Le groupe
Biographie :

Orden Ogan est un groupe de power metal allemand formé en 2004, et actuellement composé de : Sebastian "Seeb" Levermann (chant, guitare, claviers / ex-Nüpfelgard, ex-Suidakra), Niels Löffler (guitare / ex-Sardonic, ex-Predator, ex-Stormblade, ex-When Illusions Burn) et Dirk Meyer-Berhorn (batterie / Trapture), Steven Wussow (basse / Domain, Illectronic Rock, ex-Misfit, ex-Nick Hellfort, ex-Shylock, ex-Xandria, ex-Fjuse, ex-Iridium) et Patrick Sperling (guitare / Earacle, EpitomE, Kixx, Maniac). Orden Ogan sort son premier album, "Testimonium A.D." en 2004, suivi de "Vale" en Février 2008 chez Yonah Records, de "Easton Hope" en Janvier 2010 chez AFM Records, de "To The End" en Octobre 2012, de "Ravenhead" en Janvier 2015, de "Gunmen" en Juillet 2017, et de "Final Days" en Mars 2021.

Discographie :

2004 : "Testimonium A.D."
2008 : "Vale"
2010 : "Easton Hope"
2012 : "To The End"
2015 : "Ravenhead"
2017 : "Gunmen"
2021 : "Final Days"


Les chroniques


"Final Days"
Note : 16/20

Drôle de groupe que ce Orden Ogan. Déjà, le nom fait sourciller. On se demande bien d’où il peut bien provenir. En fait, le groupe traduit son nom par l’ordre de Ogan ("The Order of Ogan"), Orden étant ordre en allemand et Ogan, peur en celte. N’ayez crainte, le groupe ne fait pas partie d’un groupement occulte ou une quelconque secte pour dominer le monde avec son power metal. Par contre, il se pourrait fort bien que l’équilibre établi des formations habituelles du genre soit ébranlé. Orden Ogan, c’est du sérieux.

Ceci étant dit, entrons directement dans le vif du sujet qu’est ce "Final Days", septième album studio de la formation allemande. Disons seulement qu’il s'est fait attendre et que la pandémie aura eu raison de la première date de sortie de l’album. Maintenant que cela est chose du passé et que nous avons entre les mains ce "Final Days", qu’à donc à offrir Orden Ogan ? La première chose qui frappe d’entrée de jeu avec cet album est sa puissance dans son ensemble. Produit à nouveau par le leader du groupe, Seeb Levermann, il a su donner au groupe le son à la hauteur de ses ambitions. Le premier mot qui me vient en tête pour le décrire est "immense". L’on ressent immédiatement dès les premières pièces, tout spécialement sur le premier simple "In The Dawn Of The AI", la force et la vigueur insufflées par Levermann dans son travail de mixage et d’arrangement. Ajoutez à cela une profondeur, venant en partie de la section rythmique et de la basse (sans être ultra présente, l’on perçoit tout de même sa présence nécessaire) et tout est en place pour un solide album de metal melodique.

Mon principal problème cependant avec Orden Ogan, depuis quelques albums déjà et incluant celui-ci, est que malgré la puissance des pièces et la beauté des mélodies, les morceaux semblent se suivre sans trop de différences entre eux. Cela est peut-être bénéfique pour l’homogénéité du produit, mais cela affecte également mon niveau d’attention. Comme si malgré que tous les éléments soient en place, rien ne m’accroche vraiment. Tout comme les derniers albums de Serenity, un autre groupe de metal melodique que j’adore, je voudrais vraiment être en amour avec l’album, mais je ne fais que l’apprécier. Ce n’est qu’un constat par contre et non une critique, car beaucoup aimeraient avoir ne serait-ce qu’un pourcent du talent de ces formations. En somme, je dirais que la musique d'Orden Ogan s’avère technique et chirurgicale avec un certain manque de charisme. Les refrains gagneraient à être un peu plus travaillés. Le petit côté "science-fiction" de certaines pièces me rappelle parfois le travail d’Oleg Smirnoff (claviers) au sein d'Eldritch. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la musique d’Orden Ogan me fait également penser à la formation italienne. En effet, le travail des groupes trouve des similarités dans sa façon d’incorporer à cette forme de power metal un certain niveau de technique plus élevé que ce que nous sommes habitués d’entendre généralement dans ce genre.

