Le groupe
Biographie :

Nullentropy est un one-man band de metal extrême progressif nantais dans lequel opère Simon C. (instruments, chant / Hoeverlord, Ætheria Conscientia, Paupiettes). Nullentropy sort son premier album, "After The Tears Have Dried", en Janvier 2017, suivi de "The Singularity Recital" en Avril 2019.

Discographie :

2015 : "After The Tears Have Dried"
2019 : "The Singularity Recital"


La chronique


Je vous avais parlé il y a quelques temps d'un groupe assez original nommé Ætheria Conscientia, sachez que son saxophoniste Simon Chatteleyn nous présente son autre projet, Nullentropy, et que quelques surprises se trouvent à bord. Ce deuxième album se nomme "The Singularity Recital" et risque de prendre les amateurs d'Ætheria Conscientia à revers.

Comment des gens qui ont aimé un groupe à la musique originale et personnelle pourraient encore être surpris ? C'est très simple, en voyant que c'est le saxophoniste qui est aux commandes, on a tendances à se dire naïvement qu'il va mettre l'accent sur son instrument et proposer quelque chose de plus jazzy, mélodique ou encore plus avant-gardiste. Sauf que Nullentropy a plus d'un tour dans son trou noir et qu'il propose une musique bien plus virulente et brutale que son frère. La petite intro "Online Meditation" nous fait une feinte en affichant certes un côté science-fiction affiché par le concept mais en nous laissant croire que la composante électronique va être prépondérante, Puis "An Electric Sheep's Dream" (coucou Philip K Dick) nous balance de bons gros riffs bien death metal dans la tronche en nous pilonnant à gros coups de double grosse caisse et de blasts vicelards ! Les growls bien profonds annoncent la couleur et on comprend de suite que Nullentropy na va pas rigoler, les dissonances discrètes mais bien présentes en rajoutent une couche et le tempo général enfonce le clou dans le tympan. Malgré cette brutalité, les morceaux sont tous très longs et s'approchent souvent des dix minutes, l'ennui étant savamment évité par des structures variées et de fréquents changements de rythme. Les ambiances sont clairement sombres (coucou l'oxymore) et sales, les passages les plus ambiants sur lesquels le saxo s'exprime sont sales et glauques, bref ça ne sent pas la joie de vivre par ici. Du chant clair fait de temps en temps son apparition et ajoute encore une couche au caractère insaisissable de ce deuxième album de Nullentropy. Par rapport à Ætheria Conscientia, on a donc une musique plus death et plus brutal, ne vous attendez donc pas à un projet dans la même veine.

Pourtant le lien est bien là, au-delà de la présence de l'un de ses membres, puisque le concept de "The Singularity Recital" se déroule dans le même univers, des millions d'années avant les textes de "Tales From Hydradh" d'Ætheria Conscientia. On retrouve toujours les influences progressives dans cette volonté de ne pas laisser sa musique s'embourber dans un seul carcan et dans les morceaux à tiroir. Le mélange des genres est à l'honneur même si ceux-ci sont tous extrêmes, le death y côtoie le black, l'indus et l'electro par légère touches et même le piano et la guitare acoustique trouvent une place au milieu de cet album venu d'ailleurs, Pourtant, malgré cette grande richesse et ces influences qui se mélangent, la musique de Nullentropy garde une cohérence à toute épreuve, sûrement guidée par le concept et l'histoire qui se cachent derrière. On ne tombe jamais dans des passages sans queue ni tête, dans la démonstration ou dans l'expérimentation à outrance. Certains passages de "Hacking The Cortex" montrent aussi un bon vieux groove des familles histoire de faire taper du pied sur fond de solo bien allumé après ce tourbillon de riffs gras et et de blasts sans pitié. Pour peu que l'on ait un peu d'ouverture d'esprit, "The Singularity Recital" fait son effet et montre une efficacité indéniable et des ambiances très marquées et fortes. On a donc une fois de plus un projet très personnel qui ne sonne comme personne d'autre, un calvaire pour le pauvre chroniquer qui essaie désespérément de placer l'engin quelque part mais un plaisir pour les tympans qui se prennent ça de plein fouet.

Nullentropy nous envoie donc un deuxième album expérimental certes, mais brutal, sale, glauque et efficace. L'ouverture d'esprit est tout de même conseillée pour pleinement profiter de "The Singularity Recital" et de ses tourbillons sonores.


Murderworks
Juillet 2019


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.facebook.com/nullentropy