En Pologne, il n'y a pas que de la vodka et des alcooliques, il y a aussi le death metal. Vous connaissez sans doute toutes et tous Vader ou Behemoth, et pourtant ce ne sont pas les seuls Polonais à envoyer du lourd. Voici en effet Neolith, qui navigue entre death et black de manière toujours violente, grâce à des membres de Lux Occulta, Thy Disease, Krusher ou encore Hell United. Malgré le fait qu'il ait subi de nombreux changements de line-up, Neolith en sera bientôt à ses 25 ans de carrière, quoi de mieux qu'un super album pour fêter ça ? Notons qu'ils sont sur le même label que nos compatriotes de Bliss Of Flesh : Non Serviam Records.

On oublie vite cette pochette on ne peut plus banale (qui me rappelle celle de "Nymphetamine" de Cradle, pardon pour cette comparaison involontairement rabaissante…) ainsi que ce nom d'album trop tiré par les cheveux. Après une intro peut-être un peu longue de presque deux minutes, on est direct dans le bain (de sang) avec "Of The Angel And His Orison", piste vraiment très proche du black metal et de ce que peut offrir classiquement Behemoth. Les riffs sont lourds et puissants, les quelques solos sont bien travaillés, la mélodie est souvent bien rapide, on se prend de la double pédale dans la gueule à gogo, bref, c'est simple mais diablement efficace. Il m'en faut toutefois un peu plus pour être séduit à 100%. Et pour cela, la petite touche d'originalité réside dans la présence d'un clavier chez Neolith. Vous pourrez facilement le déceler et surtout l'apprécier sur "E.A. Firebringer" ou encore la fin de la dernière piste, "Khufu Arise !" (sur un air de "Carol Of The Bells"…).

Mais le morceau le plus terrible de l'album, c'est sans aucun doute "Ire Thru Fire".C'est également celui qui sonne le plus thrash, voire le plus heavy à certains moments. Il illustre à merveille le mélange de styles dont le groupe est capable, un peu comme Vader sur son dernier album, "Tibi Et Igni". Au-delà, Neolith fait un usage parfaitement dosé et maîtrisé du clavier, du début à la fin de la piste. Du coup, on peut en dégager une légère critique : quitte à maîtriser aussi bien un clavier, pourquoi ne pas l'utiliser plus souvent ? Le groupe n'a peut-être pas voulu froisser les puristes, et c'est vrai qu'on peut comprendre que le pari était risqué, mais c'est une totale réussite à ce niveau ; à aucun moment la présence du clavier ne vient perturber cette ambiance sombre, propre au blackened death.

Au final, on a encore une fois un super album de death made in Pologne, qui mérite amplement sa place aux côtés de ceux des plus grands noms de la discipline.