"Arimortis"
Note : 17/20
Gropabo
85/100
Necrodeath tire sa révérence avec un dernier album. Après quarante ans de carrière, le groupe italien mené par le batteur Peso (ex-Sadist) et accompagné par Flegias (chant, Cadaveria, ex-Opera IX), Pier Gonella (guitare, Athlantis, Mastercastle, Perseo Miranda…) et GL (basse, Cadaveria) dévoile "Arimortis", son quatorzième et ultime album, chez Time to Kill Records.
"Storytellers Of Lies" démarre à toute allure et nous déverse ses riffs tranchants couplés aux cris vindicatifs que les racines black / thrash mettent parfaitement en lumière. L’approche old school du groupe n’a pas pris une ride, tout comme les leads perçants que l’on retrouve aussi sur la massive "New God", composition plus inquiétante qui ne néglige pas sa rythmique pour autant. L’atmosphère est assez différente du morceau précédent, surtout sur le break final où on se croirait dans un film d’horreur, avant que "Necrosadist" ne nous captive avec son introduction pour finalement frapper avec sa touche habituelle explosive. Le riffing frénétique nous donne envie de se décrocher le crâne, surtout lors de la course finale qui mène à la mystérieuse "Arimortis" où l’on constate des tonalités plutôt pesantes malgré les harmoniques planantes que la guitare délivre.
"Near-Death Experience" prend la suite avec un rythme assez calme mais développe des sonorités accrocheuses et des parties vocales hypnotiques, revenant aux racines du black metal et à ses tonalités macabres enivrantes comme sur "Alien" qui adopte la même approche. La composition devient par la suite assez chaotiques avant de faire place à "No More Regrets" où une touche de mélancolie apparaît, avant de faire place à nouveau à la rage puis de mêler les deux dans un flot assez naturel mais torturé qui nous mène à "Metempsychosis (Part Two)". Le morceau est bien évidemment une référence directe au titre sorti sur l’album "Defragments Of Insanity" sorti en 2019, et est également quasi instrumental (à l’exception du moment où des voix scandent son nom), mais il est deux fois plus long et atteint les sept minutes où tous les musiciens se déchaînent et nous montrent à quel point ils sont bons. L’album se termine sur "Hangover", où on se retrouve à nouveau pris au piège entre furie et quiétude glaciale, mais le titre finira par prendre fin avec des vomissements assez… réalistes.
Ainsi s’achève la légende de Necrodeath, groupe italien qui met un point final à une carrière de quarante années. Si les premiers albums sont toujours considérés comme leurs meilleurs, "Arimortis" reste très solide et les fait quitter la scène avec une touche très positive !
"Singin' In The Pain"
Note : 17/20
Necrodeath, légende du black / thrash italien, revient. Créé en 1984 sous le nom de
Ghostrider, le groupe change de nom l’année suivante après plusieurs démo. L’aventure
s’arrête en 1990, puis repart de plus belle en 1998, et c’est en 2022 que Peso (batterie,
ex-Sadist), Flegias (chant, Cadaveria, ex-Opera IX), Pier Gonella (guitare, Athlantis,
Mastercastle, Vanexa…) et GL (basse, Cadaveria) annoncent la sortie de "Singin' In The Pain", leur treizième album.
On retrouve Tony "Demolition Man" Dolan (Venom Inc, M:Pire Of Evil) et Eric Forrest
(E-Force, ex-Voivod) à la narration.
C’est "Gang Fight" qui entame l’album, avec des cris de terreur et un homme qui chantonne
avant que le blasphème ne débute vraiment avec des riffs saturés et un chant saturé brut
très agressif. Le groupe offre tout de même quelques sonorités angoissantes et planantes,
mais le mélange avec le blast énergique reste accrocheur, tout comme sur "Transformer
Treatment" et ses leads tranchants qui laissent le groupe nous proposer un son dissonant et
saccadé. Les racines black metal assombrissent énormément le morceau, et on les
retrouvera également sur "The Sweet Up And Down", une composition assez lente qui se sert
de ses influences thrash pour ses leads et les parties les plus énergiques. "Redemperdition"
prend la suite avec une rythmique ravageuse surmontée de cris vicieux et de choeurs
infernaux pour un mélange très old school, puis "Delicious Milk Plus" entretiendra le son
oppressant et dissonant avant l’arrivée de l’accélération viscérale.
