Trois ans sans nouvelles de Tonton Tom (Onkel Tom chez lui en Allemagne), c'est long, surtout quand on est fan du bonhomme depuis le début des années 90. Au fait Tom qui ? Pardon, Thomas Such ou Tom Angelripper si vous préférez ; le charismatique chanteur / bassiste de Sodom qui, trois ans après le très remarqué "Nunc Est Bibendum" et sa pochette bien marrante, revient avec ses copains de beuverie d'Onkel Tom et leur nouvel album posé sur la cuvette des toilettes, "H.E.L.D.".

A l'écoute de ce nouvel album, j'ai encore sincèrement du mal à croire que le groupe se mette des caisses à ne plus tenir debout, certes, ça parle d'alcool, d'alcool et encore d'alcool, de fête et encore de fête mais le thrash que le groupe nous assène est trop maîtrisé pour cela. Tonton, tu caches bien ton jeu ! Onkel Tom ou Onkel Tom Angelripper, c'est un peu le défouloir, l’échappatoire pour Such, à l'image de Tankwart pour Tankard. Pour "H.E.L.D.", on a encore droit à un thrash metal comme Onkel Tom sait en composer et jouer depuis presque (si je ne dis pas de bêtise) 35 ans, mais cet album a le mérite de faire oublier Sodom le temps d'un album et de nous faire rentrer dans une nouvelle dimension. Je n'ai pas osé compter par exemple le nombre de fois où le mot "Alkohol" est crié, chanté, beuglé en chœur dans le titre "Ein Bisschen Alkohol", mortel ou mort de l.o.l si vous préférez... Il est toujours aussi étonnant d'observer à quel point des musiciens de la scène extrême aussi reconnus que Tom Angelripper au sein de Sodom ou Klaus Nicodem au sein de Japanische Kampfhörspiele (quand il y jouait encore) soient capables de nous servir sur un plateau une musique bien loin de ce qu'ils nous ont habitués à interpréter sans perdre toutefois une miette de leur (immense) talent. Depuis 1996, année de la première production de Onkel Tom Angelripper, il est ahurissant d'observer à quel point tous les albums d'Onkel Tom sont bons et reconnus dans le milieu du metal, et ce n'est pas "H.E.L.D." qui va venir prouver le contraire : on peut écrire des paroles rigolotes, légères, parodiques mais être super carré et jouer un thrash qui dépote tout sur son passage. À l'écoute de "H.E.L.D." et de ses 13 titres, on est invité à de franches rigolades, et pas besoin de traducteur pour comprendre que ça déconne à mort chez Onkel Tom (les chansons sont toutes en allemand).  Ne boudez pas votre plaisir, jetez-vous sur le très mélodique "Am Morgen Danach", le puissant et thrashisant "Prolligkeit Ist Keine Schande" ou le très power thrash "Der Duft Von Lavendel" (celui-là vaut le coup d'être traduit : le parfum de la lavande, de bon goût quand vous écoutez la piste cachée à la fin de l'album...).

Onkel Tom, Tonton ou Tom pour les intimes, nous offre avec ce "H.E.L.D." un album à écouter encore une fois à fond ; si en plus vous chopez la version limitée, le plaisir durera deux titres supplémentaires... Mention spéciale au visuel qui colle parfaitement à l’ambiance de l'album... Pauvre garçon... De l'humour, du thrash teuton, Onkel Tom dans toute sa splendeur.