Le groupe
Biographie :

Necrofier est un groupe de black metal mélodique américain formé en 2018 et actuellement composé de : Joshua Bokemeyer (guitare / Church Of Disgust, Malignant Altar, ex-Lamentation, Mangled State, ex-Common Ignorance, ex-Decayed Race, ex-Flick Knife, ex-Hot Cakes, ex-Leather Daddie), Mat Aleman (basse / Malignant Altar, Oceans Of Slumber, ex-War Master), Dobber Beverly (batterie / Infernal Dominion, Malignant Altar, Oceans Of Slumber, ex-Braced for Nails, ex-Insect Warfare, ex-Demoniacal Genuflection, ex-Ingurgitate, ex-Sect Of Execration, ex-War Master, ex-Images Of Violence, ex-Viral Load, ex-Inextricable Entrails) et Christian Larson (chant, guitare / Graven Rite, Night Cobra, ex-Eternal Champion, ex-Venomous Maximus). Necrofier sort son premier album, "Prophecies Of Eternal Darkness", en Octobre 2021 chez Season Of Mist, suivi de "Burning Shadows In The Southern Night" en Juin 2023 chez Season Of Mist / Underground Activists.

Discographie :

2018 : "Visions In Fire" (EP)
2021 : "Prophecies Of Eternal Darkness"
2023 : "Burning Shadows In The Southern Night"


Les chroniques


"Burning Shadows In The Southern Night"
Note : 18/20

Necrofier revient à la charge. Créé aux Etats-Unis en 2018, le groupe sort un premier EP la même année, suivi trois ans plus tard d’un album. En 2023, Christian Larson (guitare / chant, Night Cobra, And Darkness And Decay, ex-Venomous Maximus), Mat Aleman (basse, ex-Malignant Altar, ex-Oceans Of Slumber), Dobber Beverly (batterie, Oceans Of Slumber, Demoniacal Genuflection, ex-Insect Warfare, ex-Malignant Altar) et Semir Özerkan (guitare, Oceans Of Slumber, Æternal Requiem…) annoncent la sortie de "Burning Shadows In The Southern Night", chez Season Of Mist.

"The Fall From Heaven", le titre introductif, nous plonge dans une ambiance mi-mystique mi-inquiétante, liant délicatement des sons aériens avec les parties vocales de Cammie Beverly (Oceans Of Slumber) avant que "Total Southern Darkness" n’invoque lentement les sonorités les plus noires ainsi que les hurlements viscéraux. Le mélange lancinant et mélodieux explosera finalement avec des racines black metal old school plus brutes, laissant l’agressivité se lier aux harmoniques les plus douces avant que la sauvage "To The Wolves" ne laisse les influences les plus abrasives prendre possession du son strident. A nouveau, l’atmosphère devient rapidement pesante en compagnie du blast, puis le groupe développe des tonalités entêtantes avec "Forbidden Light Of The Black Moon" et ses mélodies infernales, ancrées sur une rythmique entraînante à la suédoise, qui deviendra majestueuse avec quelques claviers et choeurs. Le tempo s’apaise pour laisser "Destroying Angels" prendre place au sein de la brume enivrante, proposant des riffs lancinants qui s’enflamment tout en conservant leur côté martial et lourd.

Les leads perçants s’infiltrent sans mal dans les passages les plus rapides, tout comme sur "Whispers That Burn In The Dark" et son ouragan majestueux de sonorités intenses, et d’influences heavy très marquées, autant dans les riffs que dans la voix. On notera également quelques passages saccadés très entêtants qui contrastent avec les mélodies les plus planants, puis "The All Seeing Shadows" viendra nous inonder avec ses sonorités pesantes, laissant l’approche rythmée nous emporter dans sa danse lancinante. Cammie Beverly se joindra également aux hurlements rauques pour un duo très marqué avant l’accélération centrale, puis elle viendra à nouveau apaiser le son avant une dernière explosion, suivie par "On Wings Of Death We Burn The Sky" qui laisse une fois de plus les influences les plus old school et les pointes de heavy s’exprimer. Le groupe joue habilement entre passages lents et accélérations, puis "Call To The Beyond" laisse le groupe développer un son entêtant qui lie sans mal chaque instrument dans cette complainte guerrière et mélancolique. Le final dissonant finira par s’éteindre pour donner le mot final à "Burnt By The Sacred Flame", une longue composition assez équilibrée entre mélodies entêtantes et rythmique agressive fédératrice, qui s’étouffera sur son point d’orgue.

