, mais Paradise Lost est toujours là, l’envie aussi. On ne va pas parler d’album de la maturité car avancer cet argument serait manquer de respect au groupe et Paradise Lost n’a plus rien à prouver à quiconque, mais "The Plague Within", j’en suis certain, ravira les fans. Paradise Lost avait besoin de ce retour aux sources, à ses racines, le groupe en ressentait le besoin (et les fans d'un certain côté également) et cela s’entend à l’écoute de "The Plague Within", le groupe s’éclate. Avec cet album, on n'a pas droit à un death metal, comme je disais un peu plus haut, froid et simpliste mais à un death / doom mélodique dans lequel Paradise Lost a mis tout son savoir-faire et son savoir-être à l‘intérieur.

Inutile de vous dire que ce n’est pas avec "The Plague Within" que l’on va sauter de joie, si je peux me permettre l’expression, Paradise Lost n’a jamais été un groupe joyeux et ne le sera sans doute jamais mais cet album va séduire de nombreux fans, des anciens, de moins anciens, et peut-être même en fera-t-il gagner des nouveaux au groupe. Des lignes de chant clair à des lignes de chant growlé, de phrasés de guitares enchanteurs à l’ajout de chant féminin ou d’instruments à cordes, "The Plague Within" a tous les ingrédients pour mettre tout le monde d’accord, ce groupe est unique. A l'écoute de "The Plague Within", on se délecte avec grand plaisir des titres "No Hope In Sight", "Punishment Through Time" ou encore "Sacrifice The Flame" et "Return To The Sun". Avec "The Plague Within", nous laisserons le temps faire son affaire comme il l’a fait pour "One Second" ou encore "Host" (que j'adore) et "Believe In Nothing" (pour lequel je milite aussi !).

L’Angleterre a offert au monde du rock de grands groupes (en offre et en offrira toujours), il ne serait pas étonnant un jour de voir entrer Paradise Lost au panthéon des formations qui auront marqué le XXème et le XXIème siècle... Je dirais que "The Plague Within" possède tous les arguments et le potentiel pour marquer durablement les esprits. Quel plaisir de réentendre Paradise Lost renouer avec son passé, quel plaisir aussi de voir Paradise Lost ne pas se jeter à corps perdu dans un album de death pur, preuve de la grande intelligence de ses membres "historiques". Gageons que Paradise Lost s’engage dans la durée, mais il semblerait que l’implication de certains de ses membres dans d’autres projets musicaux ait un effet bénéfique sur le groupe. La question est : qui s’en plaindra ?

Encore une fois, le groupe nous offre un très beau visuel, en parfaite harmonie avec l'ambiance de l'album. Pour terminer, Paradise Lost va entamer une tournée afin de soutenir "The Plague Within", il y a des dates programmées chez nous, à surveiller donc de très très près... Ah, j'oublie, "The Plague Within" sort sous différents formats, Paradise Lost a pensé à tous ses fans, la classe ! En entendant peut-être l'avez vous déjà vue mais si ce n'est pas le cas, allez voir la magnifique lyrics video du single "No Hope In Sight" dont on ne se lasse point. Bim, bam, boum, Paradise Lost tout simplement... !


Vince
Juin 2015




"Tragic Illusion 25 (The Rarities)"
Note : 13,95/20

Cela fait longtemps que Paradise Lost n'avait pas sorti un "album" vraiment captivant, sincèrement intéressant... Certes les derniers albums comme "Faith Divide Us...", "In Requiem" et à la limite le tout dernier "Tragic Idol" avaient ce petit retour vers ce qui m'avait fait aimer Paradise Lost, mais ce n'était pas la grande passion des débuts. Cette passion rustique, cette démarche nouvelle, sincère des "Lost Paradise" jusqu'à "Draconian Times", sans oublier les fabuleux "Gothic", "Shades Of God" et "Icon". Paradise Lost est une icône de l'Angleterre justement, au même titre que Doom dans sa catégorie. Et donc il y avait bien longtemps que les Anglais n'avaient pas sorti une production qui donne envie d'être écoutée vraiment de fond en comble, quelque chose qui titille, quelque chose qui parle vraiment. Et même si les mauvaises langues diront que c'est encore une démarche commerciale, ce qui, cachée derrière toute justification, pourrait l'être quoiqu'on en dise ; eh bien ce "Tragic Illusion..." qui illustre les 25 ans d'existence du groupe est de ces "compilations" de raretés, de faces B qui donnent envie de se replonger totalement dans la discographie du groupe et de se mettre en immersion totale dans les premiers albums. Dans les albums cultes qui ont fait de Paradise Lost son histoire et le géant qu'il est aujourd'hui.

