Le groupe
Biographie :

Nashville Pussy est un groupe à la croisée du hard rock et du psychobilly formé par son couple leader, Blaine Cartwright (guitare, chant) et Ruyters Suys (guitare) en Géorgie, aux États-Unis. Leurs paroles sont provocatrices, au deuxième, voire au trente et unième degré, généralement elles parlent de drogues, alcool, de sexe, de rock'n'roll, de "fun" et de bagarre. Le couple de musiciens recrute une bassiste, Corey Parks, et un batteur Jeremy Thompson. Le premier album des Nashville Pussy sort en le 24 Février 1998. "Let Them Eat Pussy" (Amphetamine Reptile) se veut, comme son titre l'indique, très provocateur. En Mai 2000 sort le second opus du groupe, "High As Hell", et Corey Parks, qui a envie d'autre chose dans la vie, quitte le groupe. Elle est remplacée au pied levé par Tracy Almazan puis finalement par Katie Lynn Campbell. Le 28 Mai 2002 sort le troisième album, "Say Something Nasty" sur le label Artemis Records. Décidemment peu stable avec leur bassiste, les Nashville Pussy se séparent de Katie Lynn Campbell et la remplacent par Karen Cuda. En 2004, le groupe cesse ses activités pour se reposer des tournées mondiales épuisantes. Et c'est en 2005 qu'ils reviennent avec leur nouvel opus, "Get Some". Début 2009, sort l'album "From Hell To Texas". Acclamé par la presse, le groupe fut même qualifié de "réponse américaine à Motörhead". En 2012, Karen Cuda ne participe plus aux prestations scéniques en raison de problèmes de santé et se trouve notamment remplacée par Bonnie Buitrago. Le 19 Mars 2013, Karen annonce officiellement sa démission du groupe, elle est remplacée par Bonnie Buitrago. Le quatuor mixte revient en Janvier 2014 avec "Up The Dosage". "Pleased To Eat You" sort en Septembre 2018.

Discographie :

1998 : "Let Them Eat Pussy"
2000 : "High As Hell"
2002 : "Say Something Nasty"
2005 : "Get Some"
2009 : "From Hell To Texas"
2010 : "Lives In Rennes"
2012 : "From Hell To Texas" (Réédition)
2014 : "Up The Dosage"
2018 : "Pleased To Eat You"


Les chroniques


"Pleased To Eat You"
Note : 17/20

Nashville Pussy est un survivant de la scène hard rock / rock’n’roll au sens pur. Il est presque chose banale de le voir à l’affiche, que ce soit en France ou à l’international. Ce qui explique en grande partie le fait que ces Américains pure souche sortent un album occasionnellement et non pas à la chaîne comme une grande partie de ses confrères. Ainsi, quatre ans séparent "Up The Dosage" de "Pleased To Eat You" sorti en Septembre 2018.

La pochette merveilleusement kitsch et explicite nous presse de démarrer l’écoute, et c’est le titre de rock déjanté "She Keeps Me Coming" qui ouvre la danse. C’est un morceau à la basse grasse qui constitue une rythmique solide et efficace, mais qui va se retrouver assez vite éclipsé par "We Want A War" et son instrumentale à la Guns N’ Roses. Le refrain porté par les chœurs fait son petit effet, et nous enchaînons sur un solo de guitare tout à fait traditionnel et sans prétention. Dans ce genre hard teinté d’une pointe groovy et funky, "Low Down Dirty Pig" tire son épingle du jeu. Sa mélodie n’est pas sans rappeler le son des sales gosses d’Ugly Kid Joe, mais Nashville Pussy apporte sa patte rock’n’roll et toujours très provocante à ce morceau qui pousse l’opus vers le haut. Nous pouvons également citer la sympathique "Go Home and Die" et sa rythmique ultra catchy et entraînante.

"Pleased To Eat You", album de pas moins de treize titres se place déjà au-delà des attentes que j’avais. En effet, les groupes tels que Nashville Pussy sont à double tranchant. Ils vous délivrent des morceaux explosifs et efficaces, ou au contraire une soupe comestible mais fade et sans saveur. Cet opus semble avoir trouvé l’équipe gagnante, et nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Nous constatons un changement de ton à la seconde moitié où le blues, la country teintés de rock y sont rois. "Endless Ride" est le premier représentant de son espèce avec l’indiscutable pouvoir de nous transporter dans l’Amérique profonde, en roulant sur la route 66 et nous arrêtant dans quelques repères à bikers du coin. "Hang Tight" qui le suit poursuit dans cette idée avec brio mais dans un esprit légèrement plus bluesy et roots, à coup d’harmonica et d’une rythmique toute trouvée. Attardons-nous également sur "Woke Up This Morning" et son riff d’intro en bottleneck qui nous mène au cœur d’une composition haute en couleurs et en énergie. C’est un sans faute pour Nashville Pussy qui bouclera la boucle avec "CCKMP" ("Cocaine Cannot Kill My Pain"), reprise de l’artiste américain Steve Earle. Un morceau qui leur sied parfaitement ! Si on pouvait représenter matériellement un lendemain de cuite sévère ou un gros trip, alors "CCKMP" fait le job avec une grande classe. Nous avons toujours du rock blues, lourd et traînant, porté par la voix toujours plus soûlarde de Blaine Cartwright. On ne pouvait imaginer meilleure fin pour cet album qui est véritable retour aux sources.