"Final Days", si vous me pardonnez le jeu de mots, n’est pas résolument pas les derniers jours d’Orden Ogan, et même si ce n’est pas nécessairement le premier nom qui vous vient en tête lorsqu’il est question de metal mélodique, il impossible maintenant de faire mention de ce genre sans mettre en avant-plan le travail et l’implication du groupe.


Mathieu
Avril 2021




"Gunmen"
Note : 17/20

C’est bien dommage, et j’ai pourtant vérifié, mais non, il n’y a pas le nom de Orden Ogan d’inclus dans la définition du mot "épique" dans le dictionnaire. Et pourtant cet honneur devrait leur être rendu tant le mot d’écrit l’œuvre du groupe. Quoi, est-ce que j’entends haut et fort la plèbe demander une comparaison ? Grand bien m’en fasse, je vous en propose une. Et si Blind Guardian avait poursuivi le succès de "Nightfall In Midle Earth" avec un album comme "Vale", deuxième album de Orden Ogan, plutôt que "A Night At The Opera" ? Cela vous convient comme exemple ?

Il serait difficile de ne pas tirer un parallèle entre Orden Ogan et la bande à Hansi. Également, Persuader vient en tête lorsque vient le temps de décrire le groupe à de nouveaux auditeurs. Un autre atout du groupe tient dans le fait qu’à chacune des sorties d’un nouvel album, je croyais bien qu’ils auraient étiré la sauce une fois de trop, et pourtant non. "Gunmen", cinquième album du groupe, est rempli d’hymnes à tout ce que j’aime tant dans ce groupe. Des refrains aux vocaux multiples, épique et glorieux ("Fields Of Sorrow"), aux riffs galopants de "Vampire In Ghostown" (quoique le petit clin d’œil, sans doute par inadvertance, à Helloween est bien coquin), tout est en place pour un festin des plus délectables.

Étant un sympathique chanteur metal amateur à mes heures, j’apprécie toujours en tout premier lieu les bardes lorsque j’écoute un album, et Orden Ogan en propose un en la personne de Seeb Levermann, officiant également à titre de guitariste et de producteur. Et ce n’est sûrement pas un hasard si de surcroit, la voix est bien en avant-plan dans la musique d’Orden Ogan, un peu comme le faisait l’excellent groupe Manticora. Les autres membres du groupe ne sont pas en reste, tant le mix de cet album est puissant. Tout est à sa place, de la batterie pesante et agressive, aux guitares et aux claviers bien balancés dans ce son ultra dense qu’est celui maintenant reconnu du groupe.

Il n’y aucune ballade sur cet album. Malgré ce que pourrait laisser croire "Come With Me To The Other Side", avec en intro acoustique la merveilleuse Liv Kristine, la suite est encore une fois une fresque majestueuse comme seulement Orden Ogan sait en faire. Cela peut sembler redondant, mais je vous jure, une seule écoute de cette pièce et vous avez en 6min:14sec exactement ce qu’est le groupe, une machine parfaitement huilée qui tourne au quart de tour, la pédale au fond à tout moment.

Des groupes comme Orden Ogan sont la police d’assurance qui vient apaiser les craintes des plus pessimistes d’entre nous qui croient que le power metal se meure. Avec un album de la trempe de "Gunmen", le genre n’en est que renforcé.


Mathieu
Juillet 2017




"Ravenhead"
Note : 16/20

Pratiquement trois années se sont écoulées entre "To The End" et "Ravenhead" du groupe Orden Ogan, ce que je trouve comme délai très correct, surtout en matière de power metal. En effet, les groupes de ce style ont souvent tendance à se répéter, ce qui fait donne facilement l'envie de dire "Ils ne sont pas foulés les types". Quand Petebull m'a envoyé l'album en me précisant que j'avais déjà chroniqué un album, je salue sa gestion des dossiers (ou bien sa mémoire). Il a même fallu que je revisionne des vidéos pour me souvenir du groupe. J'ai également relu ma chronique de "To The End" pour me souvenir ce que j'avais bien pu raconter. Ah là là, c'est pas beau de vieillir...

