Le groupe
Biographie :

Night In Gales est un groupe de death metal mélodique allemand formé en 1995 et actuellement composé de : Tobias Bruchmann (basse / In Blackest Velvet, ex-Pope Death Threat, ex-Intestinal Ulcer), Adriano Ricci (batterie / Grind Inc., ex-Torture Chamber, ex-Crikey, ex-In Blackest Velvet, ex-Resurrected, ex-Blood Red Angel, ex-Coronation), Jens Basten (guitare / ex-Deadsoil, ex-God Said War, ex-Intestinal Ulcer), Frank Basten (guitare) et Christian Müller (chant / In Blackest Velvet, ex-Shockgnosis, ex-Godz At War, ex-Bloodred Bacteria, ex-Eternity). Night In Gales sort son premier album, "Towards The Twilight", en Juin 1997 chez Nuclear Blast, suivi de "Thunderbeast" en Juillet 1998, de "Nailwork" en Mars 2000, de "Necrodynamic" en 2001 chez Massacre Records, de "Five Scars" en Novembre 2011 chez Lifeforce Records, de "The Last Sunsets" en Février 2018 chez Apostasy Records, et de "The Black Stream" en Septembre 2023.

Discographie :

1997 : "Towards The Twilight"
1998 : "Thunderbeast"
2000 : "Nailwork"
2001 : "Necrodynamic"
2011 : "Five Scars"
2018 : "The Last Sunsets"
2023 : "The Black Stream"


Les chroniques


"The Black Stream"
Note : 15/20

Les Allemands de Night In Gales sont de retour avec leur huitième album "The Black Stream" et semblent donc avoir repris leur rythme de croisière malgré la pandémie. Après le break de dix ans qui séparait "Necrodynamic" et "Five Scars" puis celui de huit ans jusqu'à la sortie de "The Last Sunsets" qui voyait le retour au micro de Christian Müller, le groupe semble être en forme. Cette fois, il n'aura fallu attendre que deux ans et demi pour que le groupe nous refasse entendre son death metal mélodique à la suédoise.

Les influences les plus évidentes sont bien entendu les anciens albums d'In Flames, jusqu'à "The Jester Race" en gros, et At The Gates mais le groupe a tout de même sa petite patte et parvient toujours à proposer quelque chose d'intéressant au-delà de l'amour pour cette scène qui aura fait marcher beaucoup de monde sur ses traces. "Tears Of Blood" nous fait d'ailleurs entendre un up-tempo qui renvoie justement à At The Gates même si ce premier morceau se fait plus mélodique et mélancolique que ce qu'ont pu produire les Suédois. On sent que le groupe vise l'accroche et l'efficacité ne serait-ce que par la durée des morceaux qui sont assez compacts, les plus longs atteignent les cinq minutes et la moyenne se situe plutôt autour des quatre. On reste donc sur un death mélodique assez direct qui ne cherche ni à expérimenter ni à réinventer la roue. Pour autant, Night In Gales se réapproprie le genre et cherche à en proposer sa version, on sent donc les influences majeures mais ce nouvel album présente tout de même quelques petits détails sympathiques qui rendent l'écoute agréable et ne donnent pas l'impression d'entendre une énième copie. "Gone Forever", par exemple, a ce qu'il faut de passages fédérateurs et les gros coups de double grosse caisse lui confère une puissance appréciable, même si le son de la batterie aurait pu bénéficier de plus de patate. En parlant de ça, "Final Place" se fait plus agressif en sortant les blasts en plus d'un up-tempo plus énervé, un petit coup de boost qui donne plus d'agressivité à la musique de Night In Gales. On reste évidemment sur du death mélodique et l'influence des vieux In Flames s'entend bien mais ça fait toujours plaisir d'entendre le groupe s'énerver un peu plus.

