"Children Of Eve"
Note : 19/20
Nightfall confirme son retour. Toujours signés chez Season Of Mist, Efthimis Karadimas (chant / basse, The Slayerking), Kostas Kyriakopoulos (guitare, The Slayerking), Fotis Benardo (batterie, Nightrage, ex-Necromantia, ex-Septicflesh...) et Vasiliki Biza (basse) nous offrent leur onzième album, "Children Of Eve".
L’album débute dans l’angoisse avec les premiers moments d’"I Hate", déclaration virulente où les premiers signes d’agressivité deviennent rapidement ancrés dans une touche old school aux influences gothiques mélodieuses. Les choeurs renforcent le côté majestueux du morceau qui adopte également des orchestrations en plus de sa violence imposante avant de la rendre plus brute sur "The Cannibal", empruntant au black / thrash tout en conservant les harmoniques sanglantes. Le solo torturé s’adapte parfaitement à l’atmosphère furieuse avant de revenir à une folie assumée mais un peu plus lente sur "Lurking" qui couple des tonalités occultes avec des rires ou des passages inattendus et dévastateurs. Le groupe nous autorise tout de même un moment de répit avant le dernier refrain, puis il renoue avec une dissonance hypnotique pour donner des teintes doom pesantes à "Inside My Head", le morceau suivant où le son est beaucoup plus planant, mais qui n’oublie pas ses vagues de fureur grâce à des patterns saccadés et accrocheurs.
"Seeking Revenge" prend rapidement le relai avec son introduction intrigante suivie d’une voix féminine et des riffs simples avant de nous confronter à une rythmique solide où les leads nous envoûtent à nouveau, se couplant à la perfection au jeu de percussions groovy avant de céder la place à "For The Expelled Ones" où les musiciens développent des tonalités plus inquiétantes. Les rugissements du vocaliste contribuent à assombrir les riffs déjà puissants, puis "The Traders Of Anathema" nous précipite à toute allure dans son torrent de violence aux accélérations régulières où l’on retrouve tour à tour lourdeur, tonalités étouffantes et double pédale féroce. "With Outlandish Desire To Disobey" débute avec une nouvelle voix féminine mais également une lenteur mystique où le groupe développe des tonalités imposantes pour accueillir le duo avec Efthimis, mais le son sait parfaitement quand et comment s’embraser pour se transformer en véritable ouragan avant de rejoindre la mélancolique "The Makhaira Of The Deceiver". A nouveau, le son n’hésitera pas à s’enflammer pour nous surprendre avant de revenir à sa course épique, surtout sur le final majestueux qui mène à "Christian Svengali" où les racines du groupe s’expriment une dernière fois pour magnifier un ton déjà massif qui accompagne les cris du vocaliste et autres orchestrations, refermant l’album avec une intensité palpable.
Depuis sa renaissance, Nightfall s’est toujours montré redoutable, que ce soit sur album ou en live, témoignant d’une volonté de poursuivre sa carrière de la meilleure des façons. Avec "Children Of Eve", ils nous prouvent une fois de plus leur puissance et leur détermination.
"At Night We Prey"
Note : 17/20
Nous n'avions plus de nouvelles de Nightfall depuis 2013 et la sortie de "Cassiopeia", ce qui n'est pas étonnant lorsque l'on sait que le maître à penser du groupe, Efthimis Karadimas, est passé par une bonne grosse dépression. C'est justement cette dépression qui a nourri le nouvel album qui débarque cette année et qui s'appelle "At Night We Prey", un mal pour un bien comme le dit l'expression.
Après une dépression logiquement revient la niaque, une fois relevé on a envie de profiter de la vie et de botter le cul de ce salopard de cafard qui est venu nous bouffer les nerfs. Et cette rage, c'est exactement ce que l'on entend sur ce nouvel album de Nightfall qui ne s'est plus montré aussi extrême et brutal depuis ses tout débuts ! Rappelons que le groupe a débuté par un black / death assez violent puis est passé par plusieurs périodes allant du dark au goth en passant par de petites touches electro. J'ai toujours tendance à oublier que certains ne connaissent peut-être pas le groupe puisque le nom de Nightfall a bien circulé en France grâce à cette signature chez Holy Records à l'époque, un label qui a grandement contribué à faire connaître la scène metal grecque chez nous (si quelqu'un passe par là, merci à vous, ce label a fait quasiment toute mon adolescence metal avec ses sorties et les nombreuses commandes passées...). C'est une fois de plus à un label français que Nightfall a choisi de faire confiance puisque le groupe arrive chez Season Of Mist, mais revenons en à nos moutons musicaux. Après une petite intro, c'est "Killing Moon" qui ouvre les hostilités et si les premières mélodies se montrent effectivement très sombres, quand le morceau part, il ne fait pas semblant. De bons gros blasts nous tombent dessus, parfois sur de gros tapis de doubles bien méchants, ce que l'on n'avait plus entendu chez Nightfall depuis bien longtemps. Les mélodies typiques de la scène grecques se font elles aussi entendre et donnent ces ambiances épiques que le groupe a souvent prodiguées. Voilà en tout cas une orientation très directe qui ne fait pas de prisonniers et qui illustre parfaitement la rage et la dépression par lesquelles est passé le leader de Nightfall. "Darkness Forever" ne fait pas plus de quartier et défouraille tout ce qui dépasse dans une veine death / thrash avec quelques relents plus dark sur les passages les plus lourds.
