Le groupe
Biographie :

Panzerchrist est un groupe danois de death metal formé en 1993-1994 par Michael Enevoldsen (après avoir quitté Illdisposed). Le premier album "Six Seconds Kill" est sorti en 1996, suivi en 1998 de l'album "Outpost Fort Europa". En 2000, Panzerchrist a été rejoint par le batteur Reno Kiilerich (ex-Exmortem, Vile, etc.) et Bo Summer (aussi dans Illdisposed) pour enregistrer "Soul Collector", connu pour ses thèmes ayant traits à la Seconde Guerre Mondiale et ses paroles en allemand. "Soul Collector" est sorti sous le label Mighty Music. En 2002, le groupe a été rejoint par Frederik O'Carroll et Rasmus Henriksens et a commencé à travailler sur l'ultra-violent "Room Service", sur lequel figurent des compositions encore plus rapides et brutales ainsi que la reprise du classique de Metal Church : "Metal Church". "Room Service" a été enregistré chez Tue Madsen aux Antfarm Studios (The Haunted, Illdisposed, Mnemic etc.) et a été distribué par Mighty Music en 2003. En 2006, le groupe est rejoint par le batteur Reno Kiilerich et Karina Bundgaard, désormais aux claviers, pour enregistrer "Battalion Beast", distribué par Neurotic Records. Au printemps 2008, le chanteur Bo Summer a été remplacé par Johnny Pump, lui même remplacé par Magnus Jørgensen en 2010. Panzerchrist est retourné en studio fin 2009 pour enregistrer l'album "Regiment Ragnarok", originellement prévu pour Décembre 2010 et sorti le 18 Avril 2011 Le septième album, "7th Offensive", voit le jour en Juillet 2013 chez Listenable Records avec notamment le chanteur Søren Lønne et le batteur Simon Schilling. Le huitième album, "Last Of A Kind", sort en Juillet 2023 chez Emanzipation Productions. Il marque l'arrivée de Sonja Rosenlund Ahl au chant, de Danni Jelsgaard à la batterie, et Danny Bo Pedersen à la guitare, et le retour de Frederik O'Carroll à la guitare.

Discographie :

1996 : "Six Seconds Kill"
1998 : "Outpost - Fort Europa"
2000 : "Soul Collector"
2003 : "Room Service"
2006 : "Battalion Beast"
2011 : "Regiment Ragnarok"
2013 : "7th Offensive"
2021 : "Soul Collector" (Réédition)
2023 : "Last Of A Kind"


Les chroniques


"Last Of A Kind"
Note : 18/20

Panzerchrist reprend du service. Créé au Danemark en 1993, le groupe mené par Panzergeneral (claviers / basse, ex-Illdisposed) recrute Frederik O'Carroll (guitare, Mordulv), Danni Jelsgaard (batterie, Vansind, ex-Svartsot), Danny Bo Pedersen (guitare, ex-Arsenic Addict) et Sonja Rosenlund Ahl (chant, ex-Arsenic Addict) pour célébrer les trente ans du groupe avec "Last Of A Kind", leur huitième album.

"Turn The Rack" est le premier titre à frapper après ce sample de torture étouffé, laissant le blast et les riffs effrénés, plus tard rejoints par le chant, nous lacérer avec leur approche old school des plus agressives. Quelques leads viennent troubler la rythmique régulière et écrasante, notamment ce solo final aux influences heavy tranchantes, puis "My Name Is Lucifer" dévoile des tonalités malsaines que les musiciens intègrent à la perfection à leur rouleau-compresseur de violence inarrêtable dirigé par les hurlements sauvages. Le seul moment où le groupe ralentit, le son reste inquiétant avant de renouer avec une dernière vague de fureur, suivie par "Last Of A Kind", le titre éponyme, et son introduction cosmique qui nous mène à un véritable ouragan aux influences Industrial oppressantes. Les claviers apportent une touche pesante aux riffs efficaces de cette longue composition intrigante et entêtante, puis le groupe revient à la brutalité pure sur "The Fires On Gallows Hill", un très court morceau qui nous roule dessus avant de placer des tonalités dissonantes pour nous mener à "The Devils Whore" et à son introduction lubrique.

