Le groupe
Biographie :

Papa Roach est un groupe de metal alternatif californien formé en 1993 par Jacoby Shaddix (chant), Dave Buckner (batterie), Will James (basse) et Ben Luther (trombone), dans la petite ville nord-américaine de Vacaville en Californie, sous les influences de Limp Bizkit et Linkin Park et partageant sa musique entre hip hop et rock hard. Le groupe connaît un grand succès lors de la sortie de son premier album "Infest" (2000). Papa Roach vend plus de 10 millions d’exemplaires et devient la cinquième meilleure vente de l’année tous genres confondus. Actuellement composé de Jacoby Shaddix (chant), Jerry Horton (guitare), Tobin Esperance (guitare et basse) et Tony Palermo (batterie), Papa Roach s’est imposé comme une grande figure du rock.

Discographie :

1997 : "Old Friends From Young Years"
2000 : "Infest"
2002 : "LoveHate Tragedy"
2004 : "Getting Away With Murder"
2006 : "The Paramour Sessions"
2009 : "Metamorphosis"
2010 : "Time For Annihilation"
2012 : "The Connection"
2015 : "F.E.A.R."
2017 : "Crooked Teeth"


Les chroniques


"Crooked Teeth"
Note : 13/20

"F.E.A.R", c’était le titre du dernier album de Papa Roach, acronyme de "Face Everything And Rise", qui peut se traduire par "affronte tout et dépasse-toi". Cet album m’a montré que, effectivement, Papa Roach ferait mieux de se dépasser un peu pour ne pas tomber dans des facilités.

C’est avec "Crooked Teeth" que je peux enfin me rendre compte si le groupe de néo-metal a décidé de faire un réel effort (ma plus grande peur étant qu’ils se tournent vers un son très pop comme l’a fait Linkin Park). Alors ? Eh bien l’album démarre avec "Break The Fall", une petite guitare en fond et un rap très mis en avant suivi, sans surprise, par un refrain ultra accrocheur et beaucoup plus rock que les couplets. Je ne peux pas dire que ce soit mauvais, je peux simplement dire que c’est du Papa Roach comme on est habitué à l’entendre. Peut-être la surprise va venir avec le morceau éponyme "Crooked Teeth" ? Ahaha non ! C’est bien beau de rêver. Le morceau en question n’est pas une copie de son prédécesseur, il est un poil plus metal et vous savez quoi ? Je ne vais pas jouer la mauvais-langue, je suis sûr que les fans inconditionnels du groupe adoreront ce début d’album qui n’a rien de nul.

Le morceau suivant commence comme une ballade sauf que… Bah ce n’est pas une ballade. "My Medication" décolle finalement assez vite avant de venir sur un rap relativement calme et émotif. En réalité, pour parler de rap, j’ai toujours trouvé que le chanteur Jacoby Shaddix le maîtrise plutôt très bien, au point que ce sont les parties les plus rock / metal forcées sur les refrains qui m’intéressent le moins. Hors rap et rock, je parlais tout à l’heure de pop, et on retrouve un peu de ça dans le morceau "Born For Greatness" en plus de parties un peu plus electro. Je me surprends pourtant à beaucoup aimer ce morceau… Comme quoi !

Je parlais également de la tournure pop de Linkin Park et de ma peur que Papa Roach suive le même chemin. Eh bien autant dire que le groupe me met un bon coup de flippe avec le morceau "Periscope". Linkin Park s’était associé à la chanteuse pop américaine Kiiara sur le morceau "Heavy", Papa Roach s’associe à la chanteuse pop américaine Skylar Grey sur "Periscope". Et à votre avis ça donne quoi ? Gagné ! Un morceau pop complétement gnangnan et formatée. Attention, je n’ai rien contre la pop quand c’est bien fait, mais en l’occurrence, ce n’est pas bien fait. On oublie donc mais en priant pour que la suite de l’album ne reste pas dans la même veine.

Le second morceau avec un invité est "Sunrise Trailer Park". Si je vous dis rappeur blanc, blond, américain, tatoué, vous pensez tous à Eminem ? Ça tombe mal puisque l’invité de ce titre n’est ni plus ni moins que Machine Gun Kelly. Tout ça pour un morceau plutôt très bof sur fond acoustique. Le rap est bon, c’est indéniable, mais c’est tout. Et puis ouf, le morceau suivant "Traumatic" arrive à me surprendre… Pendant les 25 premières secondes. Un véritable ascenseur émotionnel. Le groupe tenait quelque chose avec ce début super énergique, plus énervé que ce qu’ils savent faire, mais finalement, cela ne servira que de refrain à une musique plate. Et puis voilà que l’album se termine avec des morceaux paparoachesque comme on les aime, ou comme on les déteste, selon les avis.