Le contraste avec le plus lourd et mélancolique "Laughter Of Madness" qui suit n'en est que plus appuyé et efficace. On garde une certaine puissance et là encore des mélodies fédératrices se font entendre, le genre de passage qui remporte beaucoup de succès en live. Les quarante-cinq minutes de ce nouvel album passent vite puisque le groupe apporte ce qu'il faut d'équilibre et passe régulièrement de passages up-tempo à d'autres plus mélodiques, accrocheurs ou lourds. De petites variations de tempo qui suffisent à apporter un peu de dynamisme et qui permettent à Night In Gales de ne pas reproduire bêtement le même schéma pendant ces onze morceaux. Un piège dans lequel sont tombés de nombreux groupes lorsque cette scène death mélodique suédoise a explosé et qui est évité ici par les Allemands. Le morceau-titre nous fait d'ailleurs une belle feinte avec ces arpèges en son clair tout en douceur et en mélancolie qui nous accueillent avec de bien belles mélodies. Sauf que là où l'on s'attendait à un morceau plus posé et plus triste, le groupe nous envoie sans prévenir un up-tempo inattendu dans la tronche, simple mais diablement efficace ! Un up-tempo qui se fait aussi entendre sur "Return To Chaos" sur lequel le batteur Adriano Ricci se fait plaisir en nous plaçant quelques roulements aux allures de solo de batterie ! Si vous aviez apprécié "Dawnlight Garden", vous devriez vous sentir comme à la maison avec "The Black Stream" puisque le groupe reconnaît lui-même suivre les traces de cet album. On y retrouve donc la même accroche mélodique, la même puissance fédératrice et la même efficacité.

Pas de surprises donc avec "The Black Stream" mais l'assurance d'avoir du bon death mélodique à la suédoise. Night In Gales revient en forme et confirme une fois de plus qu'il maîtrise un genre qu'il connaît sur le bout des doigts. Un nouvel album très efficace et toujours aussi direct qui ne risque pas de décevoir les habitués de la maison.


Murderworks
Novembre 2023




"The Last Sunsets"
Note : 18/20

Night In Gales, c’est une histoire de rareté mais aussi de qualité. Alors que le groupe se forme en 1995 grâce à l’impulsion de Frank et Jens Basten (guitares), ils sont rejoints par Tobias Bruchmann (basse), Christian Bass (batterie) et Christian Müller (chant). Le chanteur quitte le groupe après une premier EP, mais il est rapidement remplacé par Björn Gooßes (chant) qui incarne la rage du combo, et les allemands sortent alors un puis deux, trois et finalement quatre albums de 1997 à 2001, avant de s’offrir une réflexion sur eux-mêmes lorsque Christian Bass laisse sa place à Adriano Ricci. Le rythme du groupe en prend un sacré coup, et un EP sort timidement en 2005, puis une démo en 2008 alors qu’il faudra attendre 2011 pour un nouvel album. Björn quitte le groupe en 2012 et les fans y voient un signe avant-coureur de la fin de Night In Gales . Mais les Allemands se relèvent, avec en première ligne Christian Müller qui reprend le micro. Et la meilleure preuve pour montrer au monde que la volonté est toujours présente ? Sortir un album. "The Last Sunsets", c’est la preuve par l’image que le thrash / death mélodique anime toujours les pas de Night In Gales. Venez assister à la résurrection d’un groupe.

Pas question pour les Allemands de s’installer tranquillement, on commence directement avec le titre éponyme, "The Last Sunsets". Après une petite introduction mélodique, un blast féroce et une rythmique tranchante envahissent l’air, permettant à Christian Müller de hurler auprès de ses frères d’armes. La rage qui habite les Allemands continue sur "Dark Millenium", qui revient sur les compositions plus anciennes qui nous ont fait adorer le groupe, tandis que les choeurs hurlés apportent un réel plus à la rythmique déjà très efficace. Un son plus moderne pour "The Mortal Soul", mais toujours la même fureur et la même envie, les harmoniques fendent l’air pour finalement se faire balayer par la rapidité des riffs développés par les membres du groupe, alors que Christian Müller semble chanter comme s’il n’avait jamais quitté le groupe. Une telle nostalgie ne peut m’éviter de headbanguer seul devant mon ordinateur, mais c’est aussi avec "The Passing" que la mélancolie m’emporte. Cette petite ballade acoustique d’à peine deux minutes casse le rythme, mais emporte mon esprit dans une plaine qui s’apprête à être le lieu d’une sanglante bataille.

