Le groupe
Biographie :

C'est à l'automne 1991 que Ben Daniel et Jef Le Lin se rencontrent pour la première fois. On ne pourrait cependant dater précisément la genèse de Nameless Orchestral Project, ce nom ayant été finalement arrêté fin 2006. Le processus créatif commence en Avril 2000 avec les poèmes que Ben écrit au début de sa dépression. Les premières compositions musicales émergent durant l'été 2003, d'abord par l'initiative de Ben. Ses compositions sont construites sur une gamme unique (mineure de préférence), en s'autorisant quelques altérations sur les dernières. Puis, fin 2003, c'est au tour de Jef d'élaborer une musique d'abord très inspirée par le black metal, pour s'en éloigner par la suite. Après la sortie de "Gott Ist Tot" en 2007 et "Darker Than Darkness" en 2008, le groupe revient avec "Downfall" en 2012 offrant une musique au style indéfini et aux signatures rythmiques instables et incongrues.

Discographie :

2007 : "Gott Ist Tot"
2008 : "Darker Than Darkness"
2012 : "Downfall"


Les chroniques


"Downfall"
Note : 17/20

Tu te sens un peu trop heureux dans ta vie ? Tout est trop facile, tout se passe bien, ça glisse comme papa dans maman ? Tu te sens plein de flotte salée mais tu n’arrives pas à chialer la moindre larme même quand tu repenses à ton cochon d’Inde mort quand tu avais six ans ? Il y a un remède à ça. Après les antidépresseurs, voici un dépresseur nommé "Downfall", proposé par Nameless Orchestral Project (NOP). Bon n’exagérons rien, vous n’allez pas, à l’issu de ces quelques lignes, allez écouter un album pour finalement vous jeter par une fenêtre (enfin si vous habitez au rez-de-chaussée ne vous privez pas).

Vous ne trouverez pas au sein de "Downfall", d’espoir, de bien-être ou de réconfort, même pas un peu. NOP installe l’ambiance rapidement avec "Une Descente Aux Enfers" qui porte bien son nom et qui nous plonge la tête dans une cuvette où la confusion est maîtresse et c’est parti pour un peu plus d’une heure d’une musique pas forcément très technique mais parfaitement exécutée où guitare, basse et batterie fusionnent en un univers qui marque, indélébile. L’expérimental n’est pas loin non plus à en juger par certains titres et je pense notamment à "April 6th 2000". Les morceaux sont d’ailleurs d’une durée moyenne voire longue à l’image de "Dereliction" qui frôle les dix minutes mais en paraissent deux fois moins, grâce, notamment, aux changements d’ambiances, de rythmes et d’intensités. Ici, le chant n’est qu’un outil d’appoint pour renforcer les émotions déjà présentes comme sur "Lethe", "Tearless Sadness" ou "Denied". Mais ne vous attendez pas à entendre des hurlements et des cris de déchirement, NOP saupoudre ses titres de vocaux clairs, presque mâchés, un peu étouffés comme si ce qu’ils racontaient été tabous. Une voix féminine s’invite même sur certains titres ("Dereliction", "Ambivalence") et nous balance des phrases qui vous bouffent la tête jusqu’à la vider ("Tu n’existes pour personne"). Au niveau du son on regrettera cependant un manque de profondeur, de texture concernant la gratte et la batterie. Ceci étant, cela n’empêche en rien de savourer le travail du groupe. Ca n’aurait été qu’un plus par rapport à l’ensemble de la galette. La basse tire bien mieux son épingle du jeu, pas surpuissante mais ronde et précise elle nous présente quelques jolies lignes comme sur "The Point Of No Return" et "Doppelgänger" par exemple. Ce dernier est par ailleurs un des titres les plus marquants de cet opus à mon avis.

Finalement le seul regret que j’émettrais vis-à-vis de ce "Downfall" serait peut-être que nous sommes extrêmement vite plongés dans l’ambiance mais que de fait, nous ne ressentons pas de montée en intensité très marquée au cours de l’album même si une piste comme "Petits Suicides" (et que le premier qui sort une blague puérile là-dessus se cache), nous replonge dans un univers troublant. Pour ne rien gâcher le groupe nous quitte sur "Schizoid Exile", une très bonne composition aux airs de (re)commencement puisque NOP aurait très bien pu débuter son album avec ce titre. Ce skeud est une très belle découverte, qui peut transporter assez loin et contrairement à d’habitude je ne vous conseillerai pas d’aller écouter ce skeud au plus vite. Non je préfère vous dire de l’écouter quand l’humeur sera là, que vous ne serez pas susceptible d’être dérangé, tranquillement affalé dans le trou de votre canapé. Pour les sensibles, n’hésitez pas à garder le single de "C’est Bon Pour Le Moral" pas trop loin… on n'est jamais trop prudent…


