Amateurs de death old school, réjouissez-vous ! Great Dane Records nous livre "Fake Salvation", le premier album d'un nouveau duo allemand nommé Overlord et comme d'habitude il va y avoir du bon riff bien gras. Contrairement à d'autres sorties du label dont on a parlé récemment qui étaient plus compactes, ce premier album dure pas loin d'une heure avec des morceaux qui sont donc généralement assez longs.

Comptez en gros cinq bonnes minutes en moyenne avec certains morceaux qui tirent jusqu'aux six ou sept minutes. Pourtant le death metal d'Overlord reste très direct et "Counterstrike" qui ouvre l'album va droit au but avec des riffs simples et un rythme assez énervé à l'ancienne qui laisse ponctuellement place à des passages mid-tempo groovy et plus sombres. On entend de suite que la production est sans fioritures avec un son assez sec et une basse bien mise en avant, là aussi ça sent le old school et ça tranche avec les productions actuelles. Les petits jeunes habitués aux productions sur-compressées vont avoir du mal mais le son est clair et ça passe plutôt bien sur ce type de death metal. On enchaîne sur "Eradicated" qui tape déjà dans les sept minutes et va évidemment faire entendre quelque chose de bien plus lourd et rampant. Là encore, Overlord place quand même quelques accélérations bien brutales et confirme qu'il a le groove death metal dans la peau. Pas de débauches de blasts ou de technique par ici, vous l'aurez compris ! "Fake Salvation" joue sur le groove, les ambiances sombres et sales, les riffs puissants et une brutalité qui s'appuie bien plus sur la puissance des riffs justement que sur une vitesse outrancière. Il y a ce climat malsain que l'on recherche quand on écoute du death metal et que beaucoup de groupes ont perdu en chemin, les ambiances et les riffs crades ayant laissé la place à un death metal plus technique et plus axé sur les blasts à répétition. Un style de death metal que l'on aime aussi par ici soit dit en passant, mais c'est tout aussi plaisant de pouvoir écouter des groupes qui ont gardé l'esprit d'origine et qui savent faire passer ce genre d'ambiances noires et nous envoyer des riffs sur-puissants dans la tronche.

Les influences citées vont de Massacre à Bolt Thrower en passant par Cancer (dont le "To The Gory End" a bien tourné à une époque qui ne nous rajeunit pas) et tout ça permet de bien cerner la bête. En gros, Cancer ou Massacre c'est pour les passages up-tempo et Bolt Thrower pour les passages les plus lourds évidemment. Comme d'habitude, c'est pour permettre de situer les scènes dans lesquelles se place le groupe et la musique d'Overlord ne se limite pas à copier bêtement celle de ces illustres références. Son death metal est simplement ancré dans les mêmes fondations et cela permet d'appuyer le fait que c'est bien un esprit old school qui domine sur "Fake Salvation". En tout cas, malgré ses cinquante-sept minutes qui auraient pu laisser croire à quelques moments de faiblesse, ce premier album se tient étonnamment bien ! Entre le groove, la puissance et les ambiances plus sombres on a tout ce qu'il faut pour headbanguer comme au bon vieux temps, celui où l'intégralité de notre crâne était encore recouvert de cheveux (ne niez pas bande de gens, je sais que ça vous parle). "Mental Monstrosity" par exemple fait entendre ce fameux feeling Bolt Thrower qui donne l'impression de se faire passer dessus par une division de blindés, le death metal d'Overlord y prend des airs de tueur impitoyable et réduit vos vertèbres en poussière. L'influence de Death, quant à elle, se sent clairement dans le solo de "Punctured Sanity" qui est, à n'en pas douter, un clin d'oeil à Chuck Schuldiner ! Sans passer tout le tracklisting en revue, dites-vous qu'il y a ce qu'il faut en passages nerveux, en riffs bien lourds, en ambiances sales et en groove destructeur. Ce qui tombe bien puisque c'est exactement ce qu'on recherche chez un groupe de death old school, ce qui confirme que Great Dane Records a une fois de plus eu le nez creux.

Overlord propose donc un death metal old school solide et efficace avec "Fake Salvation" qui coche toutes les cases du cahier des charges et fait entendre un amour indéniable du genre. Le savoir-faire qui va avec est bien présent lui aussi et malgré la durée assez longue de l'album, ces onze morceaux passent tout seuls et on on accepte joyeusement cette série de mandales qui atterrit droit sur nos mâchoires.