"Where Gods Fear To Speak"
Note : 16/20
Après un "Starlight And Ash" original pour le groupe et très beau, mais avec un peu de recul, moins captivant par son homogénéité et son manque de diversité, Oceans Of Slumber revient avec un album plus metal et plus proche de ce que le groupe propose habituellement : "Where Gods Fear To Speak". C'était sympa de changer de direction pour une fois, mais il faut avouer que c'était déstabilisant d'entendre un tel caméléon nous sortir un bloc presque monolithique et acoustique et du coup le précédent album n'est pas celui sur lequel je reviens le plus souvent.
Le morceau-titre démarre d'ailleurs les retrouvailles et on renoue avec plaisir avec les riffs lourds et les ambiances puissantes en émotions auxquelles le groupe nous a habitués. Certains lui ont souvent reproché de partir dans tous les sens, mais je trouve au contraire que c'est une des grandes forces d'Oceans Of Slumber. Cette facilité de mélanger plusieurs styles différents, de souffler le chaud et le froid avec les émotions et de nous proposer un sacré tour de montagnes russes. C'est ce qui contribue à faire sa personnalité et c'est ce qui fait que personne d'autre ne sonne comme ce groupe. Et ce premier morceau confirme que les bougres sont encore en forme avec un groove lourd et puissant qui pose une ambiance pesante mais tout de même porteuse d'espoir, ne serait-ce que par le chant de Cammie Gilbert qui reste toujours aussi envoûtant et gorgé d'émotions. "Run From The Light" se fait bien plus puissant et nerveux avec une agressivité renforcée par la présence du chant extrême de Fernando Ribeiro de Moonspell. L'ambiance est plus noire, plus froide et cela prépare bien le terrain pour le contraste que crée par la suite "Dont Come Back From Hell Empty Handed", bien plus poignant et dramatique. Bref, on retrouve le groupe que l'on connaît bien et qui avait manqué à certains sur "Starlight And Ash", un album qui n'a d'ailleurs pas beaucoup plu aux dirigeants du précédent label apparemment. Oceans Of Slumber a donc tracé sa route et se retrouve cette fois chez Season Of Mist pour faire ce qu'il a envie de faire sans qu'on vienne lui chier dans les bottes.
Cette parenthèse plus posée et acoustique était de plus totalement compréhensible vu le contexte particulier. Rien que l'absence de tournées donnait justement une occasion de tenter des choses en studio et d'expérimenter en attendant que les choses reviennent à la normale. On sent d'ailleurs que cette incartade a laissé des traces dans la façon de composer du groupe, ce nouvel album se faisant un peu plus direct et percutant que ses prédécesseurs. Du multiples styles de metal s'y croisent toujours mais Oceans Of Slumber semble cette fois avoir essayé de dégraisser le mammouth au maximum, ne faisant des ruptures de ton que quand c'est strictement nécessaire là où c'était presque une habitude auparavant. Même le jeu de batterie de Dobber Beverly qui pouvait parfois se faire assez flamboyant est bien plus contrôlé cette fois. Les growls se font plus profonds et sont très souvent doublés, les riffs sont en général plus puissants et plus directs eux aussi et même si ce nouvel album multiplie les ambiances différentes, on sent tout de même une envie d'aller un peu plus directement au but. On sait que l'exercice de la reprise est prisé par le groupe, c'est donc le fameux "Wicked Game" de Chris Isaak qui y a droit cette fois. Comme toujours, le groupe arrive à garder le morceau reconnaissable tout en se l'appropriant totalement, ce qui est le véritable intérêt d'une reprise. Et même si ce morceau a déjà été repris un nombre incalculable de fois, Oceans Of Slumber arrive à en proposer une autre version intéressante, très épurée avec du piano, de l'acoustique et le chant.
Oceans Of Slumber revient donc au metal avec un album toutefois plus direct, plus concis que ses prédécesseurs. On retrouve toujours le mélange des genres propre au groupe mais on le sent cette fois porté sur plus d'efficacité, probablement une trace de la composition de "Starlight And Ash" qui était un album bien plus dépouillé.
"Starlight And Ash"
Note : 17/20
Deux après leur très bon album éponyme, les Américains d'Oceans Of Slumber sont de retour avec un nouvel opus assez surprenant. Certains leur reprochaient parfois de partir un peu trop dans tous les sens et il faut croire qu'ils ont été entendus. "Starlight And Ash", puisque c'est son titre, va vous faire entendre un groupe bien plus homogène et assez éloigné de ses anciennes réalisations.