Le groupe propose
également des tonalités assez mélodieuses, puis "655321" relance l’assaut sous ce brouillard
sonore inquiétant. Les parties lead pourront surprendre de par leurs influences rock’n’roll,
puis la charge finale nous conduit à "The (In)sane Ultraviolence" qui continuera à faire vivre
les sonorités épiques, soumises à une rapidité extrême ou à une lenteur guerrière et
entêtante. La fin de l’album se dessine avec la courte "Oomny-Ones", une composition assez
accessible qui prend tout de même le temps de développer sa dissonance étouffante et ses
cris malsains, puis Antihero, introduite par quelques mots en français, vient nous exposer
une dernière fois à la violence brute et effrénée qui fait la marque de fabrique du groupe
depuis tant d’années, parfois couplée à quelques frappes plus festives qui ne mettent que
peu de temps à faire renaître l’agressivité.
La réputation de Necrodeath les précède, et ce nouvel album y fait tout autant honneur que
les précédents. "Singin' In The Pain" couple habilement riffs abrasifs rapides et influences plus
malsaines, créant un climat d’oppression permanent.
"The Age Of Dead Christ"
Note : 16/20
Necrodeath, la légende italienne du black / thrash, avec de gros morceaux de death metal,
dedans est de retour ! Le nom du dernier massacre de Peso (batterie), Flegias (chant,
Cadaveria), Pier Gonella (guitare / Athlantis, Mastercastle, Odyssea, Perseo Miranda) et
GL (basse / Cadaveria) ? "The Age Of Dead Christ" ! Pour ce douzième album, les Italiens
sont très en forme, et on vous présente ça tout de suite !
Dès la première seconde de "The Whore Of Salem", on sait que Necrodeath n’a pas faibli
depuis trente ans. Après un scream puissant, les instruments prennent le relais pour
quelques riffs macabres entrecoupés d’ambiances effrayantes. La rapidité sera de mise pour
le titre suivant, "The Master Of Mayhem". Que ce soit les harmoniques criardes, la basse
ronronnante ou les hurlements enragés de Flegias, tout est réuni pour nous donner envie
de mettre des mandales à notre voisin. Les Italiens enchaînent avec "The Order Of
Baphomet", un autre titre au son bien sale et caractéristique du style de Necrodeath.
Pendant que Pier aligne ses harmoniques démoniaques, les autres musiciens tiennent une
rythmique impeccable, et le break qui fait penser à un rituel lance un solo épique.
Malheureusement, il se termine un peu vite, de même que le titre entier.
Un peu plus saccadé, "The King Of Rome" n’en reste pas moins une composition
convaincante au son vieilli comme on les aime tous. Les musiciens se déchaînent, et le mix
est d’une perfection assez troublante : chaque instrument est parfaitement discernable mais
le rendu reste sale. Plus lente mais également plus ambiante, "The Triumph Of Pain" nous
ramène dans l’ambiance des premiers films d’horreur avec un son terrifiant grâce aux
harmoniques créées par les quatre musiciens, alors que "The Return Of The Undead" se
concentre sur la violence. Sur ce titre, leur ami AC Wild (Bulldozer) aide Flegias au chant,
alors que les autres membres du groupe ont augmenté le tempo de manière drastique.
Déterminés à prouver leur talent, ils décident d’inclure quelques parties plus techniques qu’à
l’accoutumée, comme le solo qui arrive un peu après le milieu de la chanson.
Une ambiance mythologique s’installe pour l’introduction de "The Crypt Of Nyarlathotep", puis
le groupe reprend sur ce qu’il sait faire de mieux : des riffs malsains et hurlants à toute
allure. Les passages où le guitariste place des parties lead permettent de reprendre un peu
notre souffle, mais "The Revenge Of The Witches" redémarre immédiatement. Là encore, ils
sont déterminés à nous en mettre plein la face, avec une batterie aux frappes assassines
qui se place habilement entre chaque riff. C’est le titre éponyme, "The Age Of Dead Christ",
qui clôt cet album. Plus lent et contemplatif, il reprend une ambiance horrifique et des
tonalités terrifiantes, avec une basse omniprésente qui participe beaucoup au thème
général, avec notamment du sample de quelques paroles incompréhensibles.
J’ai toujours été réticent à écouter Necrodeath à cause de leur son trop criard. N’aimant pas
le thrash, j’y suis littéralement allé à reculons, mais il faut avouer que cet album est
finalement bien sympathique ! Pour m’être penché sur la discographie du groupe, ce n’est
pas le meilleur qu’ils aient sorti, mais il reste très bon. Des shows dans la moitié supérieure
de notre beau pays seraient une excellente nouvelle !
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