Le groupe
Biographie :

No Return apparaît en 1989 avec Phil (chant), Eric (guitare), Alain (guitare), Laurent (basse) et Didier (batterie). Leur metal "puissant et personnel" donne l’opportunité au groupe d’être signé par le label Semetery (Fnac Musique), tout nouveau à l’époque.
Leur premier album, "Psychological Torment" est enregistré en Allemagne avec l’aide de Marquis Marky (batteur de Coroner). Cet album rencontre dès sa sortie un grand succès en France et en Allemagne, cet opus s’accompagnant de concerts avec entre autres Exhorder, etc.
Vers la fin de l’année 1991, le groupe s’envole direction la Floride pour l’enregistrement de son deuxième album, "Contamination Rises" qui sort en 1992. Avec cet album, No Return devient une référence en termes de metal français. Une succession de concerts avec notamment Coroner et Sepultura a lieu.
Vers Juin 1992, Phil quitte le groupe pour être remplacé par le dénommé Tanguy qui devient le nouveau chanteur. Paré de ce nouveau vocaliste, le groupe s’en va pour la Suisse afin d’enregistrer son troisième album, "Seasons Of Soul" avec David Weber aux manettes (Lofofora, Young Gods, etc). L’album sort vers la fin 1995. La tournée "Brutal Tour" à laquelle ils participeront prouvera que le metal français touche de plus en plus de monde et que le public s’agrandit.
"Red Embers", un mini album de six titres sort au printemps 1995 également sous la direction de David Weber.
Vers fin 1998, Tanguy quitte le groupe, qui n’a désormais plus de chanteur. Laurent (Kristendom) assurera temporairement les vocaux jusqu’à l’entrée dans le groupe d’un nouveau chanteur, Steeve au printemps 1999. Ils commencent les compos de leur cinquième album, "Self Mutilation", regroupant des morceaux plus brutaux que ceux des débuts du groupe ainsi que des samplers. L’enregistrement de l’album se fait dans le studio du batteur de Misanthrope. A la fin de l’enregistrement, un autre guitariste, Benoît, et un sampler, Malko, intègrent le groupe.
L’album "Self Mutilation" crée un gros impact dans le monde du metal aussi bien en France qu’en Allemagne, Espagne, etc. Le groupe attire un public qui s’élargit de plus en plus, notamment grâce à ses prestations sur scène.
En Octobre 2001, les premières prises de "Machinery" commencent en Belgique, puis les compos sont mixées en France. La nouveauté dans cet album est l’intégration de parties mélodiques, ce qui donne un résultat plus peaufiné et donne une impression d’évolution et d’aboutissement. La sortie de cet album leur permet de signer pour trois albums à sortie mondiale avec le label étranger Nuclear Blast début 2002. Le groupe intègre alors Olivia, bassiste. Grâce au Summer Breeze, le groupe fait un carton devant plus de 6000 spectateurs aux côtés de plus de 50 groupes (Dimmu Borgir, Nightwish, Dark Tranquillity…). No Return devient également le premier groupe français à jouer devant un public norvégien, au Hole In The Sky Fest.
En Mai 2003, Steeve quitte le groupe pour divergences musicales. Après plusieurs auditions, son remplaçant est trouvé en la personne de Moreno (Celtic Blood, Inheritance), qui intègre No Return en Septembre. Le groupe finit alors de composer son prochain album et rentre en studio mi-Novembre pour maquetter de nouveaux titres, avant l'enregistrement prévu en Février 2004. C'est à cette période que Didier quitte à son tour No Return, et c'est Dirk (Scarve, Aborted) qui enregistre les parties batterie pour le futur album. Après plusieurs auditions, le choix d'un nouveau batteur se portera sur Boban (ex-Korum, ex-Forest In Blood. En Novembre 2004, le groupe compte également parmi ses rangs un nouveau bassiste en la personne de Jiu, qui remplace désormais Olivia, souhaitant se consacrer à ses projets jazz et à Garwall. C'est donc à partir de la fin de l'année 2005 que No Return va écumer les routes pour promouvoir son nouvel album...
En 2008, No Return signe pour plusieurs albums avec le label Dockyard 1, label allemand, anciennement Noise Records et Sanctuary Records. L'album "Manipulated Mind" sort au mois de Septembre 2008 avec David Barbosa à la basse et Boban Tomic à la batterie. Quatre années s'écoulent et No Return est de retour avec "Inner Madness", sur le label Great Dane Records, avec L. Chuck D. au chant. Fin 2013, Mick (ex-Destinity, chant), Jérôme Point-Canovas (ex-Sonny Red, ex-E-Force, Angher, guitare) et Joël Barbosa (batterie) rejoignent No Return, le groupe célèbrera ses 25 années d'existence courant 2014 lors d'une grande série de dates à travers toute la France. Au cours de l'été 2014, le groupe enregistre son tout nouvel album aux Hansen Studios (Danemark) et signe un contrat avec Mighty Music pour une sortie mondiale, l'album s'intitule "Fearless Walk To Rise" et sort en Mars 2015. Geoffroy Lebon remplace Jérôme Point-Canovas en 2016. En Février 2017, No Return repart au Hansen Studio enregistrer son nouvel album "The Curse Within". Le label danois Mighty Music annonce la sortie pour Novembre 2017. Début 2020, Mick annonce son départ après deux albums, il est remplacé par Steeve "Zuul" Petit, déjà membre comme chanteur de 1999 à 2003. "Requiem" sort en Octobre 2022.