On va faire simple : les sonorités extrêmes ont disparu, les growls aussi, le chant masculin même a disparu et laisse donc toute la place à la sublime voix de Cammie Gilbert et les guitares sont soit en acoustique soit en son clair la plupart du temps. Même la distorsion a cédé beaucoup de place et ce nouvel album se fait bien moins metal et donc bien plus calme, posé et homogène que ses prédécesseurs. Oceans Of Slumber y explore sa facette la plus douce et la plus mélancolique avec des morceaux plus courts et plus simples. "The Waters Rising" ouvre l'album avec un piano, quelques guitares discrètes, quelques arrangements tout aussi discrets et directs pour un morceau accrocheur et assez énergique malgré un début très posé. On a tout de même droit à de la distorsion sur les guitares et à quelques tapis de double grosse caisse en fin de morceau mais ce démarrage est globalement bien plus soft que ce que le groupe nous a proposé jusqu'à maintenant. Les influences gothiques du groupe (voire même presque doom sur "Just A Day") n'ont probablement jamais été mises autant en avant que sur ce nouvel album, d'où une mélancolie renforcée est des ambiances d'autant plus grisâtres. Le blues aussi se fait bien plus sentir, ne serait-ce que sur le single "The Lighthouse" qui en est clairement imprégné. On retrouve d'ailleurs des structures bien plus simples elles aussi qui restent dans le traditionnel couplet-refrain, on est donc vraiment loin des précédents albums à ce niveau-là aussi. Oceans Of Slumber prend un virage à 180 degrés avec "Starlight And Ash" et cette nouvelle orientation ne manquera pas d'en surprendre plus d'un. Je ne sais pas ce qui l'a motivée mais elle est brutale et on passe du coq à l'âne entre le précédent album et celui-ci même si on sent que c'est une des facettes du groupe qui a simplement été développée.
Il y a tout de même un petit problème de mon côté puisque ce virage vers quelque chose de plus immédiat et moins varié gomme quelque peu la personnalité bien particulière dont le groupe bénéficiait jusqu'à maintenant. Cette facette que le groupe développe sur "Starlight And Ash" éclipse toutes les autres et pour un groupe dont la musique était si riche, je trouve ça un peu dommage. Ces onze morceaux sont tous réussis et on passe un bon moment à écouter ce nouvel album mais avec cette orientation la musique d'Oceans Of Slumber se fait plus classique, plus abordable et se fond donc un peu plus dans la masse. L'arrêt des activités dû à la pandémie a probablement poussé à une introspection et poussé le groupe à faire ce qu'il avait vraiment envie de faire sans se poser de question sur la façon dont sa musique allait être reçue, cela pourrait expliquer un changement aussi soudain et aussi brusque. Il est d'ailleurs difficile de mettre un morceau en avant plutôt qu'un autre tant l'ensemble est homogène, ce qui tranche là aussi avec les précédents albums du groupe qui laissaient entendre des ambiances et sonorités très variées. Certains attendaient visiblement qu'Oceans Of Slumber sorte un album de la trempe de "Starlight And Ash", ceux-là même qui pensaient que le groupe s'éparpillait trop. Personnellement c'est justement ce qui me scotchait avec eux, cette facilité à mélanger plusieurs univers sans jamais que l'un ne marche sur les pieds de l'autre en trouvant en plus le moyen de prendre aux tripes. Cette fois l'émotion est toujours là et saisit toujours aussi facilement, ne serait-ce que par le chant de Cammie Gilbert, mais le reste est bien plus classique. Toujours est-il que le groupe fait preuve ici de finesse et d'une certaine classe dans sa musique qui font qu'une fois la surprise passée l'album trouve son chemin et fait son effet.
"Starlight And Ash" est donc un album très réussi, tout en finesse et en feeling dont les émotions occupent la plus grande place. Son orientation plus homogène, plus posée et moins metal ne manquera cependant pas d'en surprendre plus d'un, mais la surprise en musique c'est toujours bon à prendre même si je regrette que la personnalité du groupe s'efface quelque peu sur ce nouvel album. En tout cas, Oceans Of Slumber nous confirme qu'il n'a pas tout dit et qu'il serait bien présomptueux de chercher à deviner à quoi ressemblera la suite.
