Le groupe
Biographie :

Nephren-Ka (clin d’œil non voilé au grand Nile) voit le jour en 2006 lorsque les guitaristes Florian Noël et Sébastien Briat (ex-Sryknos) s’allient pour mettre sur pieds un projet dans le but de jouer du death metal brutal et violent, inspiré par Hate Eternal, Incantation, Nile, Angelcorpse ou Morbid Angel… S’entourant du batteur Thibaud Pialoux, le combo commence à composer et répéter d’arrache pied. Avec l’arrivée du chanteur Laurent Chambe (ex-Dislocation) dans le groupe en 2007, Sébastien lâche le micro pour se consacrer entièrement à la guitare. Le bassiste Alex Phalippon (ex-Exhaust) complète le quintette en intégrant Nephren-Ka en 2008. Les deathsters auvergnats sont enfin prêts pour cracher leur musique en live avec quelques concerts locaux remuants, notamment avec Detorn, Chaos Legion, Lyrside ou les Bordelais de Offending. Ayant emmagasiné l’expérience nécessaire et enfin atteint un niveau respectable pour ce style exigeant qu’est le brutal beath metal, Nephren-Ka enregistre sa première démo "Revenge And Supremacy" au printemps 2010. S'inspirant de thèmes du monde étrange du cycle "Dune" de Franck Herbert, les Auvergnats suivent un chemin à part baigné de science-fiction et comptent bien démontrer sur scène leur hargne et leur colère. Après un premier album sorti chez Kaotoxin Records, Nephren-Ka rejoint le label Dolorem Records. En 2019, le groupe accueille un nouveau chanteur (Sylvain Bayle) et un nouveau bassiste (Dimitri Boudon).

Discographie :

2008 : "Maze Of The Black Pharaoh" (Démo)
2010 : "Revenge And Supremacy" (MCD)
2013 : "The Fall Of Omnius"
2017 : "La Grande Guerre De L'Epice"
2021 : "From Agony To Transcendence"


Les chroniques


"From Agony To Transcendence"
Note : 19/20

Nephren-Ka continue sa route avec "From Agony To Transcendence", son troisième album. Depuis 2006, Sébastien Briat (guitare / chant) mène le projet, accompagné de Thibaud Pialoux (batterie), Après une démo, un EP et deux albums, le line-up change avec l’arrivée de Dimitri Boudon (basse) et Sylvain Bayle (chant). Le groupe annonce son troisième album pour 2021, toujours chez Dolorem Records et inspiré par l'oeuvre de Franck Herbert.

On débute dans la violence avec "L’Abomination", la première composition. Blast, hurlements puissants et rythmique imposante joignent leurs forces pour nous proposer un son massif, sur lequel les musiciens ajoutent des pointes techniques et des leads perçants. La recette ne change pas avec "Corioli Storm", une composition très directe qui prend le temps de placer des éléments groovy et un son de basse assommant pour accueillir un mélange épique et violent. Le groupe enchaîne avec "L’Agonie De L’Epice", l’un des premiers morceaux révélés, qui joue avec des riffs épais pour offrir une base brutale à ces leads éclatants, ainsi qu’aux hurlements soutenus par des choeurs tout aussi agressifs. Des sonorités tribales viennent clore le morceau avant "Sédition", qui renoue immédiatement avec la violence, sans jamais oublier la technicité et les mélodies puissantes, comme le prouve ce solo de basse entêtant, puis "Vision Of The Secher Nbiw" apporte une certaine noirceur à cette violence surhumaine.

On retrouve également des patterns orientaux dans les leads de ce titre, créant un contraste intéressant entre violence pure et sonorités accrocheuses, alors que le final n’est que lourdeur pour accueillir "Levenbrech Sardaukar", qui continue d’alimenter ce contraste intrigant. Le son devient inquiétant et oppressant, comme sur "Conspiracy For The Fall Of The Atreides" qui mélange des leads stridents et une rythmique imposante sur fond de blast ininterrompu et son groove malsain. "Abu Dhur, Le Père Des Routes Indefinies Du Temps" propose quelques passages en pig squeal pour créer une dissonance avec la technicité de l’instrumentale, tout en déployant une violence écrasante avant de nous faire sombrer dans la noirceur de l’outro. Le dernier assaut viendra de la majestueuse "Sea Of Sand", qui réussit à garder cette base brute tout en la couplant avec des sonorités plus aériennes pour créer un mur de son avec beaucoup de potentiel.

