Le groupe
Biographie :

Nippercreep est un groupe de metal "alternatif" se revendiquant d'influence Nirvanesque. Originaire de Corrèze, le groupe formé en 2002 est surtout connu dans le milieu punk alternatif. Aprés plusieurs changements minimes de line-up (remplacement consécutif du bassiste), la formation de Peyrelevade enregistre une démo en 2005 puis collectionne les splits et les apparitions sur des compilations avant d'enregistrer en 2010 son premier album nommé "Test" chez Chabane's Records. L'année suivante est consacrée au ré-enregistrement de l'EP "Combustion". Il sort en Novembre 2011, conjointement sur les labels Chabane's Records et Circumanalis Records (Croatie), et précédé du single "Tuning". Ayant participé à de nombreuses compilations entre 2006 et 2012, le groupe décide de les regrouper sur un album "Annales Herpétiques" qui sort en Octobre 2012 via Chabane's Records et Torn Flesh Records (USA). Entre 2011 et 2012 le groupe compose et enregistre quatre morceaux en vue d'un split avec les groupes Dernière Sommation et Anonyma. Le split est édité en Juin 2013. L'enregistrement du deuxième album débute en Octobre 2013 pour se terminer en Juin 2015. "Tripède Majeur" sort le 21 Mai 2016 sur le label Renverse Prods.

Discographie :

2005 : Démo   
2010 : "Test"
2011 : "Combustion" (EP)
2012 : "Annales Herpétiques" (Compilation)
2016 : "Tripède Majeur"
2018 : "Test" (Réédition)


Les chroniques


"Test"
Note : 16/20

Dans la catégorie "groupe que j’ai totalement oublié alors que je l’ai chroniqué", je demande Nippercreep. Après avoir relu mes propres lignes, je me suis souvenu de cette formation plutôt hybride, qui offrait sur son deuxième album ("Tripède Majeur") une musique variée et rock’n’roll, ce dont je n’étais pas trop fan mais qui avait tout de même su me convaincre, grâce à une certaine originalité. Aujourd’hui, nous avons droit à une réédition du premier album, "Test", qui, on peut le dire, offre une production on ne peut plus propre et soignée.

Je vais sans doute beaucoup répéter ce qui a été dit pour la chronique de ce premier album sorti initialement en 2010, mais on sent la forte, que dis-je, l’énormissime influence de Nirvana, période "Bleach" (ça tombe bien vous me direz, puisque c’est de loin le meilleur album qu’a réalisé le groupe américain, et ceux qui ne sont pas d’accord sont priés d’aller mourir). En effet, même si les textes sont en français, le côté grunge / rock alternatif domine largement cet opus. D’ailleurs, les paroles, souvent compréhensibles, et surtout la voix en elle-même, m’ont rappelé celle de Lofofora. On sent beaucoup de colère dans ce chant grave et pourtant clair, loin des standards du metal habituel.

Mais ce qui m’a sans doute le plus convaincu avec Nippercreep, et que je n’avais pas décelé sur leur deuxième album, c’est leur côté punk. C’est d’ailleurs sans doute en cela qu’ils se rapprochent le plus de Sa Majesté Kurt Cobain, lui-même gros fan de punk. Les riffs restent souvent propres et travaillés, mais se perdent parfois vers un côté assez destroy, plus à l’arrache j’ai envie de dire. Ainsi, je ne peux que vous conseiller d’écouter le dernier morceau, un peu à part certes, et intitulé "C’est Fini", écrit par le célèbre René Binamé.

Finalement, j’aurais aimé que Nippercreep soit encore plus punk que cela, puisque je les trouve bien meilleurs sur ce dernier morceau que sur les autres, pourtant plus recherchés. Bref, on attend la suite !


Grouge
Mars 2018




"Tripède Majeur"
Note : 15/20

Une fois de plus, c'est en écoutant ce type de musique que je me souviens des belles et longues heures passées devant "Ultra Metal" le mercredi soir sur MCM, lorsque j'étais gamin. À l'époque, cultivant l'art du bourrin entre mes oreilles délicates, je n'hésitais pas à changer de chaine lorsqu'un clip ne me plaisait pas, ou plutôt que mes préjugés me poussaient à m'en éloigner. Ce fut par exemple le cas pour "L'Oeil Du Clone" de Backstab. Toutefois, un jour, ma télécommande est tombée en panne, et étant déjà alors atteint d'une flemme sans pareille, je me résignais à supporter tout ce qui était diffusé (sachant qu'il y avait parfois de sacrées bouses de vache genre "Time Is Running Out" de Muse, imagine un peu...).

