A chaque fois que je vois l’association des deux mots que sont "post" et "hardcore" (trait d’union ou pas), je ne peux m’empêcher d’avoir un sourire en coin. Avec autant de définitions et de nuances qu’il y a de races de chiens et de bâtards réunis, on peut, soit se retrouver face à une oeuvre riche et aboutie, soit trouver le temps long.
Par expérience, les one-man bands ou même les projets qui ont germé un sacré bout de temps dans la tête d’un gars avant d’être joués en groupe sont rarement inintéressants. Nevborn faisant partie de cette seconde catégorie, on ressent à la fois toute la cohérence de composition et l’articulation de la musique, parallèlement à la richesse d’interprétation et à l’énergie de groupe. Nevborn puise une partie de son identité dans le post-hardcore du début des années 2000, où les guitares se superposent en deux longues mélodies enveloppantes ou incisives, et en y injectant une dose de modernité avec des riffs plus durs, plus lourds, plus brutaux. Un mélange savoureux qui vous fait planer, accroché par la tête. Ces gars-là font aussi partie des rares à avoir compris que c’est le chant qui doit servir la musique et non l’inverse. Résultat, de longue parties musicales absorbantes et un chant qui vient ponctuellement souligner les émotions omniprésentes. Tous aussi bons les uns que les autres, quel sera le titre qui vous fera partir… "Ozymandias" pour ma part, en clôture, avec, je dois l’admettre, un phrasé qui m’a un peu fait penser à un artiste que j’affectionne particulièrement, à savoir Chino Moreno.
Finalement "Five Horizons" est un beau bébé, dans la mesure où malgré une longue gestation, le projet n’est pas resté à l’état d’embryon mais s’est continuellement développé. Un album mature auquel il ne manquerait qu’une véritable fusion des différents membres pour nourrir encore davantage l’interprétation comme la création.
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