Pour les vieux briscards de mon âge, il est toujours assez curieux de voir nos musiques favorites étiqueté d'"old school", en particulier le death : "Ah ouaip, j'aime bien le death old school" ou "Nan, ça me gave le death old school". La première fois que j'ai entendu ça, je me suis dit "Ok, tu l'as pris ton coup de vieux ça y est". Nos parents écoutaient-ils de la pop "old school" en citant les Beatles, ou les Beach Boys ?... de la variété "old school" avec Mike Brant ??... Je suis un mec ouvert, donc je peux comprendre qu'on ait besoin de repères dans le temps et au final, si l'on compte les années, je me surprends à écouter les mêmes trucs depuis 25 ans.
Bref, après un EP sorti en 2011, "Wrath Of Winter", voici le premier album de ce jeune sextette de Chambery, qui s'inscrit dans une tradition black metal "old school"... putain, je suis pas convaincu par ce terme... le terme CLASSIQUE me semble plus noble et juste ! C'est ça. Souvenez vous, le milieu des années 90, la Norvège... cette atmosphère alors unique qui a fait le succès et le mystère des Emperor, Dimmu Borgir pour les plus célèbres, ou encore Mundanus Imperimum et consorts. Ses guitares stridentes, ses élans Wagnériens, glacials et ses synthés brumeux pour évoquer les paysages les plus emblématiques. Noctem Cursis joue donc dans cette cour et s'en sort avec les honneurs.
Ne vous attendez pas toutefois, avec ce "Nocturnal Frost", à la chevauchée des Walkyries. Non. Le groupe met plus l'accent sur de superbes ambiances ("Crossing The Everlasting" entre autres), le mid-tempo, sans pour autant jouer la carte du black atmosphérique, la production veillant à mettre en valeur l'agressivité et les mélodies des guitares (très réussi "Le Guerrier Noir"). A noter que pour les allergiques aux synthés, ces derniers sont sous-mixés mais rappellent les sonorités d'un Mundanus Imperimum ou encore la mélancolie des premiers The Gathering. Le groupe ne s’affranchit également d'aucune limite quant aux structures des morceaux, n'hésitant pas à ralentir le tempo quant il le faut, ce qui renforce considérablement le "récit" de chaque morceau.
Seuls bémols, la batterie qui sonne trop peu organique et le chant parfois trop monotone pour être trop en avant dans le mixage... Enfin, on peut saluer l'apparition de Loïc Cellier de Belenos qui apparaît sur le très guerrier "Les Chants De Nihil". Apparition qui ne cache pas les influences pagan tout au long de l'album en toute discrétion. Un très bon album, qui sans être bien original est plus qu'agréable, ne serait-ce que par les efforts de structures et les ambiances. En acquérant plus de maturité, Nocturnal Cursis est capable d'un coup de maître !
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