Le groupe
Biographie :

Nightmare se forme 1979 et se fait connaître en faisant la première partie de Def Leppard à l'Alpexpo de Grenoble en 1983 devant 5000 personnes. Le groupe signe ensuite chez Ebony Records, label sur lequel sort l'album "Waiting For The Twilight". Le disque entre dans les charts au Japon et est distribué en Grèce par Virgin Records. Nightmare remplace Christophe Houpert par Jean-Marie Boix pour l'enregistrement de "Power Of The Universe". Peu de temps après, le groupe met fin à sa collaboration avec Ebony Records et l'album est réédité en France par Dream Records. Leur nouveau label subit alors des difficultés financières ce qui retarde la sortie d'un LP sur lequel le groupe travaillait. Par ailleurs, Jean-Marie Boix est contraint de quitter le groupe à cause de problèmes de santé. Il est remplacé par Tom Jackson (ex-Praying Mantis) dont on espère que ses qualités vocales et sa maîtrise de la langue anglaise (il est Écossais) aideront au succès de Nightmare outre-manche. Une démo 2 titres est mise en boîte et Nightmare enchaîne quelques shows en France et en Angleterre qui recueillent un succès honnête. L'histoire s'arrête pourtant là, des dissensions entre les musiciens entraînant la dissolution du groupe.
Nightmare renaît de ses cendres en 1999 avec une formation remaniée. Jo Amore, anciennement batteur, prend le poste de chanteur et laisse les baguettes à son frère cadet, David. Le groupe signe un contrat avec Adipocère et fait paraître un mini-album "Astral Deliverance" enregistré en hommage à Jean-Marie Boix décédé quelques mois auparavant. Par ailleurs, les anciens albums sont réédités par Brennus Records. Nightmare sort dans la foulée un double-live ("Live Deliverance") qui immortalise le concert de reformation donné le 30 Octobre 1999 au Summum de Grenoble. À la fin de l'année, Nightmare officialise sa collaboration avec Napalm Records et débute en Juin 2001 l'enregistrement de "Cosmovision" au Soundsuite Studio sous la houlette de Terje Refnes (Theatre Of Tragedy, Enslaved, Carpathian Forest...). L'année suivante, Nightmare s'envole pour les États-Unis pour participer au Metal Meltdown Festival avec notamment Manowar et Saxon.
En 2003, Nightmare retourne au Soundsuite Studio pour enregistrer un concept album, "Silent Room" et enchaîne début 2004 avec une tournée Européenne (France, Espagne et Belgique) en compagnie de After Forever et de Dark Moor et avec quelques festivals comme le Rotonde Festival et le Raismes Fest. Quelques temps plus tard, Nightmare met fin à l'amiable à sa collaboration avec Napalm Records. En fin d'année, Nicolas De Dominicis, membre historique de Nightmare, s'éloigne du groupe et est remplacé par Franck Milleliri. Un contrat est signé avec Regain Records pour l'enregistrement de "The Dominion Gate", toujours au Soundsuite Studio avec Terje Refnes. Une tournée consistante s'ensuit en 2006, accompagnée comme lors de la précédente d'After Forever. En Août 2008 Alex Hilbert décide de quitter le groupe pour "raison personnelle" après 6 ans de service. Il sera remplacé par JC Jess. En Septembre 2009 Nightmare sort son septième album, "Insurrection", chez AFM Records.Le 31 Octobre 2009 un concert anniversaire est organisé pour les 30 ans du groupe à la salle Edmond Vigne de Grenoble d'où le groupe est originaire. Ce concert sera filmé pour une sortie DVD ("One Night Of Insurrection"), celui-ci sortant début 2011 chez AFM Records. Le huitième album, "The Burden Of God"", sort le 18 Mai 2012, toujours chez AFM Records. Deux ans plus tard, "The Aftermath" sort le 23 Mai 2014.
En Juillet 2015, les frères Jo Amore (chant) et David Amore (batterie) quittent Nightmare et cessent toute collaboration avec Yves Campion (basse). La nouvelle vocaliste Magali Luyten (Beyond The Bridge, Master Of Waha, Ayreon, ex-Virus IV) et le nouveau batteur Olivier Casula (ex-The Seven Gates) sont annoncés en Octobre 2015. L'album "Dead Sun" sort le 25 Novembre chez AFM Records. En 2018, Olivier Casula, gravement blessé au bras, doit se mettre en retrait du groupe pour une période indéterminée. Il est remplacé au poste de batteur par Niels Quiais. En 2019, suite au départ de Magali Luyten, la formation recrute la chanteuse Madie. L'album "Aeternam" sort en Octobre 2020.