Discographie :

1990 : "Psychological Torment"
1992 : "Contamination Rises"
1995 : "Seasons Of Soul"
1997 : "Red Embers" (EP)
2000 : "Self Mutilation"
2002 : "Machinery"
2006 : "No Return"
2008 : "Manipulated Mind"
2012 : "Inner Madness"
2013 : "Psychological Contamination" (Réédition)
2015 : "Fearless Walk To Rise"
2017 : "The Curse Within"
2022 : "Requiem"


Les chroniques


"Requiem"
Note : 17/20

Malgré les changements de line-up et les galères en tous genres, No Return revient avec un onzième album nommé "Requiem". En parlant de line-up, c'est Steeve "Zuul" Petit qui reprend le micro cette fois après l'avoir déjà tenu sur "Self Mutilation" et "Machinery". Et il faut croire que ça a donné de la patate au groupe car celui-ci nous annonce son album le plus brutal depuis longtemps !

On entend souvent ce genre de discours avec des groupes qui nous assurent que leur dernier album est le meilleur, le plus brutal, le plus heavy, sauf que dans le cas présent c'est vrai. Rassurez-vous, la patte du groupe n'a pas bougé et on retrouve toujours avec plaisir ce death / thrash mélodique accrocheur et efficace auquel nous sommes habitués depuis longtemps, mais cette fois la brutalité et les blasts reprennent du terrain et le No Return est bien décidé à nous botter sérieusement le cul cette fois. "The Only One" ouvre l'album et on se prend de suite des mélodies très accrocheuses avant qu'un gros death / thrash des familles vienne nous cueillir avec quelques blasts en renfort sur le refrain. Comme d'habitude, c'est un appel au headbanging et si ce type de morceau ne fait pas un carton en live je ne sais pas ce qu'il vous faut ! Une entrée en matière très efficace et puissante qui garde cet héritage du death mélodique dans les passages les plus accrocheurs. "Killing Machines" suit avec un visage plus thrash mais toujours aussi puissant et vindicatif avec là encore un refrain accrocheur qui devrait faire son petit effet sur scène. "No Apologies" ne fait pas de cadeaux et entre les riffs surpuissants, cette odeur de thrash teigneux et ces rafales de blasts, il y a de quoi se déplacer quelques vertèbres ! Sans partir dans le track by track, sachez que les riffs sont plus puissants et rageurs et que la production est elle aussi plus puissante, pour le reste c'est le No Return que vous connaissez depuis quelques albums maintenant. Une bonne base thrash à l'ancienne à laquelle se marie une accroche tout droit venue du death mélodique suédois et une bonne dose de blasts pour en rajouter une couche en matière de brutalité.

Le groupe a bouffé du lion cette fois et n'a rien perdu de sa capacité à balancer des morceaux accrocheurs et puissants, bien au contraire ! Après cette période de merde liée à la pandémie et tant d'années au compteur, ça fait plaisir d'entendre No Return avec une telle patate. Saluons d'ailleurs une fois de plus l'intégrité et la passion d'Alain Clément qui porte ce groupe sur ses épaules depuis une éternité et qui tient contre vents et marées, malgré les années et les galères le navire tient le cap. Pendant trois bons quarts d'heure, "Requiem" balance tout ce qu'il a et on ne subit pas la moindre baisse de pression car même quand le groupe lève un peu le pied sur "Nobody Cares About You", le groove et la puissance prennent le relai. Un morceau qui laisse entendre un feeling heavy metal plus présent dans les mélodies et le solo d'ailleurs, ça fait toujours plaisir à entendre. Ces dix nouveaux morceaux vont à l'essentiel et frappent là où ça fait mal, l'alliance de la brutalité et de la mélodie étant une fois de plus redoutable. D'ailleurs, même arrivé en fin d'album où certains commencent à s'essouffler, le groupe nous lâche le très brutal "The Podium Of Truths" qui fonce dans le tas sans ménagement et détruit tout sur son passage ! C'est bien simple, si cet album avait été signé par un groupe américain, suédois ou finlandais, il serait déjà matraqué partout et tout le monde s'exciterait dessus. Je ne sais pas si c'est la présence de Steeve Petit au micro qui les motive à être plus couillus ou s'il présente des idées plus brutales, puisque "Self Mutilation" et "Machinery" sur lesquels il chantait avaient déjà durci le ton, mais en tout cas ça marche et "Requiem" n'a rien d'une fin de parcours. On sent que le groupe est inspiré, motivé et que l'envie de botter des culs et de péter des cervicales est bien présente.

