Le groupe
Biographie :

Paganizer est un groupe de death / thrash metal suédois formé en 1998 et actuellement composé de : Rogga Johansson (chant, guitare / Bloodgut, Bone Gnawer, Fondlecorpse, Humanity Delete, Johansson & Speckmann, Just Before Dawn, Megascavenger, Putrevore, Revolting, Ribspreader, Swarming, The 11th Hour, The Grotesquery, Those Who Bring the Torture, Demiurg, ex-Carve, ex-Foreboding, ex-Terminal Grip, Down Among the Dead Men, Eaten, ex-Banished from Inferno, ex-Deranged, ex-Sinners Burn), Matthias Fiebig (batterie / Blodsrit, Bloodgut, ex-Carve, ex-Portal, Mordenial, ex-Ribspreader, ex-Zombified), Martin Klasén (basse / ex-Vicious Maggot) et Kjetil Lynghaug (guitare / Echelon, Mordenial, Stass). Le groupe sort son premier album, "Deadbanger", en 1999. Suivront "Dead Unburied" en 2002, "Murder Death Kill" en 2003, "No Divine Rapture" en 2004, "Carnage Junkie" en 2008, "Scandinavian Warmachine" en 2009, "Into The Catacombs" en 2011, "World Lobotomy" en Mai 2013 chez Cyclone Empire, "Land Of Weeping Souls" en Août 2017 chez Transcending Obscurity Records, "The Tower Of The Morbid" en Octobre 2019, et "Beyond The Macabre" en Juin 2022.

Discographie :

1999 : "Deadbanger"
2001 : "Promoting Total Death"
2002 : "Dead Unburied"
2003 : "Murder Death Kill"
2004 : "No Divine Rapture"
2008 : "Born To Be Buried Alive" (EP)
2008 : "Carnage Junkie"
2009 : "Scandinavian Warmachine"
2011 : "Into The Catacombs"
2013 : "World Lobotomy"
2013 : "Cadaver Casket (On A Gurney To Hell)" (EP)
2016 : "The Portal" (EP)
2016 : "As Sanity Dies" (EP)
2016 : "On The Outskirts Of Hades" (EP)
2016 : "Sherdil" (EP)
2017 : "Land Of Weeping Souls"
2019 : "The Tower Of The Morbid"
2020 : "Bullets Reign" (EP)
2022 : "March Of The Insane" (EP)
2022 : "Beyond The Macabre"


Les chroniques


"Beyond The Macabre"
Note : 19/20

Rien n’arrête Paganizer. Créé en 1998 en Suède, le groupe mené par Rogga Johansson (chant / guitare, RIbspreader, Massacre, Eye Of Purgatory, Necrogod…) et complété par Matthias Fiebig (batterie, Blodsrit, Mordenial, ex-Ribspreader…), Martin Klasén (basse, ex-Vicious Maggot) et Kjetil Lynghaug (guitare, Monstrous, Mordenial, Stass…) annonce "Beyond The Macabre", son douzième album.

Le groupe commence en beauté avec "Down The Path Of Decay", un premier titre très saccadé et puissant qui ne laisse aucun temps mort. La rythmique épaisse se lie aux hurlements, aux harmoniques inquiétantes et aux mélodies agressives, tout comme "Left Behind To Rot" et son blast dévastateur. Le titre reste dans cette optique d’efficacité brute entrecoupée de parties rapides, tout en laissant aux riffs groovy et efficaces une place de choix, permettant à ce cri final de nous mener à la sombre "Meatpacker". La composition saura nous montrer son côté agressif tout en plaçant des mélodies simples et cinglantes doublées par des vociférations puissantes, que l’on retrouve sur la chaotique et brute "Sleepwalker". Ce morceau est pour moi l’incarnation du death à la suédoise, laissant les riffs gras rivaliser avec des patterns aussi sauvages et des mélodies lancinantes tout comme "Succumb To The Succubus" qui va placer des influences thrash cinglantes dans cette rythmique épaisse et martiale.

Le blast quasi permanent nous laisse dans cette vague de puissance, et les leads nous conduisent à l’inquiétante "Raving Rhymes Of Rot", une composition plus lente et pesante. Le son se montre plus inquiétant et plus lourd tout en laissant les leads créer une dissonance intéressante ou des leads épiques avant que "Beyond The Macabre" ne fasse revivre l’agressivité pure couplée à des mélodies prenantes que le groupe développe aisément. On retrouve cette même approche énergique sur la courte et froide "Menschenfresser", une composition qui laisse la lourdeur et les harmoniques perçantes jouer leur rôle avant la très mélodieuse "You Are What You Devour" qui met en avant ces leads sanglants. Le reste du titre restera axé sur l’efficacité brute et les riffs saccadés avant ce final plus lent et plaintif, qui nous laisse terminer l’album avec "Unpeaceful End" et la voix si particulière de Karl Willets (Memoriam, ex-Bolt Thrower) pour accompagner cette lenteur apocalyptique et épique.

Paganizer a toujours été une figure importante et prolifique du death metal, "Beyond The Macabre" va encore une fois nous le prouver. L’album reste ancré dans ses racines suédoises, mais il sait également laisser d’autres influences entrer dans son univers violent, ce qui ne peut qu’être bénéfique.