Discographie :

1984 : "Waiting For The Twilight"
1985 : "Power Of The Universe"
2000 : "Astral Deliverance" (mini CD)
2000 : "Live Deliverance" (Live)
2001 : "Cosmovision"
2003 : "Silent Room"
2005 : "The Dominion Gate"
2007 : "Genetic Disorder"
2009 : "Insurrection"
2011 : "One Night Of Insurrection" (Live)
2012 : "The Burden Of God"
2014 : "The Aftermath"
2016 : "Dead Sun"
2020 : "Aeternam"


Les chroniques


"Dead Sun"
Note : 18,5/20

Décidément? les Grenoblois sont en forme à l'automne 2020 ! Lonewolf avec "Division Hades" a frappé fort, Nightmare frappe fort aussi avec "Aeternam", quarante et un ans de carrière, une nouvelle chanteuse et quatre ans après leur précédent album "Dead Sun". Le retour était donc très attendu, surtout suite au départ de Maggy Luyten en 2019. Dès les premières notes, on entend que le ton s'est considérablement alourdi, on aurait pu retrouver cette intro sur un album de black que ça n'aurait choqué personne. Après ces premières secondes d'intro, on retrouve du heavy comme on le connaît bien mais pas que, Madie, dès le premier titre "Temple Of Acheron", déploie ses talents vocaux, on peut dire que Nightmare sait trouver les perles rares ! La pochette donne déjà une bonne idée de ce que l'on s'apprête à découvrir. Avec une pochette comme ça, forcément tu as quelque chose de sombre, orchestral / épique et puissant et les noms des divinités égyptiennes promettent quelque chose de solide !

Le pont sur "Downfall Of A Tyrant", haha juste épique ! On lâche les rènes, ça y est, on commence à voir le potentiel du groupe, le souci du détail de cette nouvelle production... C'est massif ! Ce qui est assez ironique, c'est que l'on retrouve de nombreux clins d'oeils aux années 80 avec pourtant un cadre musical très moderne. Le mélange des deux va à merveille au groupe. A plusieurs reprises, je me suis dit "Ah oui quand même", le groupe a poussé les curseurs. Toujours dans la direction plus haut, plus fort ! Au moins, cette fois, quand un groupe annonce que c'est le disque le plus ambitieux, à entendre le résultat tu ne peux qu'acquieser ! L'évolution est logique et palpable, sur ce disque on peut y trouver des ambiances pouvant rappeler le heavy teuton très rythmé et martial, Adagio parfois avec une atmosphère sombre et lourde tout en restant très mélodique. Pour compléter le tout, on retrouve un son de guitares, certains riffs et lignes vocales qui ne dénoteraient pas sur certains albums de thrash ! On est loin des albums précédents mais ça reste très très bon. On pourrait presque s'y perdre à force de voir et entendre ce mix des genres, pourtant ça fait une des forces du disque. Le duo Franck Milleri / Matt Asselberghs a fourni un travail de dingue de A à Z. La rage du groupe est palpable, notamment avec Madie au micro, mais aussi avec un batteur qui se lâche, Niels Quiais nous ravit derrière ses fûts, à des endroits où je ne l'attendais pas d'ailleurs. Pour autant, ça reste un des meilleurs albums du groupe. Il y a une ouverture artistique pour un heavy moins traditionnel, en tous cas pour une palette musicale bien plus large et revendiquée (assumée ?) sur disque. Le titre de clôture, "Anneliese", en est le parfait exemple, qui aurait imaginé trouver ça sur un album de Nightmare ? Entre le côté Dimmu Borgir, les growls, les synthés etc, ce disque révèle de belles surprises ! Yves Campion, le taulier de Nightmare, doit être assez épaté de la longétivé et l'évolution de ce groupe dans lequel il apporte toujours une section rythmique impeccable et agressive.

