Une nouvelle tendance power metal se trame depuis quelques années. Un sous-genre symphonique avec chanteuse s’est imposé. En fait, il s’est démocratisé depuis la venue des Dawn Of Destiny et Amberian Dawn pour ne nommer que ceux-ci. La relève s’est rapidement imposée et les Temperance, Moonlight Haze et Frozen Crown sont maintenant les maîtres du genre. Cette dernière formation nous intéresse ici plus particulièrement, car le fondateur de celle-ci, Frederico Mondelli, en est l’un des instigateurs. Mettant de l’avant le duo de chanteuses Grace Darkling et Rehn Stillnight, "Daughters Of The Night" est le premier album du groupe.

J’aime le power metal, je ne m’en suis jamais caché. Cependant, je le préfère rapide et déjanté, et c’est lorsque Nocturna s’élance sur ces deux constats que je me retrouve le plus heureux. Ce premier album se décline donc en deux temps, avec des morceaux plus mid-tempo et d’autres à haut teneur en vitesse, "Blood Of Heaven", avec ses breaks proches du blast beat en étant le parfait exemple. C’est exactement comme cela que j’aime mon power metal, et j’aurais préféré en avoir un peu plus sur "Daughters Of The Night" même si je comprends la nécessité d’un changement de tempo pour le bienfait de la diversité. Au-delà des influences power metal, Nocturna propose également des éléments de metal gothique et moderne, donc directement collé à ce qui semble être le plus populaire présentement.

Un album de power metal sans une solide production tombe rapidement à plat. Aucun souci ici. La balance entre la puissance des guitares, la subtilité des arrangements ainsi que les voix de Darkling et Stillnight est parfaitement réussie. Cet album commande qu’on l’écoute à fort volume, et sa qualité sonore nous enveloppe instantanément. Bien souvent certaines formations dites de metal symphonique se contentent seulement de juxtaposer les arrangements orchestraux à leur musique. Rien de tel avec Nocturna, où l’on entend clairement le travail et la réflexion derrière les arrangements.

Une question fondamentale se pose : n’y a-t-il pas un risque ici de saturation ? Tous et chacun ont bien le droit de créer la musique qui les inspire, cependant, vient un moment où l’offre dépasse la demande et certains albums passent inaperçus. Tout est une question de timing bien entendu, et Nocturna profitera sans doute de cette sortie d’album en tout début d’année. 2021 fut une année chargée pour le metal symphonique, reste à voir quelle tendance 2022 prendra pour ce genre.