Le moins que l’on puisse dire à l’écoute de "Pleased To Eat You", c’est que l’attente en valait la peine. Nashville Pussy nous a concocté un album de rock très bien ficelé où les genres s’entremêlent, afin d’en faire un cocktail explosif toujours aussi plaisant à siroter !


Candice
Juin 2020




"Up The Dosage"
Note : 14/20

Nashville Pussy sort son nouvel album sous le titre de "Up The Dosage", il est temps de ressortir vos motos et en avant toute ! "From Hell To Texas", le dernier opus des Nashville Pussy était de bonne facture, il avait laissé derrière lui un très bon souvenir. Voyons voir si son petit frère est à la hauteur de ce dernier.

"Everybody's Fault But Mine" entame une longue traversée (composée de 15 pistes), un titre au tempo assez lent qui lance l'album doucement. Mais rassurez-vous, les fans de grosses guitares seront vite comblés avec des morceaux plus directs et plus rapides comme "Rub It To Death", "Spent " ou encore "Pillbilly Blues". Ce disque contient des titres très rock, certes pas très originaux, mais qui sont finalement très accrocheurs comme par exemple "The South's Too Fat To Rise Again", mais surtout "Beginning Of The End ", un des tubes de l’album. A noter l'interlude / court titre "Takin' It Easy" avec la seule Ruyer au chant, qui fait finalement pâle figure au milieu de ce "Up The Dosage". Le côté bluesgrass sur "Hooray For Cocaine, Hooray For Tennessee" est par contre un moment très agréable comme on n'en fait plus. Malgré que l’album soit correct dans sa globalité, on est quand même très loin d’un "Back In Black", comme l'affirme lui-même le chanteur Blaine Cartwright : "Up The Dosage" serait le "Back In Black" de Nashville Pussy.

Pour conclure, cet album n’est vraiment pas original mais il reste bon, simple et efficace. Du bon rock 'n' roll en somme. Les Nashville Pussy font partie des rares groupes à sortir des albums corrects et non pas que des lives à foison.


Joe D Suffer
Mars 2014




"From Hell To Texas"
Note : 15/20

Les Nashville Pussy rééditent un de leurs anciens albums, "From Hell To Texas", qui date de 2009, et avec cette galette, les rockeurs nous livre en prime un CD live. Bon, l’idée de ressortir un album pas si vieux que ça est-elle judicieuse ? Cela fait un peu léger, pas trop de surprises en tout cas, peut-être que le CD live en sera une. Avec cette démarche, on peut penser que le groupe vit sur ses acquis.

Quand on réécoute "From Hell To Texas", c’est avec plaisir qu’on retrouve l’ambiance de cet album. Car il faut l’avouer, c’est tout de même du très bon. Il n’y a quasiment aucune différence avec l’édition de 2009, sauf que les chansons ne sont dans pas le même ordre (pourquoi avoir fait ça au passage ?). Le remix est très bon, rien à dire là dessus, c’était du son Nashville Pussy de l’époque et ça l’est toujours, comme quoi un bon album reste bon, cette règle est intemporelle. Il faut souligner un bémol notable tout de même, cette réédition ne contient aucun bonus track, ni de face B de l’époque, cela aurait judicieux de glisser un petit plus, hormis ça, cela reste de bonne facture. Passons au CD bonus live désormais, on remarque au premier abord que chaque morceau provient d’un concert différent. Cela peut déplaire mais dans notre cas, c’est plutôt bien choisi, cela permet de découvrir une ambiance différente d’un endroit à l’autre. Ce qui est important en live c’est bien entendu le choix des morceaux, et la qualité sonore. Penchons-nous d’abord sur la tracklist de cet album live. Dans l’ensemble, les titres ont été très bien choisis. On peut citer par exemple "Come On, Come On, Come On", "Go Motherfucker Go" et "I'm So High". Avoir choisi les bons morceaux du groupe permet de redécouvrir ou bien de découvrir la qualité musicale du combo, cela nous replonge dans l’ambiance live et l’univers des Nashville Pussy, on passe vraiment un bon moment. Il est temps maintenant de parler de la qualité sonore de cet opus, elle est très bonne, très agréable à écouter, on entend distinctement les instruments et les voix, c’est l’essentiel, donc pari réussi de ce côté-là. Peut-être que ce live vous donnera envie de les voir en concert, ça vaut le coup en tout cas.

Malgré une idée pas très originale, avec cette réédition sans surprise, et un album live de très bonne facture, les Nashville Pussy sortent un bel objet grâce au CD bonus. Vous aurez tout de même plaisir à réécouter "From Hell To Texas", ainsi que les classiques du groupe en live. Finalement, cette double galette n’est pas si mal que ça.


Joe D Suffer
Avril 2012


Conclusion
L'interview : Ruyter Suys

Le site officiel : www.nashvillepussy.com