Les riffs puissants et imposants refont rapidement surface, parfois complétés par des leads sombres qui renforcent l’atmosphère étouffante avant que "Sabbath Of The Rat" ne prenne la suite, mêlant mélodies tranchantes avec une base rythmique épaisse. Le groupe avait choisi ce titre pour annoncer son retour, dévoilant une approche légèrement plus accessible par moments avant de s’enflammer à nouveau pour nourrir la déferlante intense qui s’apaisera légèrement avec "Baptized In Piss" qui nous offre un court instant de répit avant de laisser la fureur s’exprimer à nouveau, tout en renouant avec ces mélodies mélancoliques qui donnent à la rythmique une toute autre saveur. L’album s’achève avec "Juniper Creek" et ses tonalités planantes, presque lancinantes, que le groupe intègre à une base vive et solide dont le groupe n’a pas perdu la recette, sur laquelle le chant saturé règne en quasi-permanence, s’arrêtant uniquement pour un break mystérieux.

D'abord très brut, puis dévoilant des mélodies entêtantes et parfois même aérienne tout en gardant une touche de folie, "Last Of A Kind" célèbre parfaitement le grand retour de Panzerchrist, qui n’a pour seul objectif que de nous écraser à nouveau.


Matthieu
Août 2023




"Soul Collector"
Note : 16/20

Ne vous emballez pas, Panzerchrist n'est pas de retour ! Emanzipation Productions a simplement eu la bonne idée de rééditer le difficilement trouvable "Soul Collector" sorti en 2000 en trois versions vinyles et en CD digipack limité à 500 exemplaires. Précisons tout de suite que vous ne trouverez ni inédit ni quelque bonus que ce soit, il n'y en avait probablement pas en stock de toute façon. Mais pour ceux qui n'avaient pas encore ce fameux album, c'est l'occasion de rectifier le tir, il est précisé que cette réédition est remasterisée mais soyons honnêtes, sur la version numérique fournie ça ne saute pas aux oreilles.

Pourquoi fameux album ? Pour plusieurs raisons, d'abord parce que c'est le premier à marquer l'arrivée de Bo Summer au chant. Ensuite parce que "Soul Collector" marque un changement d'approche par rapport aux deux premiers albums "Six Seconds Kill" et "Outpost - Fort Europa" qui donnaient dans un death metal à cheval entre le groove brutal du "Submit" d'Illdisposed et la puissance martiale de Bolt Thrower. "Soul Collector", quant à lui, reprend tous ces éléments et y ajoute une bonne grosse dose de violence bas du front et de blasts destructeurs balancés par la machine de guerre Reno Kiilerich. "Das Lebel Will Gewonnen Sein" démarre l'album sans la moindre intro et nous matraque déjà la tronche avec des blasts incessants et des riffs méchants soutenus par la voix d'ogre de Bo Summer. L'album ne dépasse pas les trente-trois minutes mais c'est bien assez pour défoncer tout ce qui bouge, tout ce qui ne bouge pas et annihiler toute résistance. Cette pochette ornée d'un char d'assaut dont le canon est pointé sur vous ne pouvait pas mieux résumer le bordel que fait cet album, une boucherie death metal écrasante et brutale qui a calmé pas mal de monde à sa sortie. "Y2Krieg" prend, quant à lui, des airs de Deicide version char d'assaut et champ de bataille, donc une vraie teigne aussi lourde que frontalement brutale. Quelques riffs plus black venaient déjà de temps en temps noircir un peu l'ambiance parce qu'évidemment ce n'était pas assez brutal et éprouvant comme ça. Même vingt ans après sa sortie, "Soul Collector" est toujours aussi brutal et casse encore des mâchoires sans le moindre effort, même le son n'a pas vraiment vieilli et reste proche des standards actuels.

