Chez les amateurs de metal, deux types d’opinions sont à l’ordre du jour (et ce, dans tous les sous-genres). La première s’exprime par un sentiment aigu de blasement envers chaque nouvelle sortie et ne semble trouver satisfaction nulle part. La deuxième se manifeste par l’espoir perpétuel que l’album de l’année est pour bientôt, ainsi qu’une confiance accrue (et parfois aveugle) en ses groupes préférés. Si l’on recadre le contexte au metal extrême uniquement, force est d’avouer que le nombre de sorties intéressante a déjà été plus conséquent et que chaque nouvelle formation doit se frotter aux incessantes comparaisons avec des groupes d’ores et déjà confirmés depuis longtemps. Ce cas de figure trouve aujourd’hui son exception avec la sortie du premier album des Gallois de Nexus Inferis, qui ont réussi à insuffler une bouffée incroyable de renouveau dans le cercle du metal extrême avec leur premier album, "A Vision To The Final Earth".
Absolument tout chez Nexus Inferis évoque une ambiance quelque peu futuriste : en partant du nom, passant par la pochette (à l’artwork très soigné) pour en arriver à un son très mécanisé. Car l’objectif du groupe est manifestement de prouver qu’il est encore possible de créer une musique dont les sonorités ne sont pas (encore) complètement familières à la majorité des métalleux. Pari remporté, car fort d’une production plus que respectable, "A Vision To The Final Earth" peut se qualifier principalement par les adjectifs suivants : saturation, complexité et précision.
Ces qualificatifs sont en grande partie dus à l’utilisation massive de bruitages électroniques et cliniques, qui incorporent immédiatement une ambiance très particulière aux compositions. Il est utile de préciser que là où certains ont jugé qu’il était inutile de poser ce genre d’accessoires sur une base déjà complexe au départ, Nexus Inferis n’a pas hésité à envoyer du lourd avec ses structures aux lignes enchevêtrées, ses quelques passages courts catchy et ses blasts continus. Cependant, il est possible que cette complexité pose un frein à l’enthousiasme de certains, car elle rend l’écoute de l’album dans son intégralité un peu indigeste. A cela s’ajoute le facteur chant, loin d’être mauvais… sans se montrer transcendant pour autant. Plus de relief ne serait incontestablement pas de refus, à l’avenir.
Nexus Inferis nous a donc concocté avec "A Vision To The Final Earth" un premier opus qui en fera rougir plus d’un. Avis à ceux présents lors de la tournée Full of Hate avec Behemoth et Cannibal Corpse : si vous avez apprécié leur performance sur scène, jetez-vous sur l’album, vous en serez ravis !
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