No Return propose une fois de plus un album solide et "Requiem" a ce qu'il faut pour laisser un bon petit cratère dans les salles dans lesquelles le groupe passera. On retrouve la patte habituelle du groupe avec cette fois encore plus d'énergie et une brutalité qui s'impose encore un peu plus. Malgré le nom de l'album, le groupe n'est pas mort, loin de là, et ces dix morceaux vont se charger de vous le faire comprendre sans prendre de gants. Sortez donc le casque et le protège-dents, No Return est de retour en forme et va encore vous retourner une petite série de mandales dans les gencives !


Murderworks
Octobre 2022




"Fearless Walk To Rise"
Note : 19/20

Il était une fois, moi, votre humble serviteur qui, en 1992, achète (enfin à l’époque j’étais sans le sou donc c’est papa & maman) une cassette dont j’avais vu la publicité dans un magazine papier spécialisé de l’époque (je ne sais plus lequel) ; cette cassette j’ai très certainement déjà dû vous en parler dans une de mes chroniques puisque c’est la cultissime "Masters Of Brutality" sortie chez Fnac Music où l’on retrouvait (et où l’on retrouve encore) la crème de l’extrême avec des groupes comme Napalm Death, Deicide, Suffocation et Morbid Angel. Mais sur cette compilation, on ne retrouve pas seulement des groupes originaires des USA, d’Allemagne ou du Brésil par exemple comme vous le savez, mais aussi (et également) des formations issues de notre belle scène comme Loudblast et No Return (pour le Vol.I) et Crusher (pour le Vol.II). Mais pour ma part il y en a une avec qui, sans le savoir à l’époque, j’allais signer un pacte, un contrat, une concession quasi à perpétuité : No Return, et c’est précisément de No Return dont je vais vous parler aujourd’hui.

No Return, c’est tout simplement une des plus belles vitrines du metal hexagonal, des débuts d’Evil Power, en passant par les deux premiers opus qui ont marqué (et marquent encore), en passant par les chaudes braises de "Red Embers" ou en passant par l’expérimentation de "Machinery" ou le gros death metal bien costaud de "Manipulated Mind" Tout ça pour dire que No Return est toujours présent parmi nous près de 30 ans après sa création... Certes, vous me direz que No Return a connu d’innombrables changements de personnel qui ont (peut-être) quelque peu  empêché et handicapé  le groupe dans sa carrière, mais malgré tout, No Return est toujours là, et celà ne peut que ravir les fans ultimes (limite hardcore) comme moi. Quel plaisir donc aujourd’hui de vous présenter le dixième album du groupe, le bien nommé "The Curse Within" qui voit le jour, tout comme son prédécesseur chez Mighty Music.

Avant toute chose, je le reconnais, ce n’est pas moi qui vais vous parler technique, ce n’est pas moi qui vais vous décortiquer un titre et en faire une autopsie complète ; il est difficile également de parler d’un groupe qui a marqué non seulement ma jeunesse, mais qui a surtout grandi avec moi. Si No Return fait partie de mes groupes préférés et si pas mal de membres (ou d’anciens membres) font partie de mes copains, de mes amis, je me fais le devoir de rester en tout point objectif, mais voilà, soyons limpides et clairs comme de l’eau de roche dés le départ : "The Curse Within" est un excellent album et risque de marquer les esprits. Je ne vous raconte pas la claque à chaque fois que je l’ai écouté, j’avais personnellement apprécié le côté death mélodique de "Fearless Walk To Rise" mais "The Curse Within" élève considérablement le niveau, cette opus met les points sur les I et les barres sur les T comme on dit. Il n’y absolument pas à tergiverser à ce sujet : No Return démontre avec ce nouvel album qu’il est bien le patron du metal français ou alors qu’il n’est pas loin de s’emparer de la couronne, croyez-moi.

