Le groupe
Biographie :

Otep est un groupe de néo metal américain originaire de Los Angeles en Californie, formé en 2000. Il s'est ensuite fait remarquer par Sharon Osbourne qui a été assez impressionnée pour offrir à Otep la possibilité de jouer à l'Ozzfest de 2001. Pendant ce temps, le groupe n'avait aucun contrat. Leur premier label a été Capitol Records avec lequel ils ont effectué l'album "Sevas Tra", sorti le 18 Juin 2002. On peut d'ailleurs noter que "Sevas Tra" lu à l'envers donne "Art Saves" (littéralement : "l'art sauve" en anglais). Pour "House Of Secrets", le groupe a décidé de recruter le producteur Greg Wells qui a travaillé avec les Deftones. L'album est disponible dès le 27 Juillet 2004. En Novembre 2006, Otep a commencé une tournée pour promouvoir l'album intitulé "The Ascension". En Juillet 2007, Otep a annoncé qu'il quittait le label Capitol Records. Après avoir été reporté, "The Ascension" est finalement sorti le 30 Octobre 2007. En Avril 2009, Otep rejoint le label Victory Records. L'album "Smash The Control Machine" est ensuite sorti le 18 Août 2009. Un nouvel album "Atavist", sous le label Victory Records, est sorti le 26 Avril 2011. "Sounds Like Armageddon", le premier live d'Otep, sort en Novembre 2012. Le sixième album, intitulé "Hydra", doit sortir le 22 Janvier 2013. "Generation Doom", le septième album du groupe, est sorti le 15 Avril 2016 chez Napalm Records. "Kult 45" sort le 27 Juillet 2018.

Discographie :

2002 : "Sevas Tra"
2004 : "House Of Secrets"
2007 : "The Ascension"
2009 : "Smash The Control Machine"
2011 : "Atavist"
2012 : "Sounds Like Armageddon" (Live)
2013 : "Hydra"
2016 : "Generation Doom"
2018 : "Kult 45"


Les chroniques


"Kult 45"
Note : 08/20

Waouw, vous avez vu l’artwork du nouvel album d’Otep, il tue non ?! Ouais, et c’est d’ailleurs la meilleure chose qui mérite le détour sur cet énième opus qui enfonce encore un peu le groupe américain vers l’ennui et la tristesse… Et croyez-moi, ça m’arrache la gueule de devoir confesser ça, en qualité de vieux fan d’Otep que je suis. Derrière ce groupe mythique et sa chanteuse quasi légendaire ne se trouveront désormais que ma déception, voire un certain dégoût que je m’apprête à vous expliquer.

Soyons clairs : Otep n’est plus. Déjà en 2016, j’avais émis beaucoup de réserves dans ma chronique de "Generation Doom", mais aujourd’hui, le droit à l’erreur n’est plus permis. Putain, mais par où commencer sérieux ? Par la fin : une outro de trente et une minute… Bordel, plus d’une demi-heure pour finir de te chier dans les oreilles après un long supplice qui a duré presque tout l’album, c’est vraiment honteux, surtout pour une outro aussi inutile, le niveau zéro de la musique et de l’intérêt, à tous les niveaux.

Allez, je vais essayer de rester de bonne foi, et commencer par le début. Deuxième piste : "Halt Right". Bien, Otep a gardé son côté subversif, et ça, je l’avoue, c’est plutôt cool. Avoir des choses à dire, surtout en 2018, dans les Etats-Unis de Trump, c’est limite un devoir. La plupart des morceaux, de ce que j’ai compris, milite d’ailleurs pour une putain de révolte / révolution, et ça, c’est franchement cool… Mais si je voulais écouter de beaux discours anarcho-intéressants, je pense que je ne courrais pas après un album d’Otep. Non, moi quand j’écoute Otep, c’est pour m’en prendre plein les tympans avec cette chanteuse qui a des couilles plus grosses que des ballons de rugby. Et sur ce point, c’est un échec total. Otep ne gueule plus, ne hurle plus, tout au plus elle chante, voire pire, elle parle, elle discute, elle relate. L’exemple le plus frappant de ce côté non musical est sous doute la piste "Boss", qui oscille entre mauvais hip-hop et électro mou ennuyeux… J’ai du mal à mettre des mots là-dessus.

