Nahash, du nom biblique du serpent tentateur du jardin d'Eden, celui-là même qui a persuadé cette poufiasse d'Eve à récolter un fruit interdit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, est une jeune formation en provenance d'Huningue, près de Mulhouse. Sortie le 31 Janvier 2015, "Dirty South Anthems" est la première démo du sextet, à la sublime pochette montrant une sorte de pasteur levant le poing vers le ciel. Ce substrat religieux recouvre la musique profondément américaine du groupe français, fortement imprégnée de blues antique et de hard / heavy crasseux. Les références au Sacré face à la décadence du rock'n'roll. Entre puritanisme et débauche. Le paradoxe américain.
Cette démo renferme quatre titres vraiment bien gaulés. La prod', propre et roots à la fois, met bien en valeur la basse, graveleuse, et les grattes. "Strip Club", titre d'ouverture, démarre sur un blues-rock réhaussé de claviers style orgue Hammond et de chœurs, puis apparaît un riff heavy / stoner, et un solo flamboyant vient nous décocher un rictus de satisfaction. Il n'y a rien de vraiment neuf mais c'est de la bonne came. Le titre suivant, "John Deere", c'est du heavy / rock sauvage au groove diabolique. Son riff central est une relecture éhontée du premier riff estampillé "heavy metal" de l'Histoire, à savoir celui du "Black Sabbath" des quatre de Birmingham, mais cela fonctionne plutôt bien. "Dead Of Night" est un long titre alternatif aux arpèges troublés et au chant morose . Les bonnes mélodies vocales du refrain et l'atmosphère mélancolique du morceau retiennent l'attention. Dernier morceau, "N.A.H.A.S.H.", à l'intro slayerienne, est un titre de stoner rampant et énergique, aux gros riffs velus et efficaces.
Ces hymnes du Sud sale, à défaut de proposer quelque chose de neuf, offrent de bons moments de rock graisseux, honnêtes et sans fioriture. Une démo prometteuse qui fera plaisir aux rednecks tricolores.
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