10ème album, 10 titres (dont une intro) et No Return (NR pour les intimes) lâche les chevaux, on est parti pour 50 minutes de furie musicale où le death mélodique fait mouche. Je parlais il y a quelques semaines avec Mick et il me confiait au détour d’une discussion (avant que je n’écoute l’album) que "The Curse Within" possédait une grosse production, un son énorme ; eh bien je dois avouer qu’il avait raison ! Si vous décidez de vous pencher sur ce nouvel album, vous vous en rendrez très vite compte, il y a longtemps que je n’avais pas entendu NR posséder un son aussi monstrueux, aussi clair, aussi précis, un son où tout les instruments (basse / batterie notamment) cartonnent, je ne vous parlerais pas de la guitare (enfin du duo de guitares) avec Al1 et Geoffroy (le petit nouveau) en osmose totale.

Sur "The Curse Within", No Return ose des sonorités nouvelles, à l’image de "Despise Your Heroes" et son intro à la fois orchestrale et electro, qui offrent à cet album une signature unique. Mick, quant à lui, on le connaît bien désormais, toujours lui-même, avec son timbre de voix si reconnaissable (qu’il module avec brio) et fait preuve d'une grande aisance vocale. C’est justement ce point précis qui marque tout au long de "The Curse Within", on ressent un No Return complètement relâché, à l’aise et totalement confiant en sa musique. Conséquence, on prend un sacré coup au fessier.

Moi, le fan, je suis ravi d’observer qu’un des plus anciens groupes de metal français parvienne après tant d’albums, après tant de galères, après tant de tournées, à posséder une passion aussi intacte, posséder un feu sacré vivace et surtout une énergie positive contagieuse. Il n’est pas étonnant par exemple que le groupe ait partagé de nombreuses scènes avec les plus grands, et ce n’est pas un hasard non plus de lire qu’ils se préparent à partir très bientôt sur les routes européennes aux côtés de Cannibal Corpse... Quelle belle reconnaissance et quel juste retour des choses si on y réfléchit bien.

Pour ma part, si j’étais resté un peu sur ma faim avec "Fearless Walk To Rise" qui ne voyait le jour qu’au format CD et numérique, "The Curse Within" va effacer quelque peu cette déception puisque qu’il voit le jour au format CD et numérique bien entendu également au format vinyl ! Ce nouvel album marque donc le grand retour de NO Return dans le monde de l’analogique, comme au temps des gigantesques "Psychological Torment" et "Contamination Rises"... Détail peut-être pour vous mais qui pour moi veut dire beaucoup. On ne peut que se réjouir du fait que le magnifique visuel (un des plus beaux de la carrière de No Return si ce n’est le plus beau), création de Pierre-Alain D. de 3mmi Design, va prendre, avec le format LP, toute sa dimension visuelle.

En résumé, il n’y a pas à beaucoup réfléchir sur le fait que "The Curse Within" est un excellent album qui prouve qu’encore une fois la scène française, malgré tout ce que l’on peut lire ou entendre, se porte bien, très bien même, et "The Curse Within" va mettre pas mal de monde d’accord. Je ne puis que vous encourager à vous rendre sur le site Internet du groupe ici afin de le soutenir et à aller les voir en concert. Si vous êtes encore indécis, visionnez donc les très sympathiques lyrics videos réalisées pour les très bons "The Curse Within" et "Memories Tturn To Ashes" où l’on voit, de plus, No Return partager une tranche de sa vie de groupe.

Comme dit très souvent un ami : Badaboum ! Et comme je dis personnellement très souvent en pareil cas : la cabane est tombée sur le chien... Ah j’y pense, ultime question : un reboot du Brutal Tour, c’est possible ?


Vince
Octobre 2017




"Fearless Walk To Rise"
Note : 18,5/20

No Return, rien que ce nom inspire le respect. Respect car depuis plus de 25 ans, la formation originaire de l’île-de-France nous délivre des albums qui font partie, ne nous en cachons pas, de la légende du metal français. J'avoue, je n'ai pas découvert No Return en 1990, année du premier album "Psychological Torment", mais deux ans plus tard pour l'album "Contamination Rises". Eh oui les amis, je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître ! Toutefois je puis vous assurer et vous confier une chose, j'en ai presque 40 et No Return fait partie intégrante de ma vie, j'ai un peu grandi avec. D'ailleurs, à ce sujet, je ne me suis pas gêné pour en parler à Al1 lors de leur visite à Laudun dans le Gard pour la tournée des 25 ans le 22 Février 2014, il y a presque un an... S'en est suivie une discussion comme jamais je n'en ai eue avec des musiciens (et on apprend par exemple que certains ont fait le mur pour aller voir No Return en live quand ils étaient ados !). Je savais que les légendes étaient humbles mais en l'espace de quelques minutes j'ai pris une leçon, quand je dis respect...

