Le groupe
Biographie :

Obscure est un groupe de death metal espagnol formé en 1988 et actuellement composé de : Enri Sanchis (batterie), Rafa Cortés (guitare), Anselmo Roca (basse / ex-Aggressor, ex-Nadir), Boris Ortiz (guitare) et Xavier Beleth (chant / Noctem). Obscure sort son premier véritable album, "Darkness Must Prevail", en Novembre 2019 chez Xtreem Music.

Discographie :

1990 : "Disgusting Reality" (Démo)
1991 : "Curse The Course" (Démo)
1992 : "Non Existendi Cultus" (Démo)
2016 : "Back To Skull" (Compilation)
2019 : "Darkness Must Prevail"


La chronique


Encore un mort vivant revenu d’entre les morts, ben oui, Obscure est un groupe qui a débuté au tout début des années 90, et voilà que ce combo espagnol sort son premier longue durée en 2019 ! Autant dire que la vague retro death ne ravive pas uniquement la fougue de la jeunesse, mais pousse aussi les vétérans à pointer à nouveau le bout de leur nez. Non seulement la formation ne se speede pas le moins du monde pour produire de la musique, mais même en studio ces musiciens prennent leur temps, "Darkness Must Prevail" a mis deux ans a être enregistré, c’est quand même long. En revanche, le résultat est là, mixé et masterisé par Dan Swanö aux Unisound Studios, le disque sonne très bien et possède cette saveur death metal d’antan qui va bien.

Ne cherchez point l’originalité et l’esprit d’initiative, car Obscure est du genre à mettre l’accent sur les riffs mid-tempo efficaces. Armés d’un son de guitare bien incisif, profond et précis, ces Espagnols font preuve d’un goût prononcé pour le groove et les rythmiques pachydermiques. Le chant dégage cette tonalité nerveuse et agressive, et possède une excellente articulation, même dans les registres les plus graves. Le drumming est bien efficace, simple, il ajoute une touche groove metal à l’ensemble. Parlons-en justement du groove, ce qui est assez sympa chez Obscure, c’est qu’il y a un côté metal 90’s assez présent, de ce fait, l’alliance du retro death avec des consonances Machine Head de la période "Burn My Eyes" fonctionne assez bien. On trouve quelques plans qui ressemblent à Damageplan ou ce genre de délires, et qui épousent un feeling suédois à la Asphyx ou Grave.

Avoir le popotin entre deux chaises peut sembler être une position inconfortable, mais en ce qui concerne Obscure, l’ensemble est bien équilibré et ne sonne absolument pas convenu ou stérile. On prend énormément de plaisir à bouger la tête sur les rythmiques plombées bien stimulantes qui jonchent cet album aussi rentre dedans qu’un beauf bourré en soirée en mode drague wtf. Les 8 titres qui composent cet album forment un tout assez cohérent, mais on reprochera peut-être le fait qu’il n’y ait aucun moment réellement fédérateur. En effet, la recette groovy death macabre est épuisée jusqu’à la moelle mais celui qui aime se tartiner la tronche à coup de décibels sombres et primitifs va se régaler. Obscure interprète une musique finement exécutée, taillé pour le headbanging, le bras tendu vers le ciel et qui balance nonchalamment le reste de sa bière sur un rayon de deux mètres. Seul le morceau "Through Self-Repulsion" vient aérer l’ensemble avec son feeling doom et ses mélodies funestes.

Nous avons ici un exemple concret de ce que l’expérience (30 ans d’existence, ça fait réfléchir), associée à l’excitation que peut représenter l’enregistrement d’un premier full-length peut engendrer. Un album qui reste assez frais, malgré des compositions qui utilisent de vieilles recettes. Une chose est sûre, c’est que Obscure ne s’inspire de rien d’autre que de lui-même, néanmoins c’est l’impression que nous suggère "Darkness Must Prevail". Ce disque est plutôt une bonne surprise et dénote par rapport aux autres productions actuelles.


Trrha’l
Janvier 2020


Conclusion
Note : 15,5/20

Le site officiel : www.facebook.com/obscuredeathmetal