Le groupe
Biographie :

Nemost nous propose un metal proche du death mélodique, aux accents progressifs et atmosphériques. D'arpèges enivrants en riffs percutants, le combo Parisien vous submerge sous une déferlante sonore. Le voyage peut être éprouvant mais reste avant tout prenant, émouvant et sincère. En progression constante depuis leurs débuts, Nemost avait déjà séduit les critiques en 2008 avec leur démo éponyme. La sortie de leur album autoproduit "The Shadow’s Trail" en Mars 2010 confirme les attentes. Great Dane Records les signe en Août pour leur premier opus et leur assure une distribution en France, Suisse et Benelux. S’ensuivent de nombreux endorsements : Bogner Amplification, Fernandes Guitars, Velvet Cymbals, Aquarian Drumheads et Cympad. Le clip de "Sardanapale" est même régulièrement diffusé sur MTV Pulse. Préparant déjà leur second opus, Nemost s'efforce à créer son propre univers. Avec "As the Ocean Burns", Nemost s'affirme comme une valeur montante de la scène metal française.

Discographie :

2008 : "Nemost" (Démo)
2010 : "The Shadow's Trail"
2014 : "As The Ocean Burns"


Les chroniques


"As The Ocean Burns"
Note : 16/20

Nemost dont le premier album montrait déjà de très bonnes choses est de retour avec un deuxième album. Initialement sorti fin 2013 via Metallian, "As The Ocean Burns" est remis en selle par Dooweet en cette année 2014. Sachant que "The Shadow's Trail" avait déjà fait son petit effet, une certaine curiosité ne peut s'empêcher de s'installer avant l'écoute de ce nouveau méfait. Précisons aussi qu'apparemment depuis sa sortie originale cet album est passé de 9 morceaux à 12 !

Premier choc dans le bon sens du terme, cet album bénéficie d'une très bonne prod', le son est gros et puissant et même si celui de son prédécesseur n'était pas mauvais on note déjà de gros progrès à ce niveau. On se prend déjà une bonne baffe avec "Pressure Nation" qui ouvre l'album sur un rythme effréné ponctué de mélodies et de fines ambiances orientales comme Nemost sait si bien le faire. On retrouve d'entrée de jeu la patte du groupe tout en se rendant compte qu'il maîtrise mieux le mélange des genres, à savoir une base death metal avec de bons gros riffs de bûcherons et pas mal de mélodies envoûtantes et mélancoliques avec des teintes orientales qui font régulièrement leur apparition. Si on pouvait encore sentir certaines influences sur "The Shadow's Trail", le groupe les a cette fois bien mieux digérées et montre une personnalité bien affirmée. Que les gros bourrins ne s'attardent pas en ces terres, Nemost montre certes une bonne dose d'agressivité et de violence mais ne tombe jamais dans la surenchère et préfère de loin offrir un voyage à l'auditeur qui baladerait ses oreilles par ici, autant dire tout de suite que le but est atteint. Nemost a un sens de la mélodie acéré qui fait mouche à chaque fois, ces gars-là vous emmènent dans leur monde avec une facilité déconcertante tant tout s'imbrique parfaitement ! Le chant clair ne tombe jamais comme un cheveu sur la soupe, n'est jamais téléphoné (le fameux couplet agressif - refrain chant clair, pas de ça chez Nemost) et les mélodies contrebalancent très bien les parties les plus rentre-dedans. En parlant de mélodie, la deuxième partie de "The Pale Observer" est juste à tomber par terre, et des passages mélodiques de tueurs comme ça, je vous garantis que Nemost en balance plus d'un sur ce nouvel album (au hasard, l'instrumental "Hourglass" qui suit juste derrière ou "Atomnium" qui est magnifique) !

C'est là que réside sûrement la grande qualité de leur musique, le fait que cet album soit toujours en équilibre, toujours à cheval entre la mélodie et l'agression brute sans jamais surenchérir d'un côté ou de l'autre. Un morceau comme "Respawned" nous montre d'ailleurs que le groupe peut facilement pondre des morceaux accrocheurs et agressifs sans tomber dans la soupe melodeath dans laquelle certains se vautrent allègrement. la musique de Nemost est assez riche et complexe pour qu'on découvre encore des choses au bout de pas mal d'écoutes et à la fois assez mélodique et accrocheuse pour qu'on se laisse emmener sans résistance. Si cette capacité à créer une musique immersive et personnelle était déjà présente sur le premier album, il faut avouer que le groupe a méchamment progressé en 3 ans, "As The Ocean Burns" enterre littéralement son prédécesseur ! Et pourtant la formule n'a pas vraiment changé, on retrouve les mêmes sonorités, les mêmes arpèges, mais la barre a été placée plus haut à tous les niveaux. A noter d'ailleurs que les soli de guitare qui émaillent l'album sont une fois de plus de toute beauté ! Et même si ce n'est pas évident de s'enfiler ces 65 minutes il faut dire qu'on ne s'ennuie pas, "As The Ocean Burns" est tellement riche qu'il n'a aucun mal à varier les plaisirs ou à nous prendre par surprise. On ne sait jamais sur quel pied danser avec Nemost, impossible de prévoir où le groupe va vouloir nous emmener et c'était la bonne voie à emprunter. Dans un contexte où pas mal de groupes manquent d'inventivité ça fait toujours du bien d'en voir suivre leur propre voie, prendre des risques pour proposer quelque chose qui vient vraiment des tripes.