Bon, assez parlé, No Return nous revient en ce début d'année près de trois ans après le très remarqué "Inner Madness" afin de nous présenter son successeur, le bien nommé "Fearless Walk To Rise" avec le concours et le partenariat de Mighty Music et Mighty Music USA. Pour ce nouvel album, réside le fait que le line-up a encore évolué, oui je sais, beaucoup diront que ces incessants départs et arrivées ont quelques peu handicapé l'évolution et l'éclosion de No Return mais mine de rien, 25 ans après le premier album, le groupe est toujours là, debout, et je puis vous assurer à l'écoute de "Fearless Walk To Rise", qu'il est toujours inspiré. No Return 2015, c'est bien sûr Alain "Al1" Clément à la guitare, à l'Ibanez pardon, David et Joël Barbosa dits "les jumeaux" à la basse et à la batterie, Jérôme Point "le sudiste" à la guitare et Mick "le Gone" au chant. Entre eux, ça sent l'amitié et la complicité ; inévitablement cela se ressent sur "Fearless Walk To Rise" qui est peut-être tout simplement l'un des meilleurs album de death / thrash mélodique que j'ai eu à écouter ces dernières années. Je ne dis pas ça parce que j'écoute No Return depuis très très longtemps ou parce que je possède pour ce groupe un capital amical important mais il faut être objectif : "Fearless Walk To Rise" va tout casser : Réjouissons-nous en !

Je suis très content d'être le témoin privilégié de la réussite de No Return pour ce nouvel album et de vous le présenter. Un jour on m'a dit "No Return est un peu tombé dans les oubliettes", je n'ai rien dit mais je trouvais cet argument un peu dur, force est de constater que non puisque le groupe est toujours là et nous présente aujourd'hui un album qui défouraille tout sur son passage. "Fearless Walk To Rise" est composé de 10 titres pour près de 47 minutes de musique, et autant vous dire que pendant ces 2820 secondes, on en prend à la fois plein les gencives et la tête. Même avec deux otites et une rhino-pharyngite, l'album passe bien. Ce qui m’impressionne le plus encore une fois dans la musique de No Return, c'est l'apport de phrasés mélodiques, il est impressionnant d'entendre qu'encore une fois Al1 s'est fait plaisir à écrire des morceaux qui, dans un sens, vous caresse, et dans un autre, vous envoie un crochet foudroyant. A l'écoute de "Fearless Walk To Rise", on ne s'ennuie pas une seconde, il faut dire quand même que les cinq gars qui font No Return désormais ne sont pas des manchots, il paraîtrait (selon une source proche du dossier) que certains ont joué ou jouent dans Destinity ou encore E-Force, Lucretia et Sonny Red ; je dis çz mais je dis rien, ça reste entre nous. "Fearless Walk To Rise" est donc une très belle et agréable surprise, je me suis souvent dit, ces derniers temps, "vivement l'album, ça va cogner", eh bien aujourd'hui le voilà, enfin le 30 Mars pour être exact et notez bien ce jour dans vos agendas, les amis, car cet album fera date. De plus, l'album sera disponible un peu partout en Europe et dans le monde. Et si après tout "Fearless Walk To Rise" était l'Album de No Return ? Celui qui va enfin les faire exploser aux yeux de toutes et tous, et faire que son unique membre originel et fondateur Alain Clément récolte (enfin) le fruit de son long et dur travail au service du metal hexagonal.

Un petit conseil, envoyez-vous dans les oreilles le très puissant "Stronger Than Ever" (ça, c'est bien vrai !), "Sounds Of Yesterday" avec son intro à faire frémir n'importe qui ou encore "Sworn To Be" et "Fearless", vous comprendrez vite pourquoi je vous dis que "Fearless Walk To Rise" est l'Album de No Return. Mais que serait un bon album sans une bonne production ? Si dans le passé ce rôle a été confié à Marquis Marky de Coroner, pour "Fearless Walk To Rise" c'est Jacob Hansen (que l'on ne présente plus) qui s'est assis derrière les boutons et qui a effectué avec brio (comme à son habitude d'ailleurs) un grand travail : enregistrement, mixage et mastering. Le visuel de "Fearless Walk To Rise" est, quant à lui, très beau et est une nouvelle fois une création du très expérimenté Strychneen Studio ; dans la droite lignée de l'artwork du double album "Psychological Contamination" sorti en 2013 . La boucle est pour ainsi dire bouclée...

Quand on analyse un peu toutes ces données, il ne faut pas être étonné de voir No Return à l'affiche du Hellfest 2015, ce n'est que justice rendue au groupe après tout ; No Return ayant tant apporté pour le metal en France depuis 25 ans... Vous connaissez beaucoup de groupes français qui, durant leur carrière, ont joué aux côtés de Samaël, Napalm Death ou encore Sepultura, Coroner et Motörhead ? Moi, non... et puis beaucoup observeront très vite que No Return nous offre aujourd'hui tout simplement un des meilleurs albums de sa carrière, un album où se mélangent à la perfection, comme je le disais un peu plus haut, mélodie, puissance et agressivité. Un peu comme si Testament rencontrait Arch Enemy (d'ailleurs avec qui No Return a partagé la scène il n'y a pas si longtemps ; Testament bientôt... ?).

