Le groupe
Biographie :

L’histoire des Oil Carter débute à l’été 2006. Kriss et Rom montent un groupe de rock / metal explosif influencés par les grands du genre tels que Metallica, Pantera, Motörhead… Le groupe compose ses premiers titres et fait rugir les décibels sur les scènes locales. Le public est présent avec de plus en plus de ferveur. Janvier 2008, enregistrement de la première démo "Something Starts Here" qui permet au groupe d’obtenir ses premières chroniques sur les webzines spécialisées. Les dates s’enchaînent… Du Zenith Omega Live de Toulon jusqu’au Metal Corner du célèbre Hellfest en 2010. Cette période sonne l’arrivée d’un nouveau bassiste : Renan (ex-Bypass), musicien expérimenté et ultra motivé. Dans la foulée, le premier album "As Loud As You Can" enregistré à l’été 2010 (Cox In Hell Studio / Trendkill Recordings) permet au quatuor de franchir un cap : show case acoustique Virgin, Sonisphere français, première partie de Sepultura (le groupe allant même jammer sur scène avec Andreas Kisser). Le line-up se stabilise enfin avec l’arrivée en automne 2011 de Nils à la guitare lead. Oil Carter parcourt les scènes de France : Motocultor Festival, Sylak Festival… et joue avec des têtes d’affiches Exodus, Spiritual Beggars, Loudblast… 2013, le groupe gonflé à bloc retourne en studio enregistrer son deuxième album.

Discographie :

2007 : "Something Starts Here" (Démo)
2011 : "As Loud As You Can"
2014 : "Quiet Strength"


Les chroniques


"Quiet Strength"
Note : 19/20

"Les Oil Carter, sans compromis, font une musique sans ambages, sans fioritures et sans prises de têtes, en restant eux mêmes et putain, c'est ça qui est bon !"

Voilà comment je concluais la chronique du très très bon "As Loud As You Can", le premier opus assez énorme du combo sudiste sorti en 2011. Depuis, c'était l'attente. Rho, bien sûr, les Carter avaient tourné, et tourné, et tourné encore, comme une fille de joie peu farouche. Quand on les croisait au détour d'une rue, la bouteille de whisky à la main, ils parlaient d'un vague album. D'un truc, oui, un truc lourd, promis, tout ça, tout ça... Et comme d'habitude, derrière leur apparente oisiveté, il suffisait de creuser un peu ou de poser les bonnes questions pour savoir qu'en effet, le groupe s'investissait à fond, pensait ses shows et ses morceaux, composait sans arrêt, recomposait, décomposait même. Ainsi, Cédric le soliste avait rapidement cédé sa place au très talentueux Nils - que j'avais eu le privilège d’accueillir avec une interview pour French Metal – qui se vit, pour le coup, assigner à la difficile tâche de pondre des solos qui devaient envoyer.

Bref, tout ça pour dire, qu'il était bien attendu, ce putain d'opus. Alors, évidemment, les Oil Carter et Trendkill qui les avait toujours épaulés n'avaient pas intérêt à se louper pour le coup.

Alors ? Vautrage en règle ou non ?

Hop, je m'ouvre une bonne Seven Giraffe de derrière les fagots pour fêter le retour des Grand Sudistes Tueurs de Mode. Et en claquant des doigts, s'il vous plaît, avide de déguster cet énorme opus. Enorme, comme l'étrange Bud Spencer qui trône sur la pochette du skeud, sans titre, sans nom de groupe. La Force Tranquille, quoi. Gageons que Terence Hill n'est pas loin.

Et d'entrée de jeu, la différence se sent. Non pas dans les riffs ou le style, mais bien dans la voix de Kriss, le charismatique vocaliste vociférateur de la formation, un espèce de psychopathe à mi-chemin entre le rocailleux Lemmy et quelque chose d'autre, de plus personnel, quelque part entre l'ancien Hetfield et une touche bien à lui. Si sur l'énorme "As Loud As You Can" sa performance était remarquable et remarquée, le mixage de la voix sur ce "Quiet Strength" ne passe pas inaperçu. Attention, je ne dis pas que le choix est mauvais, juste que je ne le comprend pas, vu la puissance du gars en question (et pour l'avoir vu plusieurs fois en scène également), mais une autre évidence se pose, le personnage a sut évoluer. Le mixage essaye peut-êre justement de suivre cette évolution ? Car si la voix du frontman est moins rocailleuse que sur l'effort précédent, elle est également plus puissante et, chose rare, bien mieux maîtrisée, emmenant les lignes vocales sur des terrains inattendus pour les Sudistes ("Sick Brain" - "We Crawl"), tout en restant bien souvent sur le territoire conquis ("Watch Me Away") ou bien le cul bien à l'aise entre ces deux extrêmes, s'autorisant même des gueulantes d'anthologies ("Unleashed The Beast"). Bref, tout cela respire l'évolution et le whisky à plein nez.

