Le groupe
Biographie :

Pandemia est un groupe de death metal tchèque formé en 1995 et actuellement composé de : Jaroslav "Jarda" Friedrich (basse / ex-Giwmür, ex-Lightlost, ex-Empty Feeling), Jirka Krš (chant / Casage, Cutterred Flesh, ex-Ordos), Alex Marek (guitare) et Jakub Bayer (batterie / Cerberos, Cutterred Flesh, Murmur, Panychida, Prayers In Vain, Search And Destroy). Pandemia sort son premier album, "Spreading The Message" en 1999 chez Lost Disciple Records, suivi de "Personal Demon" en Janvier 2003 chez Lost Disciple Records, de "Riven" en Mai 2005 chez Metal Age Productions, de "Feet Of Anger" en Octobre 2009 chez War Anthem Records, de "At The Gates Of Nihilism" en Février 2015 chez Mighty Music, et de "Darkened Devotion" en Mai 2025 chez Hammerheart Records.

Discographie :

1999 : "Spreading The Message"
2003 : "Personal Demon"
2005 : "Riven"
2009 : "Feet Of Anger"
2015 : "At The Gates Of Nihilism"
2025 : "Darkened Devotion"


Les chroniques


"Darkened Devotion"
Note : 16/20

Pandemia a de bonnes nouvelles pour nous. Pour célébrer ses trente ans, le groupe composé de Jirka Krs (chant, Cutterred Flesh), Jaroslav “Jarda” Friedrich (basse), Alex Marek (guitare) et Jakub Bayer (batterie, Cutterred Flesh) signe chez Hammerheart Records et annonce la sortie de son sixième album, "Darkened Devotion".

On attaque avec "Depths", une composition instrumentale qui nous permet de nous familiariser avec le son brut du groupe tout en savourant les changements de rythme à coups de riffs saccadés pour rejoindre "A Sea To Breathe In" où les parties vocales redoutables s’installent. L’approche directe est immédiatement très agressive, et même si les harmoniques ont tendance à être légèrement plus lentes et infusée de thrash, elles collent parfaitement au flot d’abord vif puis macabre qui devient plus groovy sur "The Wretched Dance", le titre suivant. La touche old school est relativement évidente, que ce soit dans les riffs imposants ou le solo perçant qui accompagne la progression, mais également sur "Nightmare Paradox" qui nous roule littéralement dessus avec une batterie ravageuse sous les hurlements de Jirka.

Le morceau reste assez simple mais diablement efficace, alors que "Heights Of Your Fear" propose une rapidité furieuse, nuancée par des leads assez mélodieux et aériens en guise de “moment calme” avant que les tonalités effrénées ne reprennent le dessus. Le son devient entêtant avant de faire place à "Catalepsy", deuxième morceau instrumental où les musiciens ne se privent pas pour créer un son calme mais inquiétant, servant d’interlude pour rejoindre la sombre "Sleep Paralysis" où les riffs redeviennent sauvages. On notera quelques touches plus complexes de temps à autre alors que "The Pallor Of Detest" retourne à une approche primitive couplée à un blast énergique troublé par un solo élégant avant d’atteindre "Blessed, Blessed Oblivion" qui est le morceau le plus long, mais aussi l’un de ceux qui semblent les plus naturels à écouter, avec quelques phases d’accélérations mais surtout une férocité assumée et quasi constante.

Après dix ans, Pandemia nous montre que son death metal est toujours d’actualité. Bien que "Darkened Devotion" soit un peu court, l’album est solide et ne manquera pas de satisfaire les fans.


Matthieu
Juin 2025




"At The Gates Of Nihilism"
Note : 16/20

Méconnus des métalleux de l'Europe occidentale, la scène death metal tchèque a pourtant de valeureux et cultes représentants : Krabathor, Hypnos, Tortura et Pandemia. Ces derniers, moins connus que leurs glorieux confrères, ne sont pas moins à prendre au sérieux, affichant 20 ans d'existence et sortant aujourd'hui leur cinquième album studio. Forts d'une signature avec le label danois Mighty Music (où nos compatriotes de No Return et Temnein ont récemment trouvé refuge ; la France semble de plus en plus avoir la côte en ce moment), la pandémie slave est prête à contaminer toutes les oreilles européennes.

"At The Gates Of Nihilism" est un gros parpaing tchèque dans la face. Produit par Waldemar Sorychta (Moonspell, Tiamat...), l'album dispose d'une mise en son énorme et ultra-puissante. Si les compositions ne redéfinissent pas le genre death, elles sont de parfaites leçons de brutalité musicale. L'album ne renferme aucun temps mort, chaque titre dégage son lot d'agressivité et de mal-être primal. Après une courte intro épique, "Rotting In Mold" déboule et on se prend en pleine gueule un déluge de double grosse caisse (le son de batterie, pour râler un peu, claque mais est trop peu naturel et sonne à l'identique des autres productions de Sorychta) pour un titre mid-tempo et écrasant, rappelant Bolt Thrower. Le chanteur Jirka profère ses parties avec implication et véhémence, crachant sa haine avec un sens de l'accroche. Les paroles, intelligibles, sont puissamment scandées de façon simple et accrocheuse. Le morceau suivant, "Nihilistic Age", à l'intro empruntée au "Cult" de Slayer (sur le très bon "Christ Illusion") nous fait rentrer dans le vif du sujet. Le riff joué en clean sur l'intro se transforme en une vraie boucherie death soutenue par des blast beats fracassants. "Godless Bitch" nous refait le coup l'intro slayerienne (sans jamais tomber dans le plagiat) mais se développe en titre mid-tempo sombre, aux riffs torturés. "Warmonger", avec son petit côté Amon Amarth sur le refrain, fait son effet.

Et plus ça avance, plus le carnage s'intensifie, l'album étant plus brutale de chanson en chanson. "Under Barbed Wire" nous prend par surprise, nous sautant dessus comme un kamikaze et nous fait sauter la boîte crânienne tandis que "Killed" et son refrain simple mais diablement efficace nous piétine telle une armée en marche. "Harlots Of War" continue le travail de sape. Après trois titres aussi intenses, Pandemia "calme" le jeu avec "Zyklon B", où, entre deux furies guerrières, la troupe montre un visage plus clément, sur un break mélodique, au solo de guitare chiadé et au piano rêveur. Le morceau instrumental conclusif "Broken Soul Of The Dying Soldier" met un terme à nos souffrances sur un rythme lancinant et des leads de grattes insidieuses. Le trépas ne surviendra qu'après une longue et douloureuse agonie. Et pour ceux qui ne sont toujours tombés sous les balles ennemies, le morceau bonus, une cover du "After Thy Thought" des vétérans français Loudblast (la France est à l'honneur, nous vous le disions) achèvera ces survivants, ne laissant qu'un tas de cadavres fumants sur le champ de bataille. Après écoute de ce "At The Gates Of Nihilism", il y a de fortes chances pour que le vôtre soit entassé avec les autres puis brûlé pour stopper la Pandémie. On vous aura prévenus.


Man Of Shadows
Mars 2015


Conclusion
Le site officiel : www.pandemia.cz