A chaque album, Nephren-Ka va plus loin. Que ce soit en termes de violence, de noirceur ou de technicité, "From Agony To Transcendence" prouve une fois de plus que la formation en a sous le capot, et que les musiciens savent nous captiver autant que nous agresser.


Matthieu
Juillet 2021




"La Grande Guerre De L'Epice"
Note : 18/20

En ce beau jour ensoleillé mais hélas bien venteux dans le Sud de la France, il y a des petits moments où tu te dis que tu es un petit chanceux malgré tout. Les éléments sont certes contre toi mais tu as ton PC portable, une bonne assise, une bonne chaîne-hifi et surtout un paramètre essentiel : un excellent album d’un groupe français de surcroît à chroniquer. Et ce groupe qui est-il donc ? Eh bien son nom est tiré de l’univers onirique du grand H.P Lovecraft mais également, si je ne dis pas trop de bêtises dans ma déduction, tiré du titre du premier album des immenses Nile "Amongst The Catacombs Of Nephren-Ka", vous l’avez compris je vous présente aujourd’hui le deuxième album des Auvergnats de Nephren-Ka, le bien nommé "La Grande Guerre De L'Epice" qui voit le jour sous la bannière de Dolorem Records qui commence à se construire un méchant roster.

Il est difficile d’être objectif quand on possède un réel respect pour un label ou un groupe mais je puis vous certifier une chose, cet album inspiré de Dune du grand Franck Herbert risque (du moins je l’espère) de faire parler de lui, croyez-moi. Vous aimez le death metal où l’on retrouve à la fois la nouvelle génération du genre (Hate Eternal, Origin, Hour Of Penance, Angelcorpse…) mais également et surtout la puissance des pionniers du genre (Morbid Angel, Deicide, Immolation…) ? Vous aimez également les groupes qui mettent dans leur death un zeste de black metal ? Cet album est taillé pour vous mais ça je suis certain que vous le savez déjà. Lorsque j’ai reçu "La Grande Guerre De L'Epice", je dois vous avouer que j’ai été ravi car je savais avant d’appuyer sur "play" pour la première fois que j’allais avoir affaire à un super album. Pour avoir connu le combo grâce à son premier opus "The Fall Of Omnius", je savais un petit peu où je mettais les pieds (enfin surtout les oreilles…). Tout ça pour vous dire que j’observe que Nephren-Ka ne bouge pas d’un iota, restant fidèle à son death metal ultra technique et puissant, et prouve encore une fois que la scène française se porte très bien surtout lorsque l’on se balance des titres comme "Watch And Learn", "Idar Fen Adijica" ou encore le très bon "The Great Spice War". "La Grande Guerre De L'Epice" compte au total 9 titres (10 si l’on compte la reprise de Candlemass "Miror Mirror") pour un peu plus de 41 minutes où les temps morts sont quasiment inexistants et le tout est mixé et masterisé au Vamacara Studio par Hk (je ne vous dis pas la patate que possède l’album…).

En résumé, je dirais tout simplement que Nephren-Ka nous propose avec "La Grande Guerre De L'Epice" un album audacieux, aux confins de ce qui se fait de plus technique et de plus puissant en termes de musique extrême made in France. Je ne peux que vous conseiller de vous rendre sur le site de Dolorem Records où, pour un peu moins du prix d’un paquet de cigarettes, vous pourrez vous faire plaisir ! D’autant que l’on a droit pour cet album (encore une fois) à super visuel signé Stan W.Decker… Que demander de plus ? N’oubliez pas les amis : "Cette lune détient mon avenir…"


Vince
Septembre 2017




"The Fall Of Omnius"
Note : 16/20

Bon déjà, autant être clair avec Kaotoxin Records, quand on envoie un album promo, on ne le met pas dans la pochette d’une compilation qui n’a absolument rien à voir avec le groupe, d’ailleurs Nephren-Kaa ne figure même pas sur cette compil', un peu de sérieux voyons… Car moi, les compil', à part les hits des années 80, je ne les écoute pas, et c’est donc quelques jours après avoir reçu cette compil' de Nephren-Ka que je me dis "Tiens, et si j’écoutais cette compilation" (qui a quand même une photocopie jointe de la bio de Nephren-Ka… et oui quand même"). Bref, quelle surprise de découvrir que ce ne sont que des morceaux de Nephren-Ka !

