"Death Above Life"
Note : 18/20
Le cinquième album d’Orbit Culture est prêt ! Intitulé "Death Above Life", il est le premier que Niklas Karlsson (guitare / chant), Fredrik Lennartsson (basse), Richard Hansson (guitare) et Christopher Wallerstedt (batterie) sortent en collaboration avec Century Media Records.
"Inferna" frappe fort dès les premières secondes avec un death mélodique ultra saccadé et un mix surpuissant qui met parfaitement en valeur la violence des riffs, mais également les refrains beaucoup plus majestueux boosté aux claviers. Le chant de Niklas passe du growl au chant clair intense avec une maîtrise impressionnante, mais c’est lors du groupe que l’on se rend compte de sa véritable puissance, alors que "Bloodhound" va d’abord placer sa rythmique en avant, s’assurant de véritables vagues de rage. Le phrasé est tout de même beaucoup plus haché et virulent, collant également aux passages dissonants, mais le titre va soudainement passer la main à "Inside The Waves" où l’on retrouve des éléments assez motivants, couplés à des harmoniques travaillées. Le flot du titre reste assez naturel, profitant de quelques accélérations comme lors de la mosh part entraînante qui finira par mener à "The Tales Of War" et son introduction théâtrale qui nous permet de respirer un instant avant d’absorber l’impact lorsque les guitares auront décidé de s’exprimer à nouveau. Les refrains sont un peu différents, couplant les deux chants du vocaliste et pavant la voie pour un solo assez épuré alors qu’"Hydra" viendra nous écraser avec un bloc de modernité des plus compacts, mais également des plus accrocheurs, et qui ne manquera sûrement pas de provoquer des moments de headbang tenaces.
Le son est véritablement oppressant sur cette composition grâce aux éléments indus, en particulier sur le final qui fera place à "Nerve" et à son retour aux influences plus old school du death mélodique, alternant l’allure pour entretenir une dynamique des plus furieuses. Je pressens à ce titre une bonne réception en live, tout comme pour le morceau éponyme "Death Above Life" qui compte également sur des éléments bruitistes, mais aussi aux leads tranchants qui hantent la rythmique groovy permanente. Le final à peine plus calme nous mène à "The Storm" qui prend la suite avec une introduction qui fait doucement monter la pression, et la libération n’en est que plus satisfaisante, tout comme les vagues qu’elle va créer vu que le groupe réutilisera souvent ce procédé tout au long du morceau. Le titre est cependant assez court, à l’inverse de l’explosive "Neural Collapse" qui offre des passages fédérateurs et des choeurs, mais aussi un moment de flottement assez rassurant avant de redevenir imposant, puis de laisser "The Path I Walk" nous proposer une touche de douceur avec son introduction mélancolique menée par le vocaliste qui la transformera en progression enivrante jusqu’à son climax, suivi du silence.
Avec sa réputation grandissante, Orbit Culture était attendu au tournant, et le moins que l’on puisse dire, c’est que "Death Above Life" est tout sauf décevant ! Le groupe nous prouve une fois de plus que sa puissance de feu est présente, tout en osant quelques parties plus risquées.
"Descent"
Note : 19/20
Orbit Culture fête sa dixième année avec un quatrième album.
Attendu depuis la sortie de leur dernier EP il y a deux ans, Niklas Karlsson (guitare / chant), Fredrik Lennartsson (basse), Richard Hansson (guitare) et Christopher Wallerstedt (batterie) continuent leur collaboration avec Seek & Strike pour l’annonce de "Descent".
Le groupe débute son album avec "Descending", une introduction instrumentale relativement sombre et inquiétante qui permettra par exemple au groupe de se placer sur scène, puis "Black Mountain" frappe avec une première rythmique groovy sur laquelle les leads entêtants prennent place, suivis par les parties vocales massives. Les riffs saccadés vont finalement exploser dans une accélération massive menée par la double pédale, créant un contraste avec le refrain où le chant devient plus accessible avant de laisser place à "Sorrower" qui va laisser sa lourdeur intégrer un environnement légèrement oppressant. Les patterns accrocheurs se succèdent et permettent au groupe d’ajouter des harmoniques tranchantes ainsi qu’un solo épique et un break au violon, qui accompagnera aussi le final jusqu’à "From The Inside", titre pour lequel le groupe nous a offert un clip au beau milieu de l’apocalypse qui abrite ses tonalités mélancoliques. Les orchestrations ajoutent une touche plus imposante à une rythmique déjà massive où hurlements et chant clair se répondent avant de laisser les riffs dissonants nous mener à "Vultures Of North", le premier extrait dévoilé pour cet album, qui redynamise immédiatement l’atmosphère.