Si nous sommes habitués aujourd'hui aux groupes qui bourrinent à des vitesses folles et que la course à la vitesse est presque devenue la norme, ce n'était pas encore le cas à la sortie de "Soul Collector", ce qui fait que ce troisième album de Panzerchrist a bien vite imposé le groupe comme un des pires bourrins du genre, enfin pire dans le bon sens du terme. Le death metal commençait à peine à reprendre du poil de la bête après un passage à vide vers la deuxième moitié des années 90 (en termes de popularité en tout cas, le death avait laissé la place au black) et "Soul Collector" a pris des allures de manifeste de la part d'un groupe qui avait décidé de poser ses couilles sur la table. Par rapport aux groupes actuels, il y avait encore cette recherche de puissance dans les riffs et dans le son, même si la production était assez sèche ça envoyait quand même du bois. De nos jours, la plupart des groupes ont un son de batterie fade qui manque de puissance alors que même si celui de "Soul Collector" est assez sec, l'ensemble a assez de tripes pour appuyer la violence de l'album. Les multiples samples tirés de films de guerre ou de je ne sais où contribuent eux aussi à donner ce visage implacable à cet album et ajoutés aux quelques riffs black, tout ça donne une petite noirceur sympathique à un album déjà bien teigneux.

Cette réédition n'apporte pas de nouveautés mais rend de nouveau disponible un classique difficile à trouver, ce qui est déjà pas mal. "Soul Collector" n'a rien perdu de sa brutalité en plus de vingt ans et son death metal bourrin et frontal fait toujours autant de dégâts. Du coup, si le groupe ressent une envie de s'y remettre et de revenir en forme avec un album bien méchant et efficace, qu'il ne se gêne surtout pas !


Murderworks
Janvier 2022




"7th Offensive"
Note : 09/20

Nos Power Rangers danois auraient-ils troqué leurs treillis contre des tuniques de vikings ?? C'est la question qu'on pourrait se poser à l'écoute de ce septième album qui rappelle plus un Amon Amarth fébrile par moments, qu'un Hail Of Bullets. Toujours au volant du char d'assaut Panzerchrist, le bassiste Michael Enevoldsen aura fait dès le début de cette année un grand ménage dans ses rangs. Le line-up totalement remanié, accueille donc notamment le jeune gradé Søren Tintin Lønholdt (Exmortem) au micro ainsi que Simon Schiling (Fleshcrawl) à la batterie. Avec ce beau monde et les marques que nous aurons laissé des albums aussi massifs et tonitruant que sont "Room Service", "Battalion Beast" et "Regiment Ragnarok", on ne pouvait qu'être confiant.

Pourtant dès les premières minutes, il y a de quoi être surpris... "Panzer The 7th Offensive" tente une accroche avec un tapping très mélodique, la voix lente et massive plombe pourtant une ambiance qui aurait du sentir la poudre à canon. Pourtant ça prend pas... Et rebelote encore avec du tapping sur "In The Name Of Massacration", encore que ce morceau fonctionne bien avec cette rythmique à la Bolt Thrower, ce chant posé comme il faut et ce riff à la... Marduk, même s'il arrive comme un cheveu sur la soupe. Les titres s'enchaînent avec des soli improbables, légèrement téléphonés ("Stronghold Of Hill 666", "Drone Killing"), des riffs sans relief et même l'utilisation de choeurs sur "Mars Attack Of the Lychantrope Legion". Celui-ci, morceau à tiroirs serait une synthèse de ce que le groupe revendique à présent. Pas vraiment digeste pourtant, même si on est pris un moment dans les filets de cette mélodie épique bien sympa, il est remarquablement facile de s'en défaire tant le riff qui suit est assez impromptu...

Au final, on a le sentiment d'un album bâclé et du coup assez inégal. Peut-être Enevoldsen aurait-il du prendre plus de temps à mobiliser et motiver ses nouvelles recrues pour entreprendre une orientation nouvelle... affaire à suivre tout de même, si l'on s'accorde à penser qu'en fait cet album est une transition dans la discographie du Panzer.