Pour conclure cette chronique de à la perfection, je ne serais pas étonné qu'il soit nommé dans les albums de l'année 2015, gageons que No Return nous offre encore pendant de nombreuses et de nombreuses années des albums d'une telle dimension et d'une telle qualité musicale. Notre scène est belle et talentueuse, soutenons-la !


Vince
Mars 2015




"Psychological Contamination"
Note : 15/20

Un peu comme les deux premiers de Carcariass sortis aussi dans un format de ce style chez Great Dane Records, ce genre de réédition n'a d'utilité vraiment que pour ceux qui n'ont pas justement, ces premiers albums, et qui désespèrent d'en faire la trouvaille sur la toile à un prix non prohibitif, voire d'en faire la trouvaille tout court tellement ces deux albums commencent sérieusement à se faire rare...

Alors oui, effectivement de ce point de vue là, ça peut servir... Et finalement, c'est bien que certains labels fassent des rééditions de vieux albums, comme Metal Mind l'a fait avec les Sadus, Gorguts et j'en passe ou encore Armée De La Mort avec Disabled, Nomed, Catacomb et Mercyless, mais concernant du matos démo également. Et donc ce "Psychological Contamination" est en fait la réédition de "Psychological Torment" premier album de No Return suivi de "Contamination Rises" second album bien-sûr. Deux albums incontournables du groupe, certainement parmi les meilleurs et d'un avis totalement subjectif sans doute les meilleurs, parce que fidèles à une époque, sortis respectivement en 1990 et 1992. Pour l'occasion le remastering a été effectué par DJP (No Way Out Records) accompagné d'un artwork sympathique de chez Strychneen Records. Un mastering qui a donné un coup de dépoussiérage à la production certes, sans faire non plus de grands miracles, mais qui surtout, n'a pas dénaturé l'esprit du son produit par Marquis Marky (Coroner) avec aux manettes Pete Stabenau pour le premier, et encore plus celui de Tom Morris et du Morrisound ainsi que du Fulersound pour le second... Parce que "Contamination Rises" nous a filé une grosse claque sur les deux joues, ainsi qu'un uppercut de poids lourd à l'époque justement grâce ce son typiquement floridien qui ne se fait plus, et qu'on adorait à ce moment-là. Et ce n'est pas pour rien que juste un an avant le "Disincarnate" de Loudblast nous avait donné la même fièvre. Deux groupes, deux albums, un son typique de cette période auxquels venait se rajouter le "Testimony Of The Ancients" de Pestilence avec Scott Burns aux manettes, toujours au Morrisound, je ne vous parle même pas du "Harmony Corruption" des Napalm Death. Et de toute façon, c'est pas certain que ces deux albums de No Rreturn avaient vraiment besoin d'un nouveau mastering... A en réécouter ceux d'origines, c'était déjà pas mal.

Mais, ce double album permet de voir un peu comment le groupe a évolué par rapport à toute sa discographie très éclectique parce que No Return, on le sait bien, a beaucoup souffert des changements de line-up, tant sur les musiciens que sur les chanteurs ; et les albums du groupe n'ont pas eu souvent d'identité commune à part peut-être "Machinery" et "No Return" qui ont une certaine proximité. On a donc l'intégralité des deux albums, avec en prime au total trois titres live joués à Paris en 2013 avec L Chuck D au chant. Des morceaux mixés et masterisés par Jipouille de St Loup, dont le son est pas mal du tout, et qui offre un aperçu du No Return 2013 en concert. Le premier titre est à la fin de "Psychological Torment", il s'agit de "Vision Of Decadence", tiré de l'album. Les deux autres titres sont sur "Contamination Rises", il s'agit de "Fanatic Mind" issu de l'album "Self Mutilation" et de "Civil war" issu de "Contamination...".

Alors voilà, si les deux premiers albums ne sont pas réédités, cela restera un bon moyen de faire connaissance avec le thrash / death (remis dans son contexte de 1990) de No Return qui était en avance sur son temps et avec leur énormissime death metal américain bien blasté, qui, avec la voix de Phil Ordon (chanteur de l'époque) donnait un petit goût très accentué vers le "Harmony Corruption" de Napalm Death... Bref, on va pas re-décortiquer les albums, ce sont deux brûlots indispensables et pour ceux qui ne les connaissent pas ou pour les die hard fans, ça vaut largement le coup...