Voilà donc un groupe qui mériterait de faire bien plus parler de lui , Nemost propose une musique à la fois accrocheuse, immersive, agressive et surtout personnelle. Si certaines influences (Opeth par exemple ) se faisaient encore sentir sur le premier album, cette fois le groupe a mieux digéré tout ça et a peaufiné la patte qu'on pouvait malgré tout sentir il y a 3 ans. "As The Ocean Burns" se démarque de toutes les productions actuelles, on y retrouve certes des éléments que d'autres groupes ont déjà utilisées mais pas de cette façon. Alors si vous pensez que la scène française est moribonde (faut le faire quand même parce que ça se bouscule au portillon ces dernières années) ou que vous voulez du très bon metal à la fois extrême et envoûtant, ce nouvel album est fait pour vous.


Murderworks
Septembre 2014




"The Shadow's Trail"
Note : 15/20

Nemost est un groupe parisien formé en 2005 qui après avoir sorti une démo éponyme en 2008 nous livre aujourd’hui son premier véritable album nommé "The Shadow's Trail". Pas de doute la scène extrême française est bien vivante et bien fournie en groupe de qualité. Rien qu’avec l’intro aux sonirités parfois légèrement arabisantes on sait qu’on va voyager.

Et le reste de l’album ne me donne pas tort, pour un premier album l’univers proposé est déjà bien riche et bien en place. D’ailleurs "Sardanapale", le premier vrai titre de l’album, a tout du tube metal. Des riffs et mélodies qui vous entrent dans le crâne quasiment dès la première écoute et voilà vous êtes déjà contaminé. On navigue ici dans ce qu’on pourrait décrire comme du death mélodique, mais pas à Götheborg, c’est pas du In flames. Nemost est plus dur et même si les mélodies sont très présentes, le tout est quand même nettement plus couillu que ce à quoi la branche mélo Suédoise a tendance à nous habituer. Le point commun qu’on peut leur trouver tient par contre dans les soli de guitares, je tiens d’ailleurs à préciser que les guitaristes de Nemost ont un talent certain pour pondre des soli gorgés de mélodies et de feeling.

Comme je le disais plus haut c’est surprenant de trouver ça dans un groupe si jeune, on sent que le groupe a déjà une idée très claire de ce qu’il veut obtenir et ça nous donne une musique qui a visiblement pris le temps de mûrir avant de nous arriver dans les oreilles. Le groupe se risque d’ailleurs à l’épique avec un morceau de 8 minutes, "Whisper", et autant dire que le pari est réussi. Les gars de Nemost arrivent à nous plonger dans leur univers avec une déconcertante facilité, ici on est bercé par le début mélodique du morceau pour ensuite être malmené par une bonne grosse accélération des familles. L’album est d’ailleurs relativement varié et le groupe se permet d’aller explorer plusieurs terrains différents, le tout avec brio il faut le dire (avec qui ?). On note d’ailleurs plusieurs incursions acoustiques, ce qui aura sûrement valu au groupe les comparaisons avec Opeth même si je ne trouve pas ça particulièrement pertinent. Nemost a une palette plus variée et officie dans un registre différent, plus dur, plus couillu bref pas comparable.

Je tiens aussi à préciser que Nemost a réussi là le tour de force de proposer à la fois une musique riche et un minimum complexe qui pourtant vous emmène sans problèmes dans son monde sans relâcher son étreinte une seule seconde. On est happés dans le monde de "The Shadow's Trail" et il est impossible d’en détacher les oreilles tant il nous agrippe et nous tire vers lui. Un très bon mix entre un minimum de vélocité et des mélodies imparables, le tout créant une ambiance immersive et très prenante. Le groupe sait d’ailleurs se poser, comme par exemple le temps de l’instrumental "Fading Ember" majoritairement acoustique et qui vient vous bercer avant le début Primordialesque de "Orcus". On en ressortirait presque son cheval de l’écurie pour aller galoper dans la neige en trucidant tout ce qui bouge à coups de masse. Preuve du talent de Nemost pour les ambiances, et je précise d’ailleurs que malgré ma comparaison sur ce titre avec Primordial le groupe a déjà sa patte et une personnalité très affirmée. Je m’étonne d’ailleurs que l’album n’ait pas bénéficié de plus d’exposition que ça, il est vrai que l’album est autoproduit (saluons d’ailleurs l’effort au passage) mais quand même une galette d’une telle qualité devrait se répandre comme une trainée de poudre.

D’ailleurs en parlant d’autoprod', cet album est la preuve qu’on peut faire de très bonnes choses sans l’appui d’un label, même la prod est très bonne et colle bien à l’album. En tout cas ça fait plaisir de voir que le metal français se portent bien et que notre scène est de plus en plus capable de nous fournir de bonnes surprises. Je pense qu’on va entendre parler de Nemost, qualité et personnalité affirmée réunies dès le premier album ne peuvent que faire bon ménage. Le jour où ce groupe pourra bénéficier de la puissance de feu d’un label je pense qu’il devrait faire quelques ravages autour de lui.


Murderworks
Décembre 2010


Conclusion
L'interview : Samuel

Le site officiel : www.nemost.com