Le groupe
Biographie :

Omega Infinity est un groupe de black / death metal international formé en 2018 et actuellement composé de : Tentakel P. (instruments / Enmerkar, Todtgelichter) et Xenoyr (chant / Ne Obliviscaris, Antiqva). Omega Infinity sort premier album, "Solar Spectre", en Mars 2020 chez Season Of Mist, suivi de "The Anticurrent" en Février 2023.

Discographie :

2020 : "Solar Spectre"
2023 : "The Anticurrent"


Les chroniques


"Aphelic Ascent"
Note : 18/20

Omega Infinity remet le couvert. Après un premier album massif en 2020, Tentakel P. (tous instruments, Enmerkar, Todtgelichter) et Xenoyr (chant, Antiqva, Ne Obliviscaris) continuent leur aventure avec Season Of Mist pour la sortie de "The Anticurrent", leur deuxième opus.

"The Alpha", la première composition, nous expose immédiatement au mélange chaotique influencé par death, black et doom metal. Les hurlements terrifiants semblent venir de partout à la fois, laissant blast et claviers inquiétants alimenter cette ambiance oppressante et abyssale survolée par quelques pointes plus mélodieuses avant de se livrer à une quiétude troublée par les claviers, suivis par "Creation", un titre sur lequel la rage abrasive écrase la douceur. A nouveau, les samples et les claviers offrent un climat pesant à la base agressive, que ce soit lorsque la rythmique nous piétine sauvagement ou lorsque la lenteur nous hypnotise avant de nous faire plonger dans les ténèbres pour rejoindre "Iron Age" et ses sonorités majestueuses sur lequel le groupe accueille Adrienne Cowan (Seven Spires, Avantasia) pour apporter une touche de douceur qui tranche avec la noirceur malsaine. La rage reprend bien évidemment le dessus en nous menant à "Banish Us From Eden", un morceau dissonant et surprenant qui laisse un groove entraînant côtoyer des hurlements possédés et une ambiance étouffante.

"To The Stars" renoue avec des influences old school saturées et saccadées avant d’y intégrer des claviers entêtants et étrangement doux ainsi que des éléments ambiants assez expérimentaux qui contrastent à nouveau avec la violence avant de faire appel à Lindsay Schoolcraft (Antiqva, ex-Cradle Of Filth) pour rythmer et tempérer le titre "Death Rays" qui s’ancre dans des sonorités lancinantes ainsi qu’une dualité sonore intense. Le morceau se renforce imperceptiblement jusqu’à déchaîner les deux vocalistes avant que "Voices From The End Of Time" ne prenne la suite en compagnie d’András Nagy (Sear Bliss) pour donner à ce très long morceau un duo vocal surpuissant pendant que l’instrumentale traverse toutes les sphères de leur univers musical varié. On notera également un sample vocal vers le milieu, qui viendra briser la dynamique en dirigeant la composition vers quelque chose de plus aérien tout en restant très sombre. András Nagy restera avec le groupe pour une reprise de l’un des titres de son groupe, Night Journey, auquel le duo ajoute sa touche étrange et inquiétante, tout en conservant évidemment la base de black metal atmosphérique. L’expérience est intéressante, et elle confirme à nouveau l’unicité d’Omega Infinity avant que le groupe ne referme son album sur "Ye Entrancemperium", une reprise d’Emperor, sur laquelle ils invitent Marta J Braun (Todtgelichter, Vyre) pour accentuer une fois de plus ce vortex vocal tout en respectant l’oeuvre originale.

L’une des forces d’Omega Infinity est bien évidemment son caractère unique et surprenant, que l’on retrouve sous différentes formes. Le groupe sait donner une touche inattendue à un son brut et lourd, qui fait de "The Anticurrent" un album riche et extrêmement diversifié.


