Le groupe
Biographie :

C’est en 1998 que Necropsy voit le jour en Touraine, suivront deux démos (en 2000 et 2004) recevant un très bon accueil dans l’underground. Suite à l’arrivée de Taq à la batterie, le groupe s’oriente définitivement techniques et rapide, en combinant les meilleurs aspects du brutal death metal et poursuivant son chemin en souvenir de "Bouzou" leur guitariste leader décédé en Décembre 2004 suite à un cancer. En 2008, suite à la sortie du premier album "Bestial Anatomy" enregistré au Studio New Dream et distribué par Underclass , la presse spécialisée leur accorde de très bonnes chroniques et interviews dans les magazines Rock Hard, Hard Rock Mag , Metallian. Dans la foulée Necropsy fait des dates dans toute la France ainsi que sa tournée de 10 jours Espagne / Portugal. Février 2010 c’est l’enregistrement du second album "Kariotype" au Studio RMS avec Olivier Bertrand à St Pierre des Corps. Fraîchement sorti dans bacs, on peut y retrouver des thèmes tels que les manipulations génétiques et intellectuelles, la nature humaine… Ces dernières années Necropsy partagea l’affiche avec des groupes nationaux comme Kronos, Blockheads, Misanthrope, Trepalium, Destinity, Otargos, Inhumate… et internationaux comme Entombed, Origin, Avulsed, Dead Infection…

Discographie :

2001 : "Rural Assault" (Démo)
2005 : "Rural Conditions" (Démo)
2008 : "Bestial Anatomy"
2010 : "Kariotype"


La chronique


Je suis resté bouche bée avec "Bestial Anatomy" et ce "Kariotype" se devait de ne pas faire en dessous. Bien qu'il soit quelque peu différent, il reste un gros morceau de violence brutal à se prendre en pleine face... Necropsy comme son nom l'indique c'est l'examen des cadavres, on emploie plus facilement celui d'autopsie, mais il arrive que celui-ci refasse surface. Dans certains cas, on utilisera ce terme pour les cadavres d'animaux plus particulièrement. C'est donc tout naturellement que le premier méfait de Necropsy s'est appelé "Bestial anatomy". Quelque part, c'était logique...

Alors à partir de là, on peut se dire que les Tourains raffolent de tout ce qui s'approche au corps humain. Ainsi on avait pu passer un peu de bon temps avec ce "Bestial Anatomy" qui ne durait que 25 minutes et des bricoles.... "Mais dis donc monsieur, c'est court comme durée non ?" me direz-vous... En effet le premier album était à peine dans le lecteur que c'était fini, il fallait se remettre le machin au début. Eh bien, le temps ayant joué contre Necropsy entre leur deuxième démo et leur premier album, il n'aura fallu attendre que deux petites années de 365 jours chacune pour découvrir ce deuxième album. Ensuite si "Bestial Anatomy" ne faisait qu'à peine 25 minutes ce "Kariotype" nous fait l'effort d'aller jusqu'à 39 minutes tout de même, mais c'est bien parce qu'il y a un délire fantôme d'"infini" en fin de parcours. C'est une durée honorable d'autant plus qu'en matière de brutal death, on a tendance à vite s'essouffler si on ne fait pas gaffe...

Donc tranquillement Necropsy revient avec un album composé de 9 morceaux de brutal death toujours aussi intenses. Mais on se dit bien que quelque chose a changé, c'est forcé, sinon ce n'est pas la peine de sortir un nouvel album, il n'y a qu'à réécouter le premier et puis c'est tout... Ouais , Necropsy qui avait un certain groove, et qui savait désépaissir les morceaux pour ne pas qu'ils soient indigestes, a plutôt forcé la dose question intensité cette fois-ci. On retrouve évidemment cet endosquelette de death brutal, carré, technique ce qu'il faut, et aux allures de brute épaisse. Mais les petits trucs qui faisaient qu'il y avait encore des racines thrash / death avec "Degueule House", ou "Gueule De Vieille" et "140" sur "Bestial Anatomy", se font plus rares. C'est beaucoup plus anecdotique maintenant comme sur "Nature VS Nature", avec un entrecoupage de riffs thrash plus maltraités par des accélérations brutal death hyper blastées.

On y retrouve encore quelques références du style, tels que Dying Fetus ou encore Cannibal Corpse avec "Eucaryotes". D'un autre côté les variations de passages un peu plus mélodiques dans le contexte brutal sont plus flagrantes, car on ressent bien cette envie de ne pas rester confiné dans le brutal death bête et discipliné, dans le tout brutal technique, sans laisser un peu de chance aux molécules d'oxygène de se faire un petit chemin entre les tablatures pour ne pas qu'on suffoque. C'est pour ça que les gars ont bien pensé à écrire des mélodies comme celle de "Genetic Disorder", des trucs qui nous permettent de remonter un peu à la surface voir si l'air n'y est pas vicié et que le soleil brille...

Cette exploration microscopique dans le corps humain est un voyage trituré de l'intérieur, l'album est compact mais malgré tout il est bon, même très bon. Heureusement que dans ce gargouillis ordonné, le chant de Gil procure encore de bons frissons, il ne se laisse pas entrainer non plus dans la monotonie d'un chant linéaire et le plus grave possible. Non, non les gruiks, sont bel et bien toujours là, ce qui est aussi une certaine marque de fabrique de Necropsy, mais son chant death est varié dans plusieurs tonalités. C'est ce qui fait l'efficacité rentre dedans du style Necropsy. Une bonne signature vocale.

Ce qui a changé c'est également l'artwork. Ayant délaissé les services de N. Leboeuf (bassiste du groupe) qui s'était occupé de "Bestial Anatomy", c'est avec Cocass Design , dont je n'ai rien trouvé comme référence que le groupe a choisi de travailler pour ce nouvel opus. Et on peut voir une certaine évolution dans le boulot. C'est une volonté de mettre un bon en avant dans la facette professionnelle que Necropsy a montré cette fois-ci. Et le visuel c'est toujours très important. Cette magnifique pochette d'album est formidablement travaillée, même si ce n'est pas bourré de détails, l'originalité et là, comme pour la musique d'ailleurs...

Encore une fois Necropsy a su faire preuve de puissance, de charisme et d'efficacité. C'est avec ce genre de groupe qu'on pourra être fier de notre scène brutal death Française. "Kariotype" est donc un peu différent de son prédecesseur par plus d'intensité, mais si l'on faisait toujours la même chose, on n'avancerait pas. Alors je dirais que c'est un très bon album que nous offrent les tourains avec un artwork plus bossé que le premier, il ne reste plus qu'à...


Arch Gros Barbabre
Octobre 2010


Conclusion
Note : 14,5/20

L'interview : Charal & Gil

Le site officiel : www.necropsy.fr