L’approche de Necrofier se fait sans aucun doute entre ses racines brutes et mélodieuses, teintées d’influences suédoises old school, rendant "Burning Shadows In The Southern Night" aussi riche que rythmé. Une excellente expérience.


Matthieu
Juin 2023




"Prophecies Of Eternal Darkness"
Note : 15/20

Une fois de plus nous voilà face à un groupe formé récemment mais dont les membres ont déjà roulé leur bosse puisque Necrofier compte en son sein Mat Aleman et Dobber Beverly des excellents Oceans Of Slumber, Joshua Bokemeyer de Church Of Disgust et Malignant Altar, et Christian Larson de Graven Rite Night Cobra. Et si tout ce beau monde sé réunit, c'est pour nous délivrer un black mélodique dans la grande tradition des Dissection, Necrophobic et Sacramentum.

Le premier EP trois titres du groupe était déjà plutôt réussi dans le genre et nous donnait envie d'entendre la suite, suite qui répond au nom de "Prophecies Of Eternal Darkness" et qui garde un format compact et direct puisque ce premier album ne dépasse pas les trente-six minutes. On fait comme à l'époque donc et on garde une musique directe et efficace malgré des morceaux qui tournent autour des quatre ou cinq minutes maximum et qui ne perdent pas de temps en route. "The Black Flame Burns" qui ouvre l'album illustre très bien ce propos d'ailleurs en blastant tout de suite sans sommations ! Les riffs sont dans la pure tradition du genre et gardent un côté presque thrash bien énervé qui donne une bonne patate et un certain groove à un album qui reste tout de même assez brutal. On sent l'esprit des groupes de cette période bénie du black mélodique et si ce premier album ne déborde pas d'originalité, le savoir-faire est bien là. "Darker Than The Night" nous ramène ce fameux feeling glacial et épique là encore directement issu des classiques de l'époque et une fois de plus les fantômes de cette scène hante la musique de Necrofier. Il semble que certains cherchent à la ressusciter puisque Thulcandra le fait aussi depuis ses débuts, ce qui est compréhensible quand on sait le nombre de groupes qui ont été marqué par les grands patrons de la scène. Watain aussi perpétue évidemment cette tradition mais l'intègre à son black metal plus cru donc la filiation n'est pas aussi flagrante. Et on a même certains anciens qui reviennent comme Mörk Gryning dont l'album sorti l'année dernière semble sortir directement des années 90. Considérant l'impact de cette scène, sa disparition n'en est que plus étonnante même si sa naissance était probablement le fruit d'une époque maintenant révolue.

Pour en revenir à "Prophecies Of Eternal Darkness", il y a une touche qui ajoute de la personnalité à la musique de Necrofier, c'est le fameux jeu de batterie de Dobber Beverly qui, comme à son habitude, place pas mal de roulements en plein milieu des blasts. C'est un petit détail mais cela contribue mine de rien à donner une petite patte supplémentaire à la musique de Necrofier qui, en dehors de ça, rappelle quand même fortement les grands anciens du black mélodique. Ce n'est pas un reproche puisque les morceaux sont bons et comme les groupes pratiquant ce style ne sont pas encore légion, on ne va pas se plaindre de pouvoir entendre à nouveau ce style de metal. Surtout que la durée compacte de ce premier album en fait un représentant très efficace qui a tout ce qu'on demande à un groupe de ce genre. On a les passages violents à grands coups de blasts bien teigneux, les passages mid-tempo avec tapis de double grosse caisse, les mélodies épiques et glaciales et quelques riffs plus thrash pour rajouter une petite dose de groove. Alors ça n'arrive évidemment pas au niveau des deux premiers Dissection ou de Sacramentum certes, mais ces albums-là sont intouchables et plus personne n'arrivera à retrouver cet esprit-là. Necrofier arrive pourtant à nous livrer un album solide dans le genre et on sent l'amour de ce style à chaque seconde. Christian Larson s'arrache d'ailleurs bien la gorge sur ces morceaux et là aussi on retrouve ce chant possédé que l'on entendait sur tous les albums du genre et que Dissection a évidemment instauré comme une norme. Bref, tout est là pour que cet album passe tout seul et c'est effectivement ce qu'il fait, sans grande originalité certes mais avec une indéniable efficacité.

"Prophecies Of Eternal Darkness" permet donc à Necrofier de transformer l'essai et le groupe confirme son savoir-faire en matière de black mélodique à la suédoise. Les spectres de Dissection, Sacramentum et Necrophobic sont évidemment présents tout du long mais ces derniers ont tellement marqué la scène extrême que l'on ne peut y échapper quand on fait du black mélodique de ce style.


Murderworks
Janvier 2022


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/necrofier