En fait, c'est depuis longtemps une de leurs meilleures productions, même si ce n'est pas un véritable album. La pochette pas super attractive dans la veine de "Tragic Idol" (mais qui aurait pu être plus old school pour le coup) n'est pas représentative du contenu de ce CD indispensable dans la discographie du groupe (même s'il est très ou trop tôt pour pouvoir le dire) pour celui qui n'a pas toutes les versions limitées du groupe où l'on peut retrouver une grande majorité des titres. Il s'agit donc d'un regroupement de raretés disséminées ci et là sur les derniers albums et éditions collectors, accompagné de titres utiles à tout fan en manque de morceaux, avec une chanson vraiment inédite "Loneless Remains". Un titre dont la voix sur le début n'a rien à envier à Peter Steele, et dont le style très stoner doom est annonciateur peut-être d'un Paradise Lost qui a envie d'aller goûter à plus de groove. On y découvrira aussi deux chansons qui ont été réorchestrées, à savoir "Gothic" et "Our Saviour" en fin de CD qui conserve pour la première cette même humeur stoner sur les guitares comme le nouveau titre tout en conservant son aspect originel avec malgré tout un chant féminin nouveau et qui, pour la seconde, nous ramène à cette bonne vieille époque de death / doom brut et sans fioriture du premier album.

Paradise Lost comble les fans qui n'ont pas pu acheter les éditions collectors, en un seul CD, ils y ajoutent un titre inédit, deux ré-orchestrations, c'est plutôt une très bonne intention qui fait que ce CD a son importance dans la discographie du groupe... L'intention est louable au final.


Arch Gros Barbare
Novembre 2013




"Tragic Idol"
Note : 17/20

Il y a des albums qui comptent dans une vie, simples découvertes devenues références ; l’œuvre éponyme de Paradise Lost en est une ; c’était il y a vingt-deux ans, la vieille K7 à bande magnétique trônant fièrement entre le "No Prayer For The Dying" de Maiden et l’"Orgasmatron" de Sir Lemmy et son gang, des Anglais eux aussi, à une époque où le metal s’appelait encore hard rock. Depuis, douze albums ont vu le jour et les très prolixes précurseurs du doom gothic metal Européens ont grandement œuvré à populariser le genre, devenant une véritable institution qui ne rechigne jamais à faire évoluer ses compositions aux univers riches et très variés, peut-être trop au goût des fans les plus hardcore, qui n’ont jamais digéré l’épisode coldwave du combo.

Mais c’est aussi en cela que réside leur force de création, plusieurs générations de fans les poussent sans cesse à se renouveler ; jusqu’à ce treizième album, "Tragic Idol", accomplissement symbolique d’une seconde jeunesse, tant le groupe semble revenir à ses racines ; des compos aux lyrics complexes, quasi viscérales, couplées à des sonorités doomesque massives, un climax très heavy, propice à un imaginaire idéologique sombre et vaste. Bilan, ce nouvel album est définitivement une tuerie qui s’écoute, fait de plus en plus rare, d’une seule traite, tel une bible sonore faisant la synthèse des maux qui assombrissent la société ; des thèmes très modernes et malheureusement d’actualité, traités avec une gravité qui en dit long sur les inquiétudes et peurs d’un Nick, plus humain que jamais. Exit l’humour morbide, "Tragic Idol" aborde des thèmes aussi douloureux et universels que l’amour destructeur, la prise de conscience devant la mort, l’imposture de ces VIP souhaitant exister par tous les moyens, la perte identitaire dans une "Fake Société" Libéraliste où tout jugement se retrouve altéré par la culture du paraître, du faux et usage de faux. Là où certains évoquent un retour aux sources, voire une marche arrière, je verrais plus en ce treizième album, les raisons intrinsèques de leur longévité ; celles d’avoir exploré d’autres genres avant de lasser et d’en avoir tiré le meilleur afin de nourrir ce "Tragic Idol" qui sonne comme un accomplissement de plusieurs années de recherche musicale. Le résultat est une œuvre sans concession, jusqu’au-boutiste. En témoigne ce "Solitary One", titre d’ouverture à l’intro quasi martiale, voix grave extrêmement puissante ponctuée de réverbs à faire dresser les poils, un fond mélodique lugubre sur le couplet principal couplé à un chœur mélancolique et nihiliste. La messe est dite, on comprend que ce nouvel opus sera poisseux, intense et douloureux. Et ce n’est pas "Crucify", où Nick évoque un père détruit par le quotidien, qui fera mentir sur les intentions du groupe. Certains titres sont cependant moins déprimants, plus écrits dans une volonté d’état des lieux ; comme le titre éponyme "Tragic Idol" dont l’intro calme annonce un son très massif, alternance de rythmiques martiales et d’autres plus mélodiques. Nick y posant sa voit rageuse à la manière d’un James Hetfield qui aurait siroté du Redbull. Idem pour "Honesty In Death" dont les premières notes font penser à un néo "Enter Sandman" pour finir sur un matraquage double caisse, également présent sur la rythmique quasi tribale de "Worth Fighting For", hymne live en puissance.

Et que dire d’"In This Well" où Adrian Erlandsson martèle ses fûts sans temps mort, accompagné de solos de gratte lead entêtants dans un pur style heavy et une voix tendant vers le thrash. Néanmoins, le gang d’Halifax n’oublie pas de conclure sur le définitif "The Glorious End", un titre lent et alourdi par un climax de mise à mort où toute rédemption semble impossible. Amen. Une magnifique réussite toute en rage et puissance, maîtrisée de bout en bout.


