Vous pensiez en avoir assez avec le son old school ? Eh bien moi aussi, jusqu'à ce que je croise la
route de Nazghor. Pourtant, ces Suédois maîtrisent leurs instruments comme des bêtes et ils veulent
nous le faire comprendre avec un sixième album en sept ans d'existence... Impressionnant, non ? Eh
bien ces mecs ont décidé de faire revivre le son qui sévissait il y a vingt ans et de le mélanger à des
tonalités plus actuelles et planantes, avec Nekhrid au chant, Armageddor et Angst aux guitares,
Crowlech à la basse et Cosmarul derrière les fûts. C'est donc "Infernal Aphorism" que le groupe sort
cette année, un album de black mtal brut mais qui se permet cependant d'inclure quelques touches
de piano. Je ne m'attarde pas souvent sur l'artwork, mais je dois avouer que cette fois-ci, il est
absolument magnifique ! Froid, tout comme la musique du groupe, mais Oskar Calais a réalisé un
travail magistral pour les légions des soldats de Satan (oui, le nom du groupe a également une
signification dans le satanisme) !
En débutant avec "Opus Profanus", une petite introduction guerrière épique, le groupe veut
simplement poser l'ambiance qui sévira pendant tout l'album. L'enchaînement avec "Malignant
Possession" se fera tout en douceur, puisque les frappes martiales se superposent parfaitement à la
rythmique du groupe. La voix de Nekhrid se joint alors doucement au mélange, qui prend une forme
sombre sous nos yeux ébahis par tant de tradition. Le titre ralentira un peu pour un solo, mais
reprendra de plus belle pour s'échouer aux pieds de "Decretion At Eschaton". Cette composition
démarre à une vitesse folle, et continuera cette course effrénée avec une rythmique ultra rapide et
malsaine, avant de finir sur une sirène.
"The Darkness Of Eternity" est plus mélancolique, et partira d'un écho lointain pour finalement se
déchaîner. Les riffs sont un souffle continu qui s'abreuvent d'une douleur qu'expriment les
hurlements glaciaux de Nekhrid, alors que "Deathless Serpent" repartira sur des tonalités impies. Des
claviers viennent soutenir la rythmique, pendant que la double pédale reigne en maître dans ce
royaume ténébreux. C'est un son un peu nouveau qui entourera "Rite Of Repugnant Fury", plus direct
et affûté que les titres précédents, mais toujours imprégné de l'univers du groupe. Egalement très
différent, "Ephemeral Hunger" débute par des cris avec un effet d'écho et des frappes qui amènent
lentement une rythmique torturée. J'imagine sans peine le groupe ouvrir un show avec cette
composition.
La guitare lead de "Spawns Of All Evil" lui donne un ton plus épique, mais également plus énergique.
Alors que l'envie de headbanguer frénétiquement me ronge la nuque, ce titre très efficace et dont le
son de basse est très audible redoublera d'intensité pour finalement s'achever sur un passage au
clavier. Ce même clavier qui interprétera l'introduction de "Absence Of Light", d'ailleurs. L'ambiance
est réellement particulière, puisqu'elle passera d'un black metal symphonique avec des choeurs à
une rythmique presque punk avec un chant très rapide. Bien que surprenant, ce titre est réellement
prenant, et on ne sent absolument pas les huit minutes s'écouler, même lorsque le son clair refait
surface pour terminer cette composition. Le clavier se réinvitera également sur la toute fin du
morceau, avant que ne commence "Infernal Aphorism", le dernier titre. Toutes les ambiances se
mêlent sur cette introduction planante avant que le rituel, long de plus de dix minutes, ne débute
réellement. C'est un black metal occulte mais très atmosphérique qui envahit la pièce, mais qui sera
entrecoupé de passages plus calmes et qui ne dégagent aucune animosité, avant de repartir.
Débutant comme un album de black metal old school, "Infernal Aphorism" se révèlera finalement être un joyau caché. Alors que les premiers titres ne laissent que très peu soupçonner la beauté des dernières pièces, les ténèbres gagnent peu à peu l'âme de l'auditeur, et il se laisse totalement envoûter par la musique sombre de Nazghor. Ne connaissant que très peu le reste de la discographie, je ne me risquerais pas à une comparaison, mais je peux vous assurer que vous pouvez l'écouter sans risques !
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