Evolution, whisky et puissance, c'est aussi ce à quoi on pense si on prête une attention non-négligeable à la partie rythmique. Renz et Rom, fidèles à l'effort précédent, font office de machine à tuer sans concession. Implacable, le tempo claque et ne pardonne pas. Mais, là encore, l'évolution est flagrante, aussi bien au niveau technique ("The Way To Kill", le technique "Sick Brain" ou l'énorme "Unleashed The Beast" sur lequel je vais FORCEMENT revenir plus bas) qu'au niveau du bourrinage pur et dur ("At Last I Won"). Rien à dire, ça balance grave.

Bref, ça poutre, pour sacrifier au langage de l'époque. Ca envoie du bois. Ca déboîte. Ca balance Mémé dans les orties fraîches du matin. Attendu, certes, mais d'une façon maîtrisée à la perfection. Et on pourrait même dire qu'une certaine virtuosité toute thrash montre le bout de son nez par moments ("At Last I Won" - "Unleashed The Beast"), marquant nettement l'évolution du combo vers une transcendance du genre.

Mais la transcendance, s'il en est, semble passer par le renouvellement. Et c'est avec le guitariste Nils qu'elle semble s'opérer. C'est qu'il a l'air de rien, comme ça, dans le coin de la pochette, mais le petit nouveau de la formation balance comme une force tranquille, des envolées de solos pas piquées des vers, l'air de rien pas mal thrash elles aussi, le tout appuyé par des riffs par moments nettement plus incisifs que sur l'effort précédent, magnifiant, là encore, l'évolution de la formation.

Evolution là encore, je ne pouvais passer sous silence le morceau qui -à mon humble avis- mettra tout le monde d'accord sur cet opus, l'énormissime "Unleashed The Beast", un condensé bruyant et maîtrisé de ce que le groupe a dans le ventre. Si la structure de composition des morceaux des Oil Carter semble à présent bien attendue mais toujours efficace, et si leur style est à présent bien marqué (synonyme pour certains d'un groupe appelé à grossir, dit-on) les Sudistes n'hésitent pas à tout envoyé balader tout en laissant des morceaux stigmatisants à l'empreinte bien marquée. Tu l'auras compris, cher lecteur, "Unleashed The Beast" est de ceux-là, petit bijou maîtrisé et inattendu, un stoner avec une boucle incroyable mais également des riffs qui envoient comme rarement -et en plus, ça parle de cul-, un groupe au méga taquet derrière les manettes et qui bien que gardant les pieds dans un stoner plein de camboui, ne semble pas vouloir se cantonner à évoluer entre deux rails. Le fait d'avoir arpenter la route à sut faire évoluer le groupe, le transcender d'une façon éloquente comme le prouve l'ultime "We Crawl", un morceau fabuleux à mid-tempo et à la structure de composition bien plus alambiquée qu'à l'ordinaire, loin de ce que le groupe aurait pu proposer en 2011 mais qui pourtant leur sied parfaitement.

Etrangement - et parce que c'est bien pratique - je ne peux m'empêcher de faire le rapprochement avec l'esthétique de l'album. Là où "As Loud As You Can" tapait dans la surenchère sudiste, le groupe posant en semi-routiers texans devant une bagnole ou sur un chantier dans un déluge de couleurs retravaillées, sur ce "Quiet Strenght" qui porte décidément bien son nom, le groupe ne s'autorise qu'une superbe photo (du très talentueux Mathieu Puigserver d'ailleurs, retenez son blaze) en noir et blanc très contrasté, arpentant une route.

Maturité de la violence et du calme unis grâce à une virée sur la route. Noir et blanc. Bud Spencer. Terence Hill. Les Oil carter vont-ils arriver à un carrefour ? Une chose est sûre, le prochain virage sera décisif.

Un mot également sur l'ordre des titres. Car si "Mad Truck Driver" est en idéale première position, je ne peut que remarquer que l'ordre des morceaux est savamment calculé -consciemment ou non- pour faire rentrer lentement l'auditeur dans la nouvelle phase d'évolution du groupe, qui petit à petit introduit des morceaux possédant des touches jamais entendues pour l'instant mais semblant pourtant faire partie intégrante de la musique des Sudistes. C'est là la grande victoire de l'opus, nous faire comprendre que le groupe à sut évoluer sans jamais perdre son identité.

En résumé : Jetez-vous sur cet album. Ca fait longtemps qu'on n'a pas entendu son égal. Aujourd'hui, les Oil Carter se sont hissés dans le palmarès des plus talentueux groupes du genre, surpassant même les formations les plus connues.

Le futur leur appartient et la force tranquille dont ils font preuve sera leur meilleur atout.


