Le groupe
Biographie :

Pantommind est un groupe de metal progressif bulgare formé en 1995 et actuellement composé de : Dragomir Minkov (batterie), Pete Christ (guitare / basse), Tony Ivan (chant), Floyd Rossen (guitare / chant) et Sunny X (clavier). Pantommind sort son premier album, "Shade Of Fate", en Avril 2005 chez Sensory Records, suivi de "Lunasense" en Mars 2009 chez Spectastral Records, et de "Searching For Eternity" en Mars 2015 chez Spectastral Records.

Discographie :

2005 : "Shade Of Fate"
2009 : "Lunasense"
2015 : "Searching For Eternity"


La chronique


Si la plupart des groupes de metal progressif que j'ai eu l'occasion d'écouter ces derniers temps étaient français ou anglo-saxons, cette fois c'est la Bulgarie qui m'envoie un de ses représentants, en l'occurrence Pantommind. Le statut du groupe est incertain depuis le départ de leur batteur, mais que cela ne nous empêche pas de parler du troisième album du groupe "Searching For Eternity".

On pourrait même dire qu'on a affaire à du heavy metal progressif, l'accent étant mis sur l'accroche et les mélodies. Les riffs sont eux aussi assez proches du heavy sans être trop agressifs non plus, les refrains sont toujours du genre à vous rester dans le crâne et le groupe arrive à rester pendant une bonne heure en équilibre entre les deux mondes. Quelques notes de clavier ajoutent une couche de mélodies, soit en nappes discrètes soit en mode piano. Rien de bien révolutionnaire dit comme ça, mais il faut avouer que ce groupe, même s'il réutilise une formule déjà établie, le fait plutôt bien. Et si les structures se font assez tortueuses avec des mesures impaires et des contre-temps assez régulièrement, les soli sont par contre pleins de feeling et font la part belle à la mélodie, celles-ci se montrent d'ailleurs la plupart du temps assez touchantes. Le tout surmonté du chant de Tony Ivan qui sait aussi bien donner dans la voix chaleureuse que dans un chant plus éraillé ou dans des montées aiguës façon heavy metal. La ballade "Lost lullaby" est d'ailleurs un bon moyen de s'en apercevoir, en plus d'être plutôt jolie dans le genre. En bref, on n'est jamais perdu dans un labyrinthe musical, Pantommind a le don de toujours proposer de quoi accrocher l'oreille et l'album passe tout seul bien que le niveau technique des membres du groupe soit assez élevé comme d'habitude. Et pour prendre une référence que la plupart des métalleux peuvent situer, à savoir Dream Theater, si Pantommind les rappelle par moments, ça se situe surtout au niveau de la période "Images And Words" et "Awake" (le morceau "Down To The End" par exemple).

Globalement, les ambiances déployées sur "Searching For Eternity", sans être d'une noirceur absolue, n'en sont pas vraiment joyeuses pour autant. On sent toujours une certaine mélancolie flotter sur la plupart des morceaux, sans compter que les guitares sont assez grosses et puissantes pour du prog. Pour appuyer les dites ambiances, le groupe a d'ailleurs placé deux morceaux instrumentaux, "Hypnophobia" montrant même un visage plus direct et plus agressif, plus metal quoi. Niveau production, rien à redire non plus, c'est clair, c'est puissant, une batterie un peu sèche mais pas plastique non plus et finalement parfaitement adaptée pour le genre. Les guitares sont puissantes, grosses, ce qui n'est pas forcément une constante dans le prog. La preuve une fois de plus que même quand on est signé sur un tout petit label qui n'a pas beaucoup de moyens, on peut avoir un son qui n'a pas à rougir face aux grosses machines. Tout ça nous permet de savourer les soli de guitares qui sont systématiquement excellents (oui, je me répète mais j'aime vraiment les soli de guitare), techniques mais bourrés de feeling, impressionnants mais toujours mélodiques et toujours bien placés. C'est limite là qu'on sent le plus l'héritage du pur heavy metal, loin du shred stérile dont certains guitaristes de cette scène peuvent faire preuve.

Bref, si Pantommind n'a rien inventé sur ce nouvel album, il fait le boulot et le fait bien. Une musique parfois proche des premiers Dream Theater, mélodique, puissante, accrocheuse et dotée du minimum syndical de complexité quand on parle de metal progressif. Un bon équilibre qui peut à la fois tenter les amateurs de prog et les méalleux qui n'aiment pas les dérives démonstratives que le genre peut parfois arborer.


Murderworks
Mai 2015


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.pantommind.com