Concernant "Ravenheah" où l'on passe du magicien sur fond bleu à la chasse aux démons sur fond vert (quoi que, qui est le vrai démon sur la jaquette ?), les compositions et le son du groupe continuent de plus belle à nous bercer dans cette force power metal. Là où je dis vraiment respect, c'est l'instrumentation parfaitement adaptée à la ligne de chant, rendant des pistes bien taillées sans défaut. Mais vous savez quoi, je pourrai pratiquement faire un copier-coller de ma chronique précédente car au final : il y a une introduction symphonique, la piste suivante "Ravenhead" s'enchaîne avec un pont plutôt long montrant ce que les musiciens ont dans le ventre. Et pour les autres pistes, je pourrais pratiquement faire un copier-coller de "To The End". Ça me fait penser au film que j'ai vu ce week-end, Imitation Game, où un groupe de mathématiciens essaient de déjouer Enigma en créant des combinaisons pour déchiffrer celle-ci. Eh bien pour Orden Ogan, c'est tellement bien taillé de cette façon que je me demande s'ils n'utilisent pas le même style d'appareil pour leurs compositions nettes et sans bavure. C'est pour cela que je trouve que ce n'est pas plus mal d'avoir attendu trois années avant la sortie de "Ravenhead". On apprécie davantage leur travail et la force power metal qui s'y trouvent.

Si je devais conseiller quelqu'un au sujet des deux albums, je dirais facilement que les deux se valent : pas de grosse évolution, de bonnes compositions et surtout pas de quoi s'ennuyer.


JU
Février 2015




"To The End"
Note : 16/20

Le heavy power metal conçu en Allemagne reste une valeur sûre. Pour preuve, il suffit de citer Brainstorm, Blind Guardian ou bien Primal Fear comme arguments. Et c'est donc sans grande surprise que le groupe Orden Ogan (pas très joli à prononcer) de cette même patrie germanique souhaite se placer parmi ces références avec leur album "To The End". Pour information, je ne connais pas du tout leur discographie assez chargée donc pas de comparaisons directes avec leurs précédents albums.

Ce que j'apprécie directement dans l'intro est cette composition power epic metal grimpant progressivement sous des rythmiques ultra-efficaces. Et c'est sans compter cette superbe qualité de son qui ne vous laissera pas indifférents. Et quand la piste "To The End" s'impose avec une instrumentation bien rapide et des choeurs superbement orchestrés, on se dit qu'il y a une bonne pointe de talent chez ces musiciens. Le chant clair ne possède pas de défauts et fusionne sans problème avec l'instrumentation. Le seul truc que je trouve un peu dommage est la grosse longueur du pont qui pourrait presque nous faire perdre l'esprit que génère cette piste. Mais ça restera la seule gêne qui m'aura marqué sur cet album. Et peut-être même que c'est le seul défaut. Car quand on commence à écouter l'album, il est vraiment très difficile de décrocher de cette aventure power heavy metal avec un côté epic. En effet, le groupe possède d'excellentes compositions avec force et charisme. Ces dernières s’enchaînent avec aisance aussi bien par l'affirmation de la puissante "Dying Paradise" ou "Mystic Symphony" que par la ballade "The Ice Kings". En-dehors de cela, le groupe possède une propre identité studio et de même (je ne les ai jamais vus mais j'en suis pratiquement sûr) pour le côté live. A noter aussi de très bon chœurs pouvant se rapprocher de Rhapsody mais restant quand même un cran en-dessous de ce dernier.

Pour conclure, même si le groupe n'apporte une réelle innovation dans le monde du heavy power metal, Orden Ogan a mis la barre très haut aussi bien par ses compositions, sa qualité sonore et son côté identitaire. A suivre de très près.


JU
Novembre 2012


Conclusion
L'interview : Dirk Meyer-Berhorn

Le site officiel : www.ordenogan.de