Le groupe
Biographie :

Nightbringer est un groupe de black metal américain formé en 1999 et actuellement composé de : VJS (guitare, batterie / Crimson Moon, Goreaphobia, Incursus, Kult ov Azazel, Tenebrous, ex-Demoncy), ar-Ra'd al-Iblis (chant / Acrimonious, Matricide, Morbid Insulter, ex-Descending), Naas Alcameth (chant, guitare / Akhlys, Serpentinam, Temple Of Not, ex-Rhune), Ophis (guitare / Temple Of Not), Menthor (batterie / Bestia Arcana, Enthroned, Epping Forest, Lvcifyre, Necrosadist, ex-Corpus Christii, ex-Velório, ex-Morbius) et Norgaath (basse, chant / Coldborn, Enthroned, Grimfaug, Striid, Ayperos, ex-Gotmoor, ex-Hellewacht, ex-Paragon Impure, ex-Wapenspraak & Drinkgelag). Après quelques démos, splits et deux premiers albums, Nightbringer sort "Hierophany Of The Open Grave" en Août 2011 chez Season Of Mist. Le quatrième album du groupe, "Ego Dominus Tuus", sort en Septembre 2014, toujours chez Season Of Mist. "Terra Damnata" sort en Avril 2017.

Discographie :

2008 : "Death And The Black Work"
2010 : "Apocalypse Sun"
2011 : "Hierophany Of The Open Grave"
2014 : "Ego Dominus Tuus"
2017 : "Terra Damnata"


Les chroniques


"Terra Damnata"
Note : 15/20

Cela fait quelques années déjà que les Américains de Nightbringer délivrent leur black metal occulte et d'obédience orthodoxe, ils réitèrent cette fois avec "Terra Damnata" et n'ont toujours pas changé leur fusil d'épaule. Tant mieux d'ailleurs puisque le groupe a jusqu'à maintenant proposé des albums solides, habités et aussi brutaux que mystiques.

On peut tout de même déduire en voyant la longueur des morceaux et la durée de l'album que le groupe a voulu faire quelque chose d'un peu plus compact, on tape dans les six minutes par morceau au lieu des neuf ou dix habituelles. En tout cas, "As Wolves Amongst Ruins" ne fait pas de prisonnier et ouvre l'album de façon fort brutale à grands renforts de blasts sans pitié. D'ailleurs ce format légèrement plus compact donne l'impression que Nightbringer laisse plus de place à la violence brute, même si évidemment les claviers et les ambiances glauques et oppressantes sont toujours là. Malgré cela il y a quand même un recul du côté occulte et mystique qui habitait la musique du groupe à ses débuts. Nightbringer se fait toujours sombre, dominateur, violent mais il manque ce côté illuminé et totalement habité qui régnait sur les premières réalisations du groupe. Pas de quoi tirer à boulets rouges sur "Terra Damnata" pour autant, l'album se révèle efficace et intense. Ce côté occulte donnait une patte particulière à Nightbringer et c'est tout de même dommage de constater qu'il est en recul depuis quelques temps. En dehors de ça les Américains continuent de livrer un black metal sans pitié, intense et destructeur, qui même en ayant perdu de sa folie avec le temps trouve le moyen de faire mieux que d'autres représentants de cette scène tout en ne sonnant comme personne d'autre. Voilà, c'est ça qu'il manque à Nightbringer sur ses albums les plus récents, un peu de folie.

Question de goût donc, ceux qui adoraient le côté occulte des deux premiers (surtout du premier) albums ont dû lâcher l'affaire il y a bien longtemps. Les autres savoureront un nouvel album qui continue dans la droite lignée de son prédécesseur tout en renforçant encore l'impact de la chose. Un morceau comme "Of The Key And Crossed Bones" donne l'impression qu'un char d'assaut vous est passé dessus avec ses blasts presque ininterrompus ! Globalement, "Terra Damnata" est très brutal et intense, "Inheritor Of A Dying World" lève le pied et installe une ambiance plus poisseuse mais c'est bien un des rares morceaux avec "The Lamp Of Inverse Light" à ne pas nous rentrer dans le lard sans ménagement. Mais les rares fois où Nightbringer daigne calmer le jeu, il délivre des mélodies poignantes et des ambiances prenantes, un point sur lequel le groupe n'a jamais faibli d'ailleurs. Malgré ce fameux côté occulte moins prononcé, les albums de Nightbringer continuent quand même à nous emmener dans un univers à part, un univers touffu et oppressant même si plus contrôlé et plus direct qu'auparavant. Pour ce qui est de la production et comme d'habitude, on est loin des groupes de black qui sonnent petit, ici le son est puissant, volontairement chargé et dense, donnant une impression de magma sonore, bref exactement ce qu'il faut pour appuyer la violence et l'intensité de cette musique.

