À l’ère du streaming, l’on se fit beaucoup moins aux pochettes d’albums qu’à l’époque où l’on magasinait nos achats en boutique directement. Cependant, immédiatement à la vue de la pochette du premier album complet de Naitaka, je savais, sans avoir rien lu à propos du groupe, que j’aurais droit à un retour dans le passé. Force est de constater que je ne me suis pas trompé, car en effet "Emergence" se veut un véritable voyage dans le temps, à la belle époque du thrash / death traditionnel.

Ce groupe canadien, fondé en 2019, ne prend aucun détour pour nous présenter un metal typique des années 80, sous fond de riffs acérés et d’une section rythmique endiablée, le tout appuyé par la voix aiguë et mordante de Cara McCutchen. Son registre s’étend des cris haut perchés au growl violent. Sous près de quarante-six minutes, le groupe ne fait pas de quartier et jamais ne lève le pied de l’accélérateur.

Le mélange thrash / death est parfaitement réussi, comme en témoigne "Emergence Of The Skinwalker, Pt.1" avec ses guitares ultra rapides, ainsi que les cris perçant de McCutchen appuyés par des voix growlées. J’aime toujours saluer le travail de la basse lorsqu’il se doit, puisque John Sippit livre une performance rappelant parfois le grand Steve Harris. Par la suite, "Emergence Pt.2" nous apporte même des blast beats bien sentis, confirmant les influences death du groupe. La production se veut tout de même moderne, avec un son puissant, malgré que les influences soient clairement ancrées dans le passé.

La nostalgie est un véhicule puissant et lorsque celui-ci est utilisé à titre d’hommage plutôt que de raccourci artistique, cela donne comme résultat l’excellent premier album de Naitaka.