"Oceans Of Slumber"
Note : 18/20
Si vous ne connaissez pas encore Oceans Of Slumber, voilà l'occasion idéale de vous pencher sur cet excellent groupe puisqu'il nous revient avec un quatrième album éponyme. Oui c'est bien le quatrième car même si "Aetherial" était dans un style différent et qu'il y avait un chanteur au micro, cela reste le premier album du groupe. Voilà donc le successeur du sublime "Winter" et du plus difficile d'accès mais non moins beau "The Banished Heart".
Il va encore falloir vous accrocher car Oceans Of Slumber nous livre un bon petit pavé de soixante-dix minutes, qui comprend d'ailleurs une reprise du "Wolf Moon" de Type O Negative assez fidèle à l'originale mais qui se fond plutôt bien dans le décor. Donc pour ceux qui seraient passés à côté jusqu'à maintenant, le groupe évolue dans un metal progressif dans le sens noble du terme, c'est à dire technique et touffu certes mais surtout sans aucune limite de genre et n'hésitant pas à aller piocher dans l'extrême quand il faut durcir le ton. On se rend compte dès "Soundtrack To My Last Day" que le groupe n'a rien perdu de sa capacité à poser des mélodies magnifiques et poignantes et le chant de Cammie Gilbert vient une fois de plus nous chercher et nous enserrer le cœur. Les growls sont toujours, les gros riffs et les ambiances sombres et pesantes aussi et Oceans Of Slumber a décidement un talent fou pour nous emmener dans son monde en un clin d'oeil. Quelques blasts viennent nous cueillir aussi sur "Pray For Fire" avec des riffs bien durs et des growls profonds pour un morceau globalement accrocheur et très beau une fois de plus. Ce nouvel album éponyme donne l'impression de combiner les mélodies accrocheuses de "Winter" avec le côté plus lourd, plus sombre et plus profond de "The Banished Heart". On sent toujours les influences doom et gothic qui s'expriment d'ailleurs sur la fin de "A Return To The Earth Below" qui retourne bien l'estomac lui aussi avec toujours ce feeling dans les mélodies et le chant qui font qu'Oceans Of Slumber nous prend dans sa toile et ne nous relâche plus.
Tant que l'on est à parler de ces influences-là, citons le duo avec Mick Moss d'Antimatter sur "Colors Of Grace" aux faux airs de ballade qui révèle au fur et à mesure sa beauté et sa véritable profondeur. Oceans Of Slumber continue son évolution tranquillement et l'impression de synthèse de tout ce qu'ils ont fait jusqu'à maintenant est probablement la raison qui fait que cet album est éponyme. En tout cas, c'est une fois de plus un coup de maître, il n'y a rien à jeter sur ce nouvel album et malgré sa longue durée il n'y a pas le moindre passage à vide. Même les deux interludes instrumentaux apportent une profondeur supplémentaire et un côté presque cinématographique qui renforce encore l'impact émotionnel. J'ai du mal à comprendre certaines chroniques lues pour "The Banished Heart" à l'époque de sa sortie qui disaient que le groupe se dispersait trop, pour ma part je trouve au contraire que toutes les sonorités et influences se mélangent parfaitement et contribuent à la profondeur de l'ensemble. La musique d'Oceans Of Slumber est très riche mais il y a toujours suffisamment de mélodies et de feeling pour accrocher l'oreille. Et plus important chaque morceau me fout des frissons, le chant de Cammie Gilbert me cueille à chaque fois et les émotions transpirent par tous les pores de cette musique. C'est un peu pompeux de le dire de cette façon mais j'assume, c'est le genre de musique à écouter avec le cœur pas avec les oreilles. Pour parler un peu du côté technique, le son est puissant, clair et suffisamment propre pour que entendre tout le monde et vu que la musique d'Oceans Of Slumber est remplie de petits détails qui ne se révèlent qu'avec le temps il valait mieux que ce soit le cas.
Le problème avec ce genre d'album c'est que j'ai toujours l'impression de ne pas leur rendre justice, alors faites-moi plaisir et allez écouter ça de suite ! Oceans Of Slumber nous sort une fois de plus un album magistral qui vous retourne l'estomac et vous met un coup de masse en plein cœur.
"The Banished Heart"
Note : 19/20
Oceans Of Slumber avait fait fort avec son second opus, "Wiinter", en 2016.