L'album est très (trop) équilibré et à mon goût, bien que j'aime l'ensemble des titres, j'ai du mal à en faire vraiment ressortir un au-dessus des autres. Non pas que tous les morceaux se ressemblent car c'est loin d'être le cas, mais ça manque d'un morceau faisant office de "hit", et non pas que j'aime le principe du hit qui passe à la radio mais j'aime bien qu'il y ait un ou deux points culminants dans un album et là je ne les trouve pas. Même si "Divine Nemesis", "The Passenger" et "Under The Ice" me parlent davantage, ils ne sont pas meilleurs que les autres titres. Mais cette "égalité" des morceaux et ces styles différents amènent pourtant à une homogénéité globale de l'album qui reste assez fantastique. Les deux réelles surprises au final, ce sont la power ballad "Crystal Lake", superbe morceau, et l'enchaînement avec un "Lights On" très années 80 et hard rock. Surtout quand on met ça en face des quatre morceaux qui suivent, wahou ! Quel plaisir aussi de retrouver des orchestrations comme sur "The Burden Of God" et ses prédecesseurs ! Un gros travail a été fait sur le son dans son ensemble, il est magistral et ne fait qu'ajouter de la beauté, de la force et de l'agressivité à ce disque. On le ressent notamment à l'écoute des guitares très puissantes. Ce qui est vraiment beau avec ce disque, c'est cette rage, cette puissance mais aussi ce côté positif qui s'en dégage. Trois aspects qui ne se rejoignent que rarement mais là toutes les étoiles sont alignées pour que l'on parte sur LA référence du groupe depuis les années 2010 et pour la suite !

L'évolution est parfois surprenante mais je la trouve naturelle à voir les différents épisodes par lesquels passe le groupe, et pourtant je suis fan du trio d'albums "The Dominion Gate", "Genetic Disorder" et "Insurrection". Mais là encore cette remise en question réussit au groupe, j'ai tellement hâte de voir le résultat sur scène !


Antoine
Octobre 2020




"Dead Sun"
Note : 15/20

Nightmare est un groupe qui a une valeur assez sentimentale pour moi. En effet, je les ai découverts il y a maintenant dix ans, à l'occasion de mon tout premier concert de metal. "The Dominion Gate" est ainsi devenu un des premiers albums de ma collection, rejoint quelques années après par le très bon "Genetic Disorder". Et puis, les années ont passées et mes goûts ont évolué, tout comme la musique des Grenoblois. Si bien que je n'ai pas vraiment réussi à accrocher aux albums qui ont suivi avec leurs refrains beaucoup trop pompeux et attendus à mon goût.

Oui mais voilà, aujourd'hui Nightmare fait peau neuve après le départ des frères Amore. Un départ qui aurait pu signer l'arrêt de mort du groupe tant il paraissait difficile de remplacer un chanteur aussi talentueux et atypique que Joe. Or, sur ce coup-là, la bande de Yves Campion a fait très fort en choisissant rien de moins que Maggy Luyten, la Doro belge, pour succéder à notre Dio français. Une superbe voix qu'on avait déjà eu l'occasion d'entendre dans le titre "The Dominion Gates Part. III" de l'album "The Burden Of God". Quant à la batterie, elle est maintenant assurée par Olivier Casula qu'on avait déjà pu croiser dans des registres plus extrêmes.

L'album démarre avec l'intro de guitares bien heavy de "Infected". Un titre qui basculera vite vers un thrash metal bien percutant sur les couplets avant de revenir à un heavy épique le temps du refrain. Mais ce n'est pas tout : la voix ultra masculine de Maggy ira jusqu'à flirter avec le hardcore tandis que certains riffs malsains nous feront carrément penser à du black. Nous avons ainsi, dans les quatre minutes de ce titre d'introduction, une sorte de condensé de ce qui nous attend dans ce nouvel album : une grosse base heavy thrash boostée par une production bien lourde, des envolées épiques, et quelques passages qui tirent davantage vers des sonorités plus extrêmes. Comme nous le confiait Matt dans son interview, on sent ici que les deux guitaristes / compositeurs du groupe se sont lâchés dans l'écriture des morceaux.