Le groove évident et naturel créé par la batterie permet aux musiciens de placer des leads sombres entre deux vagues d’agressivité pure, puis "Alienated" qui va nous frapper à son tour avec sa vivacité dévastatrice. Le titre est court, et il ne perd pas un seul instant pour laisser les hurlements nous rouler dessus sur des riffs entraînants plutôt rapides aux influences énergiques avant de laisser "The Aisle Of Fire" nous offrir des sonorités apaisantes avant que l’ouragan ne se déchaîne à nouveau, mêlant une fois de plus des riffs percutants avec des leads plus aériens. Le titre va progressivement ralentir avant de repartir après le break en rejoignant "Undercity" et ses harmoniques criardes pour développer une approche lugubre combinée à des riffs spasmodiques puissants, ainsi que les habituelles parties vocales diversifiées et uniques. Le break aux influences grind est surprenant, mais il mène à une partie intense et extrêmement mélodieuse avant que "Descent", le titre éponyme, ne revienne dans cette approche indus glaciale couplée à sa rythmique massive d’où sortent les cris furieux. Le titre va tout de même proposer une partie plus douce au clavier avant de retrouver son imposante saturation, qui finira par s’éteindre pour laisser "Through Time", le dernier morceau, dévoiler ses sonorités mystérieuses et son chant clair sensible qui vont finalement se transformer en rythmique lancinante empruntée au doom / death, et qui va s’enflammer progressivement.
Très attendu, Descent fait honneur à ses prédécesseurs et place des riffs massifs entre groove et death mélodique dans une atmosphère moderne. Orbit Culture a passé un cap, qui lui permet de côtoyer légitimement les grands noms du metal.
"Nija"
Note : 19/20
Orbit Culture ne ralentit pas le rythme et nous offre "Nija", son troisième album. Créé en
2013 par Niklas Karlsson (chant / guitare) en Suède, le line-up est aujourd’hui complété par
Fredrik Lennartsson (basse), Richard Hansson (guitare lead) et Christopher Wallerstedt
(batterie). Toujours axé sur un groove / death aux thèmes futuristes, le groupe reprend les
armes après son dernier EP.
Le groupe démarre en trombe avec un "At The Front" martial et groovy à souhait. Un refrain
en chant clair prenant, des mélodies tranchantes et une rythmique brutale, il n’en fallait pas
plus pour me faire accrocher à la musique du groupe ! On continue avec la martiale et
glaciale "North Star Of Nij", un morceau aux quelques orchestrations qui lui donnent une
dimension majestueuse. Des pointes de death mélodique se font sentir, tout comme sur la
lourde "Day Of The Cloud". Les musiciens se sont littéralement déchaînés sur ce morceau,
dont le break au son clair ne peut qu’appeler à plus de violence. Le son clair est également
ce que l’on entend en premier sur "Beyond", un titre plus calme que les autres et qui tire vers
des influences prog tout en conservant cet aspect lourd et mélodique. L’intensité ne fait que
croître, et le final sera plus qu’explosif.
On passe à "Open Eye", un titre mystérieux qui se révèle à nouveau planant et lourd, tout en
incluant quelques parties plus thrash avant de revenir sur un death metal groovy imposant.
"Mirrorslave" et ses sonorités modernes raviront les amateurs de son prenant et fera remuer
des crânes tout en étant l’un des morceaux les plus aériens de la formation, alors que
"Nensha" n’a pour seul et unique objectif que d’aplatir un auditeur qui aurait oublié la férocité
du groupe. Et elle frappe avec toute sa puissance, entre cette rythmique rapide et ces
sonorités perçantes. Des choeurs éthérés viennent peupler le break avant d’autoriser le
groupe à en remettre une couche pour nous souffler définitivement avant d’arriver sur la fin
de l’album. "Rebirth" est un titre à l’intensité progressive, et c’est en déployant un groove
prenant sur un titre plutôt calme, avec un passage à la cornemuse, que le dernier titre arrive.
Intitulé "The Shadowing", il réunit une dernière fois cette fureur, cette rage et ce groove pour
nous asséner un coup incroyable. Entre death / groove et influences post-hardcore, le
groupe avance à pleine vitesse.
En lançant cet album d’Orbit Culture , je ne pensais pas être autant soufflé. "Nija", en plus
d’avoir une superbe pochette, possède un potentiel incroyable qui fait jongler le groupe entre
ses différentes influences pour nous offrir des passages lourds, intenses et majestueux.
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