Arch Gros Barbare
Août 2013




"Inner Madness"
Note : 17/20

23 ans d'existence et No Return ne prend pas une ride, malgré de nombreux changements de line-up au fil des années, No Return reste fidèle à lui même et nous surprendra une fois de plus avec "Inner Madness". Cette magnifique galette commencera sur un "N.I.L. 2", qui aura le don d’annoncer directement la couleur, ça tranche sévère, du bon death technique avec de nombreuses pointes mélodiques, une voix superbe sur les couplets, le son de guitare torche sec, le tout est parfaitement équilibré pour une production de grande qualité. Biffle n°1 : C’est fait !

Je ne me lasse jamais d’un bon No Return avec ces soli énormes, ces passages menés de main de maître, à l’image de "Morgane’s Song", entièrement instrumental, ce morceau est un grand concentré du talent mis en oeuvre par No Return, tu bouffes du riff à tout va, et honnêtement je passe clairement en mode kiki tout dur, ce titre est tout simplement jouissif et sera pour moi la seconde et officielle biffle n°2. On passe 7 minutes d’une intensité à te couper le souffle, le morceau t’envahit de par sa puissance et son intensité, la tension monte et chaque note est une surprise dans l’effervescence d’un tel morceau, du pur bonheur auditif ! Morceau éponyme, "Inner Madness", qui est certes efficace mais qui ne me marquera pas plus que ça par rapport à ce que l’on peut entendre sur l’album, déjà là, le chant j’accroche moins, le tout est correct et tient la route, mais je trouve que le morceau s’essouffle dans son cocon, bien sûr on a une basse énormissime et des guitares qui balancent toujours autant, mais ici sans plus. Juste après "Inner Madness", "Borderline", pur kiff sur des guitares aux riffs tranchants, une batterie au jeu très léger et puissant à la fois, ce morceau est, je trouve, tout en contradiction, on jongle entre les moments emprunts de brutalité, pour passer sur des parties chant plus "douces", plus "posées", ça repart sur un bon breakdown, du No Return dans toute sa splendeur. Des morceaux qui tiennent la durée, des soli, des bonnes variations de tempo, un jeu basse-batterie d’une complémentarité exemplaire, bref l’écoute de cet album est tout simplement un délice.

Biffle n°3 : "The Dead Inside", une vague instoppable ce morceau, ça pète dans tous les sens, ce morceau est dans le même esprit que "Morgane’s Song", morceau qui pourrait sembler à la "m’as-tu-vu", il y a énormément de technique certes, mais ça ne part pas dans le bourre-crâne, et c’est ce qui est plaisant avec No Return, tu manges du riff lourd, des soli à te taper le cul par terre, mais l’ensemble est structuré avec brio, c’est puissant, ça te bouffe littéralement les tripes. Le genre de morceau qui a du ventre et qui te distribue des claques à volonté, le genre de claque qui révèlera ton côté maso, car au final tu en redemandes et n’es jamais rassasié. L’ensemble de la galette sera dans cet esprit dévastateur et je serai clairement conquis par ce nouvel album de No Return, 23 ans depuis leurs débuts et ils en viennent une fois de plus à nous surprendre, voilà un album que j’ai eu beaucoup de plaisir à écouter et que je recommande fortement.


Phenix
Avril 2012




"Manipulated Mind "
Note : 18/20

Comme dit le proverbe "Ce n'est pas aux vieux singes que l'on apprend à faire des grimaces" et ce n'est pas ce huitième album des franciliens qui viendra prouver le contraire. Bientôt presque 2 décénnies d'existence pour No Return, précurseur du genre dans notre pays (souvenez vous du "Brutal Tour" avec Massacra, Loudblast et Crusher) et le groupe, au fil du temps, aura trouvé sa voie et s'accomplit parfaitement dans sa tâche aussi bien dans l'hexagone qu'à l'étranger: Développer un thrash au forts accents de death metal implaccable. Plus emprunt à lorgner vers le son de la Bay Area à ses débuts (l'énorme "Contamination Rises"), No Return aura toutefois cherché à moderniser sa musique depuis quelques temps (la tentative indus plutôt mitigé de "Machinery") et si rien n'a radicalement changé depuis ce dernier opus, hormis la disparition des samples, l'apport d'un line-up enfin stable, a permis au groupe de nous pondre un album des plus consistants.

