Le groupe
Biographie :

Narvik est un groupe de black metal allemand formé en 2006 et actuellement composé de : P. (batterie / Ahnenkult, Carn Dûm, VED, Werwolf, Paradoxon, ex-Humilitas Hominum), Lupus (guitare / Ahnenkult, Carn Dûm, Werwolf, ex-Casus, Neochrist, ex-Shamane, ex-Leyd, ex-Inferiae) et Redeemer (chant). Narvik sort son premier album, "Triebe Nach Der Endlichkeit", en Décembre 2013 chez Lupus Tonkunst, suivi de "Ascension To Apotheosis" en Mai 2016 chez Folter Records.

Discographie :

2013 : "Triebe Nach Der Endlichkeit"
2014 : "Snake Of Paradise" EP
2015 : "Fecundity Of Death" EP
2016 : "Ascension To Apotheosis"


La chronique


Narvik est un groupe allemand de black metal. Nous avons ici affaire à leur second album dont le thème principal est la déshumanisation. Le groupe a également pour but de piéger l’auditeur dans une espèce de lamentation mentale par le biais d’évocation de sujets personnels. Le concept bien glauque et obscur donc. Toujours prête pour ce genre d’expériences un peu spéciales, je me lance donc dans l’écoute de cet album.

Ouverture sur "Invokation II". Le titre instaure dès le début une atmosphère troublée. Des espèces de bruits grésillants en fond sonore mettent immédiatement l’auditeur mal à l’aise. Ce genre de musique est assez symptomatique de mauvaises nouvelles : vous ne pouvez pas entendre quelque chose comme ça et penser que tout va bien. Non, cette introduction crée une sorte d’attente et d’anticipation d’événements négatifs. Suit "Wounds Of Aspiration" qui est donc chargé de donner suite à cette première impression et de nous confirmer si oui ou non on va se prendre un truc monstrueux dans la tête. Au sens propre comme au figuré d’ailleurs. Le titre ne me surprend pas énormément, jusqu’à l’arrivée des vocaux. Ils sont inattendus, et profondément rocailleux. Ils apportent un côté assez original au titre. Vient ensuite "Geist Zu Scherben" qui continue dans cette ligne directrice. Au final, Narvik joue un black assez traditionnel, mais à la production que je trouve très propre. On entend distinctivement chaque instrument, et on note un aspect assez technique dans les choix artistiques du groupe.

Le titre suivant, "Psychotic Redeemer", assène sans fioritures sa dose de brutalité. Narvik est un groupe qui ne s’embarrasse pas de chichis. L’approche des allemands donne un aspect très froid et tranchant aux morceaux. Et ce n’est pas franchement pour me déplaire. Le tout sonne finalement assez moderne. Ma bonne impression se confirme d’ailleurs sur "Fecundity Of Death". Je ne sais pas vraiment comment l’expliquer mais il y a un aspect assez aseptisé chez Narvik. Mais cet aspect loin de rendre le groupe plat ou monotone, lui donne un côté glauque et... chirurgical. Leur musique est un scalpel. Retour à l’allemand avec "Berstende Säulen". J’ai toujours eu un faible pour les chansons proférées dans la langue maternelle, et je trouve que la tonalité de l’allemand donne une puissance supplémentaire à Narvik. Mon avis ? Ils devraient donc se tourner davantage vers cette langue. Le meilleur titre de l’album reste néanmoins en anglais, "The Shore", et possède une rare intensité. Mention spéciale à la batterie d’ailleurs. L’album s’achève sur "Barren Semen" qui ne démérite pas, et permet de clôre cette expérience musicale sur une note des plus réjouissantes. Il y a définitivement un grand potentiel chez Narvik.

C’est ce qu’il faudra retenir de cet album : le potentiel qui y est dévoilé. Bien que je n’ai pas trouvé de grands hymnes chez Narvik, j’y ai définitivement vu des possibilités. Le groupe est professionnel, et ils ont une identité très développée. Et leur son est vraiment tranchant. Je ne reviendrai pas sur ma comparaison avec un scalpel, mais je trouve que c’est pourtant ce qui résume le plus la musique du groupe. A voir si leurs productions à venir conserveront cet aspect acéré qui fait tout le charme des allemands.


Velgbortlivet
Juillet 2016


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.facebook.com/narvik-158862487528901