Vous ne connaissez probablement pas Nihïlanth et moi non plus. Créé en 2019 à Paris,
Antoine Hasday (chant, Samarkand), Rémi Locatelli (guitares, Löre), Mathieu Merel
(basse, Devourer, ex-Samarkand) et Thomas Hennequin (batterie, Crimson Moon,
Merrimack, Ritualization, VI, Grist) sortent "Graceless Planet", leur premier EP, début 2021.
L’EP est enrichi de quelques titres supplémentaires pour donner "Graceless Planet", leur
premier album, qui sort chez Great Dane Records quelques mois plus tard.
L’illustration est la même, une plaine inondée hantée par des spectres au pied d’une falaise,
que l’on doit à Mariusz Lewandowski (Bell Witch, Eremit, Abigail Williams,
Jupiterian…). On découvre le son enregistré, mixé et masterisé au Hybreed Studio avec
"Le Désosseur De Cadavres", un titre qui est profondément ancré dans un death metal old
school gras inspiré à la fois par la scène suédoise et américaine, qui propose également
quelques parties plus techniques et dissonantes, mais aussi avec "Endless Red Stream", une
composition solide et à la base très groovy. On continue sur "Inversion Of Values", un morceau
qui pioche parfois dans le thrash pour compléter cette agressivité caractéristique du death
metal, puis le son du groupe devient plus sombre avec "A Promontory Of Pain" et son
introduction murmurée par les spectres (sans doute ceux représentés sur la pochette).
Le
groupe nous dévoile des sonorités plus aériennes bien qu’inquiétantes avec "The Cairn", un
titre instrumental très planant sans saturation, puis on retourne sur un death metal sans
concessions avec "Shared Minds", un titre qui pioche dans le brutal death sans oublier des
leads tranchants et des éléments plus techniques. La fin de l’album approche avec "Entity", un
morceau très agressif aux riffs épais et motivants parfois accompagnés de leads entêtants,
puis "Visions Of Al-hazred" vient clore ce chapitre avec des influences lovecraftiennes et une
rythmique accrocheuse.
Pour un premier album, Nihïlanth est sur la bonne voix. Le style que le groupe développe
sur "Graceless Planet" sait tirer parti des diverses influences tout en restant cohérent en
permanence, sans jamais oublier de faire hommage à cette violence brute au son travaillé.
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