"In The Twilight Grey"
Note : 19/20
Necrophobic célèbre la sortie de son dixième album. Pour célébrer ses trente-cinq ans, le groupe
suédois composé de Joakim Sterner (batterie, Unhallow), Anders Strokirk (chant,
ex-Blackshine, ex-Mykorrhiza), Sebastian Ramstedt (guitare, In Aphelion,
ex-Nifelheim), Johan Bergebäck (guitare, In Aphelion, AngelBlast, ex-Nifelheim,
ex-Dismember) et Tobias Cristiansson (basse, Darkened, ex-Dismember, ex-Grave)
dévoile "In The Twilight Grey" en collaboration avec Century Media Records.
Le groupe compte parfois sur Matte Modin (batterie, Defleshed, ex-Dark Funeral,
ex-Firespawn, ex-Sarcasm) en live.
Le groupe commence par nous fasciner avec une mélodie inquiétante mais enivrante sur
"Grace Of The Past", le premier titre, avant d’adopter son allure effrénée habituelle. La voix
vindicative colle parfaitement à l’ambiance froide et tranchante des riffs, qui n’hésitent par à
placer des influences old school dans leurs harmoniques intenses alors que "Clavis Inferni"
pioche du côté d’un thrash vif et sombre pour dynamiser sa rythmique et lui octroyer cette
approche saccadée. Les leads épiques nous transportent jusqu’à "As Stars Collide" et son
introduction mystérieuse qui se transforme peu à peu en sonorités majestueuses auxquelles
les musiciens ajoutent leur touche perçante tout en conservant l’obscurité ambiante, puis la
rage pure refera surface avec "Stormcrow", une composition beaucoup plus rapide. Le refrain
viendra apaiser l’ambiance tout en lui donnant des accents fédérateurs, puis la rythmique va
ralentir afin de laisser les guitares s’exprimer, ne revenant à sa fureur originelle qu’avant de
laisser place à la longue et intrigante "Shadows Of The Brightest Night", qui s’enflamme très
naturellement et place régulièrement des leads inquiétants pour compléter son flot de
noirceur continu.
Le groupe nous autorise un très court moment de répit avant que "Mirrors Of
A Thousand Lakes" ne vienne emplir l’air de ses guitares angoissantes, que ce soit avec les
harmoniques cinglantes ou avec des patterns plus fous et travaillés, puis "Cast In Stone"
retourne exploiter les racines les plus brutes et abrasives sans oublier la puissance de ses
mélodies acérées. Le son reste accrocheur tout en proposant des tonalités plus
mélancoliques avec "Nordanvind", une composition lancinante à peine troublée par les parties
vocales rocailleuses et certains moments motivants, puis c’est avec "In The Twilight Grey", le
titre éponyme, que le groupe va dévoiler toutes ses nuances en couplant une allure furieuse
avec des notes aériennes et hypnotiques. On notera un soin particulier apporté aux touches
transcendantes qui accompagnent le dernier refrain, mais l’album prend déjà fin avec la
courte et pesante "Ascension (Episode Four)" où l’atmosphère oppressante prend vie tout en
laissant un début de rythmique apparaître au loin, puis disparaître.
Bien qu’ayant découvert Necrophobic relativement tardivement, je n’ai jamais été déçu par
leurs albums, et ce n’est pas "In The Twilight Grey" qui va briser la règle ! Leur art sombre est
définitivement à son apogée, et il ne manque plus que quelques concerts pour le confirmer !
"Dawn Of The Damned"
Note : 17/20
Les ténèbres laissent Necrophobic nous offrir un nouvel album. Créé en 1989 le groupe
sort "Dawn Of The Damned", après quelques changements de line-up. Aujourd’hui composé de
Joakim Sterner (batterie), Anders Strokirk (chant, Blackshine, ex-Mykorrhiza),
Sebastian Ramstedt (guitare, Ordo Infernus, ex-Black Trip, ex-Nifelheim), Johan
Bergebäck (guitare, Ordo Infernus, ex-Black Trip, ex-Nifelheim) et Allan Lundholm
(basse, Interment, Moondark, ex-Circle Of Chaos), les Suédois sont prêts.