Matthieu
Août 2022




"The Tower Of The Morbid"
Note : 17/20

Le musicien prolifique Rogga Johansson trouve encore le temps de nous pondre un album, d’un énième projet, toujours dans un genre qu’il connaît très bien, le death metal. Accompagné de son acolyte et lead guitariste Kjetil Lynghaug, notre Suédois hyperactif nous pond "The Tower Of The Morbid" avec son groupe Paganizer, un skeud dont la sublime pochette est une illustration de Dan Seagreave, et dont le layout a été conçu par les mains expertes de l’artiste Turkka G. Rantannen, rien que ça ! Vous l’aurez compris, la version vinyle est sublime, avec cette magnifique pochette représentant une forteresse abritant certainement des forces obscures, avec ce cours d’eau tumultueuse qui s’élance des monts hostiles, l’ensemble étant peint avec des tonalités verdâtres, rappelant ainsi la pochette du dernier The Black Dahlia Murders, "Verminous".

Musicalement, rien de nouveau sous le soleil de Suède, que dire de plus à part le fait que nous avons droit une fois de plus à un metal de la mort très encré dans les us et coutumes du nord de l’Europe, à grand renfort de mélodies dramatiques, de riffs rampants et d’harmonies angoissantes (Grave, Entombed, Bloodbath), on a un peu de tout ça chez Paganizer, l’ensemble étant soutenu par un gros son de guitare et une batterie à la double pédale mise en avant, une basse très présente qui sonne comme un câble d’ascenseur en acier et un chant grumeleux de vieux démon asthmatique. Tout est policé chez Paganizer, très bien fait, et cette application à respecter les codes du genre, allié à une efficacité naturelle pour structurer l’ensemble nous fait vite oublier la non-originalité des compositions. Les 11 titres s’enchaînent sans réellement faire émerger de moments particuliers dans l’écoute, on balance la tête comme des abrutis sans s’en rendre compte avec ce genre de musique, et c’est l’effet escompté. Bon, je suis mauvaise langue, il y a des titres qui passent mieux que d’autres, comme "They Came To Die", qui a quand même une propension à devenir un potentiel single, entre le groove d’un Metallica du black album et des harmonies à la old In Flames ou Dark Tranquillity. La où Paganizer excelle, c’est dans l’art de proposer de la riffaille d’une efficacité redoutable. Trouvez-moi ne serait-ce qu’un passage ennuyeux ou une intervention musicale qui n’aurait pas sa place au moment même où elle se manifeste ? Impossible de reprocher quoi que ce soit, si ce n’est que, justement, le côté "disque de death metal parfait" peut de ce fait être l’élément lacunaire de cette sortie mais bon, on s’en fout un peu que ça sonne comme 36000 autres sorties du genre, tant que l’efficacité est au rendez-vous, et puis bon, les solos présents dans ces compositions sont si entraînants, le drumming si radical, le son des guitares si puissant, ça plairait à des ogres cette histoire !

Si le death metal pataud et lourdingue, un tantinet crassouille qui trace en mode rouleau compresseur, genre Six Feet Under ou Grave, c’est votre came, eh bien Rogga Johansson à ce qu’il vous faut, une bonne dose du dernier Paganizer ! "The Tower Of The Morbid" est aussi efficace qu’entraînant, et développe un climat à la fois oppressant et vindicatif. Un excellent skeud sur lequel tu as envie de revenir encore et encore, parce qu’il a un petit goût de reviens-y.


Trrha'l
Octobre 2020




"Land Of Weeping Souls"
Note : 17/20

Amis de la poésie et de la douceur, fuyez aussi vite que possible ! Pourquoi ? Parce que Paganizer a sorti un nouvel album. La formation suédoise menée par Rogga Johansson (chant / guitare) distille un death metal puissant depuis 1998, eh bien ce n'est visiblement pas près de s'arrêter. Accompagné de Matthias Fiebig (batterie), Martin Klasén (basse) et Kjetil Lynghaug (guitare lead), Rogga a formé Paganizer sur les cendres de Terminal Grip. Ajoutez-moi une pochette créée par le talentueux Daniel "Devilish" Johnsson, et je pense que les mots ne suffiront plus pour décrire les riffs haineux des Suédois. Tenez-vous prêts, parce qu'on attend personne.