Matthieu
Mars 2023




"Solar Spectre"
Note : 16/20

Si Omega Infinity est un nouveau, ses deux membres ne sont pas des débutants puisque Tentakel P. fait partie de Todtgelichter et que Xenoyr vient de Ne Obliviscaris. Ce duo a donné naissance à "Solar Spectre", premier album qui nous montre un visage plus agressif que ce à quoi ces deux compères nous avaient habitués jusqu'à maintenant.

Après l'intro "Uranus" qui installe une ambiance planante et spatiale (forcément), c'est "Mars" qui attaque directement à coup de blasts et de riffs bien sombres et malsains, logique pour un morceau nommé d'après une planète elle-même nommée d'après le dieu de la guerre. On nage dans une sorte de black / death bien brutal et très froid et si l'association black et espace vous fait penser à Darkspace, dites-vous que ce n'est pas vraiment ce que Omega Infinity propose. On retrouve certes une certaine opacité dans le son mais on est tout de même bien loin du caractère très raw des Suisses, sans compter que les ambiances ne sont pas tout à fait les mêmes et que quelques vélléités expérimentales peuvent parfois se faire sentir ici. Il n'empêche que, comme je le précisais tout à l'heure, ce nouveau projet est bien plus brutal que ça et que les blasts sont quasiment constans sur ce premier album. Les mélodies sont planantes et évoquent le vide spatial mais sont continuellement appuyées par un tir d'artillerie incessant qui confère une intensité indéniable à la bête. Les rares moments pendant lesquels le groupe lève le pied n'en sont que plus lourds et plus sombres et ne contribuent pas du tout à faire baisser l'intensité. "Sol" est un bon mélange de ces deux facettes et son break en fait surtout l'un des morceaux les plus malsains et barrés de l'album. Cette envie de sortir des sentiers battus est d'ailleurs illustrée par une reprise de "Hosannas From The Basement Of Hell" de Killing Joke, groupe qui s'est toujours copieusement foutu des barrières (et groupe génial au passage). Le chant, quant à lui, est partagé entre les hurlements et cris typiques du black et des parties en voix claire plus proches d'un choeur.

A noter que les morceaux s'enchaînent tous et constituent un tout, ce qui ajoute encore à son côté intense et à l'impression que l'on n'a jamais la moindre seconde pour reprendre notre souffle. Chaque morceau a le nom d'une des planètes du système solaire, plus le soleil évidemment, seule "Pluton" n'est pas au rendez vous parce qu'elle est considérée comme une planète un certain jour, puis en fait non le lendemain, mais en fait si mais quand même non (ça en devient presque un sketch cette histoire d'ailleurs...). "Neptune" nous apporte une petite accalmie avec le chant de Maria que l'on peut entendre aussi chez Todtgelichter et qui prend le micro sur ce début de morceau planant et ambiant. Mias chassez le naturel et il revient au galop, car si les blasts ne se manifestent pas, les growls eux reviennent bien vite et sont accompagnés d'une rythmique bien martiale. En tout cas, cette coupure permet tout de même de respirer un peu et pose une ambiance bien différente du reste de l'album et un peu de variété ne fait jamais de mal. La pause ne dure que le temps de ce morceau puisque "Saturn" reprend les hostilités et a tout du pétage de plombs après cette accalmie, les blasts se font encore rapides et furieux et le chant vire aux hurlements de possédés ! Bref, tout ça pour dire que "Solar Spectre" va en mettre une paire sur les rotules par son inclination à passer à tabac tout ce qui bouge, d'ailleurs le dernier vrai morceau, "Terra", représente bien la folie qui habite notre planète puisqu'il se termine par une accélération hallucinante qui part en gravity blast supersonique avant de finir d'un coup sec avec des bruits en fond qui évoquent fortement des coups de feu !

Un premier album bien brutal et intense qui propose un mélange black / death spatial et qui passe des ambiances planantes (parfois) à d'autres malsaines et froides (souvent). Sans être expérimental, "Solar Spectre" est tout de même atypique et son intensité ne plaira pas à tout le monde.


Murderworks
Mai 2020


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/thedeepdarkvoid