Boris
Novembre 2013




"Regiment Ragnarok"
Note : 15/20

Voilà le retour de nos poètes préférés, les Danois de Panzerchrist reviennent avec une nouvelle ode à la subtilité et à la finesse. Rien que le nom vous donnera une idée de la chose, "Regiment Ragnarok". D'ailleurs le groupe a dû faire face au départ de son chanteur historique, Bo Summer qui mine de rien donne un cachet spécial à tous les groupes dans lesquels il passe grâce à sa voix inimitable.

Mais je vous rassure tout de suite, même si la voix du petit nouveau est forcément plus banale, le bougre s'en sort quand même très bien. Et le groupe n'a de toute façon pas perdu ses bonnes vieilles habitudes, le premier morceau débute sur le bruit d'un char d'assaut en train de manœuvrer juste avant de vous lâcher un obus dans la gueule. Et paf direct tu te prends un blast de taré dans la gueule, et "Prevail" va te laminer la tronche pendant ses presque 4 minutes. Il y a par contre un truc qui surprend tout de suite avec ce morceau, c'est que contrairement aux autres albums qui étaient death avec quelques riffs black là c'est l'inverse. Et l'impression se confirmera tout au long de l'album.

Autre constatation, le groupe est devenu encore plus bourrin, ne ménageant l'auditeur avec des passages mid tempo un peu plus rarement qu'avant je trouve. On se mange des blasts et accélérations à gogo pendant tout l'album, qui ne porte pas son nom pour rien tant on se fait détruire les dents du début à la fin. On a quand même les éternelles influences thrash présentes dans certains riffs histoire d'alourdir le tout et donner un peu de consistance à cette artillerie lourde justement. Les voisins devraient adorer, ça devrait même faire pogoter les meubles un truc comme ça ! Bon on a quand même quelques mélodies de temps en temps pour que le malheureux qui a glissé la galette dans le lecteur ne devienne pas sourd à la fin du deuxième morceau.

Mais bon majoritairement comme d'habitude avec Panzerchrist ça fracasse bien comme il faut, de toute façon avec un nom pareil vous les voyez faire de la polka un jour eux ? En tout cas ils sont cohérents, ils mettent des chars d'assaut partout et le batteur mitraille littéralement ses fûts. Vous mettez ça en fond sonore sur une partie de Battlefield online en mode ruée, si vous êtes en position d'attaque les mecs d'en face devraient commencer à pleurer assez vite. A éviter en voiture par contre, c'est un coup à écraser le champignon et les piétons par la même occasion. D'autant plus que le groupe nous an placé quelques feintes l'air de rien, le début de "For The Iron Cross" laisse augurer un morceau lourd, mid tempo et un minimum mélodique. C'était sans compter sur les vieux instincts de Panzerchrist, qui dès le morceau vraiment démarré, nous fout un tir de mortier continu sur le coin de la gueule pendant tout le reste du titre en question.

Donc ceux qui se demandaient si le départ de Bo Summer allaient affaiblir le tout je pense que je viens de les rassurer. Alors bien sûr après il va falloir se faire à la voix de Magnus Jorgensen qui est plus traditionnellement death ou black suivant les passages. Mais je pense que passé une éventuelles déception passagère ça devrait rouler, comme je le disais il se débrouille bien dans le domaine et arrive à sortir des growls bien profonds et puissants. Et musicalement de toute façon ça arrache tout ce qui dépasse, on pourrait presque appeler ça du "death Attila metal". Là où Panzerchrist passe l'herbe ne repousse plus... et le reste non plus d'ailleurs. A la limite comme je le disais plus haut les passages et riffs black sont plus nombreux qu'avant, donc les allergiques à ce style risquent de bloquer à ce niveau là.

Donc voilà un bien bon album de Panzerchrist, bien brutal comme on s'y attendait. Et pour ceux qui doutent du fait que le groupe ait encore des bollocks, je les invite à écouter le morceau "Time For The Elite" qui dure à peine plus d'une minute et qui est une boucherie totale. Non franchement cet album devrait quand même ravir les amateurs de massacres sanglants et de corps écrasés sous les chenilles d'un Panzer, malgré les quelques changements apportés à la musique du groupe. Et de toute façon comme ils le disaient si bien par le passé : Christ, thy name is Panzer !


Murderworks
Avril 2011


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/panzerchristofficial