L'album démarrera avec "Your Suffering Will Be Legendary", un titre empli de violence et qui sent la revanche à plein nez. Je ne sais pas à qui cette chanson est dédiée, mais je lui souhaite bien du courage pour endurer une souffrance aussi intense que les riffs des Suédois. On repart sur "Dehumanised" et son blast furieux dès le début alors que Rogga hurle plus fort que jamais. La guitare lead de "Forlorn Dreams" me séduit instantanément, transportant littéralement mon esprit un peu plus loin, alors que la violence ne faiblit pas. "Land Of The Weeping Soul" et son terrifiant sample final vous mettront dans l'ambiance pour l'impact de "The Insanity Never Stops", avec des riffs qui sonnent très... atmosphériques. Je sais, je me surprends également à écrire ça, mais c'est l'impression que j'ai. On reviendra sur de la violence pure avec "Selfdestructor" et ses riffs lents mais lourds qui semblent avoir déjà vingt ans, alors que "Death Addicts Posthumous" renouera avec la rapidité. Une guitare lead tranchante et une rythmique qui laisse à la basse toute la place dont elle a besoin pour un effet monumental. "The Buried Death" sonne comme un appel au mosh pit alors que ses riffs ralentiront pour exploser à nouveau, alors que "Soulless Feeding Machine" me fera aimer les solos. D'habitude, j'ai tendance à les détester, mais celui-ci, rempli d'harmoniques pénétrantes est réellement divin... Dernier morceau, "Prey To Death" regroupera tout ce que le groupe sait faire de meilleur : des riffs qui pénètrent l'esprit pour ne plus en ressortir, tout en jouant sur l'aspect violent de la chose.

Que dire du dixième album de Paganizer à part que n'importe quel fan de death metal va l'adorer ? Si le groupe se faisait désirer avec sa sortie spectaculaire d'EPs entre 2013 et maintenant (5 tout de même...), l'attente en valait la peine. Avec une discographie aussi fournie, on se demande quel titres les nouveaux morceaux vont remplacer sur les setlists... J'espère avoir la réponse bientôt !


Matthieu
Août 2017




"World Lobotomy"
Note : 12/20

Tiens ça faisait longtemps que je n'avais pas écouté de production de Rogga Johansson, avec le recul je lui préfère maintenant The Grotesquery un peu plus fouillé que Paganizer qui se contente d'envoyer grassement un death suédois traditionnel... depuis 1998. Mais soit, voici donc le nouvel et neuvième album de Paganizer, le groupe de Rogga et pour ceux qui ne le connaissent pas, c'est le Saint Christ du death metal, il compose des albums aussi vite que Jésus distribuait des pains. On a donc pu le voir dans pas mal de projets, des projets qui se ressemblent mais qui sont effectivement plutôt sympa, comme Bone Gnawer, Revolting, Putrevore... Autant de groupes aux consonances death suédoises grassouillettes, mais Rogga ne s'en est jamais caché. Il a toujours dit qu'il écrivait du death metal... Donc Paganizer revient deux ans après "Into The Catacombs", sans vraiment avoir eu le temps de se reposer parce qu'entre les divers splits, les autres projets... il n'arrête pas et finalement Paganizer non plus n'arrête pas.

Mixé et masterisé par Ronnie Björnström de Enhanced Audio Prod au Garageland Studio, le son de "World Lobotomy" n'a pas bougé d'un pouce par rapport à d'habitude, comme Bone Gnawer ou The Grotesquery ça sent bon le graillon, la baraque à frites au niveau des riffs et des rythmiques. Paganizer est devenu une machine à fournir des morceaux de gros death metal calqués toujours sur le même schéma, c'est puissant dans les guitares, c'est guttural au possible dans la voix, et les rythmiques deviennent sans surprise... Effectivement à écouter l'album comme ça, il est toujours marrant de se prendre entre les oreilles du death old school, presque inspiré pour le coup par des trucs un peu punk et d'autres plus thrash crasseux. On en irait presque à dire qu'il y a quelques airs du death de la bande à Speckmann (Master) sur cet album... L'album, bien que composé de douze morceaux, est plutôt court, puisque il s'arrête aux quarante minutes. Donc oui, Paganizer balance sa sauce traditionnelle sans se soucier du qu'en dira-t-on. Il y a même quelques bons passages qui s'approchent vraiment de Grave comme sur "You Call It Deviance", un des morceaux qui groovent salement.

Ce "World Lobotomy" n'a rien d'innovateur, mais ça on le sait depuis longtemps avec Paganizer, donc la déception ne sera jamais là, par contre au bout de neuf albums, ce n'est pas que ça commence, c'est que ça tourne un peu en rond. La grosse artillerie est là, bien sûr, mais hormis "Mass Of Parasites" qui pose une ambiance un peu plus lourde et massive, hormis "You Call It Deviance" dont on vient de parler le reste c'est la même chose. Ça déboîte, c'est huileux et méchamment death, mais c'est la même chose. Alors oui, Paganizer a sorti un nouvel album sympa, comme Grave aussi, comme Graveyard aussi, il s'écoute, il est plaisant s'il était tout seul, mais c'est quand même le neuvième... et les huit autres sont du même acabit hormis peut-être "No Divine Rapture" et "Scadinavian War Machine".

Par contre l'artwork réalisé par Juanjo Castellano connu pour ses œuvres faites pour Anal Vomot, Putrevore, Belial ou encore Sathanas, est franchement réussi mettant bien en valeur le côté morbide du death de Paganizer. Donc pour celui qui n'a aucun Paganizer, qui ne connait ni Grave, ni Benediction, celui-là pourra largement se faire les dents sur ce nouvel album honorable, mais sinon pour les autres, bien il n'est pas vraiment indispensable...


Arch Gros Barbare
Septembre 2013


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/paganizersweden