Papa Roach ne signe donc pas un retour fracassant, mais ils signent un retour qui plaira aux fans de la première heure. Le groupe reste ce qu’il est après 25 ans de carrière et c’est fort appréciable. J’espère juste qu’ils sauront se renouveler un peu plus dans les prochaines années, sans avoir à s’éloigner de leur style initial : le néo-metal.


John P.
Août 2018




"F.E.A.R."
Note : 14/20

Après un "The Connection" en demi-teinte, sorti trois ans auparavant, Papa Roach est de retour avec "F.E.A.R.". Le groupe m’avait laissée, en 2012, sur une semi-déception due à une impression de facilité trop proche de la lassitude. Mais une baisse de régime ne signe bien entendu pas la fin d’une carrière. De ce fait, il va sans dire que j’attendais ce nouveau disque de pied ferme.

Dès le morceau-titre "Fear Everything And Rise", le ton est donné : Papa Roach tient à conserver ce style de rock catchy et très mélodique. Désormais éloigné du côté plus "sale" et hargneux du nü-metal de son passé, le combo manifeste une fois de plus sa volonté de se diriger vers une fusion entre le metal et le rock ultra-moderne aux accents et breaks électroniques. Soit, de la part de Papa Roach, nous ne nous attendons pas non plus à des compositions d’une complexité à s’arracher les cheveux un par un, et ce n’est pas pour cette raison que nous l’apprécions. Maintenant, bien que sympathiques, je doute que les nouvelles compositions suffisent à satisfaire les fans et auditeurs las depuis plusieurs années, peut-être moins réceptifs au sentiment "pop" qui se dégage des quelques derniers albums en date.

La meilleure –et unique, en fait– surprise de "F.E.A.R." porte le nom de "Gravity". Papa Roach effectue un retour étonnant vers le rap sur les couplets, avant que Jacoby Shaddix revienne à son chant clair ô combien agréable pour le refrain. Refrain accompagné de la voix non moins agréable de Maria Brink, sulfureuse chanteuse d’In This Moment. "Gravity" laisse aux deux chanteurs suffisamment de place pour exprimer plus d’une facette de leur palette vocale, le tout pour un titre particulièrement marquant dans cette collection de hits entêtants, certes, mais souvent trop impersonnels. Notons au passage que "Gravity" n’est pas le seul morceau bénéficiant des services d’un invité, puisque le rappeur américain Royce da 5’9’’ s’offre un passage au cours de "Warriors". Malheureusement, loin de convaincre comme "Gravity", ce dernier, bien qu’inattendu, tombe comme un cheveu sur la soupe à cause d’un manque de fluidité prononcé.

Pour le reste, que dire, mis à part que Papa Roach continue à faire du Papa Roach, version évidemment contemporaine ? Ah, nous nous devons tout de même de saluer les performances de la partie rythmique, celles du bassiste Tobin Esperance en tête.

"F.E.A.R." est un nouvel album agréable, cela ne fait aucun doute. Maintenant, malgré les refrains toujours très mémorables, Papa Roach peine à produire un son qui se différencierait nettement de la vague metalcore et moderne actuelle. Tout de même, quel dommage venant de la part d’un groupe qui existe depuis plus de vingt ans !