Les Texans nous avaient ainsi montré tous leurs talents en mêlant les influences tournant autour d'un prog loin d’être basique.
Avec leur nouvel album "The Banished Heart", ils nous comblent une nouvelle fois avec une heure de musique où se mélangent le prog, le doom, la pop ou encore le core.
Nous nous retrouvons ainsi en charmante compagnie du groupe pour une heure de musique,
et quel plaisir d’entendre la voix envoûtante et expressive de Cammie, les riffs de guitares poignants de Sean et Anthony, la batterie pleine de rage de Dobber et la basse subtile et groovy de Keegan.
Ils nous livrent 11 morceaux très variés et d'une grande richesse, different les uns des autres mais se complétant parfaitement.
L'album débute par trois morceaux vraiment excellents, sombres et rentre-dedans qui nous transcendent.
On commence par "The Decay Of Dissegard" qui est immersif avec une structure un peu complexe mais cela donne justement envie de réécouter encore et encore pour encore mieux l'apprécier.
C'est un titre obscur et froid avec des parties de chant entêtantes, pleines de détresse, de douleur et de déception.
Ensuite, vient l'incroyable "Fleeting Vigilance" qui dégage une émotion à fleur de peau mélangée avec une rage brute et pure, sans triche.
On a ainsi une violence fragile, amère, pleine de mélancolie.
Les passages plus ambiants et posés se mélangent avec les riffs plus tranchants et les sreams de Sean pour ne faire plus qu'un.
Comme dans "Fleeting Vigilance" et dans beaucoup de morceaux de cet opus, on retrouve du chant saturé.
Il faut bien le préciser car dans le précédent album il y en avait très peu et c'était bien souvent pour de courts mots ou courtes phrases pour répondre à Cammie.
Il prend ici une place bien plus importante tout en laissant le chant clair féminin en lead.
En plus des screams plutôt core de Sean, on peu entendre des growls plus death et black réalisés par Jon Zig du groupe Images Of Violence et Steven Watkins de Sarcolytic.
Le troisième morceau contient aussi pas mal de parties de chant saturé, ce qui contrebalance bien avec un début tout en douceur.
Une fois que les gros riffs arrivent, cela nous donne des frissons de la tête aux pieds !
Ce titre est surprenant et nous laisse sans voix.
Après ces trois morceaux très rythmés et assez extrêmes, le morceau-titre "The Banished Heart" nous fait un grand bien.
En effet, c'est un morceau posé et contemplatif tantôt morne et mélancolique, tantôt lumineux et nostalgique.
Il est loin d’être linéaire, il est plein de rebondissements et nous emmène au fil de ses minutes dans differents paysages émotifs.
Un vrai coup de poignard en plein coeur !
Ensuite, vu que le groupe aime nous surprendre, nous découvrons des titres assez inattendus comme "Etiolation" qui a un côté plus "commercial", à l'image de "Suffer The Last Bridge" de "Winter".
C'est un savant mélange de prog moderne et de core,
c'est vif et expressif.
"Howl Of The Rougarou" nous surprend également car l'on pense à un morceau acoustique puis soudain il prend une tournure saturée avec une musique lancinante mais assez lourde.
Et puis l'envolée plus black metal avec les lamentations de Cammie couronnent le tout !
Dans un style plus léger et solaire, le duo avec Tom Englung d'Evergrey sur "No Color, No Light" est aussi différent.
C'est une ballade plus simpliste mais pas bateau et qui est également touchante même si on ne retrouve pas cette rage.
Dans cet opus exceptionnel, il y a encore un autre titre qui mérite d'étre salué et c'est "A Path To Broken Stars".
En effet, il y a une réelle prouesse des instruments,
c'est épique, avec de très bons riffs endiablés, originaux et pleins de profondeur.
Le chant se fait ici plus délicat, ce qui ajoute de la poésie.
Et enfin, pour conclure "The Banished Heart", Oceans Of Slumber nous offre une reprise du morceau culte folk / gospel américain "Wayfaring Stranger", avec plus de mélancolie, tout en restant très aérien.
C'est avec une grande dextérité que les Texans nous ont livré un album chamboulant, plein de fraîcheur, d'honnêteté, vraiment inspiré et émotionel.
On ne peut que féliciter le groupe pour ce travail de fou fourni avec toute cette subtilité et cette technicité tout en gardant ce côté intuitif si important.