Si le groupe est revenu à quelque chose de très brutal, il n'en a pas oublié les mélodies pour autant et "At Night We Prey" se montre tout aussi riche en ambiances qu'en agression pure. L'équilibre entre les deux est bien maintenu et ces deux mondes cohabitent harmonieusement dans un album sombre, violent et épique. Il y a évidemment en plus une noirceur qui imprègne tous les morceaux, qui entoure l'album d'une aura sinistre qui lui va à merveille et donne plus d'impact à cette agressivité. Comme souvent, il faut croire que cette mauvaise passe a donné de l'inspiration parce que ce nouvel album est probablement ce que Nightfall a fait de mieux depuis un petit moment. Les précédents albums étaient très bons aussi et ce groupe n'a jamais vraiment déçu en plus d'avoir toujours su garder une personnalité bien affirmée, mais la rage qui émane de ce nouveau méfait fait du bien par là où elle passe ! Un morceau comme "Witches", d'ailleurs, illustre bien ce constat, entre les blasts bien bourrins et les passages plus lourds qui vous déboîtent la nuque il y a de quoi s'en prendre plein la tronche. Le jour où le live pourra revenir (gardons espoir), ce genre de morceaux fera un carnage dans la fosse. Quant aux choeurs féminins que l'on entend à plusieurs reprises, ils créent une ambiance dramatique, poignante (surtout sur "Wolves In Thy Head" qui prend aux tripes) voire même paradoxalement onirique, la dépression tenant plus du cauchemar que du rêve. Ces passages ont quelque chose d'irréel et illustrent peut-être le détachement du monde que l'on peut éventuellement ressentir dans ces périodes noires. Une fois de plus, l'équilibre entre la lourdeur et l'agressivité est tenu naturellement et on sent que la catharsis a imprégné le processus de composition.
Si Efthimis Karadimas a passé une mauvaise période, il s'en relève brillamment et permet à Nightfall de sortir un de ses meilleurs albums. "At Night We Prey" sort les crocs et mélange la noirceur et la brutalité de bien belles façons. A la fois poignant, violent, mélodique et épique, ce nouvel album remet les pendules à l'heure et montre que Nightfall est toujours là et en forme !
"Cassiopeia"
Note : 14/20
Les pilliers de la scène grecque death / gothique sortent un nouvel album, "Cassiopeia".
Celui-ci est lié à la constellation et parle du caractère arrogant de la race humaine.
Dès les premières secondes du premier titre "Phaethon", on ressent une atmosphère tragique et gargantuesque.
Le chant de Efthimis Karadimas est précis et accrocheur.
La musique est portée par un fond symphonique assez simple mais très important.
Les guitares sont mélodiques et nous racontent une histoire,
tout est harmonieux est cela donne un titre plus que réussi !
Ensuite, "Oberon & Titania" résonne avec des riffs froids, rejoints par le clavier aérien et plutôt enchanteur.
Le morceau est lourd avec un savant dosage mélodique en second plan.
"Colonize Cultures", lui, envoie du lourd !
Il est bien violent avec toujours une petite touche atmosphérique et épique.
Plus typé black / death symphonique, "Nightwatch" est sombre et nous fait ressentir un vent glacial.
Puis, "Stellar Parallax" nous offre une vision d'une dimension bien épique à travers le ciel, nous faisant voyager dans un espace infini et mystérieux.
"Hubris" est entraînant avec des sonorités plutôt orientales et "The Reptile Gods" nous montre un côté plus malsain.
Le reste de l'album, soit les quatre titres restants, sont aussi bons mais rien de nouveau ne se passe.
Les morceaux de cet album ne sont pas mauvais mais se ressemblent trop, est hélas il n'y a plus de surprise...
Cependant l'écoute de l'album est très agréable.
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