Le groupe
Biographie :

Nightbearer est un groupe de death metal allemand formé en 2017 et actuellement composé de : Dominik Hellmuth (guitare / Burden Of Grief, Despised, ex-Hate Force One, ex-The Nemesis Process, ex-Angband, ex-Luthien), Florian Böhmfeld (basse / ex-Hate Force One), Manuel Lüke (batterie / Burden Of Grief, ex-Hate Force One), Tristan Schubert (guitare / Miscarrier, ex-Momentary, ex-Not Your Choice) et Michael Torka (chant / Bloodwork, Despised, SchlAchtung). Nightbearer sort son premier album, "Tales Of Sorcery And Death", en Décembre 2019 chez Testimony Records, suivi de "Ghosts Of A Darkness To Come" en Juillet 2022.

Discographie :

2018 : "Stories From Beyond" (EP)
2019 : "Tales Of Sorcery And Death"
2022 : "Ghosts Of A Darkness To Come"
2025 : "Defiance"


Les chroniques


"Defiance"
Note : 18/20

Troisième album pour Nightbearer. Après presque trois années, Dominik Hellmuth (guitare, Burden Of Grief, Despised, ex-Hate Force One), Michael Torka (chant, Despised), Florian Böhmfeld (basse, ex-Hate Force One), Manuel Lüke (batterie, Burden of Grief, ex-Hate Force One) et leur nouveau guitariste Tristan Schubert reviennent présenter "Defiance", avec l’aide de Testimony Records.

Avec la douceur de "Dust", le morceau introductif, on peine à croire que l’on s’apprête à écouter du death metal, mais "His Dark Materials" va rapidement nous remettre sur le chemin de la violence avec des riffs solides et des hurlements vindicatifs. Quelques mélodies viennent hanter certains passages pour leur donner une touche épique, puis c’est avec "Defiance", le titre éponyme, que l’on prend le plus conscience des influences de la scène suédoise sur le groupe allemand. Les harmoniques et claviers trouvent leur voie pour rendre la rythmique épique, tout comme sur la majestueuse "One Church Over All" qui préfère des riffs lents et imposants mais tout de même une double pédale féroce, rendant la composition très froide. L’approche redevient plus sauvage sur "Dying Knows No Bounds", mais les leads mystérieux restent hanter les refrains entre deux vagues de fureur, teintant le morceau d’une certaine mélancolie tout comme "Reign Supreme" qui prend la suite et emprunte au doom / death son aura maussade.

Le calme ne dure pas, rapidement brisé par une accélération viscérale, mais il revient teinter certains passages de ses sonorités planantes avant un final particulièrement lourd, puis "Under The Sun Of War" vient dévoiler sa dissonance qu’il transformera en moments grandioses. Le passage final intense nous mène au moment de répit offert par la très longue "Ascension" dont l’introduction se noircit pour finalement se laisser consumer par des racines black / death pesantes, adoptant des moments plus lumineux qui viennent créer un contraste important, comme lors de ce break central apaisant, qui lui aussi sera finalement corrompu. La rage s'exprime un moment, mais c’est finalement dans la quiétude que nous rejoignons "Until We Meet Again" qui repart à toute allure et nous offre une instrumentale féroce mais également très mélodieuse avant de passer la main à "Republic Of Heaven" qui vient clore l’album dans son habituelle violence mais également ses orchestrations imposantes qui répondent aux leads abrasifs.

Bien que hautement influencé par la scène suédoise, Nightbearer donne à "Defiance" une diversité propre et intéressante entre violence et mélodies. Je suis certain que l’album ne tardera pas à trouver son auditoire.


Matthieu
Juin 2025




"Ghosts Of A Darkness To Come"
Note : 16,5/20

Des éclairs frappent de plein fouet une châtédrale (c’est un édifice qui se situe quelque part entre la cathédrale et le château), le ton bien menaçant que dégage l’artwork ne trompe aucunement sur la marchandise, il est certain que l’on va se farcir du bon vieux old school death dans la tronche. Apparemment basé sur le roman de fantasy de Robert Jordan, "La roue du temps", sorte de classique dans ce genre de lecture, Nightbearer s’inspire de cette histoire pour bâtir autour de celle-ci un metal de la mort à la fois solide et mélodique.