On comprend dès l'éponyme "Manipulated Mind" et son intro au relent de vieux Testament que la machine tourne à plein régime. No Return est de retour et frappe un grand coup. L'ensemble est des plus compacts, l'osmose de la production donnant une couleur des plus naturelles au son, et de nos jours, c'est un élément trop rare. Les tempos se révèlent rapides, nous plongeant dans une apoplexie salutaire, les parties de batteries se surplombant les unes des autres en altérnant tempos thrash, blasts, et beats ternaires, les guitares cisellants l'atmosphère de riffs assassins, rappellant la douleur acide de Death, notamment sur "The Right Course" et l'impressionnant clone "Out Of Control". Les sixcordistes peuvent aussi s'envoler dans des duels plus harmonieux, rappellant alors les débuts de l'école Suédoise (le refrain de l'excellent "Take Me Beyond"), les soli d'Alain Clement (unique rescapé de la formation d'origine) et de Nicolas Coudert assurant mélodieusement les liaisons entre les parties. Les lignes de chant, elles, sont grasses à souhait, faisant preuve d'une bestialité dévastatrice, et si certains pourraient toutefois reprocher leurs linéralités dans les intonations, la direction prise vocalement respecte les codes du genre sans compromis, fidèle aux racines old school du groupe.

La longueur relativement courte de "Manipulated Mind" (moins de 40 minutes), rajoutant une envie de reviens-y. La jeune garde française aux dents longues va devoir donc se faire une raison, les vieux thrashers n'ont pas dit leur dernier mot, cet excellent album en est l'étendard.


Lole
Octobre 2008




"No Return"
Note : 16/20

L’immense honneur me revient de chroniquer le dernier album éponyme de No Return, groupe qui reste trop souvent dans l’ombre des groupes plus récents ayant plus de succés. Pourtant No Return assène ses compos de pur thrash par monts et par vaux depuis prés de déjà 20 ans, et plusieurs illustres métalleux bien de chez nous ont officié dans leurs rangs, tels que Steeve Zuul, dorénavant frontman de Zuul Fx, ou encore l’illustre Dirk Verbeuren ayant assuré l’intérim à la batterie pour ce dernier album. Alors pourquoi n’entendons nous pas d’avantage parler de ce groupe, digne des plus grands, et qui sans faire de résistance, n’a pas perdu de sa superbe ? Et bien je vous le demande car je n’ai pas la réponse. En effet, comment peut-on se priver d’un tel thrash direct et puissant, ne ressemblant ni au thrash d’outre atlantique, ni à celui des contrés nordiques, mais à un thrash bel et bien massif, carré, je dirais même professionnel, avec une bonne dose de death pour rehausser le tout ?

Les french-thrashers démarrent fort avec "Despair", dont les riffs captent instantanément l’attention alors que la voix vraiment gutturale pour un tel style surprend. Le titre suivant, "Don’t Judge Me" passe comme une lettre à la poste, n’accusant aucun défaut de liaison. Puis "Rust In You" commence à vraiment tout dévaster avec ses parties de blast puissantes et ses accoups réguliers qui enfoncent ce rythme endiablé directement dans notre cerveau. Ce titre déborde largement dans la sphère du death, et c’est orgasmique. "Utopia" garde la pression élevée jusqu’au titre suivant, "Trauma". Ce titre est admirablement varié, avec une intro simpliste qui met les choses au clair avant de nous entraîner dans quelque chose qui n’avait pas été abordé jusque là. On y trouve pelle mêle une mosh part, des harmonies de guitares au petit accent Suédois, des jeux rythmiques entre cordes et batterie et des passages en quadruple croches, le tout s’interrompant net. "Sanction" et "Endless World" peuvent introduire un impression de linéarité par la suite, mais après plusieurs écoutes, il devient évident qu’elles regorgent de passages très rythmiques malheureusement un peu trop noyés dans la masse, et c’est là le seul inconvénient de cet album. Mais il lui donne un gros côté death très plaisant pour l’oreille avertie. No Return ne prend pas toujours la peine de mettre les formes avant de nous servir un bon riff et préfère nous l’envoyer directement en pleine face, à 100 à l’heure…bourrin quoi. Puis les deux derniers titres, "One Day" et "Holy Money" reviennent dans la veine des premières chansons, avec des intros d’avantage travaillées, et du blast répandu avec parcimonie et efficacité, ainsi qu’un bon solo pour le titre de clôture, en guise de cerise sur le gâteau.

A noter la présence d’un clip sur cet album, celui du titre "Don’t Judge Me". Quant à la prod', rien à dire si ce n’est que le son est puissant, parfait pour se nettoyer les tympans. L’artwork est peut-être un peu sobre quant à lui, mais heureusement l’habit ne fait pas le moine, comme on dit. Donc si vous avez le sentiment qu’il vous manque un petit quelque chose pour être définitivement fan de la scène metal française, vous avez trouvé !


La Patte de l'Ours
Mai 2007


Conclusion
A écouter : Don't Judge Me (2006)

L'interview : Alain

Le site officiel : www.noreturnofficial.com