Allons immédiatement au vif du sujet : la seule chose de metal dans cet album, le premier d’Ottorn, est le supposé background des musiciens, tel que le mentionne leur bio. Sinon, "Little Red Riding Hood", basé sur l’histoire du même nom, n’est aucunement lié au metal. En fait, la première comparaison qui me vient en tête est Loreena McKennitt, la célèbre chanteuse folk canadienne de renommée internationale.

Nous avons donc ici affaire à une performance particulière, difficile à décrire, résolument folk, mais avec une approche metal "acoustique", si cela a un quelconque sens. Pour rendre l’expérience encore plus particulière, le groupe a enregistré cet album dans un ancien domaine à Neyron en France, et utilise, en plus d’un luth, un chaudron et une épée pour certaines percussions. Leur interprétation du conte du petit chaperon rouge est disons plus glauque que celle de Disney, comme en témoigne la malaisante introduction de "The Grandmother". La lugubre narration est à souligner par contre, détonnant avec les habituelles "mauvaises" interprétations dont certaines plus reconnues que d’autres dans l’exécrable (Rhapsody en tête de liste !).

La question se pose : que serait Ottorn au format "metal" ? La pièce "The Mother" est est peut-être la parfaite indication, si l’on parvient à s’imaginer des orchestrations metal. En effet, l’écriture du morceau contient tout ce que le metal peut apporter, sauf la distorsion. Pour le reste, il est facile d’imaginer ce morceau sur un album d’Epica ou de Therion par exemple, growls inclus.

Tout comme le singulier groupe Ulver, qui ne peut être mis dans une catégorie en particulier, Ottorn, à défaut de pouvoir être catégorisé metal, se veut tout de même une étrange formation à découvrir pour quiconque veut élargir quelque peu ses horizons musicaux.