La premiere chose qui me saute aux oreilles, c’est que le son de la batterie est quasi identique à celui d’un album qui a marqué l’histoire du death metal : "Temple Of Knowledge" de Kataklysm avec l’immense et unique Sylvain Houde, qui depuis a disparu de la circulation. L’inspiration tirée de cet album de Kataklysm me saute aux oreilles et si c’est le cas, c’est plutôt très bien exécuté, on y retrouve une grande diversité au niveau du chant, et des parties musicales. Nephren-Ka, ce groupe français, qui se situe sur le haut du panier foisonnant du death metal, rivalise largement avec Benighted qui est, entre temps, devenu une référence mondiale. Il y a 20 ans, pour monter un groupe de death metal, c’était quasiment mission impossible à cause de la rarété des batteurs qui pouvaient "tenir" toutes les exigences que demandent le style. A présent, il semble plus facile de trouver un type qui soit capable d’assurer derrière les fûts, le batteur de Nephren-Ka, Thibaux Pialoux, en est un parfait exemple, il assure grave sur cet album. Et donc, les possibilités de compos et d’évolution sont multipliées avec un drummer qui tient la route, par contre attention aux petites faiblesses en live.

Revenons à nos moutons, étant donné que je n’ai pas la totalité de l’album, ah si j’ai même 10 morceaux sur les 9 de l’album… bref. Le groupe officie dans un death metal brutal fourmillant d’idées et de plans qui s’emboîtent bien les uns aux autres, la prod' est assez sombre, ce qui donne un impact supplémentaire à l’écoute. Les 9 morceaux s’enchaînent dans une parfaite cohésion, ça regorge d’idées, il y a plein de très bon riffs, franchement ce groupe vient de sortir un excellent album dans lequel je ne trouve pas grand-chose à mettre de côté. Les rythmes sont variés, ça va du gros death metal bien lourd au death metal ultra violent, avec un chant halluciné qui oscille entre la folie et la profondeur d'outre-tombe que pourrait avoir un certain chanteur canadien qui a disparu de la circulation.

Etant donné que la copie CD que j’ai reçue n’est pas fiable au niveau des titres sur le papier et sur CD, je ne vais pas m’avancer plus que ça sur les titres. Nephren-Ka, au debut, me faisait penser à un groupe à la Nile, chiant comme Nile, avec un nom pareil, mais non... loin de là et vindiou, quelle découverte avec cet album, et pour un premier full length, ça doit en laisser rêveur plus d'un. Grosse surprise, bonne surprise, excellent album, avec des petite notes de Cryptopsy sur certains morceaux, pas mal de "touches" Kataklysmiques période "Temple", ce qui n’est pas rien car c’est un album mythique, avec la patte de Nephren-Ka en plus, et le mix est diablement efficace. Grosse réussite et c’est francais, n’ayez pas peur, c’est du death metal français de haut vol !


Davidnonoise
Janvier 2014




"Revenge And Supremacy"
Note : 14,5/20

Ô toi grand maître, tyran de l'ancienne Egypte, illustre dominateur de la troisième dynastie, pharaon noir et commandeur de l'humanité, viens à moi. Que ta grandeur céleste revienne à la vie afin de restaurer le règne des Ténèbres... Pas mal comme intro non ?

Bon parmi les catacombes de Nile, nous on a nos petits Auvergnats de Nephren-Ka pour nous refiler des frissons et faut arrêter les hiéroglyphes inutiles, Nephren-Ka c'est excellement excellent ! Parce que l'on a beau dire sur les Auvergnats, mais cela ne regarde pas à la dépense pour nous balancer du death brutal et technique dans les oreilles. Le premier impact avec la terre avait eu lieu en 2008 et le météore s'appelait "Maze Of The Black Pharaoh", et alors que le petit monde underground de la vieille France ne s'était par encore remis de sa destruction, Nephren-Ka n'en a pas terminé avec nous, car les vallées d'Egypte et les dynasties de pharaons ne se sont pas faites en trois jours... Le professionnalisme de ce groupe me laisse lui aussi perplexe... Quand je vois aujourd'hui comment les groupes présentent, je me dis que ça ne rigole plus dans les chaumières et qu'il faut largement être carré, avoir du bon matos, et tout le tralala pour réaliser des démos de ce style... Elle sont loin derrière nos années démo tape photocopiées.... Bon ce n'était pas la même époque, ni la même ambiance, c'est un fait, mais tout de même...