Si vous faites partie du club des amateurs de tremolo picking, vous avez de quoi vous satisfaire car la formation allemande arrive avec une grosse valise de diguidiguidiguidigui, c’est l’onomatopée que j’utilise pour mimer les tremolo pickings. Faut aimer ça d’ailleurs, car sachez que pendant un poil plus de cinquante minutes, c’est majoritairement ce que vous allez vous prendre dans la tronche. Nightbearer défend un death metal old school qui puise dans le son des formations nordiques, Entombed, Dismember, mais avec une approche nettement plus mélodique à la Necrophobic ou encore Unanimated. On reste donc dans ce genre de délire majoritairement. Au niveau du son, celui-ci est bien incisif, dès le départ, le duo basse batterie, efficace, fait entendre une ligne rythmique qui trace sa route, laissant la part belle à des guitares finement dosées à la HM2, sans abuser pour autant car très souvent cette pédale, véritable composante du son death suédois, est utilisée à outrance. Chez Nightbearer, le son de guitare est tranchant et ciselé mais également défini. Une pointe de réverbe sur les leads amplifie la sensation atmosphérique qui se dégage des compositions. Il faut reconnaître une chose, c’est que cet album ne s’engage pas sous les meilleurs auspices car dès les premières notes, on a cette sensation gênante et cette appréhension que l’on va subir une énième resucée de old school non revisité et bien chiant au final.

Que nenni !! On va dire que les deux premières compositions assez similaires peuvent laisser entendre que le skeud va être d’un ennui mortel, il faut dire que les morceaux se situent tous dans une durée comprise entre 4 et 5 minutes et donc, les 10 premières minutes suffisent à se donner un avis sur la tonalité générale d’un disque. C’est là que ce pointe "Forever In Darkness", gros poutrage en puissance, titre incroyable qui laisse entendre une basse clinquante et assumée sur fond de drumming lourd mais nuancé, le riff de guitare est plombé de chez plombé, les solos en diminués mettent en valeur l’aspect cryptique dégagé tout du long, et le chant, plus profond que sur les deux premiers tracks, assassine littéralement sa mémé de sa mère ! C’est à partir de là que Nightbearer sort le grand jeu car on sent que "Ghosts Of A Darkness To Come" est capable de provoquer la surprise, notamment avec le titre éponyme et avant-dernier track de l’album, véritable ovni qui nous embarque dans un univers sonore plus dissonant, entre le doom death atmo et le prog’, sensation qui persiste également sur le dernier titre qui se nomme à juste titre "Doom, Death, Desolation". Teinté de black, le titre suivant remettra une couche avec son tempo up et sa rythmique qui cavalcade, les cassures entre moments lourds et plus directs offrent un contraste efficace. Plus on avance dans l’écoute, plus la musique se fait cohérente, structurée, surprenante, et le groupe, qui semblait n’être en apparence qu’un autre clone nostalgique d’une époque, s’avère capable de délivrer un swedeath prenant et détonnant. En restant simple, Nightbearer apporte un subtil dosage de riffs rapides, de moments plus rythmiques à la Bloodbath, de saccades bien énervées, et ce chant, qui se situe entre le grognard, le black parfois, et l’ado prépubère mécontent, soutient admirablement la surcharge de décibels contenue dans cette somptueuse galette. Le niveau instrumental est de plus assez élevé, ce qui renforce considérablement les compositions grâce à une exécution sans faille. De plus, l’ajout de claviers, peu nombreux et discrets, subliment une musique déjà assez profonde de par son essence.

"Ghosts Of A Darkness To Come" est sorti en Juillet 2022 chez Testimony Records, label aux origines géographiques semblables à Nightbearer, et qui défend une scène portée vers le death old school. Il est nécessaire de mentionner que cette maison de disques, plutôt méconnue du grand public mais surveillée de près par les addicts à la recherche de son à l’ancienne, propose à chaque fois de nombreuses versions de ses sorties, K7, LPs, CDs, les visuels sont toujours très soignés donc, en plus d’avoir de la bonne musique, vous vous retrouvez aussi avec de magnifiques objets entre les mains, ce qui est un plus non négligeable. Ce disque de Nightbearer, sans redéfinir catégoriquement le genre, peut s’écouter autant de manière intimiste, au casque, que dans la bagnole en mode "Je m’éclate de conduire la musique à fond". Alternant lourdeur et moments vifs à base de fast d-beat, blast beats et tapis de double grosse caisse, le tout sur fond d’ambiance sombre et ténébreuse, "Ghosts Of A Darkness To Come" va vous donner envie de lire de la fantasy et de vous évader dans un monde bien loin du nôtre.


Trrha'l
Juin 2023


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/nightbearer