Dans l'ensemble, on note aussi que la production est plus épurée que d'habitude. En effet, depuis son retour sur scène avec "Cosmovision", le groupe nous avait habitués à de nombreux arrangements orchestraux dans ses albums. Or, outre le chœur d'enfants et les claviers électro à la fin "Seeds Of Agony", il faudra souvent tendre l'oreille pour discerner les quelques discrets arrangements disséminés avec grande parcimonie dans l'album. Nightmare mise ainsi davantage sur l'énergie brute des guitares, de la batterie et de la voix surpuissante de la chanteuse.

Au niveau de la construction de l'album, on débute par une succession de cinq titres bien vigoureux qui se terminera en apogée avec l'énergie tribale du très bon "Ikarus". Le groupe calme ensuite un peu le jeu avec "Indifference", "Dead Sun" et "Seads Of Agony" ; trois titres davantage portés vers l'émotion. Je dirais, pour ma part, qu'il s'agit un peu du "ventre mou" de l'album. On enchaîne alors avec "Inner Sanctum", un morceau assez déroutant qui jongle entre bon gros riffs death / black et lignes de chant plus lumineuses mais un peu mièvres. On continue avec le très heavy mais un peu kitch "Serpentine" dans lequel Kelly Sundown Carpenter (Adagio) vient mêler son vibrato électrisant au chant rauque de Maggy.

Il faudra attendre la dernière piste pour tomber sur mon morceau préféré de l'album. Je parle du percutant "Starry Skies Gone Black" avec son solo joussif et son refrain à la Amon Amarth qui colle parfaitement à la voix de tigresse de Maggy. Un excellent titre qui relève d'un cran la qualité globale de l'album et qui nous laissera suffisamment sur notre fin pour avoir envie de rappuyer sur le bouton "play" de notre lecteur.

Que dire pour conclure ? Ce "Dead Sun" est indéniablement un bon album dont j'apprécie beaucoup le côté abrupt et rentre-dedans mais qui est malheureusement encore trop contre-balancé par des passages plus mous et un peu trop pompeux. Même si ce n'est pas cet album qui me réconciliera pleinement avec le groupe, je ne peux contester que le quintette nous y livre une prestation qui reste assez convaincante. J'attends donc, avec envie, d'entendre ce que ce nouveau line-up pourra maintenant donner sur scène.


Zemurion
Décembre 2016




"The Aftermath"
Note : 18/20

Nightmare, la formation qui représente sans aucun doute ce que le metal français peut faire de mieux. Les Grenoblois sont toujours là après 35 ans de carrière et même si le groupe durant sa (longue) carrière a connu des hauts et des bas (comment ne pas en connaître durant une si longue carrière !), depuis 1999, année de la renaissance, Nightmare tient le haut de l’affiche et est sans aucun doute la meilleure formation de power metal français. Le groupe qui est aujourd’hui composé de Jo Amore au chant, Franck Millelini et Matt Asselberghs aux guitares, Yves Campion à la basse et David Amore à la batterie nous revient avec leur le successeur de "The Burden Of God" : "The Aftermath".

Un nouvel album de Nightmare c’est toujours un enchantement, on sait perpétuellement que nous ne serons pas déçus. Avec ce nouvel opus, Nightmare repousse encore une fois ses limites et nous livre un "The Aftermath" époustouflant. Il semblerait que ces dernières années, Nightmare ait décidé de nous livrer des albums de haute volée. "The Burden Of God" avait mis la barre très haut, mais "The Aftermath" reprend là où le groupe s’était arrêté et continue inlassablement sa course vers les sommets du metal. Avec "The Aftermath", Nightmare nous délivre encore une fois un condensé de metal puissant, sombre et mélodique à souhait, comme seul le groupe sait en créer. Il ne peut en être autrement quand on a côtoyé Saxon, Blind Guardian, Grave Digger ou Sabaton... Mais une chose est sûre, il est très difficile de chroniquer un disque quand on est fan au risque de ne pas être objectif, voire envahi par l’émotion, mais Nightmare avec "The Aftermath" c’est exactement çà : Des émotions du début à la fin.