Avant même de parler de la musique elle-même qui est du brutal death pour les plus impatients, il faut parler de cette pochette. Il faut en parler, parce que déjà "Maze Of The Black Pharaoh", je la trouve superbe, mais celle-ci c'est encore un niveau au dessus. Alors il ne faut pas se mentir, quand on ne connait pas la musique d'un groupe, il arrive souvent qu'on achète un CD grâce à la pochette qu'on a pu voir. Et ici c'est le travail de Stan W D, un graphiste puissamment inspiré qui a bossé avec Aeternia Hystoria, magnifique groupe Auvergnat mais dans un autre style, mais aussi Megadeth, Freak Kitchen et j'en passe... Résultat ? Un truc vraiment excellent, très tape à l'oeil qui fait parler de lui.... Alors musicalement, alors qu'on aurait pu croire que l'hommage à Nile était également dans le style de leur brutal death, en fait pas du tout... Les références pharaoniques s'arrêteront plus ou moins là, car les membres eux-mêmes se réfèreront plus dans leurs inspirations à l'univers de Frank Herbert, auteur de la saga interstellaire Dune, et en y regardant de plus près, il est vrai qu'on peut y reconnaître ce gros crapaud de Baron Vladimir Harkonnen... Comme quoi chaque saga a son gros cassos... Star Wars avait Jabba et Dune avait le baron...

Par conséquent il ne faut pas s'attendre à un trip typiquement Nile, non Nephren-Ka envoie un brutal extrêmement technique où basse et batterie mènent une rythmique complexe et très pointue en matière de blasts et de jeté de doigts... En l'espace de 26 minutes, sur les six morceaux, c'est un véritable concert d'agilité, de dextérité, c'est le rendez-vous des chirurgiens plastiques de l'extrême. Ils arrivent à faire d'un simple EP, une bombasse tropicale... C'est un peu comme si tu prenais le plus gros boudin avec qui tu as pu traîner, tu bosses dessus avec trois coups de scalpel et deux coups de ciseaux, et le résultat c'est miss ou mister univers. Oui ici , Nephren-Ka propose de nous violenter avec doigté, les solos comme sur le titre "Revenge And Supremacy", on en perd son latin tellement on a du mal à suivre.... J'en reviens à cette basse qui se laisse entrainer dans un tourbillon extrême pendant plein de minutes et qui nous filent quelques petits moment plus funky par ici par là comme sur "Gob Jabbar's Trial" ou encore plus sur la fin de "Revenge And Supremacy". C'est à chaque fois pareil, les meilleurs bassistes se trouvent dans les groupes de brutal death technique... Nephren-ka sait jouer, et même trop bien parce qu'en étant dans la cour des Origin, Obscura, Jack Slater, Cerebrum pour la technique, dans la cour des Nile et de Hate Eternal pour la brutalité... ils montrent qu'ils ont largement la capacité de rivaliser avec leur parents. Mais d'un autre côté comme parfois dans ce genre de style on peut se dire qu'on n'a pas tout compris et on passe à côté.

Dans l'ensemble c'est quelque chose d'hyper carré, le batteur va tellement vite et tape tellement partout que je me dis que lorsqu'il a fini de jouer, il doit encore trembler rien qu'en marchant, et quand il te serre la main ça doit faire vibro... Remarque ça pourrait être pas mal, s'il est aussi efficace en faisant l'amour à sa main, ça promet des instants mémorables !! Les guitares sont souples et également très précises... on ne pourrait que continuer à balancer des éloges éternellement mais on n'a pas que ça à foutre non plus. Bref, Nephren-Ka pond un EP nickel en production, nickel en interprétation parce que brutal et technique, il manque un peu de personnalité au niveau des couleurs, mais ça s'affinera toujours au fur et à mesure des productions, donc par grand chose à dire de mal, bonne baffe...


Arch Gros Barbabre
Octobre 2010


Conclusion
L'interview : Sylvain Bayle

Le site officiel : www.facebook.com/nephrenkaband