Me voilà donc à nouveau devant le clip cité ci-dessus, et là je découvre un aspect totalement nouveau pour moi de la musique metal, quelque chose d'envoûtant, limite psychédélique, sombre à la fois mais aux paroles vraiment étranges. Je suis partagé car peu habitué, mais au final, plus de dix ans après, j'ai même acheté leur album trouvé par hasard sur une brocante. Bref, voici Nippercreep, et son deuxième album, "Tripède Majeur" (rien que le titre, bon...).

Difficile de mettre une étiquette sur ces p'tits gars, mais l'esprit se veut clairement rock'n'roll, avec un énorme cri de dégoût qui vient du fond du braquemard. Ne vous attendez pas à un déferlement de riffs de porc ou des hurlements dégueulasses, ici on fait dans le propre, ce qui m'a d'ailleurs un peu refroidi lors de la première écoute, mais ce sentiment a ensuite fait place à une satisfaction franchement positive. Un petit détail m'a marqué, la durée de cet album : presque une heure. C'est assez rare pour être souligné, mais je trouve ça cool de ne pas se limiter à 20 minutes (hein, les grindeux !), on a vraiment le temps de déguster chacun des douze morceaux avec grand plaisir.

Si je ne devais en garder qu'une, ça serait sans doute "Palilalie" (je m'avoue vaincu là dans la catégorie VOCABULAIRE KRYPTONIEN), piste complètement craquée et qui grille les neurones à merveille. Elle m'a rappelé le clip "Message De Paix" de Troides Priamus Hecuba, avec ce côté 200% original, une bonne pêche dans la gueule et surtout des paroles qui restent longtemps dans la cervelle qui est située dans la tête de ton corps. Au final, "c'est un asile de fous", "du sang, du sperme et des larmes", bon appétit.


Grouge
Juillet 2016




"Test"
Note : 13/20

Le premier opus des Nippercreep ne paye pas de mine, aux premiers abords. Avec sa cover en bichromie représentant un squelette momifié dans sa tombe (jolie photo, d'ailleurs) et sa police de lettres avec empattement, blanc sur noir, les amateurs -dont je fais partie- auront tôt fait de rapprocher ce visuel du visuel du cultissime "Bleach" des Nirvana.

Oui mais non. Si les influences citées, le visuel et même la tronche des membres laissent présager un skeud sentant bon le rock cradingue lorgnant vers le metal des Mudhoney ou de la première époque des Nirvana, le son, lui, est tout autre. Nous avons à faire avec un punk mâtiné de metal plutôt pêchu, porté par la puissance d'un batteur sans cesse au taquet et des riffs plus proches du heavy ou du thrash ("Clonage Psychologique", "Alias Docteur House", "Radondingue") que du punk dit "grunge" qui lorgnerait du côté des Pixies ou des Sonic Youth. Rajoutons à cela une voix déchirée, proche d'une diction punk, la haine et la hargne en avant rappelant par moments le travail de Bernie pour Trust (le fait qu'Antoine chante en Français renforce évidemment cette impression) mais sachant également exploser d'une façon bien plus metal, dans le style de tous ces groupes de "metalcore" qui pullulent ces temps-ci. Néanmoins, cette influence de "grunge" est clairement présente avec des compos rappelant clairement la première période de Nirvana, avec des riffs rappelant certains des meilleurs morceaux d'"Inscesticide" ou de "Bleach" ("Faguedingue", "Drancy Sweet Drancy", "Myster Mystère"). Un chouette mélange, donc, assez inattendu et pouvant prendre l'auditeur par surprise. C'est d'ailleurs le seul vrai gros défaut du skeud, le groupe naviguant sans cesse entre différents styles (ou plutot, ayant assimilé pas mal de style de rock et de metal différents), l'auditeur non averti pourrait délaisser le skeud sans en saisir l'essence principale, son authenticité et son absence totale de concession. Alors évidemment, quand le groupe prend conscience de tous ces atouts, les morceaux qui en découlent sont forcément une tuerie d'un savant mix de metal, de punk et de rock, le tout bien cradingue et manié avec une grande maîtrise ("La Menthation", "Faguebine").

Au niveau du mixage, tout est bien carré, la voix est mise correctement en avant (trop même, diront certains pour ce style de vocaux) et tous les instruments sont parfaitement audibles, le son est bien présent à tous les niveaux. Rien à dire, les Nippercreep livrent ici une première pièce sans concession et sincère, une oeuvre à l'état brut qui mérite de ne pas être polie ou dégrossie afin de ne pas en perdre le sens premier. A écouter mais à ne pas mettre entre toutes les mains !


Groumphillator
Novembre 2010


Conclusion
Le site officiel : www.nippercreep.c.la