Gloomy
Mars 2014




"The Connection"
Note : 13/20

En 2010, je m’impatientais à l’idée de recevoir un nouveau véritable album de Papa Roach. Il y a quelques semaines, j’ai grincé des dents en visionnant la vidéo tout juste née, enregistrée pour le titre "Still Swingin’". L’attente pour "ça" comme résultat ? Autant dire que j’étais sceptique au moment d’écouter ce nouvel opus pour de bon. Finalement, c’est un soupir de soulagement qui s’est échappé de mes lèvres lors des dernières notes. Soulagement non pas dû à un disque tellement insupportable que la fin semble ne jamais vouloir pointer le bout de son nez, mais plutôt au fait que mes craintes ne se sont pas confirmées. Ou plutôt pas tout à fait. En fait, à la place de la catastrophe annoncée, nous avons droit aux banalités. Mince consolation, je vous l’accorde, mais consolation tout de même. Du "Papa Roach" à droite (la formule classique, très classique, dont le groupe a toujours usé jusqu’à la corde), d’excellents titres à gauche (lorsque la fameuse ligne de conduite de base est réalisée avec le petit "plus" qui change la donne), une semi-ballade à gauche ni vilaine, ni captivante ("Leader Of The Broken Hearts"), des refrains d’efficacité variable à chanter en chœur, des touches neo par ci ("Won’t Let Up"), une légère pointe d’electro par là ("Give Back My Life"). Oh, il y a de bons moments, avec une mention spéciale au "duo" "Where Did The Angels Go" / "Silence Is The Enemy" de début d’album, ainsi qu’au très agréable et catchy "Wish You Never Met Me". A côté de ces –seulement– trois morceaux, le reste semble malheureusement bien fade. Pour quelle raison ? La lassitude doit certainement pointer le bout de son nez, à force de n’entendre qu’un lieu commun aménagé à toutes les sauces. Certes, le choix de l’efficacité pure peut être absolument délectable. Disons alors que Papa Roach a connu une période creuse lors de la conception de "The Connection", dont seule la platitude reste en mémoire. Un disque ni bon, ni mauvais : simplement dispensable.


Gloomy
Octobre 2012




"Time For Annihilation"
Note : 14/20

Depuis sa création, Papa Roach nous a toujours habitués à des sorties d’albums métronomiques. C’est-à-dire qu’environ tous les deux ans, les Américains nous gratifient de nouveau son. Encore une fois, le laps de temps écoulé entre "Metamorphosis", le disque précédent mis dans les bacs en 2009, et le "Time For Annihilation" de fin août 2010 s’est montré excessivement réduit ! Une bonne nouvelle pour les amateurs (les autres, comme d’habitude, se contentent de passer leur chemin) ! Donc une bonne nouvelle pour moi aussi, à qui la tournure dès à présent bien ancrée dans un rock classique, mais entraînant au possible, plaît largement davantage aux débuts tournés vers le néo. Sauf qu’il serait cette fois-ci un peu déroutant sans doute de parler "d’album" en temps que tel. Car en effet, les 14 morceaux délivrés sur ce nouveau "Time For Annihilation" sont constitués à la fois de quelques titres live et de nouvelles compositions.

Etant donné que ce sont ces-dernières qui entament l’album, commençons par tout d’abord par parler d’elles : "Burn", à la formule dite "Papa Roach" désormais classique (à comprendre, l’habituel couplet refrain, mais à la forme particulièrement énergique, avec un point d’orgue accordé à chaque refrain, qu’il devient impossible de ne pas entonner à tue-tête après seulement quelques écoutes, tant ils se retiennent aisément !), ouvre le bal. "Formule classique" empêche tout naturellement de parler d’une originalité ou d’une inauguration quelconque, mais si cela peu affadir de prime abord, le problème ne se pose pas bien longtemps : quand des musiciens assurent leur travail, on en profite au mieux ! Mis à part un "Kick The Teeth" (rappelant entre parenthèses curieusement les prémices de part sa rythmique sautillante) terne, voire agaçant, les quatre autres pistes sont correctement, même plutôt bien ficelées, assez en tout cas pour permettre à l’auditeur de passer un bon moment. Note spéciale à la "ballade forcée" "No Matter What", rappelant tous les clichés à l’Américaine (tellement mièvre que ça en dégouline), mais séduisante à souhait !

Après les cinq pistes studio arrive la grosse pièce de "Time For Annihilation" : le live. Enregistré où, et quand, par contre, je n’ai pas réponse à ces questions. J’avoue avoir été légèrement déçue à la vue des morceaux choisis, trop évidents à mes yeux. Mais comme je le disais plus tôt, quand les musiciens font bien leur boulot, on ne fait pas la fine bouche ! Et il y a une chose qui convainc aussitôt : Papa Roach prend une ampleur folle sur scène, et ça se sent ! L’énergie du chanteur Jacoby Shaddix n’y est pas pour rien : il semble prendre un plaisir fou à présenter ses compositions devant un public, et il n’est alors pas étonnant d’entendre celui-ci répondre à l’appel d’une seule et même voix enthousiaste ! En somme, même si un "réel" nouvel album aurait été le bienvenu (tssss jamais satisfaite !), "Time For Annihilation" apporte un résultat satisfaisant, qui plaira sans aucun doute aux fans, et permettra à d’autres de découvrir le groupe efficacement.


Gloomy
Mars 2011


Conclusion
Le site officiel : www.paparoach.com