Le groupe
Biographie :

Orakle, groupe de la région parisienne, se forme en 1994, inspiré par des groupes thrash / death (Metallica, Sepultura, Supuration...) mais aussi par le black metal norvégien de groupes comme Emperor, Mayhem, Burzum ou DarkThrone. Orakle sort sa première démo CD en 1997. A partir de 2000, le groupe tente de se faire mieux connaître en jouant sur plusieurs dates dans l'hexagone. En 2002, Orakle réalise son premier enregistrement professionnel sous la forme d'un MCD, celui-ci recevra des échos très favorables en France ainsi qu'à l'étranger. En 2004, alors que le groupe compose en vue d'un premier album, Melancholia Records lui propose un contrat pour la sortie de ce premier album. "Uni Aux Cimes" sort au printemps 2005 et est plutôt très bien accueilli par les critiques. Ils commencent l’enregistrement de "Tourments & Perdition" début 2008. L'album sort en Mai chez Holy Records. Début 2015, Orakle signe chez Apathia Records pour la sortie de son troisième album, "Éclats", en Mai 2015.

Discographie :

1995 : "Painful Exit" (Démo)
1997 : "Final Release" (Démo)
1999 : "Neath The Rapture Streams" (Démo)
2002 : "L'Ineffable Emoi... De Ce Qui Existe" (EP)
2005 : "Uni Aux Cimes"
2008 : "Tourments & Perdition"
2015 : "Éclats"


Les chroniques


"Éclats"
Note : 17/20

Il aura fallu sept longues années à Orakle pour donner un successeur à "Tourments &perdition", mais notre patience est récompensée par l'arrivée de ces nouveaux "Éclats". Je n'irais peut-être pas jusqu'à dire que sept années vous seront encore nécessaires pour apprivoiser la bête mais il est clair que ce nouveau méfait est touffu !

Ceux qui suivent Orakle depuis les débuts savent que ce groupe ne s'est jamais contenté de ressasser les classiques du black metal, assertion d'autant plus vraie sur "Tourments & Perdition" qui voyait déjà les structures se complexifier un minimum. A ce titre ce nouvel album en est le digne successeur, même si forcément les sonorités purement black sont maintenant placées en retrait. Si c'est ça que vous cherchez, vous allez être déçus, en dehors de quelques accès de violence, de la présence d'une voix arrachée de temps en temps et de quelques dissonances qui arrivent à se faire une place discrète, votre soif de black metal ne sera pas étanchée ici. Les quelques traces de l'influence d'Emperor qu'on pouvait encore entendre sur les deux premiers albums ont disparu ici, Orakle ayant profité de ces sept années de gestation pour devenir ce qu'il était destiné à être. Sur ce nouvel album, la musique vogue vers des eaux plus progressives, donnant naissance à des morceaux bien plus riches, complexes qui vont vous demander une bonne paire d'écoutes avant de cerner ce que le groupe a voulu faire. Au milieu des rares manifestations de rage se trouvent surtout de multiples passages et breaks très jazzy dans l'âme, des structures tordues et une nette prédominance du chant clair qui, soit dit en passant, s'est délaissé de son côté très Garm par moment pour lui aussi affirmer sa personnalité. La formule est éculée et utilisée à tort et à travers mais on peut effectivement dire que c'est l'album de la maturité, cet album poussant la démarche de "Tourments & Perdition" bien plus loin.

Orakle a atteint sa maturité, malgré le fait que la forme ait bien changé on arrive à discerner sans aucun problème la personnalité du groupe et ce lien avec le passé permettra à ceux pour qui la première écoute risque fort de désarçonner de persévérer. Parce que oui, il va falloir persévérer avec "Éclats", le groupe a évolué de son côté pendant cette longue période d'absence et ceux qui attendaient une suite très proche de "Tourments & Perdition" vont très vite déchanter. Mais si la violence pure et le côté purement metal cèdent du terrain, l'esprit propre au groupe est toujours là, la forme a quelque peu changé mais le fond est le même. La rupture aurait paru sûrement moins abrupte si un album était sorti entre temps, l'évolution aurait été perceptible par paliers. Là, quand on passe de "Tourments & Perdition" à celui-là, le changement paraît brutal sur le coup, mais insistez un peu et vous verrez qu'au fond vous reconnaîtrez l'Orakle que vous avez toujours connu. Sur un plan plus purement technique, je dois dire que c'est un sans faute, la production est parfaitement claire, l'artwork du digipack est sobre mais très beau, bref rien à redire. Je tiens aussi à souligner la performance de Clevdh qui a réussi à aligner des parties de batterie très pointues, complexes techniquement mais jamais inutilement démonstratives.