Comme à son habitude, Nightmare débute ce nouvel album avec une courte introduction, "The Aftermath", qui met dans l’ambiance et lâche la bride avec le puissant "Bringer Of A No Man’s Land". Nous voilà avertis, "The Aftermath" est un déchaînement de riffs mélodiques, de grosses parties de batterie et des refrains où Jo excelle (on comprend pourquoi on le compare souvent à feu Ronnie James Dio !). Depuis sa reformation en 1999, Nightmare a trouvé son son, son style, qui rend le groupe si unique, reconnaissable dès les premières notes ; à l’image du titre "Necromancer" dans la pure veine Nightmarienne : intro de folie, guitares tranchantes comme un sabre, batterie et basse qui se complètent, et la voix toujours aussi ensorceleuse. Vous l’avez compris, "The Aftermath" est l’album de Nightmare qu’il faut posséder (comme tous les autres d’ailleurs), d’autant que, soyons un peu chauvins, Nightmare est peut-être le meilleur représentant du metal français à l’international et n’a absolument pas à rougir face au cadors du genre. Comment rester de marbre, insensible face à un titre comme "I Am Immortal", titre qui reçoit le soutien de claviers et qui possède encore une fois un refrain qui fait monter très haut... Mention spéciale pour le titre "The Bridge Is Burning", qui prend littéralement au ventre... Un délice.

Nightmare a décidé il y a quelques années de prendre la tête des groupes français et de ne plus la lâcher, et ce n’est sûrement pas avec "The Aftermath" que cela va changer. Il est quand même rassurant d’observer, malgré tout ce que l’on peut dire, lire ou écrire que le meétal français se porte bien, que l’on peut être fiers de nos formations et que nous nous devons de les soutenir. Nightmare a joué dans les plus gros festivals à l’étranger ou en France (Metal Camp, Wacken Open Air, Hellfest...), ce qui est bien un gage de qualité et de reconnaissance du metal Hexagonal. Nightmare avec "The Aftermath" nous livre un nouvel album de grande classe, cet album positionne définitivement le groupe comme les boss du metal français et mérite un grand respect. On ne fait certainement pas une carrière de 35 ans somme toute par hasard ! Nightmare aime ses fans et ses fans le lui rendent bien. "The Aftermath" sort une nouvelle fois avec le soutien du label allemand AFM records et est prêt à vous faire vivre un véritable cauchemar... Sublime.


Vince
Mai 2014




"The Burden Of God"
Note : 19/20

Continuant sur sa lancée depuis sa reformation en 1999, Nightmare nous revient pour un huitième album, avec une fois de plus une qualité qui les place parmi le gotha mondial et cela sans aucun chauvinisme racoleur. "The Burden Of God" est quasi parfait, compositions taillées dans la pierre la plus noble, prestation époustouflante une fois de plus de Mr Amore, seul ombre au tableau pour ma part une production un peu molle, des guitares légèrement en retrait et le son général de la batterie qui manque de dynamisme à mon goût. De plus, il est vrai que le groupe nous avait habitué à des productions monstrueuses sur ses précédants opus (Fredrik Nordström sur "Genetic Disorder" et Alex Kohler sur "Insurrection" notamment). Mais tout cela reste du chipotage car comme dit le proverbe "Qui aime bien, châtie bien". Il est à signaler que le travail de Patrick Liotard offre un spectre sonore des plus propres et qu'il n' a pas hésité à se transformer véritablement en sixième membre du groupe en signant l'écriture des deux titres qui clôturent l'album ("Final Outcome" et "Afterlife") ainsi que la sublime intro "Gateways To The Void". Musicalement, les Grenoblois forcent le respect, faisant preuve d'une classe maléfique sur l'ensemble de l'opus, retrouvant certaines ambiances orchestrales de "The Dominion Gates", le fabuleux élan donné par les cordes sur le début de "The Preacher" en atteste. Forgeant son heavy power vers des sommets de plus en plus mélodiques, Nightmare fait proliférer les paradoxes entre lourdeur des guitares à la limite du death Suédois école Michael Amott et la mélodie enivrante des vocaux de Joe Amore. On notera d'ailleurs au niveau des guitares l'arrivée de Matt Asselberghs en remplacement de JC Jess souhaitant se concentrer sur son excellent projet solo. Le Suédois s'en sort avec les honneurs tout au long de l'album avec des solos parfaitement complémentaires aux rythmiques beaucoup moins heavy qu'à l'accoutumée de Franck Millileri. Alliée à la puissance de feu percussive de Yves Champion et de David Amore, l'offrande se transforme en mise à mort, la chaleur montante dans nos esgourdes sur les joyaux que sont "Shattered Hearts", "Crimson Empire" ou encore "Sunrise In Hell" nous achevant dans un râle de jouissance. Nightmare signe avec ce "The Burden Of God" son entrée au panthéon des géants du heavy metal mondial, pas plus, pas moins !