Kevin
Octobre 2012




"Darker Than Darkness"
Note : 14/20

Un premier CD qui avait marqué quelques esprits de par sa pochette, ce qui est dommage car le groupe a plutôt justement repris la peinture de Gustave Courbet que j'apprécie beaucoup, "L'origine du monde", je ne me prononce pas sur l'assemblage avec les crânes. En tout cas Nameless Orchestral Project nous revient un an après avec un album : "Darker Than Darkness", cette fois-ci à la pochette que je trouve vraiment pas sensas', sorte d'image de film d'horreur caméra embarquée qui ne relève pas du tout de la poésie dont Nameless Orchestral Project veut mettre en avant par cet album.

Car au final, "Darker Than Darkness" contient très peu de chant par rapport à ce qui devait être prévu, seulement sur quelques chansons comme sur "Regrets/Remorse", et c'est plutôt un point positif, car, comme on avait pu le relever sur le CD "Gott Ist Tot", leur accent anglais ne fait pas leur force et le chant ce n'est pas ce qui leur réussit le mieux, puisque la voix est absolument monocorde et molle et ne contient pas la puissance que transmettent leurs instrus. Bien que quelques experimentations au chant puissent se révèler interessantes, comme sur "Spleen", les paroles ne me touchent pas du tout, n'étant pas assez mûres et travaillées à mon goût, relevant d'un simple poème un soir de déprime qui n'aurait pas été relu, et puis quand on appelle une de ses chansons "Schopenhauerian Reality" il faut y aller ! Bref, peut-être que Nameless s'inspire de ce genre de philosophes, il n'empêche que l'inspiration ne se fait pas ressentir dans l'écriture des couplets. Bon pour relever tout ce qui précède je dois dire que j'ai beaucoup aimé tout ce que produit Nameless Orchestral Project musicalement, qui relève de l'experimental fricotant avec le black et même l'electro indus. Les instrus sont lentes, les chansons longues et de bonne production. J'ai adoré les lents morceaux mélangeant claviers, guitare, et sans chant, telles que la superbe "Plus Ça Va, Moins Ça Va".

Vous aurez donc compris l'ambiance générale de "Darker Than Darkness", un CD presque exclusivement instrumental, avec une batterie qui se fait très discrète et des compos bien calées, au son propre et parfois des morceaux se rapprochant d'un style indus. Bref, Nameless Orchestral Project est un groupe encore difficile à cerner, mais dont j'apprecie déjà énormement les prouesses instrumentales mais qui, je pense, n'a pas réussi encore à trouver l'equilibre entre l'écriture et les compositions. Pour finir, c'est un CD à écouter, dont chaque chanson révèle un nouvel aspect du groupe et des instruments utilisés à chaque fois différemment, un groupe experimental à suivre donc...


Lenore
Novembre 2008




"Gott Ist Tot"
Note : 12,5/20

C’est quand même avec une pochette de très mauvais goût que se présente Nameless Orchestral Project (NOP) représentant une femme allongée nue dont on regarde le sexe touffu depuis ses genoux jusqu’à ses seins dévêtus de leur t-shirt blanc. Sur le côté bas droit, on y aperçoit un amoncellement de crânes humains. Les 12 titres présents sur ce méfait sont écrits sur fond de crâne de bête sataniste. Le skeud part sur du lourd ! Gros riffs black et batterie tueuse. Le problème du premier titre "Smells Like Divine Decomposition" est le son ! Bon d’accord on a affaire ici à un groupe blackeux, mais la reverb caverneuse est beaucoup trop forte. Durant l’entière écoute, l’accent Anglais est moyen et les contre temps ou plutôt manques de synchro entre les divers protagonistes sont parfois gênants. Si on n’en reste pas à ces défauts de production, on peut affirmer que les NOP nous proposent ici une qualité technique assez originale. Les gars nous laissent même le temps de souffler sur une instru ma foi (houlà, qui parle de foi avec les NOP) bien foutoue au milieu de la lecture ("DCLXVI"). S’il fallait retenir un titre j’en retiendrai un "Still Waiting" qui nous offre un black psychédélique, indus… très spécial. Dommage que le son ne suive pas. En bref, un disque dont les compos ne sont pas mises en valeur par la production trop légère. Mais presque avec impatience, on attend la suite (ou un live ?).


El Caco
Janvier 2008


Conclusion
Le site officiel : www.myspace.com/namelessop