Le groupe
Biographie :

Nomad est un groupe de death metal Polonais formé en 1994 et actuellement composé de : Hydrant Hydrousus (basse / Egoizm), Domin Dominus (batterie / Centurion, Devilyn, ex-Soul Devourer), Nameless Immenus (guitare / Ethelyn), Patrick (Seth) Bilmorgh (guitare / Behemoth), Bleyzabel Balberith (chant / Egoizm). Le dernier album en date, "Transmigration Of Consciousness", est sorti en Mars 2011 chez Witching Hour Productions.

Discographie :

1997 : "The Tail Of Substance"
1999 : "The Devilish Whirl"
2004 : "Demonic Verses (Blessed Are Those Who Kill Jesus)"
2007 : "The Independence Of Observation Choice"
2011 : "Transmigration Of Consciousness"


La chronique


Malgré ma curiosité sans fin, je ne m'explique pas comment je suis passé à côté de ce groupe Polonais depuis tant d'années... Je ne dis pas qu'il s'agit du groupe du siècle, loin de là, mais sans être un groupe de seconde zone, Nomad existe malgré tout depuis 1994, et "Transmigration Of Consciousness" représente à ce jour leur cinquième album, parmi ceux sortis entre 1997 à aujourd'hui... Comme quoi l'univers metal déborde de ressources, même trop d'ailleurs et comme dirait l'autre, adapté à notre sauce, "le metal a ses raisons que la raison ignore...".

Donc voici venu le nouvel album de Nomad, un album très bien produit, dans la plus pure tradition Polonaise. La Pologne c'est comme la Finlande, c'est l'industrie du gros son, puissant, efficace, immédiatement dévastateur, vous moissonnant les poils des oreilles avec un engrenage rythmique taillé pour la coupe rase. La sortie n'est que récente, mais l'opus a été enregistré d'Avril 2009 à Août 2010 et pour que la puissance soit de la partie, c'est mixé au Hendrix Studio par Arek "Malta" Malczewski puis masterisé par Wojtek et Slawek Wieslawscy au fameux Hertz Studio que la couleur de l'album s'est définie... Et l'effet de souffle est garanti dès le lancement du CD, à la lecture de la première introduction. Parce que l'album en lui même ne se compose que de huit titres, et effectivement le reste amenant la totalité jusqu'à 17, n'est autre que introductions et outro qui donnent un aspect plus sidéral et spatial à celui-ci.

En plus de ça, Witching Hour a mis les petits plats dans les grands pour Nomad, qui semblent être un priorité pour le label je pense... En effet , même le CD promo cartonné comporte le booklet, un booklet qui met en valeur la fabuleuse et merveilleuse pochette réalisée par Michal Xaay Loranc (ayant déjà travaillé pour Nile, Behemoth, Trauma en l'occurrence). On s'aperçoit du travail titanesque que cela a du demander pour réaliser les détails de cette caravelle futuriste, tel le Christophe Colomb du nouveau millénaire. A côté de la beauté visuelle de ce nouveau chapitre dans la carrière de Nomad, sans comparer au reste que je ne maitrise pas, mais dont j'ai pu constater l'infériorité des autres pochettes, il reste à parler de la musique de Nomad.

Une musique bien évidemment ancrée dans le death metal comme pouvaient le laisser supposer tous les éléments précédents. Alors je le répète, il me sera difficile de faire une comparaison avec la croissance ou non de leur talent, de leur technique, de leur inspiration, puisque je suis vierge de toute "Nomaderie"... Donc prenons simplement cet album comme il vient, comme tout profane intuitif saurait le faire...

Il s'agit d'un album très sombre, où le terme death metal n'est pas forcément approprié tout le temps, puisque les chansons sont très mid-tempo, puisant dans la lourdeur de l'atmosphère leur côté très malsain. Un mid-tempo qui règne en tyran tout au long des quarante minutes de ce "Transmigration Of Consciousness", proposant en fait plus un dark metal pesant qu'un death metal rapide auquel on aurait pu s'attendre. Allant donc à contre courant de tous ses camarades polonais que sont Vader, Behemoth, Trauma,ou autre Decapitated, ils réussissent malgré tout à faire ressortir ce thème de l'espace, ce thème sidéral, dans leur son, leur idées de riffs lourds. On assiste malgré tout à quelques bons passages plus virulents dans l'agressivité, comme sur "Flames Of Tomorrow" où l'angoisse du vide, à la façon Alien de Ridley Scott vient vous surprendre, faisant froid dans le dos, grâce à des accélérations propices à la violence et adéquates. Les vocaux de Bleyzabel Balberith, accompagnés par les jets de guitares me rappellent un peu le Alastis de "...And Death Smiled" sorti chez Adipocere en 95. L'écoute ce cet album m'a fait le même effet, sauf que Nomad possède le son et la lourdeur en plus.

Donc en fait "Transmigration Of Consciousness" est un album entre le death metal, et le dark metal, sans forcément de fioritures, car le groupe a été capable d'apporter des atmosphères à l'aide de ses guitares et de sa basse, des atmosphères qui créent l'environnement spatial de l'album, sans avoir recours à des artifices tels que les claviers. Découpé en chapitres bien définis, cet album s'écoute en plusieurs étapes, mais aussi à plusieurs reprises, pour bien prendre sa dimension et commencer à se faire apprécier. Et au bout de plusieurs écoutes, on s'aperçoit du potentiel de l'album, surtout sur la deuxième partie plus inspirée. Le concept de l'album me plaît, la pochette de l'album me plaît, le son de l'album me plait, le style du groupe me plait dans certaines limites, et ça forme un tout relativement attractif, un peu comme le trou noir représenté sur cette pochette.

On arrive à avaler l'album aisément car les interludes placés entre les morceaux aident à la bonne compréhension de l'ensemble. Pour ceux qui se fatiguent du tout brutal dans le death, du tout rapide, du tout technique, il y a le compromis de Nomad, où les atmosphères sont mises à profit pour gérer des émotions noires. Les passages aériens en pleine décomposition, font office de thèmes angoissant comme on le ressent en regardant des films d'horreur ; Et c'est ce qui est assez intéressant chez Nomad, c'est qu'ils arrivent véritablement à faire passer ce genre d'émotions à l'auditeur. C'est le cas pour "The Demon's Breath". Mais c'est "Dazzlin Black" qui surplombe toutes les autres par ce riff incessant et tellement hypnotique qui reste en tête comme un bourdonnement interne, accompagné d'un solo vraiment phénoménal. Un morceau vraiment excellent. J'en terminerai pour dire que ce Nomad ne paye pas de mine comme ça, mais en fait, le potentiel de l'album est là...


Arch Gros Barbare
Juin 2011


Conclusion
Note : 14,5/20

Le site officiel : www.myspace.com/nomadsatanicdeathmetal