Groumphillator
Mars 2014




"As Loud As You Can"
Note : 19/20

*** AVERTISSEMENT : Cette chronique contient plusieurs injures, mots douteux et comporte des sous entendus sexistes et des propos d'alcooliques. Cette chronique n'est donc que pour les PUTAINS DE METALLEUX ! Les posers, batards, baltringues, chieurs et autres baratineurs n'ont pas leur place ici. Merci. ***

Putain mais comment ils sont bons ! Mais qu'est ce qu'ils sont bons ces putains de Oil Carter, putain ! Et dire que j'ai douté ! Putain ! Dire que, longtemps, les seuls échos de l'album que j'ai eu étaient mauvais ! Mais évidemment, y'a toujours des gens qui n'aiment pas voir leur groupe fétiche évoluer, parce que OUI, les Oil Carter, en plus d'avoir mis la barre très haut sur la démo "Something Startd Here" ont mis un point d'honneur à faire évoluer leur musique. Et cela passe par une priorité absolue : le son.

Alors oui, nombreux sont ceux qui, charmés par le son craspec de la démo, un son qui tâchait le jean's, qui laissait les mains poisseuses de cambouis, d'alcool et d'autres matières non déterminées mais qui sentaient l'homme, se sont détournés de l'album des Sudistes. En effet, sur ce "As Loud As You Can", le son est moins crade et sonne moins garage, mais gagne nettement en netteté, en compréhension et en qualité. Un peu comme si on comparait le premier opus des Down et l'énorme "Over The Under". Ouais, je tape haut dans la comparaison mais ça se tient mon truc.

A l'image de sa cover, la musique des Oil Carter est donc sortie du garage de Tatie Marcelle est vise le grand air du Sud. Avec un S majuscule parce qu'on est des hommes, putain, et que le Grand Sudiste Tueur de Mode n'est jamais trop loin. Avec la pression qu'ils se payaient, vu la qualité de leur démo, les Oil Carter n'ont rien lâché, pas un putain de centimètre de terrain à la qualité de leur musique, donc, mais aussi de leurs compos.

Si les classiques "Something Starts Here", "Volcanic Girl", "Whiskey Takes My Soul" et surtout le toujours aussi énorme et maÏtrisé "The Bitch Along The Highway" qu'on trouvait déjà sur la démo répondent présents, les nouveaux titres, que ce soit "Raising" qui envoit grave du bois, le groovy "Billy Brown" qui balance bien ou encore les énormes "Did My Grave" et "Owner Of Your Life", lourds à souhait et nerveux, sont tous dans l'exacte lignée de ce qu'on attendait du groupe, en mieux et en plus puissant cependant. Difficile pourtant pour eux de tenir cet enjeu, tant, je me répète, la démo était énorme.

Mais ils y sont arrivés, putain ! Ils ont fait mieux que "Something Starts Here" !

Tu l'avais compris, cet enregistrement n'a quasiment pas de défaut. C'est juste un énorme coup de poing dans ta gueule. Une bouteille de whiskey crade mais pleine balancée dans ta tronche. Un glaviot bien lourd sur le comptoir du bar le plus mal famé du Sud. Une paire de burnes sur un ampli Marshall.

Les Oil Carter, sans compromis, font une musique sans ambages, sans fioritures et sans prises de têtes, en restant eux mêmes et putain, c'est ça qui est bon !


Groumphillator
Septembre 2011




"Something Starts Here"
Note : 17/20

D’entrée, les Oil Carter placent la barre très haut. Outre le son parfait et d’une grande qualité pour une "démo", la puissance de la voix du chanteur (Tof) est stupéfiante. Son charisme envoûtant va promener l’auditeur tout au long des compos qui parsèment ce "Something Starts Here". Et que des compos aux riffs méga chiadés et pour certaines déjà cultes (aaaaaaah, cette intro sur "The Bitch Along The Highway") par un groupe de fans toujours grandissant. Du panache, de la fougue, donc, mais aussi une efficacité hors-pair puisque les compos entrainantes en diable ne cesse d’arriver tout au long de l’écoute. Rapidement, il est évident que nous avons à faire à des musiciens qui connaissent leur sujet (et un batteur probablement fou) et que si cette "démo" n’est censé que donner un bref aperçu du talent du groupe, on aura hâte d’entendre un vrai album. Toujours à la croisée du rock / hard rock burné à la Motörhead avec ce petit quelque chose en plus de désinvolture, Oil Carter nous offre donc un petit bijou que tout fan de stoner se doit de posséder impérativement tant la prestation du groupe est impeccable. Fianlement, cette "démo" qui n’a de démo que le nom prend des allures de vrai premier album pour le petit groupe de stoner qui gageons le n’a pas fini de faire parler de lui. A suivre de très près, bière à la main et whisky dégoulinant le long de la barbe. Cochon qui s’en dédit !


Groumphillator
Mars 2010


Conclusion
L'interview : Le groupe

Le site officiel : www.facebook.com/oilcarter