Inquiétante mais mélodieuse, "Aphelion" introduit à la perfection cet album, avant que
"Darkness Be My Guide" ne frappe. Entre leads perçants, rythmique effrénée et chant
rocailleux, on reconnaît instantanément la patte des Suédois. Le groupe ralentit à peine pour
un court break, mais la rythmique reprend, avec notamment cette partie lead qui nous
rappelle leurs influences. On passe à la glaciale "Dark Mirror", une composition majestueuse
qui s’intègre à merveille dans la discographie du groupe, ajoutant cette part martiale, alors
que "Tartarian Winds" est plus groovy. Une touche old school brute se fait sentir, renouant
avec les bases de ce black / death mélodique. La longue "The Infernal Depths Of Eternity" est
la suivante, instaurant un climat de noirceur grâce à des harmoniques planantes et des
leads féroces. Impossible de ne pas y adhérer.
On renoue avec une rythmique solide pour "Dawn Of The Damned", qui frappe après une
douce introduction. Les riffs sont tranchants sur ce titre éponyme, tout comme pour "The
Shadows". Plus lente mais loin d’être moins intense, la composition nous hypnotise peu à
peu, plaçant habilement des harmoniques de pur death metal. Un mur de son ravageur
frappe pour "As The Fire Burns", truffé de ces passages leads intenses et stridents. Le titre est
beaucoup plus rapide, et la batterie renforce cette sensation d’agression permanente. On
revient sur des tonalités mélancoliques pour "The Return Of A Long Lost Soul", un autre
morceau long et lancinant qui permet au groupe de tisser un univers à la fois sombre et
envoûteur. Quelques accélérations sont à prévoir lors de solos épiques avant "Devil’s Spawn
Attack", le dernier morceau. De nombreuses influences thrash se lient aux mélodies black
ainsi qu’un chant criard de la part du légendaire de thrash metal Schmier (Destruction,
ex-Panzer) afin de parfaire cet hommage.
Une aura démoniaque entoure Necrophobic depuis ses débuts, et "Dawn Of The Damned"
ne fait que la renforcer. Entre black metal, death metal et des mélodies perçantes, le groupe
continue d’affiner cet art sombre dans lequel il est passé maître bien des années
auparavant.
"Mark Of The Necrogram"
Note : 18/20
Slayer a influencé bon nombre de groupes que ce soit par ses riffs ou par le titre de ses
chansons, mais certains ont opté pour un style bien plus sombre. Comme Joakim Sterner
(batterie) lorsqu’il a fondé Necrophobic en 1989. Si son compère David Parland (guitare -
aka Blackmoon, ex-Dark Funeral - décédé en 2013) et lui voulaient jouer un style de death
metal plus sombre que l’on appelle communément black / death aujourd’hui, Joakim se
retrouve rapidement seul aux commandes du projet. Le groupe est depuis peu à la tête de 8
albums tous aussi excellents les uns que les autres, et "Mark Of The Necrogram", le dernier
en date confirme cette régularité. Accompagné par Anders Strokirk (chant, Blackshine,
ex- Mykorrhiza), Sebastian Ramstedt (guitare, ex-Exhumed , ex-Nifelheim), Johan
Bergebäck (guitare, ex-Exhumed, ex- Nifelheim , ex- Amon Amarth, ex- Dismember) et
Alex Friberg (basse, Firespawn), Joakim vient poser une nouvelle pierre noire sur l’autel.
Les Suédois commencent avec le titre éponyme, "Mark Of The Necrogram". Des riffs rapides,
malsains et un chant hurlé d’une qualité exceptionnelle, difficile de croire que le groupe
pourrait s'essouffler un jour. Et c’est ce qu’ils ont voulu nous montrer avec un titre qui
attaque directement, sans aucun temps mort. Mêlant habilement la rythmique puissante du
death metal aux harmoniques torturées du black metal, ils enchaînent rapidement avec
"Odium Caecum". Une introduction effrayante se place juste avant des riffs sales et truffés de
parties lead aux sonorités sombres qui partage le devant de la scène avec le chant
d’Anders. Si la musique du groupe ne vous a pas encore accrochés, laissez faire "Tsar
Bomba" et sa rythmique terriblement entraînante. Tout comme l’objet du même nom, cette
composition va tout ravager sur des kilomètres malgré son petit break atmosphérique et ma
seule déception après l’avoir écoutée pour la première fois est de ne pas avoir encore vu le
groupe la jouer sur scène.