Lole
Mai 2012




"One Night Of Insurrection"
Note : 18/20

Les vétérans de Nightmare avaient eu la très bonne idée de se reformer en 1999 en pondant l'EP "Astral Deliverance" et en sortant l'année suivante le "Live Deliverance", premier double live album de l'histoire pour un groupe de metal Français, nous présentant alors un bilan des débuts de sa longue carrière. Les Rrenoblois réécrivent aujourd'hui cette belle histoire avec ce "One Night Of Insurrection", cadeau offert à leurs fans pour les 30 ans du groupe. Enregistré lors du concert d'Halloween organisé dans leur région d'origine pour un évenement que peu de groupes peuvent se vanter d'effectuer, on retrouve une douce folie imprégnier les 13 titres de cette galette.

Fier constat de la deuxième jeunesse du quintette, la part belle est certe faite aux titres du dernier album en date, le superbe "Insurrection" dont on retrouve pas moins de 5 titres, mais les titres de "Cosmovision", de "The Dominion Gate" ou de l'excellent "Genetic Disorder" ne sont pas en reste. On louera l'authenticité du groupe qui n'aura pas bourré ce live d'overdub et autres retouches studio, quelques larsens apparaissant ici et là, mais ne génant en rien le confort d'écoute, et donnant l'impression vraie d'être au premier rang de cette prestation. Niveau ambiance, la retranscription d'un public des plus enthousiastes participe grandement à la très bonne tenue de ce live, comme quoi 500 personnes motivées suffisent à générer une atmosphère électrique. Il faut bien dire que Nightmare le leur rend bien, le groupe effectuant une prestation sans faille, la tracklist mettant alors en valeur les titres les plus efficaces des derniers albums ("Eternal Winter", "Heretic", "Wicked White Demons", "Queen Of Love And Pain", "The Watchtower", etc...). Si je ne dirai jamais assez le talent incroyable du vocaliste Joe Amore, la classe naturelle de ce dernier prend ici encore une autre dimension, éclatante de générosité. Dépourvue des artifices présents sur les derniers enregistrements, fabuleusement chaude et spontanée, les prouesses de la voix du "Dio" Français nous collent le frisson, exhibant avec générosité une interprétation un peu plus noire que sur disque. Pour le reste du combo, la démonstration est parfaite, la rythmique bastonnant l'auditeur comme il faut, les tempos étant quelques fois un peu plus élevés que sur les versions originales, pendant que la jeune doublette JC Jess/ Franck Milleliri montre toute ses qualités guitaristiques en nous affublant de solos de grandes classes.

Finalement le seule chose que l'on regrettera sur ce CD (hormis la légéreté de certains choeurs et la couleur assez médium grave de l'enregistrement) est de ne pas avoir eu la même version que sur le DVD l'accompagnant, les divers featurings et certains titres passant ainsi à l'as. Nightmare démontre ici toute son énergie en concert et cela tombe bien, ils tournent actuellement dans nos contrées avec Sabaton, je ne peux que vous encourager à aller les soutenir !