Oceans Of Slumber retrace l'histoire de nos vies, avec nos tourments et coups durs, mais aussi comment cela peut évoluer et parfois s'améliorer.
En écoutant cet opus, on s'imagine un peu un ciel très sombre et menaçant qui peut s'éclaircir à tout moment et nous ramener un peu de soleil.
"Winter"
Note : 18,5/20
Il y a certaines musiques qui nous font ni chaud ni froid, et d'autres qui nous font littéralement du bien et nous enchantent...
C'est le cas avec Oceans Of Slumber qui nous vient du Texas !
En effet, c'est un groupe qui met tout son coeur et son âme dans sa musique et cela se ressent !
"Winter", leur second album, leur fait même atteindre les sommets.
Après "Aetherial" en 2013 qui était bon mais qui n'avait rien à voir, les Texans se sont orientés vers quelque chose de plus travaillé, en intégrant une femme au chant lead (Cammie Gilbert), remplaçant alors l'ancien chanteur Ronnie Allen.
Et là, c'est le jackpot !
Cammie a le charisme, l'originalité d'une femme black dans un groupe de metal et surtout une voix en or !
Ce n'est pas qu'un détail, sa voix est chaude, habitée, pleine de sensibilité et est surtout très agréable, lui permettant sûrement de chanter un peu tout les styles de musique qu'elle souhaite.
Avec elle au chant, c'est simple, c'est tout le groupe et des compositions d'une grande qualité qui sortent de l'ombre.
Elle habille les morceaux de cet opus en faisant ressortir le meilleur de chaque instrument.
Quelques growls viennent donner une tournure plus violente et créent des instants plus violent comme dans le premier titre "Winter", progressif dans tous les sens du terme.
Il l'est comme tous les autres morceaux, dans sa structure, dans ses riffs, mais aussi car il monte petit à petit en puissance.
Le début, qui était alors posé, se transforme en une fin mouvementée et pleine de fracas.
On retrouve également des growls et cette violence dans "Apologue" qui est le titre le plus extrême et le plus rentre-dedans.
Et comme dans tout l'album d'ailleurs mais encore plus ici, il y a des influences doom, death et black qui viennent se mélanger au prog.
"Devout", avec ses riffs parfois lourds ou ses unions endiablées de riffs black metal et de double à la batterie, pourrait être considéré comme bourrin s'il n'y avaient pas de riffs envolés ou de passages plus jazzy.
C'est un excellent titre, riche et prenant !
Les autres morceaux sont plus soft et pleins de fraîcheur, à l'image de l'efficace, groovy et dynamique "Suffer The Last Bridge" qui est même assez "commercial" dans le fond, il est addictif !
En effet, la plupart des morceaux peuvent plaire au plus grand nombre avec des mélodies accrocheuses et plutôt lumineuses, comme "Sunlight" qui est comme une éclaircie entre les nuages menaçants, avec un chant très touchant.
Mais attention, c'est loin d'être un album gentillet !
C'est bien plus complexe que ça, tout comme les structures des morceaux d'ailleurs.
Il y a un côté léger mais aussi de la noirceur, de la tristesse et de la rage !
En fait, l'album est vraiment complet et nous emmène dans différentes contrées au fil de l'écoute.
Même les intermèdes courts et simples sont importants et sont faits avec minutie, comme l'ethnique "Good Life" invitant au voyage, "Grace" avec seulement un piano, ou encore "Lullaby" a cappella vibrant de beauté et de délicatesse montrant une autre facette de la voix de Cammie.
"Turpentine" nous offre un moment plus bluesy, touchant et plein de volupté qui nous berce.
Il y a d'autres moments de douceur dans cet album avec notamment la reprise des Moody Blues de 1967, "Nights In White Satin", qui est réinterprétée à merveille !
Ils ont gardé le même esprit nonchalant et vintage du slow avec une touche de modernité dans les arrangements.
Et on retrouve le piano dans "...This Road" avec un début calme, néoclassique, avec des percussions.
C'est un mélange étonnant qui fonctionne bien au final.
La technique est là avec une atmosphère bien planante ressemblant à une musique de film.
A la fin de l'écoute de "Winter", on en veut encore !
On passe un excellent moment avec cet opus varié et complet, jouant avec les émotions et les influences sans jamais se perdre.
Au final, le résultat est là, c'est captivant, froid et chaud à la fois, vivant et mélancolique et surtout intense.
Du génie !