Le groupe
Biographie :

Obelyskkh est un groupe de stoner / doom metal psychédélique allemand formé en 2008 et actuellement composé de : Steve "The Krusher" Paradise (batterie), Crazy Woitek (guitare / chant) et Seb Duster (basse). Obelyskkh sort son premier album, "Mount Nysa", en 2011 chez Droehnhaus, suivi de "White Lightnin'" en Septembre 2012 chez Exile On Mainstream Records, de "Hymn To Pan" en Août 2013, de "The Providence" en Avril 2017, et de "The Ultimate Grace Of God" en Janvier 2023.

Discographie :

2011 : "Mount Nysa"
2012 : "White Lightnin'"
2013 : "Hymn To Pan"
2017 : "The Providence"
2023 : "The Ultimate Grace Of God"


Les chroniques


"The Ultimate Grace Of God"
Note : 14/20

Près de six ans après leur quatrième album "The Providence", les Allemands d'Obelyskkh reviennent avec un bon pavé de soixante et onze minutes nommé "The Ultimate Grace Of God", le tout étalé sur seulement sept morceaux ! Vous aurez donc compris qu'on nage là dans le doom, même si le groupe y ajoute une dimension sludge, drone et psychédélique.

Si le premier album "Mount Nysa" laissait entendre pas mal de sonorités stoner, celles-ci ont vite disparu dès "White Lightnin'" pour laisser place à quelque chose de plus expérimental et psychédélique qui s'est étoffé d'album en album pour donner à la musique d'Obelyskkh une personnalité d'autant plus particulière. Notons de suite que ce nouvel album ne sort pas en vinyle ou CD séparément mais uniquement dans un pack regroupant les deux, ainsi qu'en version numérique. Vous aurez deux morceaux de moins sur la version vinyle ("Afterlife" et "Universal Goddess") mais puisque le CD est fourni dans le même pack vous pourrez les y retrouver, ce qui n'est pas rien puisqu'à eux deux ils représentent déjà une bonne vingtaine de minutes. Mais venons-en à la musique justement avec "Aquaveil" qui ouvre l'album sur fond de tempo bien lourd et doom avec un chant possédé dans un premier temps et aux allures d'incantation par la suite. Après une première moitié de morceau lourde et oppressante, le groupe nous amène des sonorités plus psychédéliques et planantes sur la deuxième moitié. Le morceau éponyme suit la marche avec un tempo à la fois groovy et émaillé de quelques contre-temps pour casser un peu la structure et amener quelque chose que l'on entend rarement dans le doom. Il faut reconnaître par contre que certains passages sont moins inspirés que d'autres, notamment ce break plus nerveux et dissonant vers les trois minutes qui n'est pas ce que le groupe a proposé de mieux. Il y a une volonté d'expérimenter, ce qui est louable, mais tout n'est pas forcément réussi et certains passages fonctionnent bien mieux que d'autres. Certains morceaux auraient probablement dû être dégraissés et être un peu plus directs, peut-être pour une prochaine fois qui sait ?

On a aussi quelques transitions un peu abruptes qui auraient probablement pu être amenées de façon plus fluide, ce qui est dommage puisqu'on sent que le groupe veut sortir des sentiers battus. Le passage plus mélodique qui suit ce fameux break sur le morceau-titre fonctionne bien mieux par exemple et apporte de belles mélodies justement et une ambiance qui tranche avec le reste du morceau de façon assez intéressante. "Afterlife", qui est un des deux gros pavés avec plus de quatorze minutes au compteur, en profite pour poser une ambiance plus posée au démarrage du morceau, mélodique voire même aérienne qui, là encore, tranche avec la lourdeur de l'album. Le répit n'est que de courte durée puisque des riffs bien plus lourds et même noisy finissent par se faire entendre avant que le morceau ne prenne son rythme de croisière à cheval entre le doom écrasant et le groove plus énergique qui constitue une des dernières traces du passé stoner d'Obelyskkh. Les délires noisy sont de retour à la fin de ce pavé qui se fait presque hypnotique à répéter les mêmes riffs et structures régulièrement. "Universal Goddess" apporte quant à lui une ambiance tout aussi lourde mais bien plus malsaine avec un chant plus clair qui se fait presque inquiétant. Le deuxième gros pavé de "The Ultimate Grace Of God" est tout simplement son morceau de clôture, "Sat Nam [Vision]", qui avoisine les dix-sept minutes et nous fait entendre pas mal de sonorités psychédéliques et tordues. Rien que le début du morceau est complètement barré avec sonorités dissonantes et chant aux allures de mantra et la suite ne va pas être avare non plus en expérimentations en tous genres avec quelques sonorités électroniques.

Au final, Obelyskkh nous livre un album inégal qui connaît quelques passages moins inspirés ou amenés peut-être un peu maladroitement mais qui fait entendre d'autres choses bien plus intéressantes à côté de ça. "The Ultimate Grace Of God" n'est pas parfait mais tente des choses et expérimente, on salue donc la démarche et si on trouve certes quelques défauts sur ce nouvel album, on rappellera que seuls ceux qui ne tentent rien ne font pas d'erreurs.


Murderworks
Mars 2023




"The Providence"
Note : 13/20

Le groupe Obelyskkh nous présente son quatrième opus, "The Providence", qui nous laisse assez perplexes. En effet, les Allemands nous perdent un peu à cause d'une qualité de composition qui n'est pas homogène.

De titre en titre, nous avons donc de bonnes surprises comme avec le sombre, hypnotique et prenant "Northern Lights", mais hélas de moins bonnes. On trouve ainsi quelques morceaux décevants qui plombent l'écoute, mais la plus grosse erreur vient du tout premier titre, "The Providence", qui est totalement chaotique. On sent que le groupe est parti trop loin dans ses délires, on se retrouve avec trop d'informations mal rangées, et le fait que le morceau soit long n'arrange rien, au contraire, cela le rend encore plus brouillon. "Marzanna" n'a vraiment rien de transcendant et "Aeons Of Iconociasm" n'est pas mauvais, avec un début calme puis une suite qui envoie bien, mais c'est dommage qu'il soit si répétitif.

Quelques titres sont corrects et relèvent le niveau, il y a notamment "Northern Lights", mais aussi "Raving Ones" qui est plus ordonné, et "Nyx" qui commence de façon dynamique pour devenir plus planant. Les riffs sont vraiment sympas et habillent à merveille ce morceau.

Au final, que dire de ce "The Providence" ? Cet album n'est donc pas catastrophique mais plutôt bancal, et il n'est clairement pas abouti.


Nymphadora
Juin 2017


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/theobelyskkhritual