On passe à "Lamashtu" pour une rythmique dotée d’harmoniques tranchantes à souhait, alors
que la batterie encadre littéralement le tout pour un rituel dirigé vers les profondeurs. Une
fois la cérémonie achevée, c’est une tornade aux accents mélodiques que les Suédois
s’apprêtent à nous envoyer. Intitulée "Sacrosanct", la tempête ne nous laisse aucun répit
entre blasts furieux, harmoniques perçantes et hurlements pleins de rage. Chaque note de
la déferlante est parfaitement audible grâce à un mix absolument parfait, et il en sera de
même pour la rythmique plus lourde de "Pesta". Bien qu’ayant commencé avec un son clair
intriguant, ce morceau est finalement plus lent, plus lourd et plus froid que les autres. Il suffit
d’écouter le solo se mêler aux hurlements d’Anders pour s’en rendre compte. La
composition suivante, "Requiem For A Dying Sun", est également très contemplative. Alors
que le groupe distille un son glacial et tranchant, l’auditeur n’a d’autre choix que d’admirer
l’univers qui défile devant lui dans son esprit.
Plus axée sur une rythmique martiale, "Crown Of Horns" ne se prive pas pour nous envoyer
un riff imposant en plein visage, tout en comptant sur un blast puissant pour épauler les riffs
rapides des musiciens. La guitare lead part parfois dans de grandes envolées, mais revient
sur un refrain qui ne motive qu’à une chose : le headbang. "From The Great Above To The
Great Below" est composée de riffs old school qui rappellent les prémices du black et du
death mélodique à la suédoise, mais sans jamais sembler redondante, tandis
qu’"Undergången", le titre final, vient apaiser le tout. Cette composition instrumentale utilise
en majorité un son clair lancinant, tout en trouvant le moyen de caser un solo aérien pour
relever le tout.
Si l’envie de repasser l’album est plus forte que vous, ce n’est rien : j’ai eu la même. "Mark Of The Necrogram" tourne tout seul et il est à lui seul la preuve que Necrophobic est un groupe
prolifique qui a encore de très beaux jours devant lui. A quand une nouvelle démonstration
live de leur talent en France ? La dernière, en 2011, commence à dater...
"Womb Of Lilithu"
Note : 13,5/20
Depuis 1989, Necrophobic fait parler de lui avec son style black death, à tendance occulte.
Et après "Death To All" sorti en 2009, les Suédois reviennent avec un tout nouveau et septième opus se voulant plus moderne avec un son plus lourd, nommé "Womb Of Lilithu".
On commence avec "Womb Of Lilithu", une introduction un peu dans le style de celles des précédents album.
C'est à dire atmosphérique mais froide, à la frontière de l'horreur et de l’ésotérisme.
Le second titre, "Splendour Nigri Solis", est direct, alliant l'énergie du black et la force du death avec une petite touche de thrash.
Plus agressif et encore plus rapide, le morceau "Astaroth" se révèle également mélodique durant des passages plus calmes.
Ce titre est clairement plus black metal, laissant le death de côté.
Une vague moderne s'invite ensuite dans "Furfur".
En effet, on a une musique plutôt indus avec un chant hybride allant avec.
Puis, le début de "Black Night Raven" est vraiment pas mal et en impose !
Dommage que la suite ne soit pas du même niveau en restant commune et sans rebondissements.
"The Necromancer" est un morceau entraînant qui change un peu du reste avec une dimension légèrement épique grâce à certains riffs et chorus héroïques.
Il est plein de subtilités et est assez accrocheur.
Les parties du titre suivant, "Marquis Phenex", donnent la pêche dès le début !
Les riffs sont poignants et mélodiques, un régal !
"Asmodee" n'est pas mauvais mais ressemble beaucoup trop aux autres.
Beaucoup plus travaillé et nuancé, "Marchosias" a plusieurs visages :
tantôt aérien et atmosphérique il peut aussi être froid, rapide et très agressif.
Puis, "Matanbuchus" arrive tout en douceur, pour devenir bien plus violent,
et cela est dommage car le titre devient déjà entendu et trop banal.
Ensuite, "Paimon" redonne du peps à l'album bien qu'il ressemble encore beaucoup aux précédents morceaux.
On découvre ensuite "Opium Black",
c'est enfin un titre plus original se démarquant des autres avec un peu de chant clair et de nouvelles ambiances.
L'introduction de "Infinite Infernalis" est assez symphonique avec un piano et une guitare électrique,
ce qui est vraiment sympa !
Par contre, cela est bien trop court et la suite se révèle sans nouveauté.
Heureusement que l'outro "Amdusias" nous redonne une dose de légèreté en fin d'écoute.
Necrophobic nous livre un opus avec de bons éléments mais voilà, cela est bien trop répétitif et sans diversité.
On retrouve ainsi 14 titres avec des structures et idées de composition un peu similaires.