L’assaut est alors donné par "Architects Of Tyranny", qui ne perd pas une seule seconde pour attaquer sans relâche, guidé par une batterie puissante et directive. Pour galvaniser les foules, quoi de mieux que les hurlements d’amis du groupe ainsi que du bassiste en arrière-plan entre deux parties lead ? Je savoure ce titre comme s’il arrivait tout droit de nulle part, mais ma surprise est de taille lorsque "The Abyss" m’assaille. J’avais résisté à la tentation d’aller voir le clip tourné pour l’occasion, mais je me dis que j’ai eu tort de résister, me privant alors d’une démentielle avalanche d’harmoniques. Je retrouve le death mélodique des débuts, venu de Suède, mais cette composition est bien trop courte à mon goût. Je me venge alors sur le son plus moderne de "The Spears Within", qui conserve tout de même un pied bien ancré dans l’old school. Des effets font surgir les riffs de toute part, alors que le blast nous mitraille en permanence. Impossible de rester insensible. Un aspect plus froid et distant de la magnificence de la composition des Allemands me saisit en s’imposant à moi sur "Circle Of Degeneration", mais la puissance de ce titre est belle et bien réelle. J’ose même le terme onirique pour en décrire l’atmosphère.

Difficile pour "Kingdom Of The Lost" de passer après cet excellent titre, mais cette chanson ne démérite pas. Clairement différente de la précédente, elle suit une autre voie de la grande diversité dont le groupe est capable, alors que "Cessation" brise à nouveau le rythme. Ce titre instrumental porte parfaitement son nom, mais on sent tout de même une énergie latente qui ne demande qu’à exploser, alors que l’introduction d’"In Pain, In Silence" débute. C’est un autre titre froid et contemplatif, mais ô combien envoûtant. Les riffs s’enchaînent et s’emboîtent parfaitement, mais encore une fois la composition à la voix emplie de souffrance passe en un éclair. On repart pour une dernière composition plus violente qu’envoûtante, malgré les parties lead très inspirées, mais il était quasi-impossible de passer après le titre précédent pour moi. En le réécoutant quelques heures après, je découvre alors une multitude d’harmoniques et un passage en duo basse / batterie sous un chant hurlé qui m’avaient laissé de marbre la première fois.

Night In Gales est revenu. Plus fort que jamais, surmotivé et avec l’aide de son chanteur originel, le groupe peut maintenant passer par la phase reconquête de la scène, endroit qu’ils avaient délaissés ces derniers temps. Le seul bémol de cet album, qui me frustre réellement, c’est la longueur des titres. Bon nombre d’entre eux passent à une vitesse folle.


Matthieu
Mars 2018




"Five Scars"
Note : 09/20

Night In Gales, qui nous vient d’Allemage, se revendique comme du death metal mélodique. Avec cet album "Five Scars", rien n’aurait supposé au visuel que c’est un groupe de ce genre. Peu importe, j’apprécié énormément ce devant de pochette et il faut voir si le contenu est aussi agréable. La première piste "Epitaph" faisant piste d’introduction dégage une musique classique composée de violoncelles. Beau, calme, superbe jusqu’au moment où la piste suivante "This Neon Grave" s’enchaîne et là c’est le drame. L’ambiance générée par la première piste ne colle plus tout dès la deuxième piste. En effet, nous avons droit à un death metal super agressif avec un chant hurlant ne collant pas du tout à l’instrumentation. Du coup, cela n’est pas du tout agréable, comme si le chant semblait être collé comme il pouvait sur la musique. Mais tout n’est pas aussi mauvais que cela, les pistes où le chant n’est pas hurlant comme dans "Days Of The Mute" est de bonne qualité. Et côté instrumentation, c’est bien travaillé, c’est bien technique avec un son de bonne qualité mais le problème est que l’on a du mal à plonger dans leur univers. En effet, même si le ton musical est varié, le fil conducteur des pistes ne permet pas une réelle envie d’écoute des pistes qui se succèdent. C’est bien dommage car cet album possède pas mal d’atouts pour rester écoutable du début à la fin. Je reviens encore une fois vers ce chant hurlant qui gâche tout alors que le chant clair et les autres effets de voix relèvent bien le niveau. La dernière piste venant clore cet album avec le retour des violoncelles est pour être franc avec l’introduction mes deux pistes les plus appréciées de l’album. Pour conclure, le groupe Night In Gales a des bonnes idées mais il faudra avant tout les ordonner et surtout adapter plus correctement le chant avec l’instrumentation.


JU
Octobre 2011


Conclusion
Le site officiel : www.night-in-gales.com