Pourquoi, par ce temps et cette époque maussade, ne pas ressortir le t-shirt Waikiki, les nike retro et le perfecto en écoutant du bon rock mélodique FM ? Pour le style vestimentaire je vous laisse seul juge, mais pour ce qui est du son laissez-moi-vous parler du premier album éponyme du supergroupe Out Of This World, nouvelle dinguerie constituée de vieux briscards de la scène. On retrouve aux manettes de ce projet Kee Marcello, bien connu pour avoir officié dans Europe. Le brave, à l’aise avec sa 6 cordes, a proposé avec succès à son pote Tommy Heart, chanteur de Fair Warning, de rejoindre la balade et, pour faire quelques guests au synthé, Don Airey de Deep Purple. Ça commence plutôt pas mal sur le papier, d’autant plus que la galette est passée entre les mains expertes de Ron Nevison (Kiss, Ozzy Osbourne), de quoi donner envie d’en savoir plus.

Autant vous prévenir tout de suite, cet album est TRES TRES inspiré de références du genre, comme Van Halen, Whitesnake, avec des clins d’œil (du moins je l’imagine) à Police et d’autres mammouths du genre, donc si vous n’aimez pas les trucs qui vous font penser au plagiat ou au réchauffé, passez votre chemin. Quoi qu’il en soit, commençons cette écoute avec un "Twilight" de sept bonnes minutes, inspiré des titres les plus FM de Van Halen. La voix est là, la gratte aussi, et le tout est particulièrement bien mixé, donc ça commence plutôt pas mal !! Apres un "Hanging On" endiablé à l’intro très power metal et au solo qui pique les doigts, on arrive sur le mid-tempo "In A Million Years" qui laisse vraiment la part belle à la superbe voix de Tommy Heart. On revient vite sur du rythme endiablé avec "Lightning Up My Dark", qui prouve que les vieux ont encore de la ressource et qu’ils sont capables de ressortir le meilleur de leur bibliothèque musicale interne pour pondre un titre qui passerait facilement à la radio dans une émission dédiée aux années 90. Tout y est, les claviers accrocheurs, le refrain facile à fredonner, le solo qui va bien… Décourageant de facilité et d’efficacité.

Faites place à la seule fausse note du CD, "Staring At The Sun", curieux détournement du riff de "Message In A Bottle" de Police. Ne vous y trompez pas, le titre reste très bon, mais quand même, n’ont-ils pu, à un certain moment, se rendre compte du semi plagiat qu’ils étaient en train de faire ? Je pense sincèrement qu’ils valent mieux que ça. Passons cet épisode pour arriver sur le très lourd "The Warrior", qui sent à la fois très très fort "Hot For Teachers" de Van Halen et certains passages que n’aurait pas renié Jason Becker dans sa collab' avec David Lee Roth dans "A Little Ain't Enough". Arrivé à ce point de l’album, forcé de constater que tout passe bien, trop bien, mais que toutes les chansons se ressemblent. On n’est pas déçu mais on n’est pas surpris un quart de seconde. "Up To You" n’apporte rien de nouveau, "Ain't Gonna Let You Go" arrive et j’ai vraiment l’impression d’avoir écouté ce son plus tôt sur le CD, "Only You Can Teach Me How To Love Again" me rappelle de manière désagréable une chanson d’un autre artiste déjà écouté dont je n’arrive plus à me rappeler le nom. "Not Tonight", clôture de cet opus, slow rock FM par excellence que n’aurait pas boudé Bon Jovi, reste tout à fait écoutable mais ne rehausse en rien la seconde moitié de la galette.

A noter que sur la version presse, un deuxième CD "bonus" nous propose ni plus ni moins les hits de la fin des années 80 d’Europe, comme "Let The Good Times Rock", "Open Your Heart" et "Superstitious". Un brin déplacé, n’est-ce pas ??