"Dimsvall"
Note : 19/20
Nouvelle aventure pour Ondfødt. Désormais signés chez Eisenwald, Owe Inborr (guitare/chant, Dispyt, Void Of Hope), Joel Notkonen (guitare, Aeonian Sorrow, Earthblood, Arctora), Jere Halonen (basse, Arctora, Earthblood) et Tommi Tuhkala (batterie, Outlaw, Arctora, Void of Hope) dévoilent en 2025 "Dimsvall", leur cinquième album.
L’album s’ouvre sur "Dimsvall", l’introduction instrumentale éponyme qui nous permet de profiter d’un instant de calme mélodieux avant que "Fodarvis Tid" ne vienne assombrir l’atmosphère, mêlant oppression et riffs dévastateurs. Les grognements d’Owe s’adaptent parfaitement à la froideur de la rythmique qui prend un malin plaisir à ralentir pour nous hypnotiser avant de filer à vive allure à nouveau entre les leads cinglants, puis la virulente "Tuonela" prend sa place avec des riffs tout aussi virulents. On retrouvera aussi certains passages plus martiaux, mais le point fort du morceau est sans aucun doute ses refrains majestueux aux choeurs mystiques, alors que "Futuria" compte sur une progression assez naturelle pour nous emporter au coeur de son tourbillon de fureur. Le rythme change assez régulièrement mais de manière très harmonieuse comme sur l’embrasement sur la deuxième moitié qui le fait devenir très agressif en accueillant Mathias "Vreth" Lillmåns (Finntroll, ...And Oceans, Dispyt) avant de ralentir pour rejoindre "Svartsyn" qui nous envoûte à nouveau de manière brutale.
Le morceau reste cependant toujours assez froid et imposant, même lors du break inquiétant et mélancolique qui teintera la fin du titre avant de rejoindre "Grymhejtins Ansikt" et sa fureur contagieuse et old school doublée par les solos d’Alexander Kuoppala (Thyrargo, ex-Children Of Bodom). Le groupe propose une approche entêtante sur "Längton Efter Morkri", composition où la rythmique vive s’allie à des harmoniques plus planantes, mais le morceau reste assez court, et Tom Cattermole (Pravitas) rejoint les musiciens pour décupler la hargne de "Bakom Blekna Skuggor", un titre taillé pour briser des nuques. Le seul moment de répit sera de courte durée, laissant les musiciens repartir sur des tonalités plus enivrantes avant de s’attaquer aux neuf minutes de "Stormin", la dernière création des finlandais où la guitare lead nous hypnotise à son tour sur une rythmique assez simple mais solide qui ne se prive pas pour s’embraser avant de finalement se refermer sur un passage acoustique apaisant. La version cassette contient également une reprise de "Sign Of An Open Eye", composition de Gorgoroth où le vocaliste s’approprie les parties vocales de Gaahl, claires comme saturées, et redonne vie à ce monument de l’histoire du black metal.
Ondfødt continue de nous enchanter avec sa noirceur glaciale sur "Dimsvall", recueil de compositions toutes plus furieuses et mélodieuses les unes que les autres. La touche finlandaise n’est pas prête de se perdre !
"Det Österbottniska Mörkret"
Note : 18/20
Ondfødt continue son chemin. Créé en 2013 en Finlande, le groupe composé de Dario Kåll
(guitare, ex-Solothus), Owe Inborr (chant / basse / guitare, Dispyt), Joel Notkonen
(basse / guitare, Aeonian Sorrow, Arctora, live pour Outlaw) et Tommi Tuhkala (batterie,
Outlaw, Arctora, Spell Of Torment) annonce la sortie de "Det Österbottniska Mörkret" chez
Black Lion Records.
L’album débute dans la noirceur avec "Det Österbottniska Mörkret", l’introduction éponyme,
qui nous enveloppe dans sa dissonance inquiétante avant de laisser "Tvetalan" frapper avec
des riffs old school rapides. Des hurlements puissants apparaissent soudainement sur cette
rythmique solide aux racines black metal tranchantes, complétant ardemment l’agressivité
évidente que le groupe déploie avant que "Furstins Tid" ne propose des éléments
mélancoliques plus lancinants qui collent également très bien à l’approche obscure du
groupe. Les leads entêtants combinés à la rythmique régulière créent un son pesant mais
accrocheur qui ne s’éteindra que pour laisser "Tå Do Dör" débuter une rythmique froide et
martiale, qui rappelle facilement les premiers albums du style, se parant de quelques
harmoniques dissonantes. "Where Death Roams" viendra apporter une touche d’énergie
supplémentaire grâce à des patterns agressifs, sur lesquels des influences thrash se
greffent naturellement.
Le titre reste tout de même relativement mélodieux sur certains
passages, créant un contraste avec les moments les plus bruts, suivis par la charge de
"Falskhejtins Folk", une composition aux racines pagan accrocheuses. A nouveau, quelques
leads viennent se glisser dans la vague de rage pour les assombrir et les faire ralentir,
laissant un silence pesant nous mener à "Själavandring", la composition suivante, qui reste
dans l’approche imposante. Le morceau est régulièrement coupé par des ralentissements
avant d’exploser à nouveau comme pour développer un solo aux influences heavy
travaillées qui nous mène à "Höstfruktan", une composition aussi agressive que mélancolique
qui joue sur des leads perçants pour alimenter son atmosphère intense. Le groupe enchaîne
avec "Dödsrejson", un long morceau mêlant de manière très naturelle toutes ses influences,
qu’elles soient ancrées dans la furie ou les tonalités plus apaisantes comme ce doux break
brumeux qui permet aux musiciens de s’exprimer avec une approche planante, puis "Tå Livi
Bleknar" vient refermer l’album avec une touche de mélancolie au piano.
Sous des tonalités agressives, Ondfødt développe des mélodies entêtantes, faisant de "Det Österbottniska Mörkret" un album aussi old school et abrasif que mélancolique. Un parfait
point de départ pour quiconque s’intéresse au groupe.
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