Le groupe
Biographie :

NettleCarrier est un groupe de black metal norvégien formé en 2004 et actuellement composé de : Mannevond (basse, chant / Djevel, Koldbrann, Enthral, ex-Carnifex, ex-Delirium Bound, ex-Urgehal, ex-Vidsyn, ex-Endstille), Ciekals (guitare / Djevel, ex-Ljå, ex-Neetzach) et Dirge Rep (batterie / Djevel, Orcustus, Secht, ex-Aura Noir, ex-Enslaved, ex-Gehenna, ex-World Destroyer, ex-Gorgoroth, ex-Nattefrost, ex-Neetzach, ex-122 Stab Wounds, ex-Desspo Hallelujah). Le premier album, éponyme, voit le jour en Septembre 2012 chez Indie Recordings. NettleCarrier signe ensuite chez Aftermath Music pour la sortie de son deuxième album, "Black Coffin Rites", en Mars 2015.

Discographie :

2012 : "NettleCarrier"
2015 : "Black Coffin Rites"


Les chroniques


"Black Coffin Rites"
Note : 16/20

NettleCarrier est un groupe norvégien originaire d’Oslo. A croire que ce genre de groupes m’est exclusivement destiné, car il s’agit encore un fois d’un groupe réunissant plusieurs musiciens connus pour leur travail dans une autre formation. Ici, c’est assez simple, tout les membres jouent dans Djevel. Bref. "Black Coffin Rites" est leur second album studio, après un premier jet portant le nom de leur groupe. Appréciant déjà les travaux des musiciens de NettleCarrier dans leurs autres projets, je pars donc plutôt confiante quant à cet album.

Commençons donc avec "Bloodmoon". Très simplement, il convient de noter qu’une fois encore, et ce dès les premières notes, on comprend qu’on est face à un groupe pour qui la tradition joue un rôle important. Bordel, qu’est ce que ça sonne années 90. Et c’est couillu, faut l’avouer. Le riff principal est génial, avec des changements rythmiques remarquables. Ce début extrêmement prometteur est directement suivi par le brutal "Uten Gud". La batterie s’emballe, et ne s’arrête plus, et les guitares se veulent tranchantes au possible. Quant aux vocaux, ils sont rauques à souhait et parfaitement maîtrisés. Et comme je l’avais déjà mentionné pour Djevel dans une autre chronique (et probablement dans un autre monde), on retrouve encore et toujours cette touche norvégienne si distincte et plaisante. C’est estampillé Norvège, et ça me plaît.

Evoquons ensuite le titre suivant au titre gracieux de "The Bones And Flesh Of Hanged Man". Là, le tempo a tendance à se ralentir pour appuyer là où ça fait mal. On assiste donc à de grands moments d’intensité, soigneusement espacés par des périodes d’accalmie relatives. Mais il faut reconnaître une nouvelle fois le travail apporté sur les rifs. A croire que l’album a été bâti en majorité autour d’eux, car NettleCarrier savait que c’était un de leurs atouts majeurs et que personne n’allait râler sur ce point. Eh bien, pari gagné ! Nouveau titre avec "Smoke, Poison And Will". Bon, là encore, ça n’innove pas vraiment, mais ça reste très agréable à écouter et ça ne devient pas chiant. C’est vivant, entraînant et personnellement je n’en demande pas plus au groupe. Contrat rempli, ils m’ont fait un album de black comme j’aime : qui ne se prend pas la tête et qui sonne authentique. Avec "Commanding Spirit", on attaque la seconde partie de l’album. Et c’est toujours sans nous laisser le moindre répris que NettleCarrier martèle son pamphlet haineux. Sur un album d’environ 40 minutes, je ne pense pas qu’on aura eu de véritables "pauses" permettant de souffler. Et moi j’aime, parce que du black metal ne doit pas faire de concessions et doit poser le matos sur la table. Il y a suffisamment de bordel dans ce milieu pour commencer à chipoter, et c’est lorsqu’on commence à chipoter qu’on devient un groupe sans âme et foutrement inintéressant. Heureusement, NettleCarrier ne suit pas ce chemin.

Titre suivant avec "The Dawn Grew Pal With Our Poisons" qui offre à son tour une explosion de violence. Tous les ingrédients du black metal traditionnel sont réunis dans ce morceau. En même temps, qu’attendre de la part d’un groupe dont tous les musiciens ont déjà fait leurs lettres de noblesse ? Ces gars-là n’ont plus rien à prouver, et continuent d’alimenter "le feu sacré". Et l’album s’achève sur "Noctem Aeternum", titre oppressant au possible dont on a du mal à voir le bout tellement on se fait agresser de tous les côtés. Un final à la hauteur de l’album donc.

NettleCarrier m’a largement convaincu avec ce second opus, et j’ai envie de dire que j’ai rejoint le bandwagon. A l’image de Djevel, le groupe fait preuve d’un véritable respect pour les racines black metal, mais parvint à cultiver ce respect sans se laisser dévorer par une dévotion trop intense. Ce n’est pas forcément un contenu original, mais ça ne lasse pas. L’authenticité suinte de tous les morceaux de cet album, et on sent qu’on a affaire à une bande de passionnés. Et moi c’est ce que j’aime dans le black norvégien. Une formation dont certains devraient définitivement prendre de la graine.


Velgbortlivet
Juin 2015




"NettleCarrier"
Note : 15/20

En matière de true black, je suis vraiment quelqu'un de très difficile. J'ai tendance à penser que 90% des groupes de true d'aujourd'hui se contentent de rejouer ce qui a été fait 500 fois depuis le début des années 90, aussi je me contente seulement de suivre quelques groupes en particulier qui ont fait leurs preuves (et quelques rares qui ont du potentiel). NettleCarrier fait partie de ces quelques nouveautés (même si, malgré le fait que cela soit le premier véritable opus, le groupe existe depuis 2004).

On a affaire ici à un black cru, qui n'a rien à envier aux anciens opus des plus grands de la scène norvégienne (d'ailleurs, ah oui tiens, c'est un groupe norvégien...). C'est sombre, crasseux, mais pas linéaire. Les riffs sont relativement variés. Les "codes du genre", si je peux m'exprimer ainsi, même si j'apprécie moyennement, sont respectés. L'originalité n'est certes pas vraiment présente (difficile en matière de true black 20 ans après des albums tous plus mythiques les uns que les autres). Mais nul doute que cet album a sa place parmi la scène TNBM, même en 2012. Quasiment 40 minutes, cet album s'écoute relativement bien. La production est adaptée. Ni trop crade, ni trop lisse. L'artwork de l'album est intéressant. Le logo est plutôt original, torturé, et en même temps on relève ce côté proche de la face sombre de la nature même si NettleCarrier se place plus du côté satanique que du côté pagan (tout un débat...). Le fond change de l'éternel noir ou bleu nuit auxquels les vieux groupes (et les moins vieux) nous avaient habitués.

En résumé, une plutôt bonne surprise que voilà pour 2012. Pour un premier opus, NettleCarrier nous propose un black sans compromis, noir comme il faut et pro. Une formation à suivre, en espérant qu'ils étoffent leur son au lieu de s'embourber dans une bouillabaisse inintéressante comme beaucoup.


Lukos
Décembre 2012


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/nettlecarrier.satan