Au final, "Terra Damnata" poursuit sur la voie de son prédécesseur et balance un black orthodxe dissonant, brutal, intense et toujours aussi efficace.


Murderworks
Août 2017




"Ego Dominus Tuus"
Note : 17/20

2011, date du dernier et excellent album "Hierophany Of The Open Grave" des Américains de Nightbringer. C'est trois ans plus tard, après quelques tournées, que le groupe nous sort une nouvelle galette macabre et lugubre. "Ego Dominus Tuus", voici le titre de ce nouvel opus qui vient nous chatouiller les oreilles pour mon plus grand plaisir. Concrètement, qu'est-ce qui ressort de ces 10 titres ?

Le groupe continue sa route avec une recette qu'il connaît bien et avec laquelle il semble définitivement à l'aise, donc aucun changement de direction musicale n'est à noter, et une production musicale très proche de leur dernier album, "Hierophany Of The Open Grave". D'autant plus que les Américains nous proposent des titres plutôt longs et ce dès le début avec l'excellent titre "Ex Nox Illumination Mea In Deliciis Meis" qui dure 9 minutes. Ce qui est fascinant avec Nightbringer, c'est la force et la puissance qui se dégagent au fil des minutes et des écoutes, tantôt du blast tout comme des tempos plus lents qui permettent d'installer une atmosphère brumeuse et inquiétante. Le chaos reprend vite le dessus avec le début tonitruant de "Lantern Of Eden's Light" et une séance de tremolo et de blast époustouflante. Mon coup de coeur de cet album est probablement le magistral "The Otherness Of Being" qui ne laissera pas de marbre un bon nombre de connaisseurs de par sa mise en scène et son côté instable avec cette puissance progressive qui donne une intensité insoutenable au morceau.

Ce qui me plaît chez Nightbringer, ce n'est certainement pas sa capacité à prendre des risques, mais celle de donner une âme à ses morceaux et de penser chaque détail qui permet de placer ce groupe assurément parmi les plus minutieux de la scène black metal actuelle. Malheureusement, le groupe ne connaît pas le succès qu'il mériterait, mais quand on choisit d'évoluer dans ce milieu, les musiciens savent qu'ils ne font pas ça pour la gloire, pourtant leurs albums sont définitivement des "must have" !


Motörbunny
Septembre 2014




"Hierophany Of The Open Grave"
Note : 18/20

Nightbringer a été formé par Nox Corvus en 1999. Ce groupe de black metal puise sa force entre du Emperor (première periode) et du Marduk. "Hierophany Of The Open Grave" est sorti sous l'étiquette Season Of Mist (gros gage de qualité en black metal donc) le 19 Août. Et c’est donc leur troisième album.

Et on commence tout de suite avec "Rite Of The Slaying Tongue" qui nous entraîne vers une dépression dès les premières secondes du morceau. On ne se sent pas à l’aise, quelque chose de malsain se dégage mais le tout en finesse. Mais quand le groupe commence réellement, on a une autre vision du morceau, qui me touche va-t-on dire car avec "Eater Of The Black Lead" et "Psychagogoi" on est plongé dans un black metal assez underground tout en ayant un mixage excellent. On arrive à ressentir tous les instruments et ainsi la technicité des morceaux est plus appréciable. Je dois avouer que le groupe monte en intensité avec "Lucifer Trismegistus", "The Gnosis Of Inhumation" et "The Angel Of Smokeless Fire" qui dégagent quelque chose de fort. La voix de Nox Corvus est exceptionnelle et merveilleusement et ingénieusement mise à niveau par rapport aux instruments, ce qui donne une homogénéité aux morceaux. L’ensemble est malsain à souhait, les ponts instrumentaux ne sont pas décousus par rapport au reste. Les morceaux durent 7 minutes mais on ne s’en rend pas vraiment compte car on doit prendre en considération justement ces ponts qui donnent une impression que les morceaux ne tournent pas en rond. Le mixage, comme je l’ai dit au dessus, est assez homogène, on arrive à ressentir tous les instruments et ainsi observer la qualité des musiciens. Le son de la batterie est assez massif et lourd, ajoutez à cela une basse omniprésente, et un son de guitare très black metal traditionnel. Le groupe a toutes les cartes en main pour filer vers un bel avenir. La fin du disque sera du même niveau avec "Dreaming Above The Sepulcher", "Via Tortuosa" ainsi que "Old Night" qui me surprendront encore avec des changements de tempo et une diversité au niveau de leur jeu tout en restant dans leur propre style, c’est assez déconcertant à dire, le groupe ne fait pas du black metal progressif loin de là, mais ces passages sont très appréciables et permettent de nous garder en haleine.

Pour être bref, cet album est sûrement un de mes coups de cœur de l’année, 1 heure pour 9 compositions c’est dur à cerner dès le début, mais après plusieurs écoutes on ne peut être que conquis.


Motörbunny
Septembre 2011


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/nightbringerofficial