Lole
Mars 2011




"Insurrection"
Note : 18/20

30 ans est un bel âge... non ? Fini les affres d'adolescent, les expérimentations et les interrogations, la maturité est en pleine action et c'est pour cet anniversaire que peu de groupes atteignent que les Nightmare, 2 ans après le fabuleux "Genetic Disorder", nous reviennent avec ce septième album qui sort chez les Germaniques d'AFM Records (Doro, U.D.O...), ce qui est en soi, déjà, une certaine marque de reconnaissance... quand même !! Niveau production, le groupe a mis les petits plats dans les grands en confiant le bébé à Achim Kölher (Accept, Primal Fear, Masterplan) et on se doute alors de prendre une grosse baffe dans la tronche, vu le fringuant passé du monsieur et le talent des Grenoblois. La suite n'est que pur plaisir ultime pour tout fan de heavy metal, s'éloigant un peu de la brutalité (relative) de l'opus précedant tout en continuant sur les bases posées depuis l'abandon des claviers et du style progressif de "The Dominion Gate" paru en 2005.

On attaque par "Eternal Winter", le son est impressionnament incisif, la section rythmique massive et calibrée parfaitement, les guitares, elles, se mêlent à un côté plus moderne tout en conservant les valeurs d'antan, le chant de Joe d'Amore au top, divinement maléfique et langoureux quelques fois. Le groupe mise sur une entrée un peu plus posée que sur ses précédents opus, signe que le cauchemar va s'emballer. Et ils ne me feront pas mentir par le titanesque "The Gospel Of Judas", qui fait la part belle à un Judas Priest diabolique et un discret côté Suédois nouvellement amené par la jeune garde dernièrement recrutée. On remarquera de nouveau que le chant est judicieusement porté en avant, les prouesses vocales de Joe se faisant de plus en plus impressionnantes (et dire qu'il ne chante que depuis 1999 !!!), tapant les contre Ut le temps de rivaliser avec les guitares impeccables de J.C Jess. Remplaçant de Alex Hilbert, il a su s'intégrer admirablement au groupe, apportant discrètement son style sans dénaturer les bases de Nightmare. La nouvelle doublette (avec Franck Millileri, présent depuis 2004) donne sur ce "Insurrection" une couleur relativement nouvelle de par certaines incursions que ne dénigrerait pas Arch Enemy et consorts, et en fait un atout non négligeable. Les Grenoblois toutefois ne crachent pas dans la soupe et nous déversent d'excellentes parties purement heavy metal, notamment sur le très épique "Legions Of The Rising Sun" avec son excellent refrain, et "Mirrors Of Damnation" pur joyaux à l'acidité morbide. Le groupe nous rappelle qu'il sait aussi se poser, en preuve "Target For Revenge", ballade rageuse avec ses choeurs guerriers et le fabuleux "Three Miles Island" qui démarre tranquillement sur un arpège simplisime pour nous exploser à la gueule dès que la saturation rentre en ligne de mire. Unique titre composé par J.C Jess et long de près de plus de 8 minutes, ce morceau s'impose en véritable pierre angulaire de l'album, complet dans son écriture, montrant tout le talent des Grenoblois qui n'ont rien à envier aux autres formations internationales.

J'irais même à dire que depuis ces 3 derniers albums, Nightmare démontre une réelle qualité et une constante assez exceptionnelle qui en font une valeur sûre sur la scène européenne. Et ce n'est pas les autres titres de l'album ("Cosa Nostra", le démoniaque "Insurrection" ou encore "Angels Of Glass") qui me feront dire le contraire. Véritable cause au headbanging, ce "Insurrection" fait vraiment très mal, on ne pourra que regretter qu'un système de composition au niveau des structures un peu récurrent sur certains titres, toutefois appliqué avec un savoir faire parfait, et qui ne gêne nullement dans l'appréciation de cet opus. Nightmare fête donc en grandes pompes ses 30 ans, croisant avec une classe incroyable tous les styles qu'il a pratiqué depuis ses débuts, progressif, power et heavy metal furieux. J'en reprendrais bien pour 30 ans missieu le juge !!!


Lole
Janvier 2010


Conclusion
L'interview : Matt Asselberghs

Le site officiel : www.nightmare-metal.com