Voilà donc un nouvel album qui se sera fait attendre mais qui sait récompenser notre patience. Le groupe évolue, change de visage sans se renier et affiche au contraire son intégrité en poussant encore plus loin ses expérimentations et ses influences extérieures au black metal. Ces "Éclats" vont vous demander du temps pour vous livrer ce qu'ils cachent, mais une fois entrés dedans, vous risquez d'y rester un moment.


Murderworks
Mai 2015




"Tourments Et Perditions"
Note : 16/20

"Tourments & Perdition" est un album sombre, qui entraîne l’auditeur dans un océan noir, semblant venir d’outre-tombe… Débutant par un parfait instrumental de plusieurs minutes, l’envie de dévorer cet album nous prend aux tripes.

Le son black résonne aux premières notes de "Les Mots De La Perte". Basse très présente, riffs soignées, le chant black n’est pas sans rappeler sur certains passages RMS Hreidmarr à l’époque d’Anorexia Nervosa. Les textes de "Tourments & Perditions" ont été influencés par des auteurs tels que Friedrich Nietzsche, Antonin Artaud ou Samuel Beckett. Ces paroles sont belles et bien choisies, correspondant à merveille à l’esthétique de l’album. Les seuls points négatifs sont le chant clair qui n’est pas toujours à la hauteur et les passages progressifs qui viennent parfois entrecouper trop brutalement la noirceur de l’album…

Les morceaux sont longs (entre 6 et 9 minutes) ce qui permet le mélange de passages black à des élans épiques et progressifs… pas toujours du meilleur du goût. Mais cela n’en reste pas moins un bel album. Le plus beau titre est certainement "La Splendeur De Nos Pas". "Tourments & Perdition" est une réussite, rien que l’esthétique du black et les paroles valent vraiment l’écoute.


Dark Virgin
Juin 2008




"Uni Aux Cimes"
Note : 15/20

La première impression, après avoir lu la biographie d'Orakle et une première écoute, est qu'ils sont d'une grande prétention de s'identifier à un parfait Emperor. Il est vrai que le premier morceau rappelle un bon Dissection. Un son extrêmement mélodique ainsi qu'une bonne sonorité, cela est le fruit d'un dur labeur. Malgré une batterie pas très technique, celle-ci reste convenablement dosée. Les riffs de guitares sont remarquables, meme très beaux pour certains. On ressent la référence à Emperor dans le côté symphonique. Quelques passages rapides, mais beaucoup trop peu nombreux pour être dits "black metal". Cependant, la rapidité et les passages plus lents sont cohérents. Une bonne alliance des deux gratteux qui donnnent de l'ampleur aux riffs ainsi qu'une touche de décadence. Même la voix claire ne gêne en rien dans le contexte, elle rajoute même de la profondeur à la musique. Un reproche cependant, la voix black n'est pas du tout mise en avant, on l'oublirait presque. Orakle n'est pas aussi brutal qu'un Emperor, les riffs brutaux se font trop rares. Les quelques notes au clavier n'étaient pas nécessaires, les grattes sont suffisamment mélodiques. En somme "Uni Aux Cimes" est un bon album si on le reclasse plutôt en dark metal qu'en black metal.


Karonembourg
Septembre 2005


Conclusion
A écouter : Dépossédés (Le Miroir Sans Tain) (2008)

L'interview : Antoine "Ohm" Aubry

Le site officiel : www.orakle.fr