Les plus aguerris d’entre vous se souviennent peut-être de ce groupe de sauvages qu’était Centurian, ces barbares qui pratiquaient un mélange black / death à réveiller les morts, blindé de blasts et déchirant la tronche d’à peu près tout ce qui bouge et même ce qui ne bouge pas. Le groupe a splitté il y a quelques années déjà maintenant, mais on peut dire qu’il a fini par renaître sous le nom de Nox puisque les membres sont quasiment les mêmes et que ceux qui aimaient Centurian ont dû se sentir comme à la maison avec le premier album de cette nouvelle mouture nommé "Ixaxaar" et sorti en 2007 après un EP en 2003.

Eh bien ces mêmes Nox nous reviennent aujourd’hui avec un autre EP qui répond au doux nom de "Blood, Bones And Ritual Death", ce qui laisse résonnablement penser qu’ils ne se sont pas mis au bal musette depuis tout ce temps. Mine de rien c’est quand un peu chiant pour moi de voir qu’après 3 ans d’attente ils ne nous donnent qu’un EP à se mettre sous la dent. Mais bon on va se contenter de ce qu’on a et voir ce que le petiot a dans le ventre. Alors déjà il a choppé des couilles au niveau du son qui est bien plus puissant que par le passé, et vu la brutalité et la puissance de leur musique ce n’est pas un mal bien au contraire.

Le premier morceau sert d’intro au bordel qui va suivre et nous balance d’entrée de jeu une sale ambiance dans la tronche, ça peut même limite faire penser à un certain Morbid angel dans le genre "Chtulhu est demandé à l’accueil". Et comme par hasard ça enchaine sur un morceau blasté gonflé de coups de doubles et de riffs assassins, comme à l’époque d’"Ixaxaar" en gros. Pas de gros changements, ceux qui s’éclataient sur l’album ne devraient pas être dépaysés ici et c’est très bien comme ça vu que personnellement je ne demandais pas à ces Hollandais de révolutionner la musique. On va vers ce genre de groupe pour se faire ratiboiser les feuilles et faut avouer que dans le genre ils sont carrément efficaces. D’ailleurs c’est tellement le même genre qu’ils ont réenregistré un morceau de l’album "Ixaxaar".

C’est rassurant d’entendre qu’ils ont toujours la même forme après 3 ans d’absence mais je maintiens que j’aurais bien aimé me prendre un album entier dans la face. Ben oui c’est ça le problème avec les bons morceaux, c’est qu’on a vite tendance à en redemander, fins gourmets que nous sommes. Parce que là ça dépasse à peine le quart d’heure et c’est un peu frustrant, quoique rien n’empêche de le faire tourner une deuxième ou une troisième fois pour le plaisir. Mais bon je m’égare, je disais tout à l’heure que le groupe n’allait pas désarçonner ceux qui avaient déjà goûté à leurs musiques avec le précédent album, mais ceux qui ne connaissent pas me répondront "bah ouais bonhomme mais c’était quoi sur le premier ?".

Bah sur le premier c’était déjà ce mélange de fous furieux qui brasse allègrement le death et le black en épiçant le tout avec moults blasts pour bien broyer les tympans, parce que c’est meilleur en compote. On note depuis le début quelques légères fulgurances Morbid Angeliennes comme dit plus haut, mais quel groupe en death ne nous le fait pas sentir je vous le demande. Donc voilà quoi metal extrême poisseux et très brutal en gros, c’est pas Behemoth non plus hein. Non j’aime bien mais là c’est quand même beaucoup plus brut et sale que chez les Polonais, ces Hollandais aiment patauger dans la boue et la faire éclabousser partout en gueulant comme des malades. Voilà en fait c’est assez old school dans l’inspiration et ça pue les égoûts à tous les étages, on est loin de certaines prods asesptisées qu’on voit débarquer dans l’extrême ces derniers temps.

Nox c’est méchant, teigneux, sale , vicieux, brutal et très bon. Si vous recherchez du brutal qui tache et qui ne fait pas dans le point de croix vous avez trouvé votre nouveau client. Du brutal c’est pas ce qui manque en metal, mais eux ils ont la petit étincelle dans les yeux qui fait qu’on n’a pas franchement envie de leur demander l’heure. Le seul point noir une fois de plus est le fait que ce ne soit q’un EP et qu’en plus on a une intro et une outro pour seulement 4 vrais titres (et encore il y en a un qui vient du premier album), mais bon ça fait au moins un peu de matière à se mettre sous la dent en attendant un vrai nouvel album.