Braindead
Avril 2012




"Draconian Times"
Note : Culte/20

Paradise Lost a décidé de rééditer leur fabuleux album "Draconian Times", album qui a apporté une énorme pierre à l’édifice du metal gothique. Ce chef d’œuvre est enfin réédité et sera soutenue en live par 7 concerts en Europe, dont un en France. L’originalité vient notamment de la version 5.1 qui permettra d’apporter une profondeur supplémentaire à l’album déjà si merveilleux.

Cette réédition est un bon moyen de découvrir ou redécouvrir ce groupe mythique. On retrouve bien évidemment les 12 titres de l’album dont les fabuleux "The Last Time" et "Hallowed Land", titres régulièrement joués sur scène ainsi que "Forever Failure", un des morceaux les plus profonds du groupe tellement l’interprétation de Nick Holmes est dramatique. Les autres titres sont tout aussi bons bien que moins connus, le profond "Yearn For Change", le mystique "Jaded" ou bien encore le très énergique "Once Solemn". Difficile de retenir un titre plus qu’un autre tant cet album est un "tout", une entité indivisible possédant une vraie âme, une atmosphère mélancolique presque mystique. En ce qui concerne les bonus, point de B-sides, déjà toutes sorties sur le "B-sides & Rarities". Exceptée "Last Desires" version démo. On trouve également une version démo d’"Enchantement" forte intéressante. Celle-ci permet de voir l’évolution du titre jusqu’à sa version finale. On trouve également 5 titres live datant de 1995 de bonne qualité qui nous replonge dans directement à l’époque de la jeunesse de nos chers Holmes et Macintosch.

Suivant les traces d’un fantastique "Icon", entre puissance, énergie, mélancolie et tristesse, Paradise Lost est arrivé avec "Draconian Times" à créer l’album gothique parfait. Cet album hissera définitivement Paradise Lost comme un des groupes phares du metal gothique Anglais des années 90. Une belle pièce pour tout fan du groupe. Si vous ne connaissez pas et album, cette version vous sera idéale pour découvrir le groupe en studio, en live, en démo en écoutant cet album mythique et intemporel.


Humphrey
Avril 2011




"Faith Divides Us Death Unites Us"
Note : 16/20

Et bien, commençons par l'objet en lui même ! Sous sa forme collector, le design de l'album est franchement réussi. Il se présente sous forme de livre cartonné avec des pages très épaisses et vieillies pour donner l'impression d'un grimoire. L'édition collector présente aussi l'avantage de contenir un titre bonus sur l'album ainsi qu'un second CD avec 2 titres de l'album dans une version accompagnée de l'orchestre de Pragues. Ces 2 titres sont "Faith Divides Us, Death Unites Us" et "Last Regret". En bref, déjà rien que pour ça, c'est un "must have" pour les fans ! Coté musique, " In Requiem" (2007) avait déjà marqué un retour plus heavy dans le son du combo Anglais. Cela se confirme sur ce douzième album studio qui l'est encore plus ! L'autre évolution majeure sur cet album est la voix de Nick Holmes, l'époque du chant quasi death est révolue. En effet, le chant est quasi intégralement clair et le monsieur a fait de remarquable progrès sur la maîtrise d'une voix qui l'était déjà bien. Quelques rares parties hurlées agrémentent le tout pour donner du punch à l'ensemble est c'est remarquablement réussi. Les meilleures morceaux de l'abum sont "I Remain" et "Frailty", deux morceaux puissants et très bien équilibrés sur le plan puissance / mélodie. Et un dernier morceau dans un registre plus lent et mélancolique est à écouter d'urgence, "Last Regret". En bref, un bon album malgré quelques morceaux en demi teinte mais avec quelques excellents morceaux. Une composition impeccable, un travail soigné, un album solide qui prouve l'envie du groupe de continuer à innover et expérimenter, même après 20 ans de carrière et 12 albums studio.


Fred K
Janvier 2010




"The Anatomy Of Melancholy"
Note : 17/20

Sorti en 2008, ce double live existe aussi en version DVD, que je n'ai pas, donc nous en resterons à la version CD. 21 titres (+ 1 bonus sur le DVD), environ 1h30, ce live est un bien bel objet sorti à l'occasion des 20 ans du groupe ! Enregistré lors du concert au Koko de Londres le 12 Avril 2007, le son est d'une très bonne qualité et le groupe à l'air de prendre plaisir à l'exercice de l'enregistrement live au travers des encouragements au public du chanteur Nick Holmes. De vieux morceaux sont joués dans leur version live tels que "Embers Fire", "As I Die" et "Pity The Sadness" afin de contenter les fans de la vieille époque. Mais aussi, des morceaux de l'album sorti cette année là, "In Requiem". Les morceaux "The Enemy" et "Praise Lamented Shade" passent très bien du studio à la scène et montrent l'expérience du groupe qui tourne beaucoup. En résumé, un très bon live avec un très bon son et une production impeccable. Une retrospétive sur 20 ans de carrière qui ravira beaucoup d'adeptes du groupe et même de nouveaux auditeurs.


Fred K
Janvier 2010


Conclusion
L'interview : Nick Holmes

Le site officiel : www.paradiselost.co.uk