Et vous savez ce qu’il y a de pire dans tout ça ? C’est que putain, ce groupe est encore capable de faire de belles choses, voilà ce qu’il y a de plus dommage. Ainsi, l’instru' sur "Said The Snake" frappe totalement dans l’originalité, la violence, et rappelle les glorieux moments d’un Otep des années 2000-2005. Bon, certes, ça gueule moins, ça manque de pig squeals, de vomi venu du fond de la gorge, mais ça reste du Otep comme on l’aime, comme on l’a aimé. Terminons par une très belle note, la reprise de "Wake Up" de Rage Against The Machine : là aussi, on reconnaît la patte Otep, ce style carrément à part qui a provoqué nos premières érections auditives. Bref, un album à rapidement oublier, malgré deux ou trois chansons qui caressent gentiment ma nostalgie…


Grouge
Août 2018




"Generation Doom"
Note : 14/20

Ah Otep, une histoire passionnelle qui m'a malheureusement conduit à un éloignement irrésistible envers cette formation nord-américaine de renom. Je me revois encore dans ma petite chambre d'adolescent, au collège, en train de savourer langoureusement le clip "Blood Pigs" dans l'émission "Ultra Metal" de MCM. À l'époque, je découvrais avec amour Otep Shamaya, la chanteuse, et son véritable côté torturé, on sent vraiment la nana à l'agonie, et cela ne semble pas avoir changé, tant mieux (c'est quand même autre chose que Rachel Aspe, hein) ! D'ailleurs, l'artwork type Mad Max de "Generation Doom" ne laisse aucun doute là-dessus.

J'ai abandonné le néo metal, et même Otep, pour les mêmes raisons que celles qui font que cet album ne me restera pas longtemps en tête. Pourtant, je m'attendais à une énorme déception, alors quelle ne fut pas ma joie dès les premières notes de "Zero" ! C'est vraiment le groupe comme je l'ai aimé, qui commence son album par un charmant "I don't give a fuck", suivi de riffs rapides et convaincants, ainsi que d'une voix qui ne manque pas d'énergie. On n'est pas sur le terrain de Walls Of Jericho, mais ça transpire bien la rage quand même. Deuxième piste : "Feeding Frenzy", pas dégueux, un peu dans la même lignée que le vieux tube "T.R.I.C.", qui me la donnait vraiment quand j'étais plus jeune, la trique. "Lords Of War" arrive ensuite, bien plus dark, avec quelques instants plus timides, mais je reste agréablement surpris tout de même, c'est loin d'être chiant, pour l'instant. Déjà avec "Royals", on sombre dans ce qui pour moi a tué le néo il y a une dizaine d'années : la monotonie, le manque d'équilibre, l'inégalité et surtout le déjà-vu. La piste n'est pas mauvaise mais j'ai du mal à accrocher, malgré quelques riffs sympa et cette voix qui réussit encore une fois mouiller mon urètre. Et voilà qu'on touche le fond avec "In Cold Blood", entre mauvais Evanescence (enfin, c'est toujours mauvais du Evanescence, mais là c'est pire) et Avril Lavigne qui pleure lorsqu'elle se fait larguer par un skateur.

L'ensemble reçoit parfois des notes electro qui n'ont définitivement rien à foutre là. On se prend parfois une belle claque inattendue, comme avec l'excellent "God Is A Gun", qui m'a scotché du début à la fin. Signalons aussi le très bizarre "Equal Rights, Equal Lefts", morceau intéressant mais là aussi, on se demande ce qu'il fout là... Dernière bonne surprise, "Generation Doom", en avant-dernière position, assez glauque et entraînante, avant l'interminable "On The Shore" et ses onze interminables minutes façon "bonus track trop bien cachée dont tout le monde se fout depuis 2006" ! Bref, j'ai du mal à savoir ce que je pense de cet album dans son ensemble : du sublime comme du très moche, qui mérite sûrement une oreille, par curiosité et nostalgie, sans doute.


Grouge
Juin 2016




"Hydra"
Note : 13/20

Il n’y a pas si longtemps, Otep sortait un live mitigé, mitigeant et décevant. Avec ce nouvel album, le groupe, qui reste plus le projet solo de sa frontwoman subversive, provoque ! L’univers qui découle de l’écoute des disques d'Otep est toujours très noir, prenant et intrigant, voire dérangeant...

Pour ce nouvel album, la diversité se fait un tout petit peu sentir avec moins de formules déjà toutes faites, comme on a pu en voir dans les précédents albums. Il y a de la recherche et des expérimentations sur "Apex Predator", très "rap" dans l’idée. La basse est omniprésente, et l’ensemble des instruments dans le mix est beaucoup moins fouillis et brouillon. Le chant est plus rythmé, toujours aussi possédé, et torturé, avec ces alternances de plaintes et parties à la limite des hurlements, et cette voix si caractéristique que l’on reconaîtrait entre mille, et qui fait la particularité de cette chanteuse. Otep est toujours aussi énervée et vomit sa haine dans toutes ses paroles, le chant mis en avant (trop  quelquefois) occupe l’espace et nous frappe au fond de nous-mêmes. Pour le reste, rien ne change véritablement, autour de ce chant possédé et ultra puissant, intrigant et dérangeant, on retrouve une marque de fabrique évidente, qui marche depuis nombre d’albums, sombre et profonde : les parties noires de l’être humain. Pour ce qui est des nouveautés, très peu, il faut être franc, clair et net, on est sûr quelque chose où les méthodes qui marchent sont ré-utilisées, avec des parties plaintives et des parties gueulées. Les titres s’enchaînent, pas de doute, on a du Otep comme on en fait depuis des années, les fans seront ravis, les autres découvriront la bête.

Pour le côté musical, c’est mieux produit, moins dégueulasse à l’écoute et beaucoup plus sympa, et les parties musicales beaucoup sont plus distinctes que sur les albums précédents, prenant véritablement tout leur potentiel et leur importance ici. Pour le reste, c’est un album d'Otep avec tout ce que cela comporte : façon de voir les choses, façon de chanter, ambiance, musique, musiciens, la personnalité et l’omniprésence de la frontwomon, ses paroles et son environnement, on aime ou on aime pas. Cet album fait la part belle tout de même à une basse qui apporte une profondeur et un groove à l’ensemble, et au chant qui se veut toujours aussi sidérant, pour le reste, les morceaux s’enchaînent sans être transcendants ni véritablement révolutionnaires : c'est du Otep.

Une bonne surprise tout de même dans sa production et avec quelques nuances par rapport au live franchement décevant sorti il y a peu, Otep continue son œuvre noire et dérangeante. Pour les fans, un chapitre de plus, pour ceux qui ne conaissent pas, cet album "Hydra" est une bonne photographie de l’ensemble de ce qu’à pu et su faire Otep tout au long de sa carrière musicale. Dans tous les cas, c'est à découvrir, on accroche ou pas.


Sam
Mars 2013




"Sounds Like Armageddon"
Note : 11/20

Otep et sa frontwoman la plus célèbre du metal, peut-être, propose à tous un live de 11 morceaux en fin d'année 2012. Intéressant et alléchant sur le papier, ce live se révèle quelque peu décevant. Ayant balayé en long et en large la discographie d'Otep et de sa leader depuis maintenant une dizaine d’années, je m’attendais à un peu mieux. Certes, ce live reprend tous les bons tubes et les grands morceaux du groupe, certes la puissance est au rendez vous et la miss harangue une foule venue déjà conquise mais derrière ? La production est bonne, voire très bonne, pour un live, avec un peu un côté vintage mais chaque instrument est bien équilibré et l’ensemble est au service véritablement des morceaux et du live. La miss, au niveau du chant et de l’intensité de celui-ci, ne se départit pas de la puissance que l’on peut lui connaître sur CD et chaque titre est parfaitement respecté… trop peut-être. Les morceaux sont calqués exactement sur les versions CD, aucune modification, on a l’impression d’avoir affaire uniquement à une reproduction du CD, si ce n’est la foule haranguée et quelques longueurs rajoutées aux morceaux. Concrètement, cet album live de 11 morceaux sans bonus m’a paru bien famélique. Certes, le son est bon et l’expression du live est bien retranscrite mais ce CD est clairement à réserver aux fans purs et durs. Pour les autres, la déception de n’avoir accès à rien se fait ressentir, en effet, l’univers d'Otep est compliqué à pénétrer, il l'est d'autant plus en live avec ces morceaux à tendance schizophrénique. Les vociférations s’enchaînent avec les paroles lancinantes et il est bien difficile de faire parfois la distinction. Du côté musical, les différents musiciens apportent de la profondeur et sont irréprochables mais c’est véritablement le chant qui est mis en avant et qui nous livre cet univers live d'Otep. Live mitigé si l’on peut dire, en adéquation avec cette chronique : court, trop court. Il ne sera à recommander et à proposer qu’aux fans ultimes de par la pauvreté de son intérêt et du peu de nouveautés qu’il apporte, pour les autres, avant de découvrir Otep, essayez déjà la discographie car ce live vous rebutera du groupe et de son univers, malgré une production à la hauteur.


Sam
Février 2013




"Atavist"
Note : 14,5/20

Otep, inconnu au bataillon pour un grand nombre mais présent depuis des années, fruit de Otep Shamaya, la torturée frontwoman et principale compositeur du groupe. Otep a l’habitude de fournir des albums sombres, et malsains, cet "Atavist" n’échappe pas à la règle avec une introduction remplie de cris et de bruits inquiétants. On a toujours droit à ce flow constant, et rythmé de la part de la frontwoman. Là où elle laissait beaucoup plus la place à une haine sourde et grasse, maintenant la haine est constante, dans les paroles, dans la musique, avec un groove immense, des redoublements guitares / basse. Les guitares ne sont qu’un mur lourd destiné à porter en triomphe le chant torturé et puissant. Les riffs sont thrashy et groovy à la fois. Cet "Atavist" est une plongée en enfer à lui tout seul. Quelquefois charmé par des paroles douces ("Remember To Forget"), c’est pour mieux prendre de violence notre esprit par la suite que Otep agit ainsi. Là où le groupe, par le passé, n’a su fournir que des albums soit très violents soit inachevés, avec cet "Atavist" l’ensemble est présent. Grosses lignes musicales, chant torturé, violence sourde, profonde, prenante. Des lignes de chant puissantes avec une constance étonnante, et refrains entêtants. On retrouve toujours dans "Skin Of The Master" l’exercice préféré de Otep avec une introduction douce de basse où se pose parfaitement le chant par-dessus avant… un déferlement aussi soudain que violent de riffs. On retiendra "We Dream Like Lions", une musique (exceptionnellement calme) pour faire place ensuite à "I Stand Alone" qui, elle, renoue avec la violence qui caractérise le groupe. L’ensemble bénéficie à la fois d’une production qui tient la route mais également qui dégage ce côté roots que l’on affectionne dans Otep. Ce côté un peu malsain et oppressant que l’on ressent à chaque instant dans les compositions. "Atavist" est un album complet, riche en morceaux violents mais qui ont du mal à trouver un véritable fil conducteur sur l’ensemble. On perd à la fois un peu le fil mais également de la puissance sur la longueur. Un album où les morceaux auront eu le défaut d’être à la fois moins rébarbatifs dans la construction, les riffs et la longueur. A écouter cependant pour les fans du genre, et moins fans. Otep livre sûrement l’album le plus violent après "House Of Secrets" et retrouve peu à peu le chemin après un album sorti en 2009 décevant.


Sam
Juin 2011


Conclusion
